Ricardo Somocurcio, le narrateur de Tours et détours de la villaine fille, a deux buts dans la vie : s'installer à Paris et connaître le bonheur avec son amour de jeunesse, la «vilaine fille», qui deviendra pour lui une véritable obsession. Il parvient à émigrer à Paris et la vilaine fille tour à tour apparaîtra et disparaîtra de la vie de ce «bon garçon» pendant une quarantaine d'années.
Ce grand auteur péruvien, avec son dernier livre d'une écriture classique et efficace, nous captive jusqu'à la dernière page.
Vargas Llosa est un excellent conteur. Il sait rendre attachants ses personnages hors norme à travers la description des tourments de leur âme et par l'affection qu'il leur porte. le cadre historique et géographique du roman, très riche, nous permet de suivre l'évolution, dans la seconde moitié du XXe siècle, des courants littéraires à la mode, de la situation politique au Pérou et de voyager dans des grandes villes du monde, grâce au métier d'interprète du héros. le décor, principalement planté à Paris où l'auteur a vécu longtemps, est omniprésent et donne une note légèrement nostalgique au récit. Ce qui m'a touchée le plus dans ce roman, c'est la foi inébranlable en l'amour inconditionnel qui émaille le récit et la souffrance des deux personnages principaux : celle, essentiellement, de Ricardo qui a du mal à retenir la vilaine fille et celle, plus subtile (certains diront presque subliminale), de cette dernière qui n'arrive pas à s'abandonner à cet amour.