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Citations sur Goat Mountain (77)

Toucher les morts. Nous ne sommes pas censés toucher les morts. C'est la raison pour laquelle nous leur préparons une vie confortable dans l'au-delà, afin qu'ils ne tendent pas les bras vers nous. Nous espérons détourner leur attention, les occuper. Un enterrement est un espoir.
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Mais à onze ans, le temps était illimité et inconnu, la vie semblait pouvoir s'étendre à l'infini, et je marchais dans l'herbe sans sentir ni mes chevilles ni mes genoux ni mon dos, rien ne m'avait encore trahi, mes muscles et mes os encore liées. Je n'éprouvais aucune culpabilité, aucun remords, aucune inquiétude comme je les connais à présent, rien que de l'impatience, rien que le mouvement.
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Nous aurions pu être n'importe quel groupe d'hommes, à n'importe quelle époque. La chasse, une manière de revenir en arrière pour atteindre un millier de générations passées. La première raison pour nous regrouper, pour tuer.
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Il n'y a pas grand-chose de plus ancien et de plus humain que de s'asseoir autour d'un feu.
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Goat Moutain de David Vann chez Gallmeister



"Ce que je sais, c'est qu'il débloque, dit mon grand-père. Il y a en lui quelque chose qui débloque.
Et ce qu'on devrait faire, c'est le tuer tout de suite et le brûler dans ce feu.
C'est de mon fils que tu parles, dit mon père? Ton petit-fils.
C'est pour ça que c'est à nous de nous en occuper.
Aucun d'eux ne me regardait. Ils parlaient de moi comme si j'étais à des milliers de kilomètres."

Voilà qui en dit long sur les relations de ces trois générations , la sainte trinité qui selon l'auteur lui-même vient clôturer ses histoires de famille.
Le lecteur assiste à un spectacle incroyable : un enfant de seulement onze ans va tuer son premier cerf, le dépecer et manger son cœur et son foie.C'est son rite de passage pour devenir un homme.
Mais la journée ne se passe pas tout à fait comme prévue. Le grand-père, le père, le fils et un ami :monsieur tout le monde, partent chasser sur les terres familiales. Ils vont remarquer que le domaine a été victime d'un braconnier. Lors de l'installation du camps, le père remarque le braconnier assis en hauteur sur un rocher et installe son fusil en position, il appelle son fils pour qu'il regarde dans la lunette. Mais ce dernier va tirer sans état d'âme et ne rien éprouver alors qu'il vient de tuer un homme.
Chaque membre du groupe réagit à sa façon et dès lors un road movie commence.
Toute la violence de l'Amérique est là, avec le rapport des américains aux armes, mais pas seulement.
En chacun de nous la part animale existe et si sauf exception celle là ne se manifeste pas pour la plupart , il y a bien un effet de société.
David Vann va, avec brio, nous emmener dans les méandres de ce drame.
La violence est insoutenable, car elle est vécue et nous la vivons à chaque étape.
Le meurtre dès le début du livre nous dit qu'un tabou est brisé et que le père va être effondré de voir que pour son gamin de onze ans cela ne pose aucun problème, il n'a pas conscience de l'acte commis.
Ensuite cette chasse au cerf devient hallucinatoire et la mise à mort au delà du concevable.
Cette scène nous prouve que l'auteur lui-même l'a vécue, comme une expérience traumatisante, une mise à mort, ni plus ni moins.
La descente aux enfers commence, inexorable. Le garçon perd ses sens et éprouve une douleur sans fin.
Nous nous retrouvons dans un système archaïque, ou tuer devient un rite de passage pour appartenir à un clan.Tisser un lien.
Le cadavre du braconnier est omniprésent, traité comme un butin de chasse, suspendu à un arbre après que lui aient été transpercés les tendons.
La nature est un personnage à part entière.
Ce drame rappelle que l'auteur très jeune a hérité de la collection d'armes de son père après le suicide de ce dernier. Et cela se ressent dans l'écriture charnelle et animale, sachant que l'histoire nous est contée par le fils des années plus tard.
Ce roman est rugueux, âpre et tragique. Tout le talent de David Vann mais probablement déconcertant pour le lecteur qui n'aurait pas lu : Sukkwan island,Désolation et Impurs.
Tous ses livres sont édités chez Gallmeister.
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« Tu es mon fils. Je suis ici pour t’aider. J’essaie de comprendre ce que tu peux bien être, et j’essaie de t’empêcher de le devenir. » (p. 209)
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La poussière comme une poudre recouvrant l’air, faisant du jour une apparition rougeâtre. L’odeur de cette poussière et l’odeur de pin, l’odeur du sumac vénéneux.
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L'obscurité un grand muscle se contractant, gorgé de sang, une chose vivante et déjà présente avant que dieu ne vienne faire son œuvre. Pas de premier souffle, mais une animation antérieure, un pouls, une pression. Je restais étendu dans l'obscurité sans dormir, et les étoiles n'avaient aucune signification, à l'exception des espaces noirs entre elles. C'était cela qui vivait, qui respirait, qui se contractait.
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Il n'y a qu'un dieu, c'est la mort.
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L'excitation pure de tuer, encore plus magnifique quand il s'agit d'un homme et non d'un animal. L'adrénaline. Un déferlement intérieur qui nous ramène loin en arrière, avant Jésus, avant le verbe écrit ou même le verbe parlé, avant que nous marchions le dos droit, avant que nous venions au monde sous une forme que l'on puisse appeler nous, ce déferlement quand nous tuons, la marque de Caïn, ou même l'éventualité d'Abel. Ce coeur qui bat à s'en arracher, c'est la vérité.
page 239
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