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3,2

sur 96 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comment sa femme l'a rendu fou... Ou plutôt, comment, pour échapper à sa sorcière de bonne femme, Désiré a décidé de simuler la maladie d'Alzheimer à septante-quatre ans, quitte à vivre dans une sordide maison "de vieux", entouré de vrais séniles, se faire gaver de cachetons, macérer la nuit dans ses excréments, occuper ses journées en jouant au bingo, au jeu de l'Oie, en décorant des boules de Noël ou des oeufs de Pâques.
J'avoue qu'un tel choix me laisse perplexe : vivre à l'hôpital, se sentir enfermé, diminué et infantilisé est tellement désagréable quand on y est contraint.
Ça partait donc plutôt mal entre cette histoire et moi, mais comme j'ai beaucoup apprécié 'La merditude des choses' de cet auteur, j'ai persisté... J'ai longtemps été mal à l'aise : guerre dans le couple, méchancetés proférées, un humour noir qui ne me faisait pas sourire. Et quelle cruauté de la part de cet homme de laisser les gens qui l'aiment - sa fille - assister à une décrépitude feinte ! On trouve certes des propos grinçants et justes sur la famille, le couple, la vieillesse, les maisons pour personnes âgées, le système de santé. Et puis quelques passages émouvants... Mais bof, je ne suis qu'à moitié convaincue...
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Le livre aurait pu s'appeler La merditude des choses mais le titre était déjà pris. Par le même Dimitri Verhulst auteur de Comment ma femme m'a rendu fou, encore un roman décapant et désenchanté de ce belge un peu frappadingue. Plutôt que de divorcer, un retraité décide de simuler la démence sénile. Parce qu'il n'en peut plus de sa Monik d'épouse, en particulier, et du jeu social, en général. Finalement, dans cette maison pour malades atteints d'Alzheimer ou de démence, il va redécouvrir les joies simples de l'hébétude, comme un retour à une normalité et à un calme intérieur qu'il n'a jamais pu cultiver auparavant. Singulier ouvrage qui tire à boulets rouges sur les institutions les plus sacrées de la civilisation, à commencer par le mariage. Inutile de préciser que l'humour y est particulièrement noir et ne manquera pas de faire grincer les dentiers. On peut s'amuser à la lecture de Comment ma femme m'a rendu fou mais la tristesse prend finalement l'avantage tant notre héros cynique et revenu de tout nous renvoie forcément à notre condition d'être humain aux comportements tellement conditionnés qu'ils en deviennent pathétiques. La vie selon Verhulst est un sale moment à passer, à peine éclairée par quelques moments de petits bonheurs. Une vision franchement sombre à laquelle on n'est pas obligé d'adhérer. Mais il faut reconnaître à l'auteur le courage d'aller jusqu'au bout de son propos et de ne jamais flancher pour décrire la merditude de l'existence..
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Le roman d'un homme qui a raté sa vie, compressé par une épouse mégère comme il en existe tant, petits tyrans domestiques. Dés lors, fuir dans une sénilité simulée est devenue sa seule échappatoire, et une vengeance drôle et délectable au lecteur...

Une jolie découverte que la plume de Dimitri Verhulst que je ne connaissais pas, grâce aux éditions Denoël. Fantaisie de fin de vie, récit d'un Don Quichotte en espadrilles et couche anti-fuites urinaires, voici la dernière semonce d'un trop poète, trop doux et certainement un peu trop mou pour avoir put résister aux assauts du temps qui passe et des instances sociales... Soyez fous ! Semble nous chuchoter Désiré Cordier, des miettes de pains pour les oiseaux au creux des mains...
Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
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Désiré Cordier, bibliothécaire à la retraite, mal marié, décide de simuler la maladie d'Alzheimer pour emm...der sa femme. A septante-quatre ans, il se retrouve dans une maison de retraite entouré de vrais et faux malades et d'un personnel soignant "pas assez nombreux".

La vision du mariage et de la retraite de Dimitri Verhulst n'est pas très enthousiasmante. On peut se demander pourquoi son héros, déjà malheureux pendant la lune de miel, n'a pas simplement demandé le divorce ou simplement quitté le domicile conjugal sans se retourner. Un aller simple pour Tahiti ou même le village d'à côté... Mais cela aurait été un autre livre.
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Soyons honnête, j'ai failli refermer ce livre dès la première page tant la scène scatologique de départ m'a abasourdie et dégoûtée, mais j'ai fait un effort (on ne s'imagine pas l'abnégation que demande ce Mois belge…) et je ne l'ai pas regretté. D'ailleurs, en rédigeant ce billet, je relis les deux premières pages du roman et je me rends compte à quel point elles contiennent le tout en germe.

