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4,1

sur 1769 notes
La légèreté du style donne comme une impression d'un Automne à Pékin dans les premières pages, puis d'être à ses côtés à chaque instant.
La vérité parfaitement entrelacée avec la fiction nous perd au plus grand plaisir.
Quant à la malice et la subtilité avec lesquelles Virginia Woolf expose les faits et les démontre, elles ressortent presque d'un procédé subliminal.

Je suis pleine d'admiration après cette première lecture de l'auteure.
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Virginia Woolf s'interroge sur les femmes et le roman, les idées contenues dans ces termes et les relations qu'ils entretiennent. Tout au long d'Une Chambre à soi, retranscription de conférences que Woolf aurait données en octobre 1928 devant une assemblée d'étudiantes, le lecteur suit les pas et les humeurs de l'auteure, au bord de la rivière comme à travers les rayonnages de la bibliothèque universitaire. Faut-il aborder les femmes et le roman ? les femmes dans le roman ? les femmes lectrices ? les femmes auteures ? les relations entre les hommes et les femmes dans le roman ? Ces derniers sont omniprésents dans l'étude de Woolf : d'une part, les hommes écrivent sur les femmes, elles sont pour eux de véritables miroirs dans lesquels ils s'admirent plus grands qu'ils ne sont. D'autre part, les hommes inventent des femmes de caractère, dans le théâtre classique, entre autres, mais cette haute importance ne relève que de l'imagination ; en pratique, hélas, les femmes sont bien plus insignifiantes aux yeux des hommes. Pourtant les exemples de femmes inspiratrices sont nombreux. Elles portent en elles une puissance créatrice inégalable.

A ce titre, Virginia Woolf, femme et auteure, défend le sexe opprimé auquel il manque une chambre à soi et cinq cents livres par an pour s'épanouir pleinement dans l'écriture. L'auteure se place sous la tutelle de l'imaginaire soeur de Shakespeare, poétesse aussi brillante qu'inconnue, qui n'a jamais rien pu écrire… Lady Winchelsea, Dorothy Osborne, les soeurs Brontë, Jane Austen, Marry Carmichael…, toutes femmes d'exception, peuplent l'essai de Woolf et leur exemple appuie les arguments en faveur du combat féministe. Dans le salon commun, Austen cachait son manuscrit à chaque fois qu'elle entendait la porte s'ouvrir. Les soeurs Brontë pensaient comme des femmes, non comme on leur disait de penser. Marry Carmichael écrivait comme une femme qui aurait oublié qu'elle en est une. En effet, le génie, part féminine, part masculine, est un être, un esprit androgyne.

Pour Virginia Woolf, il manque à la femme, et c'est là la thèse de son pamphlet, une chambre à soi, un lieu où elle puisse s'isoler, et cinq cents livres par an qui suffiraient à une autonomie financière, pour développer son intelligence, son génie, être l'égale de l'homme et non plus seulement sa fille, son épouse ou son amante.

Secondée par la poétique traduction de Clara Malraux, Virginia Woolf, professeure et lectrice, malgré les méandres et les divagations de son esprit qui font parfois perdre le fil, livre un élégant et positif message d'émancipation féminine ponctué par des portraits d'auteures qui m'ont rappelé le recueil Elles. Portraits de femmes au cours duquel Woolf loue toute en sensibilité ces femmes d'exception qu'elle aurait aimé connaître.

A liker et commenter sur : https://poussedeginkgo.wordpress.com/2016/11/09/une-chambre-a-soi/
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Six conférences données à Cambridge par Virginia W sur les femmes et l'ecriture. Elle remet en perspectives. Interêt de la vision historique. Les références sont british en diable. Phrases longues. Changements de ton. Digressions. J'ai eu un peu de mal à suivre, par moments. Des passages désuets. D'autres fulgurants de lucidité, d'intelligence, de clairvoyance sur la condition des femmes, leur asservissement aux tâches répétitives, leur séculaire soumission aux mâles dominants causant de fait leur impossibilité à écrire...
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Je ne connaissais pas vraiment Virginia Woolf avant de lire cet essai, j'étais tombée un peu par hasard sur Mrs Dalloway, une de ses oeuvres les plus connues. La lecture du roman m'avait ennuyé à mourir et je crois me souvenir que je ne l'avait même pas fini. En bref j'étais plutôt réfractaire mais le sujet de cet essai m'a interpellé. Il est court (170 pages en poche) et sa lecture est agréable.

