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EAN : 9782859409715
128 pages
Phébus (09/03/2004)
3.95/5   40 notes
Résumé :
La petite Anna a six ans quand elle quitte la Pologne pour la France avec sa mère. Elle ne comprend qu’à demi ce qui se trame autour d’elle mais devine tout de même que la vie ne sera plus aussi belle qu’avant. On est en 1938, puis en 1939. Arrive une guerre. Quelle guerre ? Autour d’elle les grandes personnes parlent des « étrangers », des « Juifs ». Elle ne se sent pas concernée. Mais bientôt il faut se séparer des siens, se cacher – c’est la guerre. On met Anna à... >Voir plus
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Petit livre par la taille mais grand pour son effet.
L'histoire est résumée en long et en large sur cette page Babelio, et comme de coutume peu m'importe de vous redire une fois de plus ce que contient le livre.
Cependant je peux vous dire que j'ai été subjuguée par la plume de Carole Zalberg, une révélation et heureuse d'avoir découvert un auteur à mon goût. Cette écriture si subtile, tout en finesse et en rondeur, qui fait que les mots vous caressent et s'envolent dans vos pensées. La façon ne nous décrire les sentiments, les personnages, en douceur, même dans le tragique, elle sait arrondir les angles.
J'ai adoré donc la manière et l'art de nous conter cette histoire si tragique soit elle, j'ai adoré aussi la force qui s'en dégage, j'ai mieux compris à la fin quand j'ai su que ce récit lui fut transmis par sa propre mère qui n'est autre que la petite Anna. C'est émouvant et troublant.
Un récit sur ce moment de l'histoire qu'on aurait voulu ne jamais connaitre, le lire, c'est une façon de ne jamais oublier que l'Homme est capable de l'innommable.
nous sommes touchés par cette petit Anna, séparée d'une famille aimante, propulsée dans un pays étranger, dans une famille rude, froide, obligée de poursuivre son chemin vers un avenir incertain. Ce petit bout de fille qui cache ses pleurs, et marche, combat jusqu'au bout, jusqu'à défier un agent qui traque les enfants juifs cachés. Elle est petite mais a grandi plus vite, plus forte dans cette parenthèse de sa vie qui l'a forgée au tranchant d'une existence incertaine.
Un vrai beau livre, à la plume comme je les aime, émouvant et pour cause.
Très émouvant, et pas prêt d'oublier ce récit.
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À six ans, lorsqu'Anna Wajismky quitte la Pologne avec sa mère, en 1938, ses parents et leurs deux filles ont déjà décidé de se séparer, pour augmenter leurs chances de passer entre les mailles du filet nazi.

À l'arrivée en France, quand les mailles se resserrent, la petite Anna adorée de ses parents, sera cachée chez les Poulou à Vacheresse, des paysans bourrus incapables de témoigner de la chaleur ou des signes d'affection, mais qui risquaient leur vie en cachant une enfant. Là, chaque matin, chaque réveil est comme un arrachement, ce retour à la conscience de son environnement, le gel de l'hiver, la dureté matérielle, les travaux de la ferme et le manque d'amour, l'absence des parents. Ce qui la tient debout c'est le chemin de l'école, apprendre et recevoir le soutien et la tendresse de Melle Tournon.

«Très vite, Melle Tournon l'institutrice qui vomit la guerre et ce qu'elle fait aux enfants, a su voir l'exception chez cette petite fille qu'on dirait tombée du nid sur un lit de caillasses. Elle a lu dans ses yeux écarquillés – deux lacs bleu-vert tremblotants – les chemins ouverts avant l'arrachement.»

Au bord du précipice, Anna s'en sortira, transformée, mais elle et ses proches paieront le prix de la survie, éraflures intérieures du déracinement, et les blessures profondes laissées par les absents, ceux qu'on ne reverra plus, une fois la guerre finie.

«En avançant sur le chemin où le brouillard paresse, Anna, qui le traverse par endroits, joue avec l'idée qu'elle s'efface, qu'elle n'est pas seulement là. Elle fait comme souvent deux trajets à la fois. Celui d'ici, dans le froid d'aujourd'hui, précis, qui l'emmène jusqu'à l'école. Et celui d'une aube d'il y a des années, quand leur départ chuchoté avait tranché net dans la quiétude de sa vie.»

