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EAN : 9781022607583
304 pages
Editions Métailié (12/04/2018)
3.61/5   9 notes
Résumé :
On ne fera pas croire à Lucia Binar, vieille dame indigne, fan de poésie, que le monde ira mieux quand sa rue des Maures sera rebaptisée rue des Morues. Elle a bien d’autres chats à fouetter, entre sa clavicule cassée, son propriétaire qui – gentrification oblige – veut la forcer à partir de l’appartement où elle est née et son repas chaud qui n’arrive pas. Quand les services sociaux de la ville lui recommandent de manger des biscottes en attendant la semaine suivan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Lucia Binar, digne vieille dame amatrice de poésie, n'a plus qu'une aspiration dans la vie : habiter en paix jusqu'à la fin de ses jours (plus très nombreux, d'après elle) dans son appartement de la rue des Maures à Vienne, dans lequel elle a toujours vécu. Oui mais voilà, cela s'annonce mal : ce vendredi son repas chaud n'a pas été livré à l'heure et on lui conseille de manger des biscottes jusqu'à lundi, une jeune personne androgyne lui demande de signer une pétition pour faire changer le nom de la rue, jugé politiquement incorrect, et le propriétaire de son immeuble rêve toujours de déloger ses locataires peu rentables pour rénover le bâtiment et le relouer ensuite à prix d'or. Et pour arriver à ses fins, tous les moyens sont bons, à défaut d'être légaux: il laisse des toxicomanes squatter le rez-de-chaussée et faire la nouba toute la nuit, il fait oeuvre « humanitaire » en installant des candidats réfugiés au premier, organise des pannes d'eau, de courant et d'ascenseurs, ...

D'ailleurs, à propos d'ascenseur, c'est par la grâce des caprices d'une de ces cabines volantes qu'Alexander et Elisabeth se sont rencontrés avec fracas. Ils filent désormais un imparfait amour, qui doit s'accommoder des exigences de la baby-sitter du fils d'Elisabeth, et de la libido en berne d'Alexander, qui craint tellement la panne qu'il préfère passer la nuit à raconter sa vie à sa chère et tendre. Laquelle néanmoins ne perd pas tout dans l'histoire, puisque de toute façon elle n'arrive pas à oublier le père de son enfant, tué dans un accident, et qu'elle vient d'être embauchée comme assistante par l'employeur d'Alex. Viktor Viktorovitch, ledit employeur, n'est ni dentiste ni avocat, encore qu'il mente probablement autant que ceux-là réunis. Il est plutôt du genre gourou, catégorie mentaliste, et utilise dans ses spectacles le vecteur de « l'âme russe » pour atteindre « l'Esprit universel ». Oui madame. Et comme il n'est peut-être pas aussi charlatan qu'il en a l'air, tous ces personnages finissent, comme par magie, par se télescoper dans cette histoire loufoque, moqueuse et mordante.

Ce roman est bien écrit, bien construit, il est drôle et se lit très vite. Mais j'ai l'impression que des choses m'ont échappé. C'est peut-être dû au contexte viennois, que je ne connais pas. J'en ai compris que ce récit nous propose une variation sur un thème connu, dénoncé ici avec une ironie féroce: celui des riches marchands d'immobilier et de recettes de développement personnel qui font leur beurre sur le dos de la précarité. Et qu'ici, entre fatalité et espoir, la morale est sauve. Cette fois-ci.

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Bon, autant le dire tout de suite, j'ai eu du mal à mener à bout cette lecture et il me semble tout simplement que le sens profond m'a complètement échappé.
Et pourtant, le titre m'avait vraiment attirée. Pour la petite histoire, Lucia est le surnom que des copains anglais m'ont donné en référence aux livres de E. F Benson : le cycle de Mapp et Lucia - publié de nouveau récemment chez Payot- (oh, si vous ne connaissez pas… C'est un pur délice, très très anglais…) Bref, avec une copine, MAP, nous allions tous les étés à Londres faire les quatre cents coups… Quant à l'âme russe, j'ai déjà raconté ici et là, (j'ai tendance à radoter un peu) que ma grand-mère paternelle était russe. Bref, Lucia et l'âme russe, c'était forcément pour moi ! En plus, sur la 4e de couv, il est question d'un de mes romans russes préférés : le Maître et Marguerite de Boulgakov.
Donc imaginez mon attente et du coup, ma déception !
