L'histoire se passe dans le collège militaire Leoncio Prado, où se côtoient des élèves issus des différentes classes sociales et ethniques existantes au Pérou.
Mario Vargas Llosa y a passé quelques années, et dit qu'il y apprit que le Pérou n'était pas ce petit réduit de classe moyenne où il avait vécu jusqu'alors confiné et protégé, mais un grand et vieux pays, violent et inégalitaire.
Le jaguar règne, d'une poigne de fer, sur les cadets de sa section, il forme un groupe, appelé le cercle, qui régit les trafics en tout genre (alcools, cigarettes, sujets d'examens volés, etc…). le cercle dicte sa loi, harcèle et terrorise les plus faibles d'entre eux, parmi lesquels se trouve l'esclave, qui deviendra leur souffre-douleur. Un des cadets surnommé le poète écrit des lettres et des histoires érotiques qu'il revend aux collégiens. Tout ce petit monde est encadré par des officiers qui imposent une discipline implacable, parmi eux le lieutenant
Gamboa, officier intègre, qui espère un avancement dans sa carrière.
J'ai trouvé la première partie du roman assez brouillonne, il y est décrit l'histoire personnelle des principaux protagonistes, dans un Pérou violent où les femmes et les enfants sont battus par leurs conjoints ou pères quand ils ne sont pas abandonnés à leur propre sort. Cette violence est montrée également à l'intérieur de Leoncio Prado où la coexistence entre serranos, métis, noirs et blancs, riches et pauvres y est difficile.
A la moitié du roman tout s'accélère et les pièces du puzzle s'assemblent à un rythme effréné, on y découvre le lien qui unit le jaguar, l'esclave et le poète. J'ai beaucoup aimé cette partie de l'histoire où
Mario Vargas Llosa nous livre sa vision des personnages, sans aucun manichéisme. L'institution en prend également pour son grade puisqu'elle étouffe un crime horrible pour ne pas ternir sa réputation.
Au final un très bon roman, très sombre de
Mario Vargas Llosa dont je suis, un peu plus après chaque roman, un aficionado inconditionnel.