Petit Paul

Avec « Petit Paul » de Bastien Vives, nous sommes loin de l'humour gentillé mais égrillard des dessinateurs érotiques d'autrefois.
Je songe par exemple à l'excellent Jean-Claude Pertuzé qui nous a quittés il y a peu. Ses "Culbutes", "Galipettes" et "Capotages" rejoignaient la grande tradition des contes licencieux. Drôles, irrévérencieux, poétiques aussi...

Ici, c'est du hard-crad : scatologie, zoophile, inceste… L'ensemble ne vole pas très haut, on l'aura compris et on comprend aussi la levée de bouclier sur le livre compte-tenu de l'âge du protagoniste et du potentiel public. Quoique ce potentiel public de gamins trouve son compte sur les chaînes porno du net aussi.
L'ensemble, bien dégueulasse donc, aurait fait blêmir les fondateurs d'Hara-Kiri et ne vaut franchement pas le détour.

J'avoue que je ne risquais pas d'être déçu par ce livre parce que je n'en attendais rien. Je l'ai surtout acheté (chez un libraire de quartier) parce que plusieurs chaines de librairies (Cultura et Gibert Joseph) ont purement et simplement censuré la distribution de ce livre... après l'avoir dans un premier temps mis en rayon. On ne peut donc parler de "ligne éditoriale"...
Son caractère pornographique est pourtant clairement affiché et il est vendu sous cellophane : voilà le lecteur prévenu.
A la lecture de l'ouvrage, ma première réaction a été "tout ça pour ça ?!?". le propos est pourtant très caricatural, volontairement outrancier jusqu'à l'absurde. Chacune des saynètes montre comment le jeune héro se retrouve dans des situations ubuesques liées à son sexe démesuré.
Certes, c'est plutôt amusant mais pas à se tordre de rire non plus. En tant qu'ouvrage pornographique (ie : ayant pour but de susciter de l'excitation sexuelle), je renvois chaque lecteur à l'effet sur ses fantasmes, avouables ou inavouables, de cet ouvrage : rien n'est plus intime et personnel que ce qui se passe dans la tête de chacun. Reste le goût délicieux de la transgression : l'humour et le grotesque (au sens de "qui prête à rire par son côté invraisemblable") permettent de jouer avec les limites sans tomber du côté obscur de la force.
L'ouvrage vaut aussi pour le trait très particulier de Bastien Vivès : à la fois épuré jusqu'au minimalisme et remarquable par le soin apporté à certaines expression des personnages. Ce type de dessin participe d'ailleurs au côté absurde et irréel de ces historiettes : les mêmes histoires traitées en ligne claire auraient sans doute perdu de leur irréalité et flirter d'avantage avec l'obscène. Jusqu'au delà de la limite de l'acceptable ?

C'est assez naïvement que je me suis attaquée à la lecture de cette BD lors de mes vacances dans la famille, la couverture naïve et l'appareil du Petit Paul caché d'une belle étiquette ne m'avait pas mis la puce à l'oreille... A tel point que mon fils de 2 ans étant présent avec moi a failli découvrir l'intérieur de ce livre (j'ai pour habitude de lire avec lui sur mes genoux mes BD), , par chance cette fois ci, il s'était intéressé à autre chose ...
Curieusement l'ouvrage se lit très facilement, mais à la fermeture du livre... je peux dire que ça m'a mit très mal à l'aise... certains ont lancé une pétition pour dénoncer un livre pedopornographique ... et j'avoue que j'aurai pu la signer... en même temps on voit bien que Bastien Vivès démesure tout à l'extreme (c'est le cas de le dire) ... mais un petit garçon qui a des rapports sexuels avec sa maitresse, sa soeur et tout ce qu'il croise... non je n'adhère pas. Je pense que c'est une faute de l'auteur qu'il n'aurait pas dû mettre en scène un si petit enfant... par curiosité j'ai lu les autres BD (oui la personne est fan de cet auteur BD) et "les melons de la colère " ainsi que "le chemisier" m'ont aussi mis mal à l'aise alors que "Polina" et "Une soeur" pas du tout... comme dit l'auteur il a fait une BD loufoque issu de ses fantasmes... et en parlant avec le membre de la famille à qui appartenait ces BD, il n'y avait rien de malsain selon lui et que c'était à lire au 1000eme degrés... bref... je pense que si vous voulez découvrir l'auteur, Polina sera parfait pour commencer!

J'ai souhaité lire cette bande dessinée après les nombreuses actualités en lien avec l'annulation de l'exposition de l'auteur au festival d'Angoulême.

J'ai donc tenté la lecture. Mais c'est fade. On reconnaît le style de l'auteur, il n'y a aucun doute mais jd pense qu'il n'y a pas plus a dire : Une bd d'inceste sans humour et immensément déplacé.

De Vivès, je ne connaissais que le chemisier, cette histoire m'avait sensiblement touché par son côté comédie romantique. Petit Paul, ne tire pas sur les mêmes ficelles. le registre est très dérangeant, sordide. Je comprend les graves accusations que la censure pose sur cet auteur. Faut-il être si vulgaire? Dommage, parce j'adore le style graphique de vivès.