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3,92

sur 313 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En été 2001, j'ai visité le Pérou et pour préparer ce voyage j'avais acheté quelques romans d'auteurs péruviens, dont ce premier roman de Mario Vargas Llosa. Pour une raison ou l'autre sa lecture se refusait à moi, et c'est tout récemment que j'ai enfin trouvé l'énergie pour enfin aborder ce livre.

Il faut dire que l'atmosphère est assez morose tout au long du roman et que la construction chorale et les allers-et-retours dans le temps ne facilitent pas la compréhension. Mais j'y ai tout à fait retrouvé l'ambiance que j'avais ressentie à Lima, sa brume permanente qui cache toute la journée le soleil, le petit vent frisquet et humide qui souffle de l'Océan, le métissage de la population, la cohabitation des plus riches aux côtés des plus pauvres, la petite délinquance, les embouteillages, les statues des héros de la nation sur chaque place du pays, la musique et la danse - valse péruvienne, mambo et boléro -, la foule dans les rues des villes, sans oublier le pizco.
Oui l'image du pays évoquée dans ce roman est tout à fait conforme à mes souvenirs.

L'histoire, qui est passée au second plan pour ma part, est assez noire. Elle se déroule dans un collège tenu par des militaires où les classes sont organisées comme des milices. Discipline, honneur et virilité y sont glorifiés. Une bande de petits caïds réussit à voler les questions de l'examen de chimie, mais ils seront bien vite dénoncés. Mal en a pris au mouchard, ou supposé mouchard …

Roman que j'ai trouvé assez difficile d'accès mais intéressant dans sa construction et dans la peinture de la société péruvienne.
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Inconditionnelle lectrice de Vargas Llosa, je me fais régulièrement plaisir en découvrant sa bibliographie à rebours. Ce premier roman, écrit à Paris à l'âge de vingt-trois ans, donne déjà une idée de la puissance narrative de l'auteur et de sa capacité à nous immerger dans une histoire colorée.

A Lima, Les Chiens sont les jeunes recrues d'un collège militaire aux méthodes musclées.
S'appuyant sur sa propre expérience d'internat, Mario Vargas Llosa nous fait un tableau d'une scolarité basée sur les rapports de force entre éducateurs et élèves, mais aussi au sein même des adolescents. C'est un univers quasi carcéral où tout se négocie en sous-main, un microcosme aux organisations clandestines de meutes, un mélange hétéroclite de jeunes issus de tous les milieux, depuis la bourgeoise jusqu'aux tranches les plus modestes de la population.

On rentre au Collège pour devenir un homme, pour éviter la délinquance, pour ne pas devenir "pédés" (sic). C'est l'éducation de la virilité et du machisme par bagarres organisées, représailles, délations.
On s'y fait bizuter, maltraiter, consigner. On peut être caïd ou souffre douleur. On subit des officiers, obtus la plupart du temps ou intègres avec un peu de chance.

Roman d'apprentissage par excellence, ce livre à l'écriture dense, parfois étouffante, virevolte en tours en détours, en temps et en lieux. Paragraphes de dialogues emmêlés comme une cacophonie de conversations, imbriquant insultes, provocations, menaces à caractère sexuel, jurons et humour potache. Cela demande souvent de la concentration! La vie parallèle des garçons dans leur milieu familial extérieur et dans leurs désirs amoureux en devient une recréation...

Excellente chronique de la société latino américaine, qui s'ajoute à la bibliographie de l'auteur concernant son cycle péruvien.

