Pepe Carvalho parle de son créateur
Montalban Manuel Vasquez et il n'en dit pas que du bien.
A l'aube du 3 ième millénaire en 1999 Pepe sent que ses heures sont comptées et qu'il est temps de faire les comptes
Sur une scène devant son public il les règle tout en mitonnant un petit plat et en sirotant un verre de vin Accessoirement Il brûle des livres. Geste sacrilège mais nécessaire
Il revient sur les ouvrages auxquels il a participé , un peu plus d'une vingtaine, avec une certaine rancoeur car il estime que Montalban ne l'a pas gâté.
Une vie sexuelle atone et pour le moins ratée, une réputation d'anarchiste et donc politiquement incorrect, de communiste, une propension a l'alcool et les bons petits plats mais là encore Montalban lui reproche des fautes de goût notamment l'alliance de sauternes et de poissons, des amours qui l'auraient comblé mais qui lui ont été refusé.
Bref Montalban a fait ce qu'il a voulu : à lui les honneurs et les prix à Pepe la misère. .
Quelques pensées bien senties sur l'ordre et la sécurité publique pour lui qui est « privé »et donc un fouille-merde Quelques commentaires sur la politique disons de gauche mais scientifique et éclairée . Quelques prophéties, bien vues, pour le siècle à venir
Un Pepe plutôt lugubre et amer et c'est normal au crépuscule de sa vie mais il n'aura pas démérité car il appartiendra à la légende des grands privés méditerranéens. Pour avoir généré le Montalbano de Camilleri amateur de rougets frits mais sans sauternes , pour avoir inspiré certainement les Izzo avec un Montale électron libre qui aime bien boire un verre de Lagavulin
Bref un grand parmi les grands... sans oublié Nestor Burma plutôt parigot mais anarchiste aussi
Un catalan personnage plein d'épaisseur et d'humanité amateur de spaghettis la tête bien pleine mais sans illusions ou si peu malgré une vie bien remplie . Un peu comme son créateur hédoniste
Montalban Manuel Vasquez