Dédié par Carole Zalberg à l'institutrice qui sut imaginer un avenir pour sa mère, enfant juive cachée pendant la guerre au Chambon-sur-Lignon, «Chez eux, publié en 2003, est un récit limpide, d'une grande simplicité, un cadeau pour comprendre et transmettre.
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Petite fille juive d'origine polonaise, Anna Wajimsky trouve refuge chez sa grand-mère en pleine campagne avec sa mère puis, quand la guerre se rapproche, toutes deux fuient en France dans de la famille. Après un temps ensemble, pour protéger la petite fille, Anna est placée en Haute-Loire chez des paysans. Mais Anna va avoir du mal à s'habituer à ces gens frustres et peu démonstratifs alors que la tendresse de sa mère lui manque tant. L'affection de son institutrice va l'aider à traverser les rudesses de cette période. Anna retrouvera-t-elle sa famille après la guerre ?
Je lis beaucoup de livres ayant trait à la Seconde Guerre Mondiale, c'est un thème que je connais bien et qui m'intéresse particulièrement. Chez eux est un roman court de 90 pages, donc vite lu, sur une petite fille juive réfugiée à la campagne. J'étais curieuse de lire cette histoire car elle est en partie vraie et s'est passé dans un département que je connais bien, la Haute-Loire, célèbre pour avoir abrité des centaines de réfugiés pendant la guerre. J'ai moins apprécié le style de Carole Zalberg qui est parfois compliqué à lire, les phrases sont parfois assez recherchées. de plus, l'univers de son nouveau foyer n'est pas vraiment décrit mais plutôt suggéré et les émotions de la petite fille plus évoquées que réellement dépeintes. C'est sans doute ce qui m'a un peu dérangée dans cette histoire qui aurait pu être vraiment émouvante mais qui finalement pour moi a assez peu suscité d'émotions.
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La petite Anna (mère de l'auteure) et sa famille juive ont fui la Pologne et se réfugient à Paris, mais doivent de nouveau s'exiler. Anna est confiée à une famille de Haute Loire, des paysans taiseux et peu démonstratifs. le pasteur insiste pour que la petite soit scolarisée et acquiert la langue française alors que la famille d'accueil n'y voit pas vraiment l'intérêt. A l'école elle fait la rencontre qui va marquer son enfance et sa vie d'adulte, celle de son institutrice Melle Tournon.
De nouveau j'ai beaucoup aimé l'écriture de Carole Zalberg. Avec Chez eux, elle mêle passé et présent pour constituer subtilement l'univers de la petite Anna.
Les personnages ne sont jamais manichéens, la famille paysanne d'accueil bien qu'un peu rustre montrera sa tendresse et son courage envers la petite Anna, comme toutes ces familles qui ont protégé ces enfants juifs en dépit du danger.
L'écriture est juste sans pathos et sobre tout en exprimant beaucoup de sensibilité. Je vais continuer ma découverte de cette écrivaine sensible et forte.
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Anna a six ans quand ses parents fuient la Pologne et les premières persécutions envers les Juifs pour la France. Mais très vite c'est la guerre et il faut se séparer, se cacher.
Anna vit alors avec sa mère Ethel qui s'absente psychologiquement par moment et oublie son rôle de mère protectrice et rassurante car "C'était tout ce qu'elle avait trouvé : s'absenter de ce monde décidément trop décevant." et la petite fille ne comprend pas la situation, ne se sent pas concernée : "Jusqu'alors, la vie d'Anna n'existait pas sans l'affection, sans la protection des aînés. Or voilà qu'elle découvrait une autre manière d'exister, minimale et immédiate, abruptement inutile.".
Pour la protéger, Anna sera placée chez des paysans de la Haute-Loire : "Elle était chez eux et y faisait ce qu'elle avait à faire." où sa seule joie sera l'école et l'attention que lui prête l'institutrice, Cécile Tournon.
Au final, c'est une Anna changée à jamais qui retrouvera ses parents et sa famille, au contact de cette famille de paysans Anna apprendra à se débrouiller par elle-même et découvrira l'indépendance : "Et cette indépendance à laquelle elle a goûté lui restera d'abord comme un regret puis comme une loi.".

