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EAN : 9791031201917
192 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (03/09/2020)
3.67/5   20 notes
Résumé :
« Chaque nuit, je sortis plus longtemps que la nuit précédente. Un cri de bête, âpre, émouvant, me fit tourner la tête vers une colline gorgée de soleil. Je crus discerner une silhouette sur la colline. Ses contours se précisèrent. Il s’agissait d’un loup, dont la fourrure, plus blanche que neige, m’aveuglait. » Hiver 1966. Adrien et sa mère s’exilent aux confins du Bourbonnais. Déscolarisé, isolé avec une mère de plus en plus lointaine, l’enfant aspire à se raccroc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un enfant, au proie au doute...
Un petit garçon de 9 ans, Adrien, perdu dans une maison isolée, dans une forêt, avec une maman de plus en plus lointaine.
"A ma façon, je devenais de plus en plus sauvage."
Désoeuvré, abandonnant sa mère souffrante, Adrien traîne la nuit dans le bois des morts-vivants.


La vieille Clisson, qu'Adrien traite de sorcière, le met en garde:
- Si tu continues comme ça, tu vas te transformer en loup-garou!"


"Prendre un enfant par la main, pour l'emmener vers..."
Affabulation, cauchemar ou réalité ? Quand Adrien a besoin de quelqu'un, c'est vers un homme des bois, qu'il s'ouvre...
Un loup-garou ou bien...?


"Quelques bêtes sauvages se disputaient les os de la sorcière, ceux qu'elle avait jeté dans un seau, devant la porte de sa maison."


"L'âme de papa, brisée, en mille morceaux épars, essayait en vain de se recomposer. La nuit, elle brillait d'un éclat fragmenté, presque visible."


C'est une histoire étrange, dans lequel Jean Frédéric Vernier a semé quelques repères, des pierres blanches, comme pour le Petit Poucet, (l'abandon, une forêt et un loup) afin qu'Adrien retrouve son chemin...


Mais, il y a toujours l'homme qui sentait mauvais, l'odeur du bois des morts-vivants.
"Crasse, urine, sang, sueur, enrobés d'un parfum terreux.
La bouche aussi fine qu'un fil de soie, laissait voir une dentition de carnassier."


L'auteur est bénévole auprès de personnes malades et en fin de vie. Des patients en proie à une multitude de peurs: peur de souffrir, d'avoir mal, de perdre les siens, d'être abandonné...(comme un enfant.)
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Le résumé m'avait alléchée… Fin des années 60, Adrien, un petit garçon de 9 ans se retrouve livré à lui-même, déscolarisé, dans le village du Bourbonnais qu'il ne connait pas mais où tout le monde semble le connaitre, ou du moins connait son père qui a mystérieusement disparu. Sa mère semble s'enfoncer de plus en plus dans la dépression, le laissant totalement désoeuvré, jusqu'à ce qu'il fasse la rencontre d'un loup blanc.

Que dire… J'ai été assez déçue par cette lecture. Et le roman, pourtant très court, m'a paru durer une éternité… On comprend très vite (ou du moins j'ai compris très vite), comment Guillaume, le père d'Adrien, a « disparu ». Il s'agit bien d'un « drame familial tristement ordinaire » (comme l'annonce la quatrième de couverture) pourtant l'explication s'éternise… La manière dont ce drame est traité aurait pu en faire un bon roman mais l'auteur manque ici de profondeur, me semble-t-il, il reste en surface. L'intrigue est lente, il faut attendre la moitié du livre pour voir apparaître ce fameux « loup blanc » qui n'est pas un loup à proprement parler, même si on s'en doutait depuis le début… et ça, ce fût une légère déception pour moi… Je m'attendais à une belle amitié salvatrice entre un enfant et un animal… Il n'en est rien : salvatrice peut-être mais d'une manière bien angoissante ! Tout le roman est triste, sombre, morne, angoissant malgré l'espoir qui transparait à la toute fin.

