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sur 596 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
14 JUILLET – Éric Vuillard
Tout le monde connaît au moins les grandes lignes du contexte des événements du 14 juillet 1789. Moins souvent, on est en mesure de raconter par le menu ces événements qui ont abouti à la prise de la Bastille.
Les livres d'histoire, scolaires ou non, nous rappellent les noms de ceux qui sont passés à la postérité.
Éric Vuillard nous parle du peuple, de ces hommes et de ces femmes qui étaient ce jour-là dans les rues de Paris, qui se sont pressés autour de la Bastille et qui avec de pauvres armes mais de grandes ruses alliées au courage né de la faim et de la colère, ont réussi à ouvrir les portes et investir la célèbre prison.
Ils sont nommés par leur nom, une description de leur physionomie les accompagne ainsi que leur profession, leur situation familiale, leur lieu d'habitation.
Mais il ne s'agit pas d'une liste encore moins d'une litanie.
L'auteur, qui s'appuie sur les témoignages disponibles, n'hésite pas à imaginer quand les détails manquent dans les documents et nous livre ici une formidable épopée, un tourbillon de braves gens prêts à en découdre.
Au passage, quelques anecdotes sur la ville de Paris, l'évolution du nom de certaines de ses rues, son plan de l'époque.
Même si le style est un peu académique, j'ai terminé cette lecture avec davantage de connaissances sur cette journée fondatrice.
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Suivre les événements de cette journée ô combien célèbre au niveau de ses principaux protagonistes : le peuple de Paris. Tel le projet de ce livre.
Ce n'est ni un roman ni un livre historique mais un peu les deux. En prenant quelques bribes historiques , Eric Vuillard tisse des portraits de ces petites gens si insignifiants qui ont fait l'histoire, à leur insu.
Le résultat est séduisant mais parfois un peu confus dans la narration.
Celà reste un agréable moment de lecture.
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Voilà un court récit incisif, qui nous plonge au coeur de la Révolution française à hauteur d'homme. Où l'on découvre, d'ailleurs, que ladite Révolution a commencé le 23 avril 1789, le 14 juillet n'en étant que la journée la plus belle, la plus heureuse pour un peuple décidé à obtenir ce qu'il était venu chercher à la Bastille -de la poudre à canon.
C'est la première fois que je lis un récit traitant de la Révolution française écrit au présent. Eric Vuillard raconte la vie des milliers des citoyens qui se sont pressés dans les rues de Paris, ce jour-là. le peuple n'est plus un concept abstrait, mais des individus réunis par un même ras-le-bol de la pauvreté, un même ras-le-bol des rentiers oisifs pour lesquels ils triment. Vuillard leur donne des voix, des rires, des cris ; des visages, des corps ; des pensées, des rêves, des sentiments ; des noms. Ils ne sont plus anonymes. le style est sec, brut, efficace, ironique -il m'a parfois fait penser à Pierre Lemaître dans la façon d'interpeler les lecteur.
C'est une façon étonnante et rafraîchissante de (re-)découvrir cet événement majeur de notre Histoire sous un angle totalement humain, dénué de tout romantisme ou de froideur historienne, mais bourré de tumulte, de bruit et de vie.
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Une évocation presque cinématographique de la prise de la Bastille ! j'ai adoré l'écriture très littéraire et aussi très rythmée d'Eric Vuillard
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Contrairement à d'autres romans sur la Révolution française de 1789, Eric Vuillard s'intéresse au peuple.
Après consultations des archives, voici le peuple et tous les noms prénoms d'époque ainsi que la profession et pays d'origine. C'est un roman vivant, rythmé, dynamique. Il y a aussi quelques énumérations sans plus de détail car du peuple on sait peu de chose.
J'ai bien aimé cette multitude d'acteurs pour la seule journée du 14 juillet 1789.
Bel hommage à tous ces anonymes ! (200 000 environ dans les rues de Paris)
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Lire un récit sur la prise de la Bastille un 14 juillet tisse des liens particuliers, inattendus et forts. Elle est tellement plus proche qu'on ne pourrait l'imaginer cette date emblématique du 14 juillet 1789… Entre cette journée et le mouvement des gilets jaunes, il n'y a qu'un pas, un minuscule petit pas à franchir, qui j'espère trouvera un autre chemin, une autre écoute, bref une autre conclusion, ou ouverture… J'espère.

« entre les mâchoires du temps, on croit parfois entendre des voix »

Eric Vuillard donne la parole à des voix oubliées, des noms exhumés des archives, des anonymes, affublés parfois d'un métier, d'une région, « le bottin de la bastille », et qui ont autant leur place dans l'Histoire que d'autres noms célèbres. Alors, il conte, raconte et décompte ceux qui ont été au cœur des événements, ce 14 juillet 1789… le peuple !