Pour cette histoire, Carole Zalberg s'est inspirée de l'enfance de sa mère et s'il était encore besoin de le prouver, ce n'est pas la taille du livre qui en fait sa qualité.
Ce récit est très court et c'est dans un style épuré et sans fioriture que Carole Zalberg va à l'essentiel, ne retranscrivant que les points marquants du récit en mêlant passé et présent sans jamais se perdre ni perdre le lecteur.
L'auteur ne cherche pas non plus à jouer sur la corde sensible et faire vibrer l'émotion et pour le coup, l'émotion est là dans sa forme la plus pure.
C'est un récit que j'ai énormément apprécié, qui se lit d'une seule traite, empli d'émotion et d'Humanité sur fond de Seconde Guerre Mondiale.
Le qualificatif de "terroir" pourrait lui être appliqué, mais c'est celui "d'humain" qu'il faut retenir tant il est question, de façon extrêmement pudique, des relations humaines et de gestes simples qui à cette époque voulaient dire beaucoup et pouvaient sauver des vies.
Peu de paroles sont échangées au cours de ce roman, mais tous les sentiments passent par les actes réalisés, par cette forme de résistance qui a permis à une petite fille de survivre.

"Chez eux" est un livre où l'émotion est présente à chaque ligne, où l'histoire va à l'essentiel et c'est, à n'en pas douter, une belle réussite de Carole Zalberg.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
« Moi, sa fille, ce sentiment, je l’ai toujours perçu. J’écoutais son histoire que d’autres racontaient et je pensais : « Ma vie ne sera jamais à la hauteur de la sienne. C’est une chance qu’elle a eue, de traverser ces choses exceptionnelles. »
Avec le temps, j’ai compris que j’avais à la fois raison et tort. Qu’elle était infiniment plus grande de tout cela, forte au-dehors en tout cas. Que ses adorables accès enfantins où elle était soudain si près de moi lui venaient de là, de ce temps irrattrapable. Mais à l’intérieur, plus j’ai grandi et plus j’ai su, il y avait aussi des terres brulées, des zones arides, accidentées. Et c’est pour cela qu’avant de me faire le cadeau de son récit, pour que j’invente cette épave restée dans ses grands fonds, que je l’écrive et l’intègre à ce que je peux encore devenir, à ce que mes propres enfants deviendront, elle refusait obstinément de s’y aventurer, de retourner là où chaque pas pouvait la briser. »
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Maintenant que sa mère n'est plus là pour calmer ses vertiges, affermir le sol sous ses pieds, dégager l'horizon des ombres amassées, Anna a investi Cécile Tournon de cela aussi : elle est devenue l'être vers lequel se tourner quand les questions se bousculent et s'échappent sans trouver de réponse ; quand les peurs soudain sont à la fois si profondes et si vagues qu'il faut les cerner à tout prix ; les baptiser pour mieux les combattre.
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...Anna n'est plus qu'une élève. Une bonne élève même, que son institutrice apprécie et encourage. C'est le seul endroit qui lui parle d'avenir, lui laisse espérer que cette chose rugueuse qui lui sert maintenant d’existence ne sera pas toujours là, à la happer dès le réveil.
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- Le nom de famille de la petite est Wajimsky, mais ici, elle répondra à celui de Serre, lui expliqua le pasteur Dutertre, que sa foi exigeante et l'histoire des siens avaient poussé, dès l'apparition des premiers décrets faisant des Juifs des parias, à tenter de gripper autant qu'il le pourrait les rouages déments du système mis en place par les nazis.
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Dehors la neige a cessé de tomber et Anna prend aussitôt le chemin de la ferme. Elle réprime elle aussi une violente envie de vomir. Pourtant, elle n'a pas vraiment eu peur. Pas après les premières minutes en tout cas. Non, c'est l'obligation de mentir qui ne passe pas. Et que ce mensonge, cette dissimulation de qui elle est soit une condition sine qua non de sa survie. Tout à coup et pour la première fois, elle se demande pourquoi. Et elle ne trouve pas le moindre bout de réponse. Elle ne sait pas d'où est venu ce danger d'être soi. Comment on peut en être là, à devoir vivre un faux-semblant de vie, une mascarade.
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Vidéo de Carole Zalberg
L'édition 2022 du Grand prix Sofia de l'Action littéraire a eu lieu le 18 et 19 mai, à Chambéry. Elle a proposée une table-ronde intitulée « Les festivals littéraires à la croisée des arts » en présence de Daniela Farail (festival du Premier Roman de Chambéry), Sébastien Planas (Festival international du livre d'art et du film) et Dominique Rouet (festival le Goût des autres), Carole Zalberg (autrice et membre de la commission attribution des aides de la Sofia) et Hugo Boris (auteur et membre de la commission attribution des aides de la Sofia) et animée par Cécile Deniard, Présidente de la Sofia.
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