Le style de l'auteur est assez déstabilisant également. Adrien s'exprime avec le vocabulaire et une analyse psychologisante qui ne correspondent pas du tout à la manière de s'exprimer d'un enfant de 9 ans. On sent l'adulte qu'il est au moment où il raconte ses souvenirs. C'est sans doute à cause de cela que je ne suis pas parvenue à m'attacher au personnage qui pourtant mériterait qu'on ait pour lui de l'empathie. Mon côté linguiste a également repéré une utilisation parfois aléatoire de la concordance des temps au passé, entre imparfait, passé composé et passé simple qui ne sont pas exactement employés là où ils devraient comme ils le devraient. Cela n'a pas aidé la fluidité de la lecture dans mon cas.

Et malheureusement, la mise en page (volonté de l'auteur ou choix de l'éditeur ? peu importe) n'aide absolument pas du tout à se plonger dans l'intrigue. le texte est haché, la lecture est sans cesse interrompue par les *** qui fragmentent les chapitres en parties plus petites mais je ne suis pas parvenue à trouver de réelle cohérence dans ces découpages et ils ont rendu ma lecture ardue.

Bref, je remercie tout de même Babelio et les Ateliers Henry Dougier de m'avoir fait parvenir cet ouvrage mais, malheureusement et je m'en excuse, il ne m'a absolument pas convaincue.
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N° 1487- Juillet 2020.

L'enfant loupJean-Frédéric VERNIER – Ateliers Henry Dougier .

Tout d'abord je remercie des éditions « Ateliers Henry Dougier » de m'avoir fait parvenir ce livre.
Au départ, j'ai lu ce roman comme un conte pour enfants. En effet toutes les références de ce genre de littérature y sont, le bois des «morts-vivants », la maison isolée, la sorcière, le loup blanc qui rôde, les fantômes, les monstres, un géant, le mystère qui plane autour de cette histoire… Mais cette impression de départ disparaît vite.
Le narrateur, Adrien, est un enfant de neuf ans qui, en compagnie de sa mère se réfugie dans une maison forestière isolée du Bourbonnais en plein hiver où tout le village proche semble le connaître. Autour d'eux plane l'absence du père, Guillaume, qu'il croit mort. Cet idée de mort est rappelée par les nombreux cadavres d'oiseaux rencontrés par le garçon et plus tard, sous l'égide de l'homme-loup, exécutés par lui, de ses tendances suicidaires, de ses tentatives de fuite, du possible et futur assassinat de sa mère. le mystère est entretenu par cette vielle femme, Madame Clisson, aux étranges propos et pratiques et qu'il prend pour une sorcière, par des escapades nocturnes d‘Adrien et ses phobies puériles, les absences de sa mère, le grenier plein de secrets, les pratiques meurtrières de l'homme-loup. On dirait pourtant, au fil du récit, et à travers sa mère, que l'enfant, étrangement sérieux prend conscience des réalités, que son père n'est peut-être pas mort, les bribes de paroles qu'il saisit au vol et qu'il ne comprend pas, que sa naissance n'a pas vraiment été désirée, que ce qui se passe autour de lui est certes étrange mais surtout bien réel et surtout plein de questions.
A toute cette ambiance très énigmatique viennent s'ajouter dans la tête de l'enfant des images anciennes du père, des interrogations sur sa mère, des fantasmes, de la colère, des rêves et la présence obsédante mais quand même rassurante pour lui de l'homme-loup qui l'initie au meurtre d'animaux. Il y a entre eux une étrange relation qui pourrait répondre aux questions intimes d'Adrien. Dans l'inconscient collectif européen, le « loup-garou » est lié à la nuit, à la mort, à la transformation physique et mentale. Bizarrement il va même jusqu'à le confondre avec son père malgré les dissemblances. A cela se superpose les interrogations de l'enfant et la solitude qui est la sienne face aux adultes, face aux certitudes qui peu à peu germent ne lui. C'est l'enfance qui s'en va et avec elle l'image du père et surtout de la mère, Adrien devient adulte mais pas de la manière traditionnelle et douce, bien au contraire. de conte pour enfant, ce roman prend des accents dramatiques de transition, le passage violent d'un monde à un autre, souligné peut-être par par le changement de prénom quand change son interlocuteur, l'enfant devenant lui-même un loup à l'identité changeante, un adulte.
Tout au long de ce roman, il y a de fréquents rappels à la prière, à Dieu, comme une solution face au monde des grands, un appel désespéré dans Sa direction et la volonté de voir Sa manifestation partout. le loup est l'incarnation du mal que seul une intervention divine ainsi sollicitée peut venir contrebalancer. La culpabilisation, le péché, l'aveu de l'inavouable, le pardon viennent compléter ce tableau. de même il y a une étrange mais révélatrice substitution pour Adrien dans cet apprentissage, c'est l'homme-loup qui fait fonction de père, la vieille qui prend la place de sa mère de plus en plus évanescente , lointaine et hypocrite, la violence appelant la violence.
C'est un roman, le premier de notre auteur, assez déconcertant, plein de rebondissements inattendus, une remise en cause des choses traditionnelles. Je l'analyse comme le difficile abandon de l'enfance pour Adrien, ses craintes face au monde des adultes qu'il ne comprend pas, une douloureuse transition dans un contexte de solitude, l'absence du père, la transparence de la mère, la brutale sortie du monde de l'enfance. Face à cela, Adrien devenu adulte a choisi d'oublier, de tourner la page, de fonder une famille, comme un exorcisme. Je lui souhaite beaucoup de courage et surtout beaucoup de chance parce qu'on reproduit souvent malgré soi l'exemple délétère de ses parents !

