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3,31

sur 265 notes
J'ai lu ce livre en deux jours. J'ai adoré son souffle, j'ai aimé l'angoisse et le malaise qui monte, la situation qui leur échappe, la compréhension du monde, de la morale, de l'humanité qui se délite. J'ai senti la chaleur du soleil, la piqûre des ronces, l'odeur de la sueur, la viscosité du sang, le bourdonnement des mouches, j'ai compris pourquoi les gens chassent, pourquoi les américains ont de telles relations à leurs armes à feu. Il y a quelque chose de viscéral dans les descriptions de la chasse, de la tuerie, de la montagne, des relations humaines, de la famille.
Être détaché de la vie, de la mort, des conséquences, les mains sur la crosse de son fusil, chasser, être chassé.
Tout à fait mon genre de bouquin, qui tient en haleine tout en laissant un malaise sur la peau, comme une pellicule huileuse.
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Une idée forte mais on s'ennuie beaucoup à la lecture de ce livre. C'est ce qui arrive quand un auteur, dans un creux d'inspiration, reprend une de ses nouvelles et la gonfle artificiellement pour en faire un roman.
De David Vann, on préfèrera bien sûr Sukkwan Island, mais aussi Aquarium.
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Page 27, je referme ce roman et passe à autre chose. Je n'ai pas pu supporter toutes ces phrases sans verbe. L'auteur cherche à se donner un genre personnel au détriment du plaisir du lecteur. Dommage !
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1978, Nord de la Californie. Un pick-up emprunte des chemins escarpés qui mènent à un territoire isolé en pleine montagne. A son bord, un garçon, son père, son grand-père et un ami de la famille s'apprêtent à chasser pendant quatre jours. Le rituel est le même chaque année pour l'ouverture de la chasse, à un détail près : le garçon âgé de onze ans a la permission de tuer son premier cerf. Et s'il y parvient, il devra manger le foie et le coeur de sa victime, prouesse qui fera de lui un homme. Mais la partie de chasse initiatique espérée va être marquée par un grave accident et se transformer pour le narrateur en un « rêve lugubre et intermittent peuplé de formes scandaleuses ».

Le roman a pour cadre une nature inhospitalière et décharnée : vallée de pins, routes poussiéreuses, rivière asséchée, mer d'herbe fanée percée ça et là de rochers abrupts, de buissons de manzanita ou de sumac vénéneux. Les crotales se confondent aux branches cassées. Un sommet domine ce terrain : Goat mountain, la montagne de la chèvre, une des formes du diable, qui semble imprégner ici la nature et le coeur des hommes.

La lecture de ce roman est – avouons-le - éprouvante. Le récit est marqué par une forte intensité dramatique, les descriptions sont faites en phrases hachées et dépourvues de verbe, les rapports entre les personnages sont passionnés et chaque moment revêt une forte portée symbolique. Les événements narrés dans ce roman sont le prétexte de réflexions sur de nombreux sujets : le bien et le mal, la culpabilité et la rédemption, la nature face à la société, les fondements de la loi morale. Ces questionnements trouvent un écho dans la Bible et la mythologie et les croyances ancestrales. Nous sommes renvoyés à nos origines ; une fois le vernis de la civilisation gommé, nous redevenons ce que nous sommes, des êtres primitifs guidés par leurs instincts, le premier d'entre eux étant de tuer.

« Goat mountain » est si sombre et si violent qu'il peut indisposer un lecteur déjà éprouvé par un style rugueux. Mais le roman parvient à nous éblouir par ses passages sublimes et son questionnement profond sur la nature humaine.
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Plongée dans Goat Mountain, réserve naturelle luxuriante...

Fougères en pagaille, terres humide, cerf en visuel, faune florissante et parfum d'humidité...
Un vrai bol de nature tout au long de ces pages qui retrace le parcours initiatique d'un petit d'homme de 11 ans qui part devenir un homme avec sa carabine... et cela s 'apprend.
Cette histoire virile parmi ce quatuor de voix masculines m'a plongée dans des guerres de pouvoirs, d'actes et de lois a l'image de Cain face a Abel

Alors Qui fait le bien qui fait le mal?
Enfoui sous le feuillage, ce besoin de nature m'a fait du bien ma foi.
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Dans la famille du narrateur, on apprend à tuer de père en fils. Chaque année, le jeune garçon se rend à la montagne en compagnie de son père, son grand-père et un ami de la famille, Tom, afin de les regarder chasser. Mais aujourd'hui est enfin le grand jour. Aujourd'hui l'enfant va tuer son premier cerf. Une première chasse est toujours une grande occasion mais celle-ci va être nimbée d'une aura bien plus morbide que prévu. Car, alors que son père lui fait regarder un braconnier par le viseur de sa carabine, l'enfant appuie sur la gâchette. L'homme s'effondre, le torse pulvérisé et le jeune garçon n'en éprouve aucune culpabilité. A tout prendre, tuer un homme ou un cerf, quelle différence fondamentale ? Les trois hommes qui l'accompagnent réagissent suivant leur caractère et leur degré d'attachement au jeune meurtrier. le père veut à tout prix sauver son fils, quitte à accuser à sa place Tom qui menace de les dénoncer à la police. Quant au grand-père, il insiste pour appliquer la plus immémoriale de toutes les lois, la loi du talion. Une vie pour une vie.

