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Annie Mesritz (Traducteur)
EAN : 9782264041753
221 pages
10-18 (04/10/2006)
3.83/5   30 notes
Résumé :
A 9h15, Miss Guenièvre Pettigrew, vieille fille aussi vertueuse que résolument opposée à toute coquetterie, apprenait qu'une certaine Miss Lafosse cherchait une bonne d'enfants... À 9h45, elle sonnait chez Miss Lafosse et trouvait au lieu des enfants attendus, une ravissante jeune femme en déshabillé vaporeux et un monsieur à demi endormi ! À 10h15, elle se voit embarquée dans un imbroglio sentimental inextricable. À 15h13, elle console, avec un art et un doigté qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Sous ce titre ridicule se cache un charmant petit roman « vintage » [ en anglais: Mrs Pettigrew lives a day ] plein d'humour et de malice.
Trois parties dans ce roman:

Au début, on est dans une pièce de boulevard, avec confrontation, dans un appartement luxueux, entre une rude et prude vieille fille dans la dèche et une frou-froutante jeune et jolie chanteuse, et irruption virevoltante de visiteurs parmi lesquels plusieurs messieurs… Plongée dans cet univers si nouveau pour elle, Miss Pettigrew ( la rude et prude vieille fille dans la dèche) se découvre un don inné pour dénouer les situations embarrassantes. A tous égards, elle a l'impression de vivre les moments les plus exaltants de sa pauvre vie.

La deuxième section est une grande « cocktail party », avec une ambiance qui n'est pas sans rappeler la fête de breakfast at Tiffany's, ou (en moins psychédélique ) celle de The Party, le film de Blake Edwards.
Miss Pettigrew ( la rude et prude vieille fille dans la dèche, relookée pour l'occasion par sa nouvelle amie Miss Lafosse ) survole cette soirée dans une sorte de bienheureuse apesanteur mondaine. Inspirée par les cocktails bien tassés qu'on lui a servis, elle résout heureusement, et presque à son insu, un problème sentimental épineux.

La dernière partie se passe dans un night-club. Ambiance années trente assumée: jazz band, jeunes couples élégants, conversations autour de la nécessité, pour les femmes, de rester minces en se privant de tout…. Et, parmi la joyeuse troupe des amis de Miss Lafosse, ô miracle!… un solide quadragénaire qui gagne des millions dans l'industrie de la gaine et du corset. Certes il est accompagné par une exécrable jeune beauté, mais il ne semble pas s'illusionner plus que ça. Quand il aura partagé avec Mrs. Pettigrew ( la vieille fille dans la dèche, de moins en moins prude même si toujours un peu rude ) aura partagé, donc, une conversation sur l'utilité de porter des vêtements et sous-vêtements en laine, en hiver, plutôt que la soie si chère à la jeune génération, il commencera à envisager la vie sous un autre jour…

La bonne vieille histoire de Cendrillon, donc. Ou plutôt d'Alice franchissant le miroir pour entrer dans le monde enchanté. C'est d'ailleurs le prénom que proposera fugacement Miss Lafosse à celle qui va devenir pour elle une confidente, et une mère de substitution. Notons qu'il y aura eu, juste avant la rencontre des deux femmes, une histoire de montre et d'horaire impératif qui évoque, d'un peu loin, un certain lapin blanc, en tout cas met les choses en place.
Cependant Miss Pettigrew porte un nom de reine: elle s'appelle Guenièvre. Elle est une reine certes un peu cabossée, et dans une terrible précarité. Une reine qui s'ignore, que tout le monde a ignorée jusque là, jusqu'à ce que les circonstances la dépouillent de sa rude et prude enveloppe ( de Peau d'Âne?) et la basculent dans le royaume qui est vraiment le sien…