Virginia Woolf écrit en 1929 mais ce qu'elle soulève d'inégalités, de portes fermées et de manque de considération à l'égard des femmes est malheureusement toujours très d'actualité. Okay, plus d'interdiction d'aller à la bibliothèque accompagnée d'un « tuteur » mâle ni de s'inscrire à l'université, comme le raconte Woolf dans le livre. Mais c' est encore tellement ancré dans notre culture, dans nos moeurs et habitudes, que dire qu'il n'y a plus d'inégalité est utopique. J'ai lu cet essai à une période où je sentais particulièrement le poids de cette injustice, de ce « deux poids deux mesures » et où j'avais presque naÏvement le besoin de comprendre pourquoi. Et Woolf nous apporte quelques éléments de réponse, des clés pour nous aider à y réfléchir, nous encourager à aller plus loin. On dira que cet essai est « féministe ». Je ne sais pas ce que veut dire ce mot exactement aujourd'hui, ce que je sais c'est que l'essai m'a aidé à répondre à certaines de mes interrogations.

Le livre se concentre sur les femmes et la littérature, vaste sujet s'il en est. Chargée de donner des conférences sur « Les femmes et le roman », la jeune romancière se demande ce qu'elle va bien pouvoir écrire, un peu comme tout le monde quand on commence un travail écrit. Sauf qu'elle en tire un essai brillant qui fera date (bon, on est tous différends einh…). Elle s'éloigne rapidement de tout les écrits réalisés par les hommes sur les femmes, qui dictent quoi penser et comment se comporter avec le « sexe faible ». Elle souligne l'importance de l'inégalité dans la construction de la confiance en soi masculine, elle prend Austen et BrontË en exemple, qui on écrit des classiques de la littérature sur de petites feuilles cachées par du papier buvard dans leur salon. Elle invente une soeur à Shakespeare, et compare son parcours à celui de son frère, à capacité égale.

Enfin, elle en conclut qu'écrire nécessite la liberté et la paix. Il faut s'affranchir de son sexe, des obligations sociales (avoir une chambre à soi où s'enfermer pour se concentrer) et une source de revenus qui ne dépende pas d'un quelconque individu. Alors oui, dis comme ça cela paraît un peu utopique, mais Woolf veut insister sur le lien entre liberté matérielle et liberté intellectuelle. Elle est la première à y voir une vraie corrélation, et elle ouvre la voie à des femmes conscientes de leur condition et prêtes à lutter pour la changer.

Je n'ai plus lu de Woolf après cet essai, pas même son roman le plus connu, Les Heures (adapté au cinéma sous le titre The Hours), dont on dit qu'il est brillant. Je n'en doute pas, mais lire un essai n'est pas lire un roman, et j'avais tellement peu adhéré à son style dans Mrs Dalloway que je ne pense pas retenter. Quoi qu'il en soit je pense que cet essai se doit d'être dans toute bonne bibliothèque, il fait réfléchir à nos conditions de femmes et prépare le terrain pour d'autres oeuvres « féministes » plus ardues type Simone de Beauvoir.
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Si Virginia Woolf délaisse de roman dans cet opus qui est un florilège de conférences données, c'ets pour mieux en parler. Avec un regard féminin, elle expose toutes les raisons pour lesquelles les femmes ont été et sont encore éloignées des arts et notamment de la littérature. le titre évoque l'un des principe fondamentaux, pour elle, de l'écriture ; une femme écrivain doit avoir un chambre pour elle-même, ce qui, bien sûr, est un métaphore de son indépendance financière et de son émancipation du joug de l'homme. Un essai qui fait réfléchir, encore aujourd'hui, et bien que de nombreuses femmes publient...
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"moments of being"
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