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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La nuit peut être étoilée, douce, emplie de promesses et de rêves. Elle peut être aussi opaque, terrifiante parce que silencieuse et infinie. Mais surtout, la nuit d'Elie Wiesel c'est souvent ce qui marque la fin d'une situation et l'inconnu qui la suivra. Et la première nuit à Birkenau scellera à jamais son destin.
Ce court récit est aussi intense par son rythme. Eliezer court beaucoup : pour montrer sa vigueur et échapper à la sélection, pour quitter Buna pour Buchenwald lors des Marches de la mort et surtout pour oublier que s'arrêter, s'endormir c'est inviter la mort à venir le chercher. Ainsi la vitesse est le premier mot qui me vient à la lecture de ce livre. Mais aussi le noir d'une nuit sans réponse, celui de la boue qui recouvre les souliers, seule richesse du narrateur ou encore des potences où sont exposés les corps des prisonniers. Mais au fond, la neige elle-même a perdu sa blancheur virginale tant elle est souillée par le sang des personnes qui courent sur son tapis, y perdant leurs corps, leurs visages et parfois même leurs âmes.
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Après le 7 octobre, lire La Nuit est plus qu'une exigence, mais bien un devoir incoercible. Plus que de la littérature, plus qu'un témoignage, plus qu'une mémoire devant demeurer vive, le livre d'Elie Wiesel doit être une composante de chacun de ses lecteurs, un morceau de nous-même. Non seulement pour ne jamais oublier le passé mais pour de manière universelle comprendre l'humanité, comprendre que l'humanité contient en elle l'inhumanité. Que les yeux d'un homme ne peuvent être plus que "deux plaies ouvertes, deux puits de terreur". Que Dieu est mort et que Wiesel,"seul, terriblement seul dans le monde sans Dieu, sans hommes" en est l'accusateur. Que même l'amour total d'un fils pour son père est emporté lorsque la souffrance et le réflexe de survie rendent dérisoires tout sentiment humain. Lire Wiesel, chacun pour soi, en conscience, pour ne pas voir "dans le fond du miroir", un cadavre nous contempler.
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Récit de l'indicible.
Hommage aux victimes de la shoah, dont ses parents et sa petite soeur Tzipora, à qui le livre est dédié.
Voyage au bout de l'enfer, ou plutôt de l'horreur, d'où il est pourtant revenu.
La nuit est tout cela à la fois.

Né en 1928, Elie Wiesel y raconte les mois de sa vie qui se sont déroulés du printemps 1944, date à laquelle il quitte, avec sa famille et dans un wagon à bestiaux, le ghetto juif de Sighet, dans l'actuelle Roumanie, au 10 avril 1945, date à laquelle les chars américains entrent dans le camp de Buchenwald.

Entre les deux, un effroyable processus de déshumanisation, illustré de scènes insoutenables : coups, violence gratuite, travaux forcés, sous-nutrition, promiscuité, chambres à gaz, fours crématoires, fusillade, pendaison, etc.
Une fois arrivé à Birkenau, Elie Wiesel est très vite transféré à Auschwitz, le camp principal, puis à celui de Buna, à quatre heures de marche. Dans ce complexe de la mort, l'être humain en est réduit à devenir une bête, ou une chose : si on a la chance d'échapper aux fréquentes "sélections" qui vous destinent à la chambre à gaz, il faut encore se battre pour ne pas se faire prendre ses chaussures, sa dent en or, son quignon de pain rassis, sa ration de soupe, etc.

En janvier 1945, à l'approche des troupes russes arrivant par l'est, le camp de Buna est évacué. Commence alors une harassante et exténuante marche de la mort en direction de l'ouest, dans la neige et sous la neige, par un vent glacial, vers le camp de Buchenwald où le père d'Elie Wiesel mourra d'épuisement dans la nuit du 28 au 29 janvier 1945...

Après Si c'est un homme, de Primo Levi, le sang de l'espoir, de Samuel Pisar, et Au nom de tous les miens, de Martin Gray, La nuit est un autre témoignage de premier plan relatif à la (sur-)vie en milieu concentrationnaire. On se sent tout petit pour en écrire une critique.
Le récit s'achève sur ces mots terribles :
"Un jour je pus me lever, après avoir rassemblé toutes mes forces. Je voulais me voir dans le miroir qui était suspendu au mur d'en face. Je ne m'étais plus vu depuis le ghetto.
Du fond du miroir, un cadavre me contemplait.
Son regard dans mes yeux ne me quitte plus".
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Un texte fort, poignant et qui déchire le coeur.
Les mots de l'auteur comme autant de cris étouffés pendant la Shoah.

