Citations sur Alexis ou le traité du vain combat - Le coup de grâce (116)
N'ayant pas pu vivre selon la morale ordinaire, je tâche, du moins, d'être d'accord avec la mienne : c'est au moment où l'on rejette tous les principes qu'il convient de se munir de scrupules. J'avais pris envers vous d'imprudents engagements que devait protester la vie : je vous demande pardon, le plus humblement possible, non pas de vous quitter, mais d'être resté si longtemps.
On n'est jamais tout à fait seul : par malheur, on est toujours avec soi-même.
Rien ne pousse aux extravagances de l'instinct comme la régularité d'une vie trop raisonnable
La musique me mettant alors dans un état d'engourdissement très agréable, un peu singulier. Il semblait que tout s'immobilisât, sauf le battement des artères; que la vie s'en fût allée hors de mon corps, et qu'il fût bon d'être si fatigué.
Nous décrivons souvent le bonheur d'une âme qui se débarrasserait de son corps : il y a des moments, dans la vie, où le corps se débarrasse de l’âme.
La passion a besoin de cris, l'amour lui-même se complaît dans les mots, mais la sympathie peut être silencieuse.
Il y a quelque chose de pathétique dans la gêne des vieilles familles, où l'on semble ne continuer à vivre que par fidélité.
Je comprenais déjà que tout a son secret, et les étangs comme le reste, que la paix, comme le silence, n'est jamais qu'une surface, et que le pire des mensonges est le mensonge du calme.
La vie m’a fait ce que je suis, prisonnier (si l’on veut) d’instincts que je n’ai pas choisis, mais auxquels je me résigne, et cet acquiescement, je l’espère, à défaut du bonheur, me procurera la sérénité. Mon amie, je vous ai toujours crue capable de tout comprendre, ce qui est bien plus rare que de tout pardonner.
Woroïno était plein d'un silence qui paraissait toujours plus grand et tout silence n'est fait que de paroles qu'on n'a pas dites.