Une écriture poétique au service d'un récit fantastique du quotidien. le héros scénariste de télévision vit seul dans une tour d'immeuble de bureau; il y fait la rencontre d'une jeune femme qui refuse de se laisser voir nue, elle a les traces d'une cicatrice. Plus tard il rencontre un homme qui semble ressembler étrangement à son père. Mu par une pulsion il le retrouve quelque temps plus tard fait connaissance avec sa femme. Ce couple est en fait ses parents, disparus quand il avait douze ans...........
Yamada Taichi entraine doucement le lecteur dans un monde fantastique à la rencontre de ses parents, pour lui permettre de mieux appréhender une réalité qu'il refuse peut-être.
Un très beau roman.
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Le livre est agréable à lire et déroule son histoire sans digression : vous ne trouverez pas ici de pages d'introspection. Ce n'est pas le style de l'auteur qui se tient à ses personnages et à son histoire. Celle d'un homme, approchant la cinquantaine, scénariste de métier, et qui vient de se séparer. L'été est brûlant à Tokyo, il loge seul dans son bureau-résidence, où il travaille à une nouvelle série télévisée, et rencontrant une jeune trentenaire aussi seule que lui. Cet homme, sans parent depuis l'âge de douze ans, va soudainement les retrouver, et toucher d'enfin les connaître, les fréquenter. le roman plonge alors dans une autre temporalité, cet homme vivant ce qui ne peut pas être. Doit -il s'inquiéter de ce qui lui arrive, son corps semblant s'amaigrir peu à peu...
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J'ai quitté ma femme et mon fils, et j'habite maintenant un appartement qui me sert habituellement de bureau, dans un immeuble résidentiel. En tant que scénariste de télévision , j'y passe beaucoup de temps seul. Du moins depuis le départ assez récent de la femme avec laquelle j'avais une liaison. Mes problèmes de divorce l'ont fait fuir, mais cela ne m'a pas désespéré.
J'ai gâché pas mal de sentiment au cours de ma séparation, et pour le moment je suis lassé des contacts, même ceux liés au plaisir.
Alors les images refoulées de mon père et de ma mère refirent lentement surface. Une sensibilité aux choses qui revenait doucement.
Soudain ils me souriaient. Bien sûr, ils n'étaient pas dans la brasserie, mais dans mon cœur, en visite, tranquillement.
Ma mère m"avait dit :
- On t'attendra, prends bien soin de toi.
Je n’avais même pas caché ma tristesse.La serveuse éteignit le gaz et partit chercher la note. Pas le temps de pleurer. Je voulais garder un souvenir d'eux. Leurs baguettes. Luttant contre ma fatigue, je rassemblai les deux paires de baguettes que mon père et ma mère avaient utilisées jusqu'à la dernière minute, tirai un mouchoir de la poche de mon pantalon et, concentrant toute mon énergie, les enveloppai avec le plus grand soin.
Je sortis me promener dans le quartier de Ginza et pris un bière dans une brasserie, déserte en ce début d'après-midi.
Alors, les images refoulées de mon père et de ma mère refirent lentement surface. Une sensibilité aux choses qui revenait doucement.
Soudain, ils me souriaient. Bien sûr, ils n'étaient pas dans la brasserie, mais dans mon coeur, en visite, tranquillement.
Ma mère m'avait dit :
- On t'attendra. Prends bien soin de toi.
J'étais terrorisé, mais je pris conscience que ni elle ni mon père ne m'avaient fait le moindre mal. Ma mère serait peut-être heureuse que je me vante d'avoir terminé mon travail. J'étais en train de vivre une expérience étrange, indiscutablement, et j'étais sûrement la proie d'hallucinations, mais tout bien considéré, si je m'y abandonnais, quel mal pouvaient-elles me faire ?
The Discarnates (1988) Original Trailer [HD]