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La Griffe du chien tome 1 sur 3

Freddy Michalski (Traducteur)
EAN : 9782757809631
832 pages
Points (13/11/2008)
4.43/5   1451 notes
Résumé :
L'agent de la DEA Art Keller, Seigneur de la frontière americano-mexicaine, a juré sur la tombe de son adjoint d'employer tous les moyens, légaux ou illégaux, pour mettre un terme au trafic qui inonde son pays. Le Seigneur de la drogue Miguel Angel Barrera, puis ses neveux Adan et Raul répliquent dans le sang et écrasent quiconque, ami ou ennemi, leur barre le chemin. Callan, un Irlandais né au cœur de la mafia new-yorkaise, devenu tueur, puis mercenaire presque mal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (187) Voir plus Ajouter une critique
4,43

sur 1451 notes
Vous vous souvenez de l'émission hautement tuturelle Vis ma vie ?
Mais si, chacun se mettait dans la peau de l'autre histoire d'être confronté à la dure réalité des métiers respectifs exercés.
Qui de se transformer alors, sous nos yeux ébaubis, en gracile danseuse étoile histoire d'échapper à son dur quotidien de déménageur. Qui de revêtir sa peau de bête 100 % mouflon histoire d'aller accompagner son cheptel de gigots sur pattes dans les verts pâturages plutôt que d'aller entuber, hem, conseiller d'honnêtes petits boursicoteurs. Etc, etc...
Rien vu d'aussi bouleversifiant à part Confessions Intimes, et encore...
Ici, le pari est autrement plus osé .
Vous vous êtes toujours rêvés en caïd international de la dope ( c'est Walter White qui va faire la gueule ), en flic déterminé et pugnace, en prostituée de luxe, ben quoi , y a pas de sot métier, alors pas l'ombre d'une hésitation à avoir, La Griffe du Chien va vous vendre du rêve en barre mais surtout vous mettre une méchante droite et le pire, c'est qu'il va récidiver encore et encore et que vous allez en redemander...

Première impression, la vache, le morceau !
Dernière impression, la vache, c'était du gâteau ! du space cake pour être précis ;-)

La Griffe du Chien ne se lit pas, non m'sieurs dames. Il se dévore littéralement.
Les personnages fourmillent, certes, mais trouvent tous légitimement leur place. Aucun qui n'ait l'épaisseur d'un sandwich SNCF ni le charisme fou d'un énième postulant pour télé-réalité décérébrante. J'ignorais qu'en ce pays, on lobotomisait encore et toujours par paquets de douze...Pour dix effectuées, deux offertes, c'est vrai que c'est tentant...

Denses, complexes, charismatiques, tous bien décidés à devenir les meilleurs dans leur branche quitte à en éclabousser quelques-uns au passage. de sang, majoritairement, les éclaboussures...

Et que dire de la Winslow's touch.
Un style précis, ramassé, percutant, cinématographique en diable avec de vrais morceaux d'anthologie à l'intérieur. Cependant attention, âmes sensibles s'abstenir. Certains passages auraient poussé, de source sûre, trois Bisounours à commettre l'irréparable. Grosfarceur, Grostaquin et Grosdodo, à jamais dans nos coeurs...

Il est des pavés dont on vante les mérites pour caler les bonnes vieilles armoires normandes puis il y a ceux que l'on enferme précieusement à l'intérieur, bien à l'abri de la poussière du temps, en espérant pouvoir se redire le jour où la mémoire se sera fait la malle : et si je me refaisais un must-have !

Finalement, découvrir La Griffe du Chien, c'est juste confirmer qu'en matière de flair, largement orienté par bon nombre de Babeliautes élevés dès le berceau au genre, il est vrai, on est pas trop à la ramasse...
6/5
incontournable...

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Quelle claque ! C-H-E-F D'O-E-U-V-R-E dans la lignée des grands Ellroy.

Je sors rincée de cette plongée de 1975 à 2004 au coeur du narco-trafic qui gangrène le Mexique et rayonne bien au-delà.
On tient là un roman sacrément ambitieux, d'une ampleur rarement abordée, entre faits réels, journalisme documentaire et fiction d'un romanesque échevelé. Tout y est, de la CIA qui lutte contre le trafic de drogue mais avant tout contre les mouvements marxistes qui s'implantent en Amérique latine ( notamment les FARC de Colombie ) en utilisant l'argent du trafic de drogue ( sic ) à l'influence de l'Opus Dei dans le soutien à des groupes d'extrême-droite.