Le sujet, hum, hum, ça coince (beau début de chronique). Une vieille femme, Lucia Binar, immobilisée chez elle pour cause de clavicule cassée lors d'un accident de bus, attend que les services sociaux lui livrent son repas. Mais rien ne vient, et lorsqu'elle parvient enfin à joindre le service d'urgence sociale, une employée un peu débordée se moque d'elle et l'invite à manger les biscottes ou les gaufrettes qui traînent dans son placard. Très bien, se dit Lucia, elle ne perd rien pour attendre, celle-là !
Arrive ensuite un étudiant, membre de l'association « Non au racisme dans nos rues » : il souhaite que la rue des Maures Mohrengasse soit rebaptisée la rue des Carottes Möhrengasse, ce qui fait évidemment beaucoup rire Lucia, elle qui est née et a toujours vécu dans cette rue de Vienne. Elle a traversé tout le XXe siècle dans cet appartement et elle ne le quittera que les pieds devant. « Lorsque notre rue fut pavoisée de croix gammées, j'avais cinq ans. Lorsque les derniers juifs de notre quartier ont été déportés, j'en avais neuf ; lorsque sont tombées les premières bombes, j'en avais dix ; durant la bataille de Vienne et à la fin de la guerre, peu de temps après, j'en avais douze ; quand l'Autriche a été de nouveau libérée, j'en avais vingt-et-un ; quand les premiers travailleurs immigrés sont arrivés dans notre quartier, j'en avais trente-trois. » Mais l'immeuble est de plus en plus mal fréquenté : des squatters y vivent et le propriétaire trouve cela très bien car au fond, il souhaite le départ de ses occupants afin de récupérer son immeuble. Lucia va devoir se battre pour rester…
Le XXIe siècle ne se présente pas très bien pour elle...
Puis, un autre personnage entre dans le roman : Alexander, un jeune émigré russe. Il se retrouve plus ou moins coincé dans un ascenseur fou avec une jeune femme, Élisabeth. Cet incident les rapprochera et un peu plus tard, Alexander se mettra à lui raconter sa vie, la mort de sa tante, sa rencontre avec un certain Viktor Viktorovitch, une espèce de charlatan-magicien qui veut créer une entreprise pour aider les gens à se découvrir et à voyager dans l'âme russe, ses relations avec ses demi-soeurs Ludmilla et Polina, ses mésaventures avec son beau-frère… La pauvre Élisabeth qui l'écoute raconter ses histoires est d'une patience… Elle en redemande même…
J'avoue que, de mon côté, j'ai vite été rassasiée par les propos d'Alexander, me suis perdue dans le sens général du texte, à la recherche d'une unité et d'une réelle progression narrative et rien ne m'a vraiment amusée dans cette histoire un peu forcée.
J'ai bien compris tout de même que Vienne apparaît comme une ville où les gens sont racistes, xénophobes, antisémites, que la modernité fait peur à certains personnages qui semblent avoir du mal à faire le lien entre leur vie d'autrefois et les grands changements actuels (ère du numérique etc, etc...)
J'ai cependant trouvé le personnage de Lucia attachant : ancienne institutrice et dévoreuse de livres, elle cite régulièrement des oeuvres, connaît des vers par coeur et l'on sent que la littérature l'aide à surmonter les difficultés de l'existence. « Ma soif de mots est plus forte que mon désir de m'alimenter d'une nourriture plus substantielle que des poèmes. » J'aurais aimé que le roman soit davantage centré sur ce personnage plein d'humour et n'ayant pas l'intention de se faire dicter une ligne de conduite quelle qu'elle soit…(J'ai eu l'impression de retrouver un peu Aaliya Saleh, le personnage d'Une vie de papier de Rabih Alameddine.)
Oui, bien sûr, c'est une oeuvre originale, étrange, excentrique à souhait, bien déjantée, les événements improbables et les rencontres folles s'accumulent mais l'on peine (moi en tout cas) à y voir clair. Si quelqu'un peut me venir en aide… Je suis disposée à prendre en compte toutes les interprétations que vous me proposerez...

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Je ne m'avance que rarement sur les terres littéraires autrichiennes. Pour être honnête, j'ai une connaissance assez limitée de la litterature de ce pays, et mis à part Zweig, je ne pense pas en avoir lu beaucoup. Mais c'était avant que mon chemin croise celui de Vladimir Vertlib.