Bon, il faut s'y attendre, c'est bien barré, quand même : un ancien bibliothécaire qui décide de se faire passer pour un malade d'Alzheimer pour échapper à sa femme, qui simule et surtout va jusqu'au bout de sa comédie en acceptant tous les inconvénients qui vont avec cette maladie, il faut le faire. Dimitri Verhulst ne fait pas toujours dans la nuance non plus : la femme de notre héros est carrément insupportable, son portrait est chargé de vitriol, sans compter les nom et prénom dont il l'a affublée, Monik de Petter, rien de moins, un prénom qui rime avec ‘colique' et un nom de famille qui rime avec 'emmerdeur', comme le fait remarquer son mari gâteux. Mais passé l'ébahissement de la première page, je me suis adaptée à l'humour sans dentelle de l'auteur et ma foi, j'ai souvent souri, notamment devant les trouvailles de langage de Désiré Cordier pour tromper son entourage.

Surtout, à travers ce court roman, Dimitri Verhulst lance quelques charges contre la société, sur la manière dont on traite les résidents des homes (il paraît que ça existe vraiment, un faux abribus dans un parc de séniorie), sur les relations avec les malades d'Alzheimer et autres saletés du même acabit. Quelques piques contre la société belge (même s'il n'y a aucune référence à un lieu précis où se passerait le roman) feraient presque croire que ce dernier a été rédigé après les élections de mai 2014 en Belgique, alors qu'il est paru en 2012 en néerlandais, tant les allusions aux mesures affaiblissant encore les couches les plus fragiles de la population sont brûlantes d'actualité. Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à une attaque en règle car le roman est bref, je l'ai dit, mais l'acuité et l'ironie du regard font mouche.

Et puis l'émotion et la gravité ne sont pas absentes : ses proches ont désinhibé leur regard et leur parole, parlant devant lui comme s'il n'était déjà plus là. C'est ainsi qu'il découvre qui est vraiment sa fille et tout ce qu'il a raté dans sa relation paternelle. Il retrouve aussi un amour de jeunesse au home Lumière d'Hiver et peut mettre à profit sa retraite forcée pour réfléchir à la manière dont il a vécu, à ce qui fait la qualité d'une vie : faut-il vivre selon les attentes des autres ou oser larguer les amarres pour être heureux ?

Dans cette traversée de la vieillesse qui le mènera inévitablement de l'autre côté du miroir, Désiré égrènera ses souvenirs comme on jette des petits cailloux pour retrouver son chemin, il aura tout le temps de donner une réponse à cette question, il convoquera même ses connaissances culturelles et littéraires pour aboutir à une fin qui n'aura plus aucun parfum d'ironie. Dimitri Verhulst aura lui aussi prouvé qu'il sait mener une histoire et surprendre son lecteur de bout en bout. En tout cas, ça a bien marché avec moi !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Est-ce le titre et la quatrième de couverture qui m'ont fait espérer un roman un peu plus mordant et vachard ? Sont-ce les critiques très positives jusqu'ici qui m'ont fait trop en attendre ? En tout cas, je suis un peu désappointée car ce roman est au final assez sage, mais cela reste une lecture agréable.

Désiré est attachant quand il décrit le malin plaisir qu'il prend à se comporter en dehors des codes de la vie en société, ramenant un toaster à la place d'une tarte, prenant la poudre d'escampette sans payer son billet de train, se faire raccompagner par la police chez lui devant tous les voisins... Bien plus qu'exaspérer sa femme, Désiré cherche à avoir du temps pour lui, quitte à s'enfermer dans une maison de retraite médicalisée. En se faisant passer pour un patient atteint d'Alzheimer, il s'assure une fin de vie sans que personne n'attende plus rien de lui ni ne s'offusque de son comportement.

Mais, sur la fin du roman, Dimitri Verhulst met son roman sur la corde raide, entre comédie et tragédie. Car Désiré comprend que, s'il a beaucoup à reprocher sa femme, il peut aussi se sentir coupable : il n'a pas toujours été très à l'écoute lui-même de ses proches, trop préoccupé par sa propre personne. Son regard sur sa vie est dénué de toute complaisance.