Je ne m'en lasse pas!
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Lima, Pérou. le collège Leoncio Prado est une académie militaire réputée. Discipline et rigueur pour ces gamins venus des déserts péruviens ou des beaux quartiers de la ville. Ici ils deviennent des hommes. Rien ne doit ternir la prestigieuse réputation de l'établissement. La vie à l'intérieur est bien différente. Les cadets (élèves) sont bien décidés à contrer la discipline imposée. le cercle, groupe d'élèves en révolte et surnommé les chiens va instituer ses propres règles sous la direction du redouté "jaguar". Celui-ci va imposer un monde encore plus redoutable. Brimades, sévices corporels, sexuels, vols, beuveries, trafics, seront le quotidien de cette section. le vol raté des sujets d'examen de chimie sera dénoncé par l'esclave, le souffre douleur de la section, auprès de la hiérarchie militaire. Il le paiera de sa vie, tué d'une balle dans la tête au cours d'un exercice d'assaut. Tout sera fait par la direction de l'établissement pour préserver la réputation de l'institution mais aussi de ses dirigeants. L'élève malheureusement s'est tiré une balle dans la tête avec son propre fusil, en tombant. C'est sans compter sur l'unique ami de l'esclave qui accusera le jaguar de meurtre et dénoncera auprès de l'instructeur Gamboa responsable de la section la terreur imposée dans la section. Gamboa, homme rigide, appliquant à la lettre le règlement, dérangera sa hiérarchie. Une chape de silence sera scellée entre le jaguar et son mouchard, Gamboa sera muté. Lorsqu'ils ne sont pas consignés, les cadets retrouvent la liberté, apparente, de la vie civile. Cinémas, plage, camarades, amourettes. Et aussi, bagarres, sexe, pauvreté, bandes rivales et voleurs, parents désunis, père volage. Cet ouvrage, sombre, d'une rare violence est largement autobiographique. Mario Vargas Llosa fut en effet envoyé par son père (il ne le connut qu'à l'age de 10 ans) à l'académie militaire de Lima. L'auteur avait 14 ans lorsqu'il entra dans cette institution à former des "hommes". Auteur majeur de la littérature latino - américaine, Vargas Llosa décrit admirablement, durement, crument, cruellement cette civilisation de violence et de sexe. L'épilogue de l'ouvrage ne laisse aucune fenêtre d'espoir. Sont-ils vraiment devenus des hommes ? Qu'est ce que devenir un homme ? le soleil de Lima est bien pâle et voilé.
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Un très bon livre sur l'adolescence dans un lycée militaire au Pérou. La violence, l'indiscipline et l'exaspération sexuelle des jeunes gens est omniprésente. le récit, sous forme polyphonique, demande un certain effort au lecteur mais, passé les cinquante premières pages, le passage d'un personnage à l'autre devient plus facile à suivre.
Le livre est construit de façon très intelligente avec des incursions dans le passé qui nous permettent de comprendre le comportement des protagonistes.
Premier roman de Vargas LIosa, La ville et les chiens a reçu plusieurs prix et il est aujourd'hui considéré comme une grande oeuvre de la littérature sud américaine.
Après avoir été déçu par Tante Julia et le scribouillard (livre postérieure du même auteur), j'ai été passionné par la lecture de la ville et les chiens.
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Le collège militaire Leonci Prado de Lima, au Pérou, dans les années soixante. Quatre cadets ont formé « le cercle », groupe secret qui fait régner sa propre loi sur l'internat. Menés par celui qu'ils surnomment « le Jaguar », ils font tout pour défier la rigueur militaire qui les étouffe. Vols, brimades, alcool, jeu... Jusqu'à l'expédition de trop qui fera tout voler en éclat.

La ville et les chiens est un roman plutôt difficile d'accès. L'histoire se déroule de manière non chronologique, l'auteur prennant plaisir à brouiller les pistes en n'affichant pas clairement qui parle, et les discussions de différentes scènes peuvent s'entremêler, se mélanger. de plus, les personnages sont appelés soit par leur nom, leur prénom ou leur surnom. Bref, ce livre demande de la concentration et une lecture assidue.

Mais une fois le cadre assimilé (ce qui m'a pris près de 200 pages tout de même), cette structure narrative révèle alors la richesse du texte. le quotidien des cadets est admirablement peint et les nombreux aller-retours dans le temps révèlent peu à peu la manière dont la personnalité des personnages s'est développée. La ville et les chiens est un récit d'apprentissage, un récit d'initiation aux frontières de l'adolescence et du monde adulte, dans une société péruvienne où les classes sociales ne se mélangent pas et où le machisme est omniprésent. Un très bon roman.
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Ce roman se passe dans une école militaire à Lima, il y a une cinquantaine d'années je suppose vu que le livre est sorti en 1962. L'atmosphère est catastrophique. Ces lycéens (tous des garçons) encadrés par des officiers dingues de disciplines s'ennuient à crever dans leur internat et ont l'obsession de montrer leur force du coup ils ne savent plus quoi inventer comme horreurs, bizutages etc.

Ce livre est noir mais magnifiquement écrit. Certains passages sont écrits en flux de conscience et on s'y perd un peu parfois entre les personnages mais ce n'est pas un problème, il s'agit de se laisser porter. L'histoire alterne entre la vie au lycée, les sorties le week-end et la vie des élèves avant leur entrée au lycée.

