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Ex Machina tome 5 sur 10
EAN : 9782809404500
78 pages
Panini France (11/12/2008)
4.11/5   9 notes
Résumé :
La tension monte dans la célèbre série qu'Entrainement Weekly qualifie de "spectacle fascinant". Le maire de New York, Mitchell Hundread, doit prendre des décisions impossibles concernant la très controversée loi antidrogue, au moment où plusieurs meurtres et un horrible suicide menacent d'envenimer le débat. Puis retour dans le passé avec Bradbury, l'acolyte du super-héros, devenu chef de la sécurité auprès d'un des plus puissants hommes politiques.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à March to war (épisodes 17 à 20, et numéros spéciaux 1 & 2). Il comprend les épisodes 21 à 25 de la série, initialement parus en 2006, écrits par Brian K. Vaughan, dessinés par Tony Harris, encrés par Tom Feister, et mis en couleurs par J.D. Mettler.

Smoke smoke (épisodes 21 à 24) - le 02 avril 2001, Great Machine (Mitchell Hundred dans son habit de superhéros) pourchassait 2 revendeurs d'herbe. La course poursuite fut longue et laborieuse. En juillet 2003 (le temps présent du récit), Candice Watts et Dave Wylie tentent de faire comprendre à Mitchell Hundred qu'il n'aurait jamais dû déclarer à un journaliste qu'il avait fumé des joints. January Moore (la soeur de Journal) obtient un stage à la mairie dans l'équipe d'Hundred. À New York, un individu revêtu d'un uniforme de pompier s'en sert pour faire croire à un incendie auprès des habitants, et ainsi s'introduire dans les appartements pour procéder à un cambriolage. Et une femme s'est immolée sur les marches de la Mairie.

Depuis le début, le lecteur était en droit de se demander si Vaughan n'insistait pas un peu trop lourdement sur le passé de superhéros de Mitchell Hundred, en tant que Great Machine. Ici le nombre de pages consacrées à Great Machine est encore plus élevé. Vaughan ne se contente pas de ressasser le même thème : le concept de superhéros n'a aucune application pratique dans la vraie vie. Il développe les conséquences de l'intervention d'un citoyen prenant la loi entre ses mains, et le niveau de dégât causé par son manque de professionnalisme. Il n'oublie pas de montrer qu'Hundred a besoin d'une solide équipe pour assurer la maintenance de son propulseur dorsal et l'aider à réaliser ses missions d'un point de vue logistique. Et il introduit un autre thème qui est celui de la responsabilité de Great Machine vis-à-vis des individus dont il a procédé à l'arrestation. Il ne s'agit plus de jouer au gendarme et au voleur, ou de mettre un terme définitif aux activités criminelles d'un individu. Il y a un après à gérer, après l'arrestation.

Pendant le mandat électif d'Hundred, Vaughan aborde timidement la question de la légalisation de l'usage du cannabis, visiblement il est moins à l'aise que sur d'autres sujets. Il montre que les décisions d'Hundred ont des conséquences à court, moyen et long termes, avec le comportement de Todd Wylie (une moitié du couple homosexuel dont il a célébré l'union), encore un exemple très savoureux de manipulation de l'information. de manière plus subtile, Vaughan commence à montrer que personne n'est parfait, à commencer par Mitchell Hundred. Or il doit pourtant projeter une image irréprochable du fait de sa position exposée, et promouvoir des politiques qu'il ne souhaite pas cautionner à titre individuel. À nouveau Hundred en tant qu'individu se retrouve dans l'opposition par rapport aux décisions du maire Hundred, jusqu'à transgresser les lois qu'il fait appliquer (faites ce que je dis, pas ce que je fais). Au travers de la lutte d'influence entre la préfète de police et le président des sapeurs pompiers, Vaughan commence également à brocarder un système où les principaux responsables (police, pompiers) sont des élus qui doivent se soucier de l'image de leur service pour pouvoir espérer briguer un mandat de plus. Enfin il évoque à nouveau les pouvoirs de Jack Pherson au travers d'un rêve.

