Le manteau

L'album est à rapprocher de titres tels que "Juste un petit bout" d'Emile Jadoul chez l'Ecole des Loisirs, mais ici pour un public un brin plus mâture.

Oui, nous parlerons de grand froid et de partage.



C'est un titre qui changera aussi nos points de vue, les petites soeurs peuvent finalement apprécier de porter les affaires de leurs aînés.

L'héroïne Lison avait déja, semble t-il, des vues sur le beau manteau rouge de Pia sa grande soeur. La coquine.

Et au moment de l'histoire, le vêtement tombe enfin dans ses petites mains impatientes comme une boule de gum d'un jeu "Candy Crush".

Le précieux.



"Je l'adore, je l'adore de A à Z", scandait Lison en attendant le moment tant attendu du passage de témoin entre soeurs.

Nous rions de cette malice et de cette convoitise, bien entendu.

Lison observe avec attention les repères du temps qui marqueront que sa soeur est trop grande ou le manteau trop petit.

Nous comprenons qu'avec ce sésame pourpre, c'est aussi la marque du temps sur le personnage.

Lison aura grandi, Lison sera comme sa soeur avec ce manteau rouge.



L'auteure Séverine Vidal nous fera aussi comprendre qu'en grandissant, on fait des choix différents, on prend de grandes décisions, on se sépare de choses qui nous sont chères par exemple sans faire de caprices ni de grandes scènes, de bon coeur.

Sur le chemin de l'école, Lison croise une famille visiblement sans domiciles, assise sur un carton.

Un manteau tiendrait bien chaud, c'est certain.

Notre petit bout de chou n'en dort pas la nuit, il y a bien là une logique qui ne s'installe pas, ne se banalise pas et on comprend qu'elle veuille s'y retrouver.



Bien loin de vouloir traumatiser nos petits lecteurs, l'auteure tentera sans nul doute de faire que la pauvreté dans son histoire ne devienne pas un cas d'indifférence aux yeux de sa jeune génération.

Lison pourrait se laisser happer par la foule et se laisser porter dans le mouvement en 1ère de couverture. L'illustrateur Louis Thomas en décide autrement, empruntant un chemin dans la neige à contre-courant.

La posture de l'auteure reste juste et pleine de tact, figurant grâce à l'illustrateur plusieurs moyens de se sentir plus à l'aise avec cette situation qui peut agresser le regard des plus jeunes.

Les avez-vous noté?

Il y en a au moins deux.



Parfois même, un simple "bonjour" peut suffire à faire sa part, aurais-je envie d'ajouter, au quotidien et pas simplement aux périodes les plus froides.

Un album utile.

"Le manteau" a été sélectionné dans le cadre du prix UNICEF de littérature jeunesse 2024 consacré à la pauvreté.

Et en effet, il aborde le dénuement d'une mère et de son enfant du point de vue d'une autre enfant aux beaux yeux grands ouverts. C'est brutal. D'autant que l'enfant "privilégiée" n'est pas une petite fille gâtée. Elle attend simplement avec impatience de pouvoir hériter du joli manteau rouge de sa grande soeur.

L'authenticité du regard de l'enfant et la simplicité de sa réaction en remontrerait à bien des adultes.
Une histoire portée par les douces illustrations de Louis Thomas.

Lison ne rêve que d'une chose : le manteau rouge de sa soeur aînée une fois qu'il lui sera trop petit. Lorsque ce jour arrive enfin, Lison est fière : il est chaud, il est beau, un vrai manteau de grande ! le lendemain matin, en partant pour l'école sous la neige, Lison croise le regard d'une petite fille maigre qui mendie avec sa mère, assises sur un carton, grelottant dans le froid glaçant de l'hiver... Lison hésite : comment aider cette petite fille qui a le même âge qu'elle ? Et si elle lui donnait son manteau pour lui tenir au moins un peu plus chaud ?

Magnifique livre sur la solidarité, thème rarement abordé, qui m'a beaucoup émue et que je recommande pour les enfants de 3 à 6 ans

Lison rêve de récupérer le manteau rouge de sa grande soeur... Tous les jours, elle espère et croise les doigts... Et enfin ! Ce jour est arrivé ! Elle peut "crâner" avec sur le chemin de l'école car il est beau, il est chaud, il est génial ! Mais le lendemain, quand Lison croise une petite fille qui mendie avec sa maman, dehors, dans le froid, peut-elle fermer les yeux ? Et si Lison pouvait les aider...
Quel magnifique album pour parler de pauvreté et de solidarité ! Car notre petite Lison n'est pas une enfant "gâtée"... Non, c'est juste une petite fille qui attend d'hériter du manteau de sa soeur... Une petite fille comme beaucoup dans les fratries... Une petite fille riche de coeur...
Les illustrations sont douces et tendres... Quant au texte, #severinevidal a toujours les mots justes et délicats pour aborder des sujets difficiles.

En bref, un coup de coeur pour cet album qui nous parle de misère humaine.
Une histoire simple et émouvante... Cette petite Lison réchauffe les corps et les coeurs... Elle nous rappelle de ne pas détourner le regard, de ne pas oublier "tous ceux qui ont besoin d'un manteau"...

Le grand jour est arrivé, Lison peut enfin récupérer le beau manteau rouge de sa grande soeur, dont elle rêvait tant ! Il représente beaucoup pour elle, c'est le manteau qui la fait devenir grande, qui change son regard sur le monde ! 🧥
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A tel point qu'en allant à l'école à pied, le matin, elle remarque désormais ce qui lui échappait avant. La petite fille et sa maman, blotties l'une contre l'autre, sur le trottoir enneigé. Et même si sa maman lui explique la misère, que l'on peut penser à elles, Lison sait bien, elle, que les pensées, ce n'est pas ce qui leur tiendra chaud... 🌨
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J'ai découvert Séverine Vidal avec sa BD le plongeon, que j'avais adorée. Depuis je surveille de près son travail, alors en voyant cet album à la médiathèque, j'ai voulu le découvrir. Pour aborder des sujets difficiles, Séverine Vidal trouve toujours les mots justes, l'émotion parfaitement dosée. Comment aborder un sujet délicat comme la misère humaine, avec nos enfants ? En allant droit au but, tout simplement. le texte est très justement accompagné des illustrations de Louis Thomas, à hauteur d'enfant, qui ajoutent à la fois à la simplicité de ce propos, et à l'émotion contenue dans ce texte. Un très bel album !