Je remercie les éditions Jouvence et Masse Critique de Babelio de m'avoir permis de lire et de réaliser la critique du "
Petit traité de non-violence, à la lumière du jaïnisme", de Xavier Cornette de Saint Cyr.
Partant de la définition d'un concept du dictionnaire Robert : "représentation mentale, générale et abstraite d'un objet ou d'une idée", la série "philo" Concept des éditions Jouvence se propose d'analyser des concepts, de donner des repères qui aideront à l'action dans le quotidien.
Loin de fournir des réponses toutes faites, le petit livre propose surtout des interrogations et des "interpellations". La tâche du lecteur, au fil des pages, sera de nourrir sa réflexion et de trouver des éléments de réponse... qui à leur tour, soulèveront d'autres questions.
Traiter de la non-violence à la lumière du jaïnisme... tout cela nous paraît très abstrait. Chacun d'entre nous pourrait facilement donner des exemples de ce qu'est la violence, ou d'actes violents. Mais qu'est-ce que son contraire ? Gandhi a proposé cette définition simple : "la non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe".
Le Jaïnisme est une religion antérieure au bouddhisme et à l'hindouisme qui est apparue en Inde au Xème siècle avant notre ère ; elle compte actuellement environ 6 à 8 millions de fidèles dans le monde, majoritairement en Inde. C'est une religion humaine, ce n'est pas une religion "du livre", elle n'a pas été révélée ni inspirée. Elle met l'accent sur l'éthique, sur le comportement de chacun qui prend la pleine responsabilité de ses actes et de son existence.
Cette religion a été codifiée par Mahâvîra, le 24ème Trithankara (Maître Jaïn, guide, qui accompagne les humains dans la traversée de l'existence).
Au centre du jaïnisme se trouve l'ahimsa : le respect de toute vie et le fait de ne nuire à aucun être vivant. L'ahimsa doit être respectée à chaque instant.
Réduire une religion à quelques phrases paraît bien présomptueux : la non-violence est le devoir suprême, et toutes les vies, tous les être vivants, dépendent les uns des autres et se doivent donc mutuels respect et assistance.
Réfléchir sur la non-violence et la violence à la lumière d'une religion indienne et de ses pratiques ? Sommes nous vraiment concernés ?
L'ouvrage de Xavier Cornette de Saint Cyr répond à une double attente : il fournit de nombreux détails sur le jaïnisme, et permet ainsi au lecteur qui souhaite "aller plus loin" dans la connaissance de cette religion d'en comprendre différents aspects comme le rapport au monde végétal et animal ; mais la réflexion sur cette religion a le mérite aussi de nous replacer face à la violence quotidienne, celle que nous pouvons commettre par la pensée, par la parole, par notre corps.. .
En conclusion, je dirai que cette lecture m'a été profitable.. je souhaite la reprendre, approfondir les notions que l'auteur a évoquées, revenir sur les auteurs qu'il a cités. L'analyse des notions de non-violence et de violence m'a particulièrement intéressée. L'idée de la culture de la non-violence, du travail sur soi, sur sa manière d'être, de penser et d'agir m'a beaucoup plu.
J
e terminerai cette critique par ces quelques lignes extraites de la conclusion de l'ouvrage :
"soyez à vous-mêmes votre propre refuge. Soyez à vous-mêmes votre propre lumière" disait Bouddha.
L'âme de la lumière, c'est la bienveillance.
Etre violent, c'est fracasser la lumière.
Etre non-violent, c'est faire en sorte que la lumière danse autour du monde.
Comme le disait l'écrivaine américaine
Edith Wharton "on peut répandre la lumière de deux façons : être la bougie, ou le miroir qui la refl
ète".
En ces temps difficiles et sombres, chaque lumière est la bienvenue.... A sa manière, d'une façon étrange, ce livre "apaise" et réconforte.