On pourrait être dans un roman parfaitement guimauve, au mieux dans un conte de fées joliment troussé. Ce n'est pas le cas, et voici pourquoi:
- La qualité des dialogues: de nombreux passages sont des échanges de répliques très courtes (stichomythies pour les savants) qui fusent comme des balles de tennis ou de ping-pong. Exemple: « Faire un travail qu'on aime est un plaisir - Alors je ne vous laisserai pas vous faire trop plaisir ».
- Un cynisme spirituel et drôle, qui fait tout le charme de certains personnages, Miss Lafosse en particulier. Par exemple, quand elle compare son amant et son soupirant sérieux: « Michael est un homme, quand Nick, eh bien…. Nick est simplement une maladie! ». Ou encore: « Il sait que nous sommes amis, dit-elle prudemment, mais peut-être pas aussi amis que nous le sommes en fait ».
- le rendu des atmosphères., des ambiances de groupe
- le caractère très fouillé des personnages, en particulier les personnages féminins de premier plan, qui sont très attachants.
- Des ruptures de rythme qui constituent des effets de style sobres, mais percutants. Exemple : Mrs. Pettigrew vient d'apprendre que Michael (son chouchou) , désespéré par le refus de Miss Lafosse de l'épouser, s'est saoulé, a boxé un policier, et a même fait de la prison. « Il aurait dû se trouver rejeté dans les derniers bas-fonds de son mépris. Est-ce qu'il l'était? Non, il ne l'était pas ».
- Et bien sûr l'intelligence et l'ironie légère qui enrobent le tout.

Sans surprise, ce charmant petit livre a été adapté au cinéma, en 2008. Il avait toutes les qualités pour cela.
Frances McDormand en Mrs. Pettigrew et Amy Adams en Miss Lafosse y sont excellentes, je n'en doute pas un instant , même si je n'ai pu voir que la bande annonce et un extrait de 10 minutes. Dans ce que j'ai vu je regrette néanmoins que , dans les scènes du début, le département costumes n'ait pas rendu le côté frou-froutant du déshabillé de Miss Lafosse, si important dans le récit en ce qu'il subjugue et étourdit la visiteuse , et qu'il ait exagérément souligné le côté pauvresse de Mrs. Pettigrew.
Mais sans doute suis-je en cela - surtout pour Mrs P. - influencée par les jolies illustrations de Mary Thomson qui figurent dans mon édition (Persephone Books, 2000).
Peut-être faut-il se méfier des éditions illustrées, même très réussies, si elles aboutissent à figer notre vision des personnages?

PS: Très facile à lire en anglais, by the way…
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Difficile d'imaginer deux personnages plus antithétiques que la terne Guenièvre Pettigrew et l'excentrique Délysia Lafosse. Un coup du destin va pourtant réunir les deux femmes le temps d'une folle journée et ainsi bouleverser leurs vies à jamais. Après une rencontre digne d'une pièce de théâtre, les révélations scandaleuses concernant son (encore hypothétique) nouvelle employeuse se succèdent pour Pettigrew qui voit ses principes moraux mis à rude épreuve par la vie débridée et insouciante de Miss Lafosse. Mais contre toute attente et poussées par le déroulé des évènements, les deux femmes vont rapidement nouer une belle complicité et développer une sincère affection l'une pour l'autre, devenant finalement de véritables amies.

Aussi décalée qu'insouciante, Délysia, qui semble avoir le chic pour se mettre dans des situations inextricables, ne tarde en effet pas à voir dans Miss Pettigrew sa bonne fée, infaillible dès lors qu'il s'agit de vous tirer d'un mauvais pas. Il faut dire que forte de ses expériences passées, la gouvernante ne manque pas de ressources quand il s'agit de désamorcer les situations les plus périlleuses. Quant à Miss Pettigrew, si elle se fait d'abord un devoir moral de porter secours à Miss Lafosse en la sauvant de sa vie dissolue et insouciante, elle se laisse pourtant rapidement charmée par l'existence trépidante de la jeune femme. La nature imprévisible des évènements et le côté romanesque des situations éveillant bientôt chez elle une certaine sensation d'allégresse. Grisée par la confiance que lui porte Délysia et la considération que lui témoignent ses amis, Miss Pettigrew gagne peu à peu en assurance et en audace. Au contact de Miss Lafosse et de ses proches, l'honnête et droite gouvernante sent ainsi toutes ses années de sagesse et de vertu peu à peu s'envoler. Ses principes rigides cèdent, balayés par l'ivresse du moment présent et la soif d'aventure.

