A l'occasion d'un trajet en train, Pauline interroge son père
Jacques Tardieu sur son passé, lorsqu'il était jeune médecin engagé dans l'armée en Algérie entre 1959 et 1961. Jacques se prête à l'interrogatoire de mauvaise grâce au début et puis rapidement il entre dans le jeu et il déballe tout. Affecté successivement dans plusieurs régiments, il a pu voir différentes facettes de l'Algérie et de la guerre. En tant que médecin, il soignait tout le monde, des nomades, des villageois très pauvres, des soldats, mais aussi des riches colons. J'ai trouvé ce personnage intéressant car il ne porte pas de jugement de valeur, il fait ce qu'il peut avec les faibles moyens dont il dispose, sans trop se poser de questions. le ton de la BD reste assez neutre, et c'est ce qu'il faut pour un sujet si épineux, mais on relève tout de même quelques piques en direction de l'armée. Rarement il cède au découragement ; parfois il sauve un blessé un peu par miracle, sans héroïsme, et la plupart du temps il fait de la médecine basique auprès des populations locales.
Après un début un peu lent, je suis bien entrée dans cette histoire, et j'ai été intéressée par le sujet dont je ne connais pas grand chose.
Je regrette néanmoins que les dessins passent un peu inaperçus derrières l'abondance de textes, même s'ils sont efficaces, dans les tons sépias des photos de l'époque.