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4,12

sur 8523 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
germinal est un requisitoire contre le capital,une plaidoierie pour la classe ouvriere,le roman de la lutte des classes.
zola a travers ce roman nous montre ou l'on va:a la royaute triomphante de l'argent,des gros capitaux sur le travail.
la pauvre nourriture,le travail infernal,le danger constant,les moeurs,tout se retrouve dans la realite de l'histoire
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J'avais hésité à lire Germinal à cause de mon niveau en français, ayant cru que les classiques étaient plus difficiles que les livres contemporains. Ce n'était pas du tout le cas de Germinal. Avec un bon dictionnaire, j'ai plongé dans cette épopée enrichissante, qui ne laisse aucune faim chez les lecteurs. C'est un vrai monument de la littérature, une lecture rare, marquante pour la vie. Un portrait très complet du temps, des gens, des effets de la pauvreté et de l'injustice, raconté d'une documentation phénoménale. Zola on fait comprendre tous ses personnages, même les « mauvais ». La nuance de la psychologie des personnages est d'un niveau qui m'a rendu captivé. Les mots qui pourraient donner ce roman le louange qu'il mérite m'échappent, ce qui peut s'expliquer peut-être par le fait que des livres entiers étaient écrits pour analyser ce chef-d'oeuvre. Germinal est aussi un portrait de nos jours, malgré les différences apparentes dans les détails.
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Roman de la formation politique par excellence, Germinal est peut-être aussi l'un de ceux qui met le plus en application les principes naturalistes. Lantier représente le lecteur, et même l'auteur, découvrant l'univers des mines et la dureté du travail ouvrier, pour les corps, pour la santé, mais aussi la camaraderie, l'abrutissement des esprits par la fatigue, ouvriers qui ne sont plus que des corps érotisés par l'effort, l'ensauvagement imagé par le charbon qui colore les corps et les faces. de ce choc, Zola tire les plus beaux effets littéraires : cette gigantesque mine avec ses machines hurlantes, ses grandes lumières et son trou qui fume, ses galeries intestines, apparaît comme un gigantesque monstre. Ce charbon qui entre même dans les corps, jusqu'à presque leur servir de sang, les rendant malades ou fous violents. Chaval est-il encore homme ou bien est-il devenu un animal-mineur ? Zola montre bien comment s'appliquent facilement les thèses marxistes sur le salaire minimum assurant la reproduction de la force de travail. Les mineurs vivent correctement dans les corons, mais complètent tout de même leur pécule par la culture de leur jardinet. Ils sont dépendants aussi du travail des enfants, et donc de la bonne santé de chaque travailleur. La perte d'un travailleur – mariage, accident, retraite incomplète – rompt l'équilibre fragile des familles. Dans ces conditions, le mouvement social, la grève, s'avère très difficile. La famille Maheu se dégrade rapidement. le mouvement social, pour de simples ouvriers peut ainsi être considéré comme un sacrifice pour l'avenir d'une classe sociale dans son ensemble. C'est ainsi que l'échec de la grève n'en est un que pour les personnages, mais l'épopée tragique pose les graines de mouvements sociaux à venir. Sans manquer de dénoncer certaines dérives des ouvriers et de leur lutte (violences, vengeances), de noter les répercussions négatives comme la faillite du petit patron qui traitait le plus correctement ses employés, Zola s'inscrit bien dans la pensée marxiste : la révolte ouvrière est inévitable face à l'accaparement capitaliste croissant.
Devant les événements, la violence subie par les ouvriers, la révolte de Lantier et du lecteur sont inévitables. Celle-ci ne peut être seulement intellectuelle : face à la souffrance, à l'urgence, elle doit devenir action. Mais