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4,14

sur 391 notes
C'est le troisième Wharton que je lis (après The Age of Innocence et Ethan Frome). Comme toujours, c'est un régale linguistiquement (en tout cas en VO). Wharton déploie des jolies phrases et des piques terribles, de manière à ce que l'on navigue entre la tragédie et la comédie. Finalement, n'est-ce pas cela, aussi, la réalité.

À ce titre, j'ai remarqué quelques ressemblances avec Jane Austen et Virginia Woolf (surtout Night and Day), sauf que la version américaine est visiblement beaucoup plus dure et réaliste.

Une belle lecture qui vous laissera l'impression que Lily est restée quelque part dans la pièce avec vous.
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Assurément un des meilleurs romans de la romancière américaine Edith Wharton: un style ciselé et pur; une langue recherchée sans pour autant être mièvre; des personnages très réaliste à la psychologie très fouillée; le snobisme et la cruauté d'une société égoïste décrits avec beaucoup de lucidité et d'intelligence.
La déchéance sociale et physique de Lily Bart dans un monde superficiel est mise en scène avec une grande acuité. Un livre que je recommande chaudement, facile à lire, qui vous en apprendra beaucoup sur la nature humaine.
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Lily Bart 29 ans issue d'un milieu modeste, aime frayer avec la haute société. Ambitieuse et belle, elle souhaite se marier avec un homme riche pour rester à l'abri des aléas de la vie. Elle pense que sa beauté lui facilitera les choses. Elle a quelques noms en vue, mais étrangement, chacun de ses projets échoue, comme si elle savait au fond d'elle qu'elle restait en inadéquation avec l'esprit de ces messieurs et de ce milieu.

Elle sympathise avec Lawrence Selden, un avocat qui tente de la diriger vers d'autres priorités :

"Selden repoussa son chapeau en arrière et la regarda de côté.
- le succès… qu'est-ce que le succès ? Je voudrais bien connaître votre définition.
- le succès ?… (Elle hésita.) Mais c'est tirer de la vie tout ce qu'on peut en tirer, j'imagine… C'est une qualité relative, après tout… N'est-ce pas aussi votre idée du succès ?
- Mon idée ?… à Dieu ne plaise !
Il redressa le buste avec une énergie soudaine, appuyant ses coudes sur ses genoux, et, les yeux fixés sur le paysage harmonieux :
- Mon idée du succès, - dit-il, - c'est la liberté personnelle.
- La liberté ?… être libre de soucis ?
- Libre de tout… de l'argent et de la pauvreté, de l'aisance et de l'inquiétude, de tous les accidents matériels. Maintenir en soi une sorte de république de l'esprit, voilà ce que j'entends par le succès. "

Mais Lily tient à côtoyer les hautes sphères et, persévérante, elle se rapproche de personnages aux intentions troubles. le mariage lui apparait comme la seule issue, mais, victime des ouï-dires, elle est mise à l'écart, Lawrence Selden lui-même ajoutant foi aux rumeurs.

Le portrait de cette jeune femme est troublant, elle qui tient à vivre dans le luxe et se raccroche à la "stupide cherté de la nourriture et la voyante sottise de la conversation, une liberté de langage qui n'atteignait jamais l'esprit, et une liberté d'action qui ne s'élevait jamais jusqu'au roman.", mais reste trop honnête pour monnayer sa beauté. Elle reste déchirée entre sa moralité et ses ambitions et la fin du roman offre une satire poignante de cette société étouffante du début du XXème siècle !