Dans Lucia et l'âme russe, il est question d'une dame âgée qui vit seule et qui ne veut déménager de son immeuble de la Große Mohrengasse sous aucun prétexte. Dans ce combat, couplé à la recherche d'une Elisabeth du genre cynique, elle va rencontrer la faune la plus hétéroclite de Vienne.

Je ressors de cette lecture charmée et déstabilisée. Charmée par cette foule de personnages, par une écriture tout en finesse émaillée de citations poétiques, par une fantaisie proche parfois du burlesque. Et déstabilisée parce que je ne sais pas vraiment sur quel terrain je me suis aventuré, entre réalisme social, litterature fantastique et charlatanisme. J'ai l'impression d'avoir croisé un ovni litteraire et ça ne m'a pas déplu, loin de là. Il y a dans cet immeuble une folie douce, qui finit par déborder dans la rue, dans la ville. J'ai trouvé quelques longueurs dans le texte, mais je me suis quand même laissée porter par l'atmosphère du roman, par l'âme russe du titre, entre démesure et mysticisme.

Je ne sais pas si je vais de ce pas me plonger dans un autre roman autrichien mais je serais curieuse de lire L'Etrange mémoire de Rosa Masur. Si c'est du même tenant, c'est une oeuvre forcément intéressante !
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Le personnage principal, celui qui anime la ronde des autres, est une femme âgée, Madame Binar, ancienne institutrice, dévoreuse de livres et connaissant un nombre incalculable de poèmes par coeur. Elle a toujours vécu dans la rue des Maures à Vienne et entend bien y passer tranquillement les dernières années de sa vie. Mais voilà, son propriétaire fait tout pour chasser ses locataires afin de louer à des prix astronomiques les appartements une fois rénovés et qu'il gère. Pour arriver à ses fins, il installe dans les appartements déjà libérés, tous les paumés drogués, réfugiés et marginaux que compte Vienne. Tout ça sous couvert de politique sociale bienpensante.
Madame Binar a des soucis de santé après un accident de bus qui la cloue chez elle, elle est à la merci des services sociaux sensés lui amener ses repas quotidiens. Or ce jour-là après 12 heures de retard dans la livraison, affamée, elle appelle un numéro d'urgence et la jeune répondante, excédée lui dit qu'elle n'a qu'à manger des biscottes jusqu'à lundi… L'on sonne à sa porte et un être au sexe indéterminé, réclame sa signature pour faire changer le nom de sa rue qui deviendrai la rue des Carottes, les Maures n'étant plus vraiment politiquement correctes. Elle n'en peut plus, elle est au bord de la crise de nerfs, sa colère l'aiguillonne à s'activer et à sortir de chez elle pour se colleter à la société viennoise actuelle. Laquelle ville selon l'auteur, est raciste, xénophobe et antisémite.
Un autre personnage, Alexander, immigré russe, amène un contrepoint à la souffrance confortable des viennois d'aujourd'hui, par de longs monologues dans lesquels il dépeint avec force détails les raisons pour lesquelles il a quitté son pays.
C'est un conte parfaitement désopilant, tous les personnages sont extraordinaires, en souffrance, mal dans leur peau mais très vivant en fait. Tout va de travers jusqu'à l'intervention d'une sorte de mage, Viktor Viktorovitch doté de pouvoirs magiques que lui donnerait l'âme russe… C'est dans une salle de spectacle improvisée au rez-de-chaussée de l'immeuble de Mme Binar que ce tiendra un morceau d'anthologie de l'âme russe qui fera plonger le lecteur dans l'irrationnel.
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« Lucia et l'âme russe » est un roman de Vladimir Vertlib, un auteur d'origine russe qui vit maintenant en Autriche. de fait, métaphoriquement, on verra dans ce livre ‘l'âme russe' prendre possession des habitants d'un quartier de Vienne – où comment le récit, l'émotion brute, la magie et un peu de chaos peuvent venir épicer et infléchir le cours d'une société sclérosée par les procédures et la bien-pensance.