Avec Miss Lafosse, Miss Pettigrew goûte à un genre nouveau d'existence. Loin du sentier de la vertu qu'elle s'était jusque-là efforcée de suivre, la gouvernante découvre une nouvelle façon d'appréhender la vie. D'abord déroutée par l'accueil chaleureux qui lui est réservé et surprise de se voir si rapidement adoptée par le cercle d'amis de Délysia, Miss Pettigrew ne tarde pourtant pas à prendre goût à cette vie peu conventionnelle. Au contact du cercle d'amis de Miss Lafosse, ses préjugés tombent et ses certitudes s'érodent. Et l'idée de devoir bientôt quitter cette société bouillonnante et insouciante devient pour elle un véritable déchirement.

Sous la plume de Winifred Watson, la gouvernante quadragénaire à l'existence terne devient une véritable Cendrillon des temps modernes. Une intention pleinement assumée par l'auteure qui multiplie les références aux contes de fées à travers un champ lexical foisonnant. Dès lors, il importe peu au lecteur de voir évoluer des personnages excentriques au décours de situations totalement rocambolesques. Les évènements s'enchaînent à un rythme endiablé, portés par des dialogues savoureux et une galerie de personnages truculents et hauts en couleurs.

Maniant l'ironie et le burlesque à la perfection, Winifred Watson nous livre un récit sans temps mort qui enchaîne les situations cocasses et les échanges verbaux pleins d'esprit. Décalé juste ce qu'il faut sans toutefois jamais sombrer dans l'absurde le plus abject ou le non-sens, « Cette sacrée vertu » séduira les amoureux de la littérature anglaise et de l'humour délicieusement british ! Une bouffée d'air frais et un concentré de bonne humeur à consommer sans modération !
Lien : https://lectriceafleurdemots..
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9h15, Londres, les années 30, sous un brouillard de novembre.

Miss Guinevere Pettigrew, vieille fille pauvre, mal fagotée, vertueuse et naïve, entre dans un bureau de placements dans l'espoir d'y trouver un poste de bonne d'enfants.

Quelques minutes plus tard, elle se présente au 5, Onslow Mansions chez son nouvel employeur, la merveilleusement bohème Miss Lafosse, qui l'entraîne dans un tourbillon enchanteur fait de beaux messieurs, d'élégance, de soirées folles et d'amitiés.

3h47, Miss Pettigrew sait qu'elle vient de vivre le plus beau jour de sa vie…

Que de fraîcheur, de spontanéité et de charme dans ce roman Miss Pettigrew Lives for a Day(Cette sacrée vertu) de Winifred Watson ! Les scènes et les coups de théâtre s'enchaînent comme dans un vaudeville. C'est attendrissant, drôle et absolument réjouissant.

Ce Cendrillon façon 1938 a malgré tout deux ou trois relents désagréables (et typiques de l'époque) dont on pouvait largement se passer.

Ma version est illustrée par Mary Thomson et donne à cette réédition chez Persephone Books un côté délicieusement rétro.