Au-delà d'une simple comédie, un roman doux-amer sur la vieillesse et les sacrifices de ses ambitions.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Un vieil homme dégoûté de sa femme et de sa vie en général va faire semblant de devenir sénile dans le seul but de finir ces jours dans un hospice.

J'ai été parfois écoeurée par les détails scatologiques décrits par le personnage, poussé dans des retranchements humiliants dans le seul but d'être crédible....
J'ai parfois souri lorsque l'homme prend des libertés avec la bienséance et le bon goût.
J'ai aussi été agacé par certains passages où je me suis dit : ça va trop loin. Et j'ai pleuré sur l'isolement et la lente agonie de tous ces hommes et femmes qui n'ont parfois même plus la force de réclamer le respect et l'humanité auquel ils ont droit.

Je ne sais pas si l'auteur souhaitait faire réagir sur les conditions de vie ( et de travail ) dans ces institutions pour personnes âgées, mais si c'est le cas, c'est amplement réussi!
Si l'auteur souhaitait imaginer jusqu'où l'homme est prêt à aller pour échapper à sa condition , je pense que c'est un peu extrême. Personne ne souhaite en arriver là.
Bref, j'ai passé un agréable moment de lecture , même si certains passages m'ont un peu agacée !



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Parce que son quotidien avec son épouse devient insupportable au possible, un retraité décide de se faire passer pour un vieux gâteux qui perd la tête. A sa plus grande joie, il échappe enfin à l'emprise de sa femme qu'il déteste. le voilà donc placé en maison de retraite. Il y trouvera plus de quiétude et fera des rencontres enthousiasmantes.
Une lecture divertissante et originale.
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Dans l'ensemble, Comment ma femme m'a rendu fou est un roman jubilatoire intéressant. L'auteur Dimitri Verhulst critique évidement et de façon très réaliste les conditions de vie dégradantes des pensionnaires et tout le système des institutions gériatriques (personnel soignant, prix exorbitant et soins dispensés loin d'être à la hauteur, des proches qui abandonnent rapidement leur vieux dans ces mouroirs…..). Toutefois, le thème du remord est prépondérant dans ce texte doux amer : celui des choses qui ne sont jamais arrivées et des occasions manqués (l'amour de jeunesse qui refait surface presque 60 ans plus tard, une fille qui parle avec plus de facilité avec son père maintenant devenu sénile), ou au contraire concernant les actes passés ratés.
Composé de pas mal d'humour, d'une bonne dose de plaisanterie sardonique et d'ironie (j'ai adoré sa sortie en caravane et en fanfare pour aller s'installer à la maison de retraite), l'auteur arrive justement à contrebalancer avec des sujets sensibles et parfois lourds à digérer. En moins de 150 pages, il arrive à faire sourire et réfléchir sur le sens de la vie et l'estime de soi (sans avoir besoin d'user d'exagération)..................;
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Je ne regrette pas d'avoir lu ce roman qui mêle l'humour et sans doute un sujet plus profond de société (voir même plusieurs).
J'ai connu le fonctionnement des maisons de retraite à plusieurs reprises et je me suis occupée autant qu'il était possible de certains membres de ma famille qui y étaient pensionnaires. Je n'ai pas gardé en tête que de belles images (il y en a aussi rassurez-vous). Je puis donc vous dire que même si l'intrigue ne se passe pas en France, il y a pas mal de similitudes avec ce que l'on retrouve dans les Homes français. Après l'auteur sait aussi nous faire sourire et même plus. Son personnage de Désiré est quelques fois impayable.

Son parcours, sa fin de vie, il se l'ait choisi le Désiré. Un choix que l'on peut trouver contestable, mais cela reste un choix. Personnellement, je me demande comment il a pu supporter cette existence, celle parmi les vivants d'abord et l'autre parmi les presque-morts.
Alors oui, les portraits qu'il dresse de lui-même et des autres restent piquants, mais j'ai aussi ressentis de l'amertume, un énorme sentiment de gâchis. Tout ce roman me laisse un arrière goût pas si agréable. La faute à mes expériences personnelles sans doute.
Comme les numéros de clowns tristes, je trouve que cela fait réfléchir même si on peut en rire également.

Le style est bon, on lit aisément ce texte. Non, mon soucis fut sur le fond, sur les motivations de Désiré, les moyens employés, les conséquences, les résultats...
C'est un ouvrage que beaucoup pourront apprécier. Il a pourtant remué en moi des blessures non cicatrisées et donc trop douloureuses... Mais c'est aussi cela le pouvoir de la littérature.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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