Vous vous souvenez de l'émission hautement tuturelle Vis ma vie ?
Mais si, chacun se mettait dans la peau de l'autre histoire d'être confronté à la dure réalité des métiers respectifs exercés.
Qui de se transformer alors, sous nos yeux ébaubis, en gracile danseuse étoile histoire d'échapper à son dur quotidien de déménageur. Qui de revêtir sa peau de bête 100 % mouflon histoire d'aller accompagner son cheptel de gigots sur pattes dans les verts pâturages plutôt que d'aller entuber, hem, conseiller d'honnêtes petits boursicoteurs. Etc, etc...
Rien vu d'aussi bouleversifiant à part Confessions Intimes, et encore...
Ici, le pari est autrement plus osé .
Vous vous êtes toujours rêvés en caïd international de la dope ( c'est Walter White qui va faire la gueule ), en flic déterminé et pugnace, en prostituée de luxe, ben quoi , y a pas de sot métier, alors pas l'ombre d'une hésitation à avoir,
La Griffe du Chien va vous vendre du rêve en barre mais surtout vous mettre une méchante droite et le pire, c'est qu'il va récidiver encore et encore et que vous allez en redemander...
Première impression, la vache, le morceau !
Dernière impression, la vache, c'était du gâteau ! du space cake pour être précis ;-)
La Griffe du Chien ne se lit pas, non m'sieurs dames. Il se dévore littéralement.
Les personnages fourmillent, certes, mais trouvent tous légitimement leur place. Aucun qui n'ait l'épaisseur d'un sandwich SNCF ni le charisme fou d'un énième postulant pour télé-réalité décérébrante. J'ignorais qu'en ce pays, on lobotomisait encore et toujours par paquets de douze...Pour dix effectuées, deux offertes, c'est vrai que c'est tentant...
Denses, complexes, charismatiques, tous bien décidés à devenir les meilleurs dans leur branche quitte à en éclabousser quelques-uns au passage. de sang, majoritairement, les éclaboussures...
Et que dire de la Winslow's touch.
Un style précis, ramassé, percutant, cinématographique en diable avec de vrais morceaux d'anthologie à l'intérieur. Cependant attention, âmes sensibles s'abstenir. Certains passages auraient poussé, de source sûre, trois Bisounours à commettre l'irréparable. Grosfarceur, Grostaquin et Grosdodo, à jamais dans nos coeurs...
Il est des pavés dont on vante les mérites pour caler les bonnes vieilles armoires normandes puis il y a ceux que l'on enferme précieusement à l'intérieur, bien à l'abri de la poussière du temps, en espérant pouvoir se redire le jour où la mémoire se sera fait la malle : et si je me refaisais un must-have !
Finalement, découvrir
La Griffe du Chien, c'est juste confirmer qu'en matière de flair, largement orienté par bon nombre de Babeliautes élevés dès le berceau au genre, il est vrai, on est pas trop à la ramasse...
6/5
incontournable...