Et pourtant, rien d'indigeste dans ces 827 pages tant le sujet est passionnant, porté par une écriture nerveuse ultra cinématographique. Certains passages, notamment les plus violents ou les plus dramatiquement tendus, sont éblouissants.

Surtout, c'est un magnifique roman incarné par des personnages charismatiques, hauts en couleurs et profondément contrastés, de véritables êtres de chair et de sang, loin de tout manichéisme :
- Art Keller, l'agent de la DEA ( Drug enforcement administration, le service de police fédéral américain luttant contre le trafic de drogue , un jour adoubé par le parrain mexicain, manipulé et depuis hanté par l'obsession de le faire tomber, prêt à tout pour mener sa croisade.
- Adan Barrera, seigneur de la drogue, dévoré par la culpabilité et la foi depuis que sa femme a mis au monde un enfant handicapé
- Juan Parada, l'archevêque rouge de Guadalaraja
- Nora Hayden, prostituée de luxe d'une intelligence rare qui se retrouve à la confluence de tous et de tout
Ils sont tous inoubliables.
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Avec "La griffe du chien", Don Winslow signe une éprouvante et passionnante plongée au coeur des narco trafiquants et de la lutte menée par une poignée de flics incorruptibles. Des années 80 aux débuts du XXIème siècle, il montre, dissèque, explique avec une effarante véracité cette guerre (car s'en est une) d'une cruauté insoutenable.
Tous les coups sont permis, les plus vils, les plus abjects, les plus sanglants. Il n'y a qu'une loi, celle du plus fort, qu'un code celui de l'honneur. A travers une galerie de personnages d'une complexité remarquable : d'Art Keller, flic idéaliste et vengeur, aux frères Barrera, Adan le torturé et Raul le sanguin, en passant par le cardinal Parada humaniste et tolérant, Nora Hayden femme fatale, Callan l'irlandais, l'homme des basses besognes ou bien Hal Scachi manipulateur et implacable, Winslow réussit de main de maitre cette descente infernale. Si l'enfer existe sur terre, il se trouve près de la frontière américano-mexicaine. Winslow sonde les arcanes du mal avec une efficacité terrifiante. A la manière d'un Puzo ou d'un Ellroy mais surtout à la même hauteur.
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Magistral et terrifiant, deux mots pour qualifier cette grande saga de la drogue en Amérique. C'est à dessein que j'écris 'saga' et pas 'roman' car pour moi ce livre tient plus du documentaire romancé qu'autre chose, tant sont crédibles l'histoire, les situations, les personnages et les enjeux. Malheureusement.

Drogue, guerre des gangs, ultraviolence, intérêts diplomatiques et géopolitiques supérieurs, juntes militaires sud-américaines, police corrompue, petits voyous pris dans l'engrenage... c'est tout ça qu'Art Keller, agent américain de la Drug Enforcement Agency au Mexique, doit affronter pendant 25 ans, après avoir lancé une opération d'éradication des champs de pavot en 1977.

Ça fait beaucoup pour un seul homme, forcément, même pour un flic tenace, intelligent, courageux et intègre comme Art. D'autant que ses adversaires n'attachent pas beaucoup d'importance à la vie humaine, c'est un euphémisme, et utilisent allègrement torture, armes de guerre, trahison, corruption, jeux de pouvoir et bien sûr meurtre, sans discrimination d'âge, de sexe ou de catégorie socio-professionnelle...

En cela, et malgré quelques personnages lumineux, le livre est profondément dérangeant, à désespérer des hommes et à préférer les chiens et leur griffe (rien à voir avec le titre, juste le plaisir de faire un mauvais jeu de mot). Mais c'est tellement bien écrit, bien décrit, tellement juste et tellement intéressant qu'on touche au chef d'oeuvre.

Merci donc à Jeranjou et aux autres babelionautes auteurs de critiques élogieuses qui m'ont permis de le découvrir.
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Le sujet n'est pas nouveau mais Don Winslow l'enrichit d'un travail de documentation extraordinaire et d'une narration d'un réalisme épais et tranchant. Dans ce roman choral, l'auteur a une manière particulière de griffer les personnages avec une ironie toute modérée.