Lucia, une octogénaire, vit seule à Vienne, dans un appartement qu'elle a toujours occupé. Encouragés par le propriétaire de l'immeuble, Willy, qui voudrait se débarrasser des habitants historiques du bâtiment pour entreprendre un programme immobilier, des squatteurs, migrants et SDF envahissent progressivement les lieux. Pourtant Lucia est bien décidée à rester chez elle jusqu'à sa mort; elle trouve un allié et se lance à la recherche d'une certaine Elisabeth, qui pourrait bien l'aider à contrer les desseins de Willy…
Vladimir Vertlib réussit un portrait très convaincant de cette vieille dame ‘indigne', qui a vu les transformations de son quartier au fil des évènements historiques et politiques du XXème siècle, et qui aujourd'hui décide de se battre, malgré le poids de l'âge, la vulnérabilité, la fatigue, et bien sûr une résistance à adopter les nouvelles technologies. Au travers de multiples situations souvent burlesques, Vertlib pointe au fil des pages des symptômes du mal-être d'une société autrichienne pourtant favorisée. A cet égard, le récit d'Alexander sur les évènements terribles ayant mené à son départ de Russie forme un contre-point glaçant aux petites misères des pays occidentaux. Pourtant, c'est bien à la fameuse ‘âme russe', qu'il faudra faire appel pour espérer un heureux dénouement, et la folie, l'irrationnel, qui surgissent par petites touches à peine perceptibles tout au long du livre, s'embrasent et prennent le pouvoir lors d'une scène finale d'anthologie – quand, dans l'espace clos d'une salle de spectacle, Vertlib met en scène avec virtuosité le choc de la réalité et de la fiction. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2HaOXh9
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critiques presse (2)
LeDevoir
20 août 2018
Notre siècle manque-t-il de magie ? Le plus récent roman de Vladimir Vertlib, Lucia et l’âme russe, présente une humanité qui se mange la queue, policée par le politiquement correct. Posant un regard ironique sur notre époque, l’auteur interroge l’avenir d’un monde aux discours formatés.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeMonde
11 mai 2018
Vladimir Vertlib se montre d’emblée virtuose dans l’art d’ériger l’étrangeté en règle.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Parmi ceux qui venaient pour la première fois dans cette ville, beaucoup ignoraient que l'imposant édifice religieux, construit dans le style traditionnel russe, avec ses clochers à bulbe et ses stucs polychromes, n'avait vu le jour qu'après Ieffondrement de l'Union soviétique. Au temps des tsars, lorsque que la ville était encore une bourgade perdue au fin fond de la province, on n'avait nul besoin d'une cathédrale pareille. La place s'appelait place du Marché aux bestiaux, et dans les années 1930, la petite église Saint-Michel avait été transformée en toilettes publiques, et celles-ci avaient été détruites par un incendie dans les années 1970.
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Il méprisait le faste byzantin avec ces dorures austères qui conféraient souvent aux églises orthodoxes une aura de lupanar de luxe, tout comme il méprisait les sermons grandiloquents des popes qui, derrière leur arrogance sournoise, avaient du mal à dissimuler qu'ils n'étaient rien d'autre que des conservateurs du système qui s'étaient alliés au pouvoir, comme cela était déjà le cas dans la vieille Russie, avant la révolution d'Octobre. Rien ne dégoûtait autant Alexander que cette alliance entre l'Eglise et l'Etat, entre la foi et le nationalisme, et le fait que, dans le passé, les dirigeants avaient prêché l'internationalisme et condamné la religion, et qu'aujourd'hui c'étaient souvent ces mêmes personnes qui radotaient sur la Sainte Russie, allaient à la messe et invoquaient Dieu en n'importe quelle occasion, elles qui autrefois citaient Lénine. Il n'avait rien contre la religion chrétienne mais il détestait les institutions religieuses.
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Il était convaincu que des vêtements onéreux et du maquillage cachent la beauté d'une femme au lieu de la faire ressortir. Ce qui n'a ni fêlure ni aspérité ne peut être beau, se disait-il. Une femme au physique impeccable, vêtue et maquillée à la perfection, était faite pour servir de modèle à un peintre mais avait le sex-appeal d'une poupée Barbie. Lui, ce qu'il aimait, c'étaient les combinaisons du genre minijupe et baskets, peignoir et talons aiguilles, bigoudis et bikini.
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Une cure, ce n'est pas des vacances, m'avait toujours dit mon généraliste, qui est maintenant à la retraite. Pour guérir, il faut souffrir, seule une thérapie douloureuse peut donner quelque chose. Il y avait dans ce pays toute une génération de médecins qui faisaient vraiment peur.
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Sur la table du séjour, il y a les six pommes conditionnées sous film transparent que Karla est venue m'apporter avant de partir pour Badgastein, mais je n'y touche pas, car au bout d'une semaine ces fruits arborent le même vert criard qu'au premier jour. Je n'ai pas envie d'infliger ce genre de produit miracle à mon fragile estomac.
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