Avec David Vann, ça passe ou ça casse. D'habitude, en ce qui me concerne, ça passe mais, là, une fois n'est pas coutume, ça a cassé. Ce n'est pas tant la noirceur écrasante du récit qui m'a repoussée que le ton mystique volontiers employé par l'auteur. Les métaphores bibliques et métaphysiques abondent, alourdissant inutilement la narration et la rendant carrément absconse par moment. Si certains passages m'ont frappé par leur intensité – notamment ceux incluant le grand-père, figure terrifiante à la sauvagerie intemporelle – beaucoup m'ont laissé sur le carreau. La petite tendance de Vann au rabâchage idéologique n'a pas aidé. Son propos est fort et nécessaire, je le reconnais volontiers, mais asséné avec trop de grandiloquence et de monomanie obsessionnelle pour ne pas lasser un brin à le longue. Il s'agit probablement là d'un choix assumé, plutôt que d'une faiblesse d'écriture, mais il a contribué à me couper du récit. Qu'on ne s'y trompe pas : « Goat Mountain » EST un bon bouquin, mais je n'adhère pas à ses partis pris narratifs. En espérant que Vann reviendra à plus de sobriété dans ses ouvrages suivants, notamment « L'Obscure clarté de l'air » dans la thématique et l'héroïne m'intriguent beaucoup.

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Un récit sombre sur la destruction, l'anéantissement, où flotte un pessimisme constant sur la nature humaine. Les digressions sur l'origine de ce que nous sommes ne font pas vraiment avancer l'ensemble. Une catharsis longue et douloureuse.
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Sentiment très mitigé après la lecture de Goat Moutain. Dieu sait que j'aime David Vann - mes précédentes critiques en attestent - mais là, je suis partagé, juste histoire de ne pas dire déçu.

À son crédit, comme toujours, une capacité sans beaucoup d'égal à installer une atmosphère angoissante, puis à la faire monter en puissance, page après page, jusqu'à arriver à positionner le lecteur au coeur d'un huis-clos pourtant situé en plein coeur de la grande nature californienne.

Ses personnages sont étudiés, sondés, léchés jusqu'à l'os, avec la famille pour fallacieux trait d'union qui n'unit rien.

Mais dans Goat Mountain, je ne suis jamais rentré dans sa métaphore christique et là, le livre devient vite long. Très long. Trop long pour moi même si, comme d'hab', je l'ai fini.

Mais pas deux fois, David...
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Un roman violent dans la lignée de Sukkwan Island. On y retrouve les thèmes principaux qui font que l'oeuvre de David Vann est reconnaissable entre mille. le thème de la nature sauvage et inhospitalière, de la chasse, des armes à feu, d'une famille qui dysfonctionne bref tout est là pour nous faire vivre des heures d'une noirceur et d'une violence soutenues.
Un très jeune garçon, 11 ans à peine participe à la partie de chasse organisée par son père, son grand-père et un ami de la famille. Dans la mire de l'enfant un braconnier et le coup part, non pas accidentellement mais avec la volonté de tuer. A partir de ce moment la partie de chasse tourne court. La tension va monter en flèche et les adultes face à ce petit garçon vont entrer en frénésie de reproche en solution radicale, sauf le grand-père qui fort, puissant et insensible semble mieux maîtriser la situation. L'enfant, on le sent n'est que le résultat de son éducation, donnée par ces mêmes hommes, froids, distants et sans aucune empathie. Alors comment finalement s'étonner e ce qui arrive au braconnier finalement dans la tête de cet enfant issu de la tradition de la chasse, animal ou homme c'est du pareil au même.
Ce livre est aussi un parcours initiatique que j'ai vécu comme une épreuve quasi inhumaine. La scène de chasse du cerf est particulièrement sale, dégradante et cruelle. Toute cette barbarie au service du passage à l'âge adulte, c'est cela être un homme ? Les descriptions qui sont le point fort de David Vann sont particulièrement traumatisantes et perturbantes parce que j'étais littéralement fascinée par l'écoute de la voix qui colle parfaitement bien à l'histoire. Bravo à Eric Herson-Macarel, qui faut-il le rappeler est aussi la voix officiel de James Bond en France.
Au fil de mon écoute, je me suis dit à plusieurs reprises que si l'enfant pouvait vivre tout cela, je pouvais bien à mon tour l'entendre. le lieu de toutes les rancoeurs, de toutes les haines : la famille est ici décryptée sous un oeil intransigeant qui ne laisse rien passer. On se confronte, on se bagarre, on se hait. Les conflits qui virent au règlement de compte tout cela s'enchaîne à un rythme soutenu nous laissant sans voix et vulnérable face à un tel déferlement de violence, verbales aussi bien que physiques. le manque d'humanité dans le lieu ou on devrait ressentir amour et compassion ici c'est une famille très dure et sans aucune concession. Un livre à lire absolument qui a fait ressortir de multiples émotions. L'écriture y est rugueuse et âpre beaucoup de phrases juste construites, à peine ébauchées qui misent bout à bout donnent toutes leurs dimensions tragiques à cette oeuvre magistrale. Bonne lecture.

Lien : http://latelierdelitote.cana..
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MON AVIS : Bon ben .. J'ai envie de vous dire : Comme d'hab avec cet auteur : Enorme claque !! C'est du brut, du sauvage, du noir, du nauséeux et du tellement cruel … Une fois de plus avec cet auteur, la mise en avant du problème des armes à feu en Amérique et de la relation qu'entretiennent certains américains avec leur fusil … Une relation fils/père/grand-père menée à son paroxysme et qui ne pouvait qu'apporter cet effroyable dénouement … Bref une lecture violente , carnassière , parfois inhumaine qui vous mènera dans vos retranchements jusqu'à la nausée . Pour public averti donc, quelques scènes de chasse et de dépeçage parfois insoutenables, mais une lecture absolue sur les relations pére/fils , ainsi que la relation des américains avec les armes à feu . Comme tous les David Vann, je vous recommande fortement celui-ci !!
Lien : http://www.ilestbiencelivre...
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