« Il faut écrire ce qu'on ignore. Au fond, le 14 juillet, on ignore ce qui se produisit. Les récits que nous en avons sont empesés ou lacunaires. C'est depuis la foule sans nom qu'il faut envisager les choses. »

Et la foule, c'est justement LE personnage central de ce livre. Difficile de s'identifier à un personnage plutôt qu'à un autre. Ils sont à peine esquissés et s'inscrivent dans un mouvement, un tout. Le héros, est indéniablement cette masse, ce peuple affamé qui en crève et finit par s'insurger, sans trop savoir ou cela va le mener, étonné d’être ensemble ; une somme d'individualités, quelques moments de bravoure, de grâce, de crainte, de colère, d’espoir et l’exaltation du nombre qui enfonce les portes.

Même si j'ai été dérangée par l'omniprésence de l'auteur et des énumérations qui ont parfois plus tendance à étouffer qu'à libérer l'imagination, j'ai aimé voir sortir de l'ombre ces inconnus qui ont joué un si grand rôle sans le savoir, avec leurs « petites » initiatives qui se fondent dans la masse, Il y a un souffle épique qui nous emporte malgré nous.
Certains passages sur la description de la ville «qui grandit à vue d'œil comme une enfant sur les photographies, comme si l'on feuilletait un furieux folioscope. » sont passionnants. D'autres sont carrément surréalistes, comme le billet tendu par un des gardes de la Bastille à travers une meurtrière, ou encore l'épisode de la porte, ultime bastion entre les assiégés et les assiégeants. Ah ! Je ne résiste pas à mettre un autre extrait : « La Bastille était devenue une simple maison à la porte de laquelle le monde frappait. Alors, scène irréelle, comme le portier de nuit qu'on réveille dans un hôtel et qui bâille, un invalide, ignorant tout de la rhétorique des grandes occasions, entrouvrit et demanda poliment ce qu'on voulait. »

Bref, comme le chantait Edith Piaf, dans un contexte il est vrai quelque peu différent, j'ai été emportée par la foule , qui nous traîne, nous entraîne …

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Un voyage dans le temps... on y est
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Un très bel hommage à ces femmes et hommes anonymes qui ont écrit l'histoire. Une histoire qui ne fait que trop se répéter (n'y voyez-vous pas aussi le mouvement des gilets jaunes?!) et, où on retrouve d'ailleurs les mêmes, atteints de cécité, sans limite dans la perfidie, le manque d'empathie! Une plume qui va à l'essentiel et qui se gorge de mots délicieux d'un autre temps (une douce mandorle, des rogatons, achaudir les faubourgs, cuités, lavettes, rôniers, etc.).

Ce récit d'Eric Vuillard nous donne à voir l'histoire au coeur de l'action, tous ces hommes et femmes qui la peur et la faim au ventre partent à l'assaut d'un symbole, la Bastille. Tout commence à la Folie Titon le 23 avril 1789 et rien ne pourra arrêter la goutte qui fait déborder le vase et va faire basculer le destin du pays.
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Est-ce que ce 14 juillet risque de se reproduire ? Dans ce récit, le gagnant du Goncourt 2017, offre des noms, un métier, une vie aux anonymes qui ont pris la Bastille. L'impression d'être au milieu d'une pièce de théâtre qui se joue, tellement l'écriture est vivante. Original et intéressant.


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Discuter sur le fait que la prise de la Bastille fut un événement majeur ou juste anecdotique, n'est pas l'essentiel ; c'est vrai que le feu couvait depuis longtemps ; le fait certain, c'est que ce 14 juillet 1789, la ville de Paris se soulevait et faisait tomber une forteresse disproportionnée et faisant de l'ombre à la liberté, et que c'est cette date qui, depuis, fait symbole. Eric Vuillard nous dit que ce ne sont pas que les grands hommes qui font L Histoire, qu'elle est faite par une multitude de petits ; il nous plonge en immersion directe avec ceux-là, avec chacun de ceux-là . Eric Vuillard a raison, c'est beau les noms, les prénoms, les sobriquets - on devine les gens, on les entend, on les voit presque - et je ne suis pas d'accord quand certains trouvent cela répétitif : la litanie de noms, prénoms, professions, petites et grandes bravoures ou frousses, fait revivre ces "petites gens" (vous et moi aujourd'hui) dans leur individualité maintenant engluée et figée dans un ensemble qui s'appelle le peuple. J'ai beaucoup aimé cet angle de vue.
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