©Hervé Gautier mhttp:// hervegautier.e-monsite.com
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Je tiens à remercier Babelio pour m'avoir fait découvrir ce roman. Il est vrai que ce n'était pas tout-à-fait ce à quoi je m'attendais. Mais j'aime être surprise. D'autant plus lorsque ce sont de bonnes surprises.

C'est une jolie couverture. Une couverture douce. Pourtant il s'agit d'une histoire dramatique. Vraiment. La confrontation de l'innocence d'enfant avec l'implacable réalité. La confrontation de l'enfance avec le monde adulte. C'est la façon dont un enfant essaie de se protéger de ce mal qui ronge sa famille. Un mal qui le ronge, lui.

Son échappatoire lui a permis de grandir, de comprendre, de remettre les actes passés à leurs places respectives. de se pardonner.

C'est un roman qui explique comment grandir lorsqu'enfant on a vu des événements traumatisants. Parce qu'heureusement, Adrien a grandit et a construit sa propre famille.
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http://livresque78.com/2020/09/03/lenfant-loup-de-jean-frederic-vernier/Adrien nous raconte cette période où à neuf ans, sa mère et lui ont quitté Lille suite à la mort de leur père et mari, on en sait peu, on devine, on imagine au fil de la narration de l'enfant les conditions de cette brutale séparation. Une mère perdue et en souffrance, les souvenirs d' Adrien sont flous, s'y mêlent certainement de l'imaginaire. Il est tout au long de cette lecture, difficile de savoir le vrai du faux, le pourquoi du comment, mais on comprend que l'enfant à besoin de cette histoire, qu'elle soit réelle ou chimérique, afin de guérir et de passer à autre chose. On est durant près de 200 pages dans le cerveau d'un garçon de neuf anas, avec ses colères, ses émotions, ses frustrations et sa solitude face à la mort et au deuil.
Lien : http://livresque78.com/2020/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le lendemain, maman, fantomatique, erra de pièce en pièce. Il me semblait, malgré son indifférence, qu'elle essayait de m'atteindre. Elle ne cessait de se cogner contre les meubles, elle poussait de tout petits cris.

Morte, serait-elle plus heureuse ?
Haïssait-elle la vie ?
Désirait-elle qu'une personne, un animal, un monstre l'assassine ?
Manquait-elle de courage pour passer elle-même à l'acte ?
Me supplierait-elle un jour de la tuer ?
Son regard, à moitié vide, exprimait de la tendresse, et, peut-être, le désir fou de me sauver...
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« Je ne voulais pas rentré chez moi. Je ne voulais pas retrouver maman. Je voulais vivre auprès de lui, chasser, tuer à ses côtés. Je voulais m’endurcir et lui ressembler. Je voulais qu’il m’apprenne à devenir un loup ».
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"Devenait-on un homme à s'inventer mille peurs et mille façons, tout aussi absurdes, de les affronter?"
P.75
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Ma tête menaçait d'imploser. Le monde était comme une falaise au-dessus de l'océan, qui ne s'effritait plus mais se brisait en vastes blocs, source infinie de bouillonnements.
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