Le témoignage d'E. Wiesel est inoubliable car il ressemble à une nuit sans fin, à un chemin vers l'anéantissement.

Glaçant et nécessaire.
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Elie Wiesel, à travers "La nuit", témoigne des horreurs vécues lors de sa déportation, ainsi que de celle de ses parents et soeurs.

Dès leur arrivée à Auschwitz, les femmes et filles de la famille furent envoyées dans les "fours", quand Elie et son père partirent dans des camps de travaux forcés. Ils réussirent tant bien que mal à ne pas être séparés, jusqu'à ce que la mort vienne chercher le père d'Elie.

Ce livre est bien évidemment bouleversant, terrifiant, et ne peut laisser ni indifférent ni de marbre devant de telles horreurs et ignominies. C'est un témoignage, et à ce titre, il doit être respecté en tant que tel, les critiques sur tels ou tels aspects étant à mon sens des plus malvenues.

Il m'apparaît également assez malaisant d'accompagner ma critique d'une notation représentée par des étoiles jaunes, mais ce témoignage se doit d'être mis en avant, afin que le plus grand nombre puisse s'y référer, par devoir de mémoire.

Un ouvrage qui devrait être lu par tous, et ce, dès l'adolescence, âge auquel Elie a vécu ces atrocités.
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Un immense coup de coeur.

Peut etre l‘ai je lu pendant ma scolarite mais je n‘en ai pas souvenir.

Une oeuvre magistrale sur la Schoah.

Elie Wiesel , par sa narration, nous fait deambuler dans tous les camps dans lesquels il a du survivre.
La narration est prenante. L‘amour pour son père également.

J‘ai pourtant beaucoup lu sur les camps de concentration , mais ce récit fera parti de mes préférés désormais.

Si vous ne l‘avez pas lu , allez y sans hesiter.
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Si on veut comprendre la Shoah du point de vue des survivants, il y a des livres qui sont essentiels. Celui-ci en fait partie. D'autres sont ceux de Primo Levi, Schlomo Venezia, Peter Frankl, Zalmen Gradowski (un membre du Sonderkommando qui n'a pas survécu, mais dont les écrits enterrés ont été découverts long temps après), ...

Élie Wiesel est un Juif né un Roumaine en 1928. En 1944, la défaite de l'Allemagne était déjà considérée comme certaine. Néanmoins, les nazis continuaient à déporter et assassiner des Juifs, surtout des pays de l'Est - Roumanie, Hongrie, ...

A cette époque, les Juifs attendaient l'arrivée des troupes russes d'un jour à l'autre. Ce sont les allemands qui sont arrivés le premier. Après quelques jours au calme, les Juifs ont été concentrés dans un ghetto, avant d'être déportés.

Élie Wiesel a été déporté vers Auschwitz, avec sa famille, en mai 1944. Sa mère et sa petite soeur ont été gazées tout de suite en arrivant. Son père est resté avec lui.

L'auteur raconte le contexte de vie avant la déportation, le voyage en train de bétail, l'arrivée à Auschwitz, et sa vie de prisonnier. Puis, en janvier 1945, il participe de la marche de la mort. Son père meurt à la dernière étape de cette marche, très affaibli il finira par être achevé par des S.S..

Ce livre témoignage, publié en 1958, a été le premier écrit de Élie Wiesel. Son contenu est parfois contesté mais sans arguments, à mon humble avis, assez sérieux pour remettre en cause cette phase de vie de Élie Wiesel. Ce ne sont que des questions que l'on pourrait se poser suite à des menus détails, des arguties. Voir la page Wikipédia de Élie Wiesel.

C'est un livre qui se lit très facilement, malgré quelques passages assez durs.
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"Une fois de plus, la dernière nuit. La dernière nuit à la maison, la dernière nuit au ghetto, la dernière nuit dans le wagon et, maintenant,  la dernière nuit à Buna. Combien de temps encore notre vie se traînerait-elle d'une "dernière nuit" à l'autre ?"
Encore un récit poignant et tragique qui nous relate les moments d'un adolescent et sa famille juive déportés dans les camps de concentration. Essayer de survivre, subir la sélection, le tri, partir à droite ou à gauche, en rang de cinq... quelle misère !!
Que faire ? Mise à part obéir... à force de croire que ce fut la dernière nuit, garder l'espoir ? Garder la foi (c'est bien à ce moment là qu' Eliezer l'a perdue et ce, à juste titre) Dormir ? Mourir, plutôt que laisser voir le désastre atteindre son plus haut sommet ?
A quel moment s'en sortira t-il et comment?
Bref, ce témoignage est bouleversant d'émotions, certes lourd et tellement réaliste et traumatisant.
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La lente descente aux enfers d'Eliezel Wiesel depuis sa déportation avec sa famille.
Personne ne croyait aux horreurs qu'ils allaient subir, ils avaient confiance dans l'avenir.
Le combat d'Elie pour sa survie et son changement progressif en un individu sans émotion et son processus de déshumanisation...
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"L'oubli signifierait danger et insulte. Oublier les morts serait les tuer une deuxième fois. Et si, les tueurs et leurs complices exceptés, nul n'est responsable de leur première mort,  nous le sommes de la seconde."