Foisonnant et riche en intrigues parallèles, avec des protagonistes hors-norme, des solides personnages secondaires et des dialogues de haute voltige, ce polar plein de chausse-trapes obéit aux codes du genre, tout en installant une atmosphère asphyxiante.
Les cartels contrôlent toutes les franges de la société : la politique, l'économie et l'Eglise. La lutte incessante et obsessionnelle pour le pouvoir passe par une déferlante de violence sanguinaire.
Certains passages ont certainement inspiré les scénaristes de la série Narcos : le monde impitoyable et cruel des drogues qui touche toutes les sphères de la société et la guerre menée et perdue d'avance par les États-Unis contre les cartels de la drogue.

La griffe du chien est une inoubliable plongée minutieuse dans les archives du monde des narcotrafiquants où Don Winslow, toujours en quête d'une intensité psychologique et narratives plus grandes, livre une fresque romanesque d'une virtuosité littéraire écrasante, sertie de pans entiers d'histoire politique des USA, du Mexique et l'Amérique latine.

Magistral !


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Citations et extraits (119) Voir plus Ajouter une citation
[...] Et nos solutions sont toujours les mêmes futiles non-solution : construire de nouvelles prisons, engager plus de policiers, dépenser de plus en plus de milliards de dollars à ne pas guérir les symptômes pendant que nous ignorons la maladie.

La plupart des gens de mon quartier qui veulent lâcher la dope n'ont pas les moyens de suivre un programme de traitement, parce que la plupart ne disposent pas d'une assurance-santé digne de ce nom. Et il y a une file d'attente de six mois à deux ans pour obtenir un lit dans les programmes de traitement de substitution.

Nous dépensons pratiquement deux milliards de dollars à empoisonner les cultures de cocaïne et les enfants de cette région, et il n'y a pas suffisamment d'argent au pays pour aider qui veut arrêter sa dépendance à la drogue.
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Parce que c'est ça, la vaste plaisanterie : planifier l'opération Condor (*) pour qu'elle se déroule juste avant la grande sécheresse. Il l'a lu dans le ciel ces deux dernières années. Il l'a vu dans les arbres, l'herbe, les oiseaux. Les années de sécheresse arrivent. Cinq années de mauvaises récoltes avant le retour des pluies.
- Si les "yanquis" n'avaient pas incendié les champs, explique-t-il à Güero, c'est moi qui l'aurait fait, pour redonner un coup de fouet aux sols.
Cette fichue opération Condor est donc bien une farce, un jeu, une plaisanterie.

(*) N.D.L. : Dans le roman, opération officiellement mexicaine, en association avec la DEA consistant à empoisonner (en vaporisant des défoliants) les champs de pavots et à brûler ce qui en reste.
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État de Baja California - Mexique - 1997

Le bébé est mort dans les bras de sa mère. À la manière dont gisent les deux cadavres - elle dessus, le bébé sous elle -, Art Keller comprend qu'elle a tenté de protéger son enfant en lui faisant un rempart de son corps. Elle devait pourtant savoir, songe-t-il, que la douceur de sa chair ne pourrait arrêter les balles - pas à cette distance, pas des rafales d'armes automatiques -, mais elle a dû agir d'instinct. Une mère s'interpose de tout son être entre son enfant et le danger. (...). Croyait-elle vraiment pouvoir le sauver? Peut-être pas, se dit Art. Peut-être avait-elle simplement cherché à épargner au bébé les éclairs de mort jaillissant du canon de l'arme. Peut-être voulait-elle lui offrir le réconfort de son sein comme dernière sensation en ce bas monde. En le nichant dans les tendres plis de l'amour.

(Prologue)
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Il tend la main.
-Juan Parada.
-Nora.
Nora, rien de plus, remarque-t-il. Pas de nom de famille.
-Vous vivez au Mexique, Nora ?
-Non, je suis ici pour affaires.
-Et vous êtes dans qu'elle branche ?
Elle le regarde droit dans les yeux.
-Je suis call-girl.
-Je crains de ne pas ...
-Je suis une prostituée.
-Ah.
-Et vous, vous faites quoi ?
-Je suis prêtre, répond-il avec un sourire.
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Voilà pourquoi le .22 est l'arme de prédilection de Callan. Elle n'est pas suffisamment puissante pour expédier une balle traversante. Au contraire, le plomb danse la gigue à l'intérieur de la boîte crânienne en cherchant frénétiquement une sortie, il allume toutes les lumières avant de les éteindre.
Game over.
Et pas de bonus.
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