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EAN : 9782856523902
268 pages
DMM (25/05/2017)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Il existe bien deux patries.L'une est la terre des pères, le pays de la naissance et de l'éducation. Celle-ci a toujours existé. L'autre est récente.Elle date des Lumières et de la Révolution. Elle représente l'idéologie révolutionnaire.Les paroles de la Marseillaise expriment son idéal. La première est la France.La seconde n'est pas la France, mais la France est son support et son instrument. À chacune son patriotisme : celui de la première est fait de gratitude et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jean de Viguerie analyse remarquablement le glissement sémantique qui transforme le concept de patrie qui passe d'une réalité enracinée à une abstraction idéaliste. A lire absolument, brillant !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Toute histoire de l'idée de patrie est vaine, si les deux sens du mot ne sont pas distingués.
Le premier est le sens traditionnel conforme à l'étymologie. Le mot « patria » dans le latin médiéval, et le mot « patrie » adopté par la langue française au seizième siècle, désignaient la terre des pères, le pays de la naissance et de l'éducation. L'amour de la patrie - le mot patriotisme n'existait pas encore- rendait à la France les devoirs de la piété avec les honneurs du respect et de la fidélité. La patrie était la France. La France était un être moral doté de vertus. Les Français évoquaient souvent ces vertus de la France et voulaient s'en montrer dignes. En cas de guerre certains d'entre eux acceptaient de donner leurs vies. Mais aucune obligation n'était faite au commun des citoyens de mourir pour la patrie sur simple réquisition du prince.
Le deuxième sens peut être qualifié de révolutionnaire. Il se précise peu à peu au cours des dix -septième et dix-huitième siècles. La nouvelle patrie est d'abord celle des libertins : tout pays où l'on est bien. Elle devient ensuite celle des philosophes des Lumières : tout pays où l'on est bien par la vertu des « droits du genre humain ». Enfin elle se réalise pleinement dans la patrie de la Révolution, c'est-à-dire dans les droits de l'homme. Cette patrie n'est pas la France, et la France ne représente pour elle qu'un support et un instrument. Le patriotisme qui lui correspond, la divinise, l'adore, la place au-dessus de tout, déclare à ses ennemis une haine mortelle et réquisitionne à son service les vies de tous les citoyens. On voit que ce deuxième sens n'a rien à voir avec le premier.
Pourtant les Français, tout en conservant le premier, ont aussi adopté le second. Ils ont même fini par les confondre.
Au point de voir la France dans la patrie révolutionnaire, et de vouer à leur pays natalia passion exclusive et frénétique
exigée par la patrie jacobine. Ils se sont mis à aimer la France comme la patrie révolutionnaire veut l'être, c'est-àdire à l'égal de Dieu. Les richesses et les énergies du patriotisme naturel ont été détournées de leur objet et mobilisées au service d'une patrie qui n'était pas la France, qui n'était qu'une utopie. En somme la patrie révolutionnaire a été substituée à la France, mais à l'insu des Français.
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