Avec ces épisodes, Tony Harris essaye une nouvelle technique : ajouter des lavis de gris dans ses dessins, avant mise en couleurs. le résultat fait perdre cet aspect si net et clair à ses dessins, sans rien apporter en termes visuels. C'est toujours un grand plaisir de retrouver ces personnages qui ont une présence visuelle aussi intense, qu'ils soient premier rôle, second rôle, ou juste figurant. January est une jeune femme au caractère aussi trempé que celui de sa soeur. Cette dernière n'apparaît que le temps d'une photographie sur laquelle elle fait une grimace : elle est à croquer, un magnifique portrait réalisé par Harris, avec un bonnet de Noël et tirant la langue, absolument irrésistible. Candice Watts est toujours en surpoids, sans rien perdre de son charme, ni de sa détermination. En la regardant il est facile de comprendre qu'elle en impose à Hundred et qu'elle ne se laisse pas manipuler ou convaincre facilement. Harris a l'art et la manière de faire exister ces individus, de transmettre leur caractère et leur façon d'être. Même les gestes de la femme qui s'immole par le feu montrent que quelque chose ne va pas, avant de voir ce qu'elle va faire. Les décors sont toujours aussi crédibles, sans être surchargés, des endroits les plus luxueux (le salon dans lequel Hundred et Angotti prennent le café, dans une forme d'intimité troublante), aux endroits les plus délabrés (la pièce principale de l'appartement du faux pompier). Dans ces épisodes, Vaughan et Harris semblent avoir travaillé de concert pour réduire la durée des conversations, et améliorer leur mise en scène.

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Stand alone (épisode 25) - C'est un jour de repos pour Rick Bradbury. Il a bu quelques bières et il se promène sur un quai quand il est abordé par un inconnu. Ce dernier l'a reconnu et il souhaite savoir pourquoi Bradbury est prêt à protéger Mitchell Hundred au prix de sa propre vie. Très vite il sort un pistolet de son sac et le pointe sur le front de Bradbury. C'est l'occasion pour Bradbury de repenser aux situations qui ont façonné sa personnalité : son père lui disant au revoir, la fin de son mariage, les combats en Irak en tant que soldat de l'armée américaine, l'accident d'Hundred, l'affrontement contre Jack Pherson, etc.

Au travers des précédents épisodes, Rick Bradbury apparaissait comme un brave homme, fidèle en amitié, courageux du fait de son boulot de garde du corps personnel, un bon gars consciencieux et compréhensif, un type bien sans histoire. Avec cet épisode, Vaughan prend le temps de montrer que les gens sans histoire ont tous un passé, des années d'expériences quotidiennes, une vie plus ou moins ordinaire. Il dresse rapidement le portrait d'un individu qui éprouve de l'empathie pour son prochain, qui a à coeur d'aider ceux qu'il connaît, qui ne se pose pas beaucoup de question et qui n'a pas un esprit rebelle. le récit aboutit à un résultat paradoxal. À la fois le lecteur se dit qu'il aimerait bien passer un peu plus de temps avec ce type foncièrement sympa et pas compliqué. À la fois il a l'impression qu'en 1 épisode tout a été dit sur Bradbury. La capacité d'Harris à dessiner des visages expressifs donne vie à Bradbury dont il est possible de lire chaque émotion sur son visage.

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Le mandat de Mitchell Hundred se poursuit dans Power down (épisodes 26 à 29, et numéro "Inside the machine").
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
[Bradbury] : Tu vois, j'ai horreur de la science-fiction, mais Hundred m'a montré Superman quand je suis venu le voir à l'hôpital, la première fois. C'est son film préféré. Tu vois le passage où Lois Lane tombe de l'hélico, il l'attrape et elle dit : "Vous me tenez, mais qui vous tient ?". Ben, je me suis identifié à Superman, là. Parce que tu sais qui vieille sur moi ?... Absolument personne.
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