Un gros coup de coeur pour ce livre. J'ai lu plusieurs livres de cet auteur et je suis impressionnée par le fait qu'ils sont très différents les uns des autres.
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L'histoire se passe dans le collège militaire Leoncio Prado, où se côtoient des élèves issus des différentes classes sociales et ethniques existantes au Pérou. Mario Vargas Llosa y a passé quelques années, et dit qu'il y apprit que le Pérou n'était pas ce petit réduit de classe moyenne où il avait vécu jusqu'alors confiné et protégé, mais un grand et vieux pays, violent et inégalitaire.
Le jaguar règne, d'une poigne de fer, sur les cadets de sa section, il forme un groupe, appelé le cercle, qui régit les trafics en tout genre (alcools, cigarettes, sujets d'examens volés, etc…). le cercle dicte sa loi, harcèle et terrorise les plus faibles d'entre eux, parmi lesquels se trouve l'esclave, qui deviendra leur souffre-douleur. Un des cadets surnommé le poète écrit des lettres et des histoires érotiques qu'il revend aux collégiens. Tout ce petit monde est encadré par des officiers qui imposent une discipline implacable, parmi eux le lieutenant Gamboa, officier intègre, qui espère un avancement dans sa carrière.
J'ai trouvé la première partie du roman assez brouillonne, il y est décrit l'histoire personnelle des principaux protagonistes, dans un Pérou violent où les femmes et les enfants sont battus par leurs conjoints ou pères quand ils ne sont pas abandonnés à leur propre sort. Cette violence est montrée également à l'intérieur de Leoncio Prado où la coexistence entre serranos, métis, noirs et blancs, riches et pauvres y est difficile.
A la moitié du roman tout s'accélère et les pièces du puzzle s'assemblent à un rythme effréné, on y découvre le lien qui unit le jaguar, l'esclave et le poète. J'ai beaucoup aimé cette partie de l'histoire où Mario Vargas Llosa nous livre sa vision des personnages, sans aucun manichéisme. L'institution en prend également pour son grade puisqu'elle étouffe un crime horrible pour ne pas ternir sa réputation.
Au final un très bon roman, très sombre de Mario Vargas Llosa dont je suis, un peu plus après chaque roman, un aficionado inconditionnel.
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Même si j'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, à cause su caractère décousu de l'écriture — et pourtant Les chiots m'y avaient préparée — à cause de la multiplicité des personnages et des points de vue, je me suis rapidement laissé happer et je n'ai plus décollé de la lecture du roman. Et je me suis aperçue que c'est justement ce qui me dérangeait au début de ma lecture qui faisait en grande partie la force du roman: ce qui est décousu, c'est la pensée des adolescents mis en scène, leur cheminement dans la vie, leurs alliances et leurs trahisons, leurs amitiés, leurs amours… et c'est remarquablement mis en scène. le livre est violent, dérangeant et l'on souhaite que ce soit pure fiction, comme le sont les écrits de jeunesse du Poète, mais on sort du roman secoué surtout que l'on sait le caractère autobiographique du roman et que l'époque qu'il décrit n'est pas très lointaine.
Décidément Vargas Llosa est un grand écrivain, un très grand qui n'usurpe pas sa place parmi les nobélisés…
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Un roman d'apprentissage, dur, violent ,une violence qui atteint son paroxysme vers la moitié du livre pour devenir plus apaisé à l'entrée des personnages dans la vie adulte. Ces personnages , j'ai eu quelque difficulté à les identifier au départ ,mais peu à peu les retours habiles de l'auteur vers leur passé, dans des milieux très différents de la société péruvienne permettent de mieux les comprendre .Un grand roman de la littérature latino-américaine
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Premier roman de Mario Vargas Llosa, il s'agit du récit tragique de la vie de jeunes "cadets", élèves internes d'un lycée militaire dans la capitale du Pérou dans les années 50-60, soumis à une discipline de fer qui laisse pourtant la place à des trafics et exactions diverses entre les jeunes gens. le livre fait des allers-retours entre la vie de ces jeunes dans le lycée et des bribes de leur vie avant qu'ils n'y entrent. Nous ne savons pas toujours de qui l'on parle dans ce récit, comme si l'identité de ces jeunes n'importait pas au final, cela rend parfois ce livre difficile à lire mais en fin de compte, on se laisse emporter par cette histoire terrible qui prend tout son temps pour se déployer et nous envouter.
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