***

Dire l'indicible… 
Nommer l'innommable…
Transmettre l'intransmissible…


Membre de la communauté juive orthodoxe de Sighet, une petite ville de Transylvanie, Elie Wiesel a 15 ans lorsqu'en 1944 il est déporté  avec sa famille à Auschwitz.

"Devant nous, ces flammes. Dans l'air, cette odeur de chair brûlée. Il devait être minuit. Nous étions arrivés."

Une fois descendus du train, ils subissent l'étape de "sélection" :  femmes, enfants, personnes âgées ou infirmes d'un côté et hommes valides de l'autre. Ceux jugés "inaptes" au travail sont directement emmenés vers les chambres à gaz. L'adolescent l'ignore encore mais il ne reverra plus jamais sa mère ni sa plus jeune soeur.

Mentant sur leur âge, lui et son père échappent à la sentence de mort immédiate. Conduits de baraque en baraque, ils sont déshabillés, entièrement tondus, désinfectés ,douchés puis affublés de vêtements qui jadis appartenaient à d'autres. Eux, que sont-ils devenus ?

"En quelques secondes, nous avions cessé d'être des hommes."

Bientôt réduits à un simple matricule, livrés à la fureur des Kapos,  ils resteront sur place trois semaines avant d'être affectés à l'un des kommandos de travail du camp de Buna.

Cris, injures, menaces, averses de coups, exécutions publiques, la violence règne en maître.  Les esprits sont pétrifiés, les coeurs anesthésiés et les âmes déshumanisées.

"Il y avait longtemps que ces corps desséchés avaient oublié la saveur amère des larmes."

Si Dieu tout-puissant existe, où se trouve-t-il? Comment peut-il rester silencieux face à ce spectacle de l'horreur? Cri étouffé d'indignation et de révolte; la foi du jeune homme vacille. 

Les troupes Alliées progressant sur les territoires du Reich, il est bientôt donné l'ordre d'évacuer le camp. S'ensuit alors une effroyable "marche de la mort" en direction de Buchenwald. le père d'Elie,comme tant d'autres, y laissera la vie.

*

Devenu l'ombre de lui-même, seul survivant de sa famille, Elie Wiesel (1928-2016) s'est retranché derrière le silence pendant dix ans avant de pouvoir mettre en mots son expérience concentrationnaire.

Plus qu'une catharsis, écrire et prendre la parole sont dès lors pour lui les armes d'un devoir essentiel : le devoir de mémoire.

Paru en 1958 puis l'objet d'une nouvelle traduction en 2006 réalisée par l'épouse de l'auteur, le présent ouvrage est le récit fragmenté de ses onze mois de détention dans l'antichambre de l'enfer.

Peu de repères temporels, le texte se présente sous forme d'un saisissant  condensé d'images, de scènes,  d'épisodes parmi les plus marquants qu'il ait vécu auxquels se mêlent ses ressentis. 

D'une puissance évocatrice terrible, La nuit est le témoignage sans concession d'un anéantissement physique, moral et spirituel. 

Une lecture absolument bouleversante qui laissera en moi une empreinte indélébile…

***

"Jamais je n'oublierai cette nuit, la première nuit de camp qui a fait de ma vie une nuit longue et sept fois verrouillée. Jamais je n'oublierai cette fumée. Jamais je n'oublierai les petits visages des enfants dont j'avais vu les corps se transformer en volutes sous un azur muet. Jamais je n'oublierai ces flammes qui consumèrent pour toujours ma foi. Jamais je n'oublierai ce silence nocturne qui m'a privé pour l'éternité du désir de vivre. Jamais je n'oublierai ces instants qui assassinèrent mon Dieu et mon âme, et mes rêves qui prirent le visage du désert. Jamais je n'oublierai cela, même si j'étais condamné à vivre aussi longtemps que Dieu lui-même. Jamais."
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