Miss Pettigrew lives for a day (‘Miss Pettigrew et le jour de sa vie') a été adapté en 2008 au cinéma, avec Frances McDormand dans le rôle de Miss Pettigrew et Amy Adams dans celui de Miss Lafosse
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Roman humoristique sur le thème de la seconde chance, Cette sacré vertu a des allures de légèreté et de loufoqueries assez agréables à lire. Sur la durée de 24 heures le personnage principal, vieille fille, gouvernante sans ami, sans argent, sans avenir et sans emploi, va voir sa vie bouleversée par un quiproquo et s'apercevoir que rien n'est jamais trop tard.
Dès le début, il faut bien avouer que c'est totalement invraisemblable, mais tant pis. Nous avons tous envie de croire que le destin peut vous donner un coup de pouce, que rien n'est jamais perdu et que la vie finit par sourire à tout le monde.
Le texte est très drôle mais souffre de la comparaison avec P.G.Wodehouse qui reste pour moi l'auteur humoristique anglais par excellence. Cela reste cependant un livre plaisant qui se laisse découvrir et qu'on grignote comme du chocolat: pour se remonter le moral!
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Miss Pettigrew Lives for a Day ?
"Je voulais découvrir les éditions de la maison Persephone depuis longtemps, une maison qui met en avant les femmes anglaises et leurs écrits, et propose des livres tout à la fois sobres et superbes. J'ai suivi les conseils d'Emjy, du forum Whoopsy Daisy, en commençant par celui-ci. À noter cependant que vous pouvez trouver cet ouvrage en français sous le titre Une Sacrée Vertu."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Miss Pettigrew se présente chez Miss LaFosse pour un emploi mais à la suite de différents quiproquos et rebondissements, elle va se retrouver à jouer le rôle d'une vieille amie et à suivre la jeune femme, pendant une journée entière, dans sa vie trépidante..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"J'ai vraiment adoré ce roman. Ça se lit rapidement et facilement, c'est très visuel, très enlevé, comme une pièce de théâtre, un vaudeville... Les péripéties, plus inattendues les unes que les autres, n'en finissent pas, c'est drôle, un brin absurde... On s'attache très vite aux personnages et en particulier à Miss Pettigrew bien sûr. Elle passe son temps à s'occuper de tout le monde et à régler tous les problèmes qui se présentent pendant que le lecteur espère que les siens finiront également par se résoudre et qu'elle aura droit à la fin heureuse qu'elle s'emploie à offrir aux autres, qu'enfin elle deviendra l'héroïne de son propre roman. Quant au livre en lui-même, je l'ai trouvé magnifique, sa couverture, son format, tout est beau et à la hauteur de mes espérances."

Et comment cela s'est-il fini ?
"La fin est délicieuse. J'ai maintenant une envie folle de voir le film avec Frances McDormand et Amy Adams. Une chose est sûre, si c'était mon premier Persephone Books, ça ne sera certainement pas le dernier !"
Lien : http://booksaremywonderland...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Jamais personne ne lui avait parlé comme ces gens-là, qui ouvraient leur coeur au premier mot et qui, surtout, la regardaient, non comme une étrangère dont on se méfie, mais comme un membre du clan. Ils l’adoptaient, quoi. Ils l’adoptaient d’emblée. C’étaient des gens qui ne s’intéressaient ni à votre rang social, ni à votre famille, ni à l’importance de votre compte en banque. Ils vous voyaient : « Bonjour, comment allez-vous ? » Et ça venait du fond du coeur. On communiquait avec ces gens-là, on ne se sentait pas seul. Miss Pettigrew ne se sentait plus seule et, en même temps, elle s’apercevait qu’elle l’avait été, jusque-là, à un point qu’elle n’imaginait même pas.
Pendant des années, elle avait vécu chez des étrangers qui la toléraient tout au plus. Quelques heures seulement après être arrivée chez Miss Lafosse, elle s’y sentait comme chez elle. On l’acceptait, on lui parlait, on lui faisait des confidences. Cela lui réchauffait le coeur.
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Brusquement, elle se tut. Elle n’avait pas encore cinquante ans, mais un jour elle les aurait ; sans foyer, sans amis, sans mari, sans enfants… Elle avait mené une existence d’ascète, une vie honorable, sans aventures, et qui ne laisserait guère de souvenirs. Le jour où Miss Lafosse aurait cinquante ans, si elle n’avait ni foyer, ni famille, que ferait-elle ? Du moins aurait-elle des souvenirs, et quels souvenirs !
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Elle s’efforça pourtant d’imposer silence à la voix intérieure. Elle avait tellement envie de sortir avec Miss Lafosse, ce soir-là ; de voir une boîte de nuit, de participer aux divertissements du monde où l’on s’amuse ! Honnête et droite, elle sentait bien qu’elle avait renoncé à tous les principes moraux qui la guidaient jusque-là. En quelques heures, au premier assaut de la tentation, elle avait cédé. Tant d’années de sagesse et vertu, envolées au premier souffle !
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Elle éprouva de la tristesse à penser que tous ces gens si dynamiques, avec leurs drames et leurs aventures, ne feraient que passer dans sa vie.
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Miss Pettigrew, Bande-annonce
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