Un classique qu'on apparente souvent à Henry James ou Jane Austen - en plus sombre- tant la subtilité des portraits se marie à merveille avec l'intrigue ancrée dans le siècle.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Un titre sacrément ironique pour un roman qui nous dépeint les vicissitudes d'une jeune femme qui cherche à faire un beau mariage mais qui reste victime de son éducation et des conventions sociales de son époque. Je le recommande vivement ! En effet pas de roman à l'eau de rose ici mais plutôt une peinture d'une société new-yorkaise hypocrite qui souhaite maintenir les apparences avant toute chose, peu importe votre état d'esprit vous devez sourire, encaissez les coups sans faire voir ce qu'il vous en coûte.
La solitude, le manque de sincérité dans les rapports humains est le prix à payer de ce luxe matériel et notre héroïne va devoir faire des choix cruciaux pour son avenir entre sa raison et son éthique.
Le style est assez classique et sans difficulté majeure en V.O (si vous avez l'habitude de lire en anglais).
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Eh bien, je dois être la seule à ne pas apprécier ce livre. Il n'en finit pas de finir ! Que de redondances ! que de tergiversions de la part de l'héroïne ! Lily Bart m'est totalement antipathique : totalement centrée sur sa petite personne, prétentieuse, dédaigneuse et snob. On a du mal à la plaindre ou à lui témoigner de l'empathie. Personnellement, j'ai constamment envie de la secouer.
Je dois cependant reconnaître à Edith Wharton le talent de la description de la société new-yorkaise de l'époque, sa superficialité, son mauvais goût. Mais je n'ai pas aimé le style, lourd, alambiqué.
Il ne me reste qu'une trentaine de pages à lire, j'ai hâte de passer à autre chose.
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Miss Lily Bart, jeune célibataire, vit chez sa tante qui a accepté de la recueillir à la suite de la mort de ses parents. Lily Bart est très belle, elle virevolte parmi la haute société new-yorkaise. Lily sait deux choses : qu'elle a le goût du luxe et d'un train de vie important et qu'elle doit songer fortement à se marier, et faire un mariage le plus riche possible. Lily repousse ainsi celui pour qui elle développe certains sentiments car ce dernier est trop pauvre et part donc à la recherche d'un homme qui sera capable de lui fournir la vie dont elle a besoin. Néanmoins, Lily se rend vite compte qu'elle n'arrive pas à faire un tel mariage sans se vendre, sans estimer le futur époux. Lily continue donc à papilloner de soirées en soirées, de séjours chez un tel ou un autre, à se vêtir à grand frais, à jouer pour accompagner ses hôtes, à mener grand train, beaucoup trop important par rapport aux revenus dont elle dispose. Et ce sera le début de sa déchéance....

Quel beau livre! Quelle écriture! Je suis vraiment conquise par cette première lecture d'Edith Wharton. C'est ciselé, acéré, sans concessions mais avec une élégance rare.
A travers l'histoire de Lily, Edith Wharton détaille et décrit les moeurs de cette société fortunée, qui méprise ceux qui doivent travailler, qui n'hésite pas à assassiner socialement un congénère pour conserver un aura, où le faste et la popularité est le plus important... Et la pauvre Lily se fait broyer par ce monde. Lily croit détenir les clés du fonctionnement de cette société et pouvoir la manipuler à souhait grâce à sa beauté. Mais personne n'a fait son éducation, et Lily a ainsi toujours un train de retard par rapport aux événements qui s'enchaînent et la mèneront à sa perte.

Edith Wharton insiste bien (ironiquement) sur l'unique fonction d'une jeune femme: se marier et porter de belles toilettes, sinon elle ne sert à rien d'autre :

Lily: "Elle avait conscience d'avoir été oublieuse, gauche et lente à apprendre. Il était dur de confesser son infériorité, même en son for intérieur [...] Puisqu'elle avait été élevée pour être purement décorative elle pouvait à peine se blâmer de n'avoir pu servir à aucune fin pratique"

A propos de la nécessité de se marier "Une jeune fille y est forcée, un homme peut, si cela lui convient. (Elle l'examinait d'un oeil critique.) Votre jaquette est un peu râpée... mais qui donc y prend garde? Cela n'empêche pas les gens de vous inviter à dîner. Si, moi, j'avais une robe fanée, personne ne me voudrait : une femme est invitée autant pour sa toilette que pour elle-même. La toilette est le fond du tableau, le cadre, si vous voulez [...]"

Je dois dire que j'ai été assez déçue par le personnage de Lawrence Selden, qui s'avère ne pas être très courageux. Il laisse quand même Lily tomber dans la déchéance.
Ce roman est un vrai coup de coeur et je suis vraiment contente d'avoir découvert Edith Wharton qui n'est pas assez connue en France à mon (humble) avis.
Lien : http://lisouworld.blogspot.f..
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Lily Bart ou l'expérience de la lente mais inexorable déchéance sociale.
Pas un cri, pas une lutte physique mais l'indifférence et le mépris dont est victime Lily sont plus destructeurs encore et Edith Wharton les décrit avec beaucoup de précision, tout comme les rouages de cette haute société où il ne fait pas bon de tomber en disgrâce.
Edith Wharton cisèle de manière acérée les composantes, les caractères de chacun dans ce qu'ils ont de plus profond.
Durant ma lecture j'étais partagée entre la critique acide des choix de Lily et finalement l'affection pour ce personnage tombé de si haut.
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Lily veut garder une certaine morale mais sa peur de la "médiocrité" fait qu'elle est en proie à des forces adverses. Pour continuer de fréquenter ses amis, elle est forcée de faire des compromis, elle en fait certains et en refuse d'autres. Sa chute est progressive, très bien orchestrée par le talent d'Edith Wharton, faire un riche mariage, elle est constamment sur le point d'y parvenir, elle a toujours une occasion de s'en sortir.

On voit comment ce monde fonctionne, ils sont dans un calcul permanent, le moindre mouvement a un but intéressé. C'est une société sans pitié, maintenant Lily s'en rend compte, il est intéressant et cruel de voir comment le malheur jette une lumière crue sur notre environnement et notre situation personnelle...

