Comme dirait si bien Gandalf : « Fuyez, pauvres fous ! » ! Imaginez : vous vous réveillez au beau milieu de la fin du monde. Autour de vous, vos proches et des centaines de milliers d'inconnus meurent dans d'atroces souffrances. Les responsables de ce chaos ? le temps et cette énorme source de lumière dévastatrice surnommée « le Flash » qui emporte tout dans son avancée… Pour échapper à ce fléau, une solution : fuir ! Pendant tout le roman, c'est ce que va faire Callista Sirahaj, l'héroïne de «
La mort du temps ». Malheureusement pour elle, il est très dangereux de s'arrêter, car ce tremblement de terre apocalyptique ravage tout et ne cesse jamais de progresser. L'adolescente va donc devoir continuellement se mouvoir, ce qui ajoute une sacrée tension tout au long du récit. Ajoutons à cela qu'il règne un climat de peur, de sang, d'horreur et de pression, car tout est hostile, morbide et mauvais. Si vous n'aimez pas le gore, mieux vaut passer votre chemin… En effet,
Aurélie Wellenstein n'hésite pas à proposer des scènes effroyables, terrifiantes ou sanglantes et ce, dès le début. Tout ce mélange d'époques, de lieux et de temps représentent donc un danger constant, ce que j'ai adoré !…
Le mélange du temps et des époques a tout bouleversé : il a également engendré des créatures abominables bien flippantes comme l'homme-rat, mais aussi d'autres êtres qui ont fusionné avec n'importe quoi (objets, bâtiments, animaux, …). Ces mutants conservent leurs pensées et leurs souvenirs, ce qui est d'autant plus épouvantable. Vous pouvez avoir un aperçu des lieux sinistres (la cathédrale en os) ou le cheval humanoïde au centre de la couverture du livre. Cette illustration est vraiment représentative de l'ambiance et des personnages ! Je suis admirative du travail de l'illustrateur. Les époques qui se carambolent joueront un rôle crucial dans le scénario, puisque l'on va rencontrer des dinosaures, des chevaliers, des hommes préhistoriques et bien d'autres civilisations ou êtres du passé… J'ai trouvé l'idée très originale ! On a là un one-shot atypique que l'on pourrait presque qualifier d'ovni littéraire tant il mélange les univers fantastiques, historiques et de science-fiction. L'auteure a su développer avec brio la dislocation de l'espace-temps en proposant une atmosphère oppressante et chaotique.
Plusieurs personnages vont s'intégrer au groupe de Callista. On discerne notamment Roland, le mutant humanoïde qui se démarque par son caractère bien développé. J'ai aimé le fait que ce chevalier servant sache aussi bien faire preuve d'indulgence que de cruauté ou de violence. Il sait également se montrer tendre et attentionné, en particulier avec Jeanne, une fillette à la langue bien pendue. Enfin, on distingue Gascogne, un homme-loup rusé et séducteur que j'aurais espéré voir davantage. Hormis Roland, j'ai ressenti un manque concernant l'entourage de l'héroïne. Ils se démarquent grâce à leur caractère, mais on ne sait pas grand chose d'eux, au point que l'on a envie d'en savoir plus… Par ailleurs, bien qu'elle reste bien construite, humaine et naturelle, Callista n'est pas spécialement attachante. La demoiselle n'en demeure pas moins une adolescente crédible qui joue à des jeux vidéos, a des objets inutiles mais avec une valeur affective dans son sac, une famille, une meilleure amie, … J'aime le fait qu'elle soit sincère avec elle-même et son homosexualité. Ce n'est pas toujours le cas dans certains romans… Enfin, je dois reconnaître que je me mettais aisément à sa place lorsque le fléau est tombé : j'aurais sans doute réagi comme elle à plusieurs reprises. Même si je ne me suis pas attachée, je me suis identifiée facilement à elle…
En refermant l'ouvrage, je me suis étonnée à pousser un soupir de soulagement tant l'aventure est immersive. Même si j'ai ressenti quelques longueurs, j'ai aimé le fait que le périple soit ponctué de rencontres, de rebondissements et de remises en question constante sur la vie, le temps, l'humanité… Et que dire de cette révélation liée au flash !? Ce fut une immense surprise. Honnêtement, je n'avais rien vu venir sur ces origines et sur la façon dont le stopper… Un livre que l'on pourrait résumer avec une onomatopée : « Wow ! » tant c'est atypique et surprenant. «
La mort du temps » est donc un roman avec une ambiance à couper le souffle, original et glauque. Je remercie Kin et Kara dont la critique m'a donnée envie ! Ce fut un moment de lecture très intéressant.
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