Mai 1968, la France est bloquée. Elias Baumer, enquêteur d'assurance, recourt à du vélo-stop pour rejoindre le village d'Yvette-sur-Loing, célèbre pour le nombre de morts accidentelles provoqués par un sinistre carrefour. Ce qui pourrait n'être qu'une simple et morne démarche administrative tourne à un glaçant règlement de compte collectif et familial. On gagne rien à remuer impunément le passé surtout lorsque l'on en a été un de ses acteurs. Elias est-il un coupable ou une victime ? Va-t-il enfin pouvoir se débarrasser de ce passé qui ne passe pas ?
Avec beaucoup de pudeur et de sobriété, les deux auteurs expriment, l'un avec une économie de mots, l'autre avec un jeu subtil entre un faux sépia, de belles couleurs froides et un graphisme épuré, la colère, culpabilité mais aussi la peur d'Elias alors que le village tente de se liguer contre lui. Par des chemins de traverse, cet album évoque également le poids du secret, les relations père-fille mais aussi le quotidien étouffant dans un petit village.
Malgré le retournement final, le scénario connaît quelques limites. Il arrivé néanmoins à construire une vraie atmosphère et des personnages attachants.
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Le Carrefour est une histoire humaine curieuse car certaines réactions vous laisseront sans doute interrogateur mais c’est aussi ce qui fait le charme et la singularité de ce récit.
Lire la critique sur le site : Bedeo
- J'aimerais juste comprendre pourquoi les gens de ce village ne veulent rien faire pour modifier ce carrefour, docteur. Je ne suis pas flic !
- Pourquoi ? Mais c'est leur sanctuaire ! Leur raison de survivre, d'honorer le souvenir des leurs !! Tous !