Ce que j'aime chez Edith Wharton, c'est que dans la psychologie des personnages, rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, Lily m'a fait de la peine mais elle m'a également énormément agacée. Je peux lui pardonner sa superficialité - elle ne s'intéresse à rien à part le luxe, l'apparat - mais j'ai été très gênée par son mépris des classes inférieures et son mépris pour son amie Gerty Fish, j'ai souvent trouvé qu'elle manquait de coeur. Mais le coup bas dont Lily est victime à un moment de son histoire, m'a vraiment révoltée ! Je ne dévoile pas de quel personnage il va venir... à vous de le découvrir.

Edith Wharton décortique tout avec une minutie impressionnante, ses phrases sont amples et denses (chapeau au traducteur !), un roman bouleversant !

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J'ai découvert Edith Wharton pendant ma licence d'anglais, en étudiant l'adaptation cinématographique du Temps de l'innocence. J'avais été frappée par les thématiques féministes qui se dégageaient de son oeuvre : l'autrice dénonce une société étroite d'esprit, qui s'évertue à mettre les femmes dans des cases desquelles elles ne peuvent pas sortir.
The House of Mirth, traduit en français sous le titre Chez les heureux du monde, fait partie des classiques de la littérature américaine et aborde les mêmes thématiques, un peu plus brutalement.

Lily Bart est une jeune femme non mariée, d'une vingtaine d'année. Au début des années 1900, ce n'est pas convenable aux yeux de la société.
A cela s'ajoute une certaine « pauvreté » (je mets des guillements parce qu'elle fréquente tout de même les hauts cercles de l'aristocratie new-yorkaise, mais ne possède pas de rente et vit aux crochets de sa tante) qui la met dans des situations peu aisées.

J'ai aimé cette héroïne qui, bien que sous la pression sociale de son cercle, refuse de se marier. Elle ne veut pas se mettre en ménage avec un homme et devenir une ménagère, une mère. Elle ne veut pas abandonner son indépendance relative et sa liberté de mener sa vie comme elle l'entend.
Mais son refus de se plier aux règles de la société la met en difficulté.
Difficulté financière d'abord, puisqu'elle doit subvenir à ses besoins de manière autonome. Une femme de l'aristocratie ne travaille pas, elle vit donc avec la maigre rente que lui verse sa tante, et essaie de faire fructifier son argent par des jeux de cartes (activité peu recommandable pour une jeune femme !) et par le biais d'hommes qui investissent pour elle (encore une fois, activité peur recommandable pour une jeune femme, d'autant plus qu'elle doit faire face à des demandes de dédommagement des plus incorrectes de la part des hommes en question !)
Difficulté sociale ensuite : une femme seule est vue soit comme une proie par les hommes, soit comme une menace de détruire leur couple par les femmes mariées.

Alors Lily navigue dans cette société étroite d'esprit et hypocrite qu'Edith Wharton dénonce. Elle tente de survivre à sa manière, jonglant entre la bienséance et la nécessité de s'en sortir.
On assiste, impuissant·e, à l'étau qui se ressert autour d'elle. Elle en vient même à envisager d'épouser un homme riche, malgré son rejet du mariage.

La plume de l'autrice est à la fois subtile et incisive. Edith Wharton nous plonge dans la vie bouillonnante de l'aristocratie new-yorkaise, et la décortique avec cynisme. J'aime beaucoup son style. Si certain·e·s lui ont reproché des longueurs, je n'en ai pas trouvé !

The House of Mirth confirme mon envie de découvrir un peu plus de l'oeuvre littéraire d'Edith Wharton. Non seulement, c'est une autrice de talent (elle est la première femme à recevoir un prix Pullitzer en 1921) mais c'est également une femme fascinante. Je pense que le prochain livre que je lirai d'elle sera son autobiographie !
Lien : https://furyandfracas.wordpr..
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Naît et éduquée dans la haute société, Lily Bart, subit la déchéance pécuniaire de la ruine de ses parents. Elle vit aux crochets de ses amitiés richissimes, grâce à sa beauté et son charisme, et profite du bien-être et du luxe de sa condition au détriment de Lawrence Selden qu'elle rejette. Elle sauve les apparences et s'endette jusqu'au déshonneur. Trahie, bannie, rejetée, par sa classe sociale, sa déchéance n'est que prévisible. Lawrence tente par deux fois de lui venir en aide mais sa moralité et sa fierté l'empêcheront de voir l'avenir qu'elle aurait pu avoir si elle avait rejetée mondanité et richesses. C'est l'histoire d'une femme architecte et victime de son destin dans une société gouvernée par l'argent, le pouvoir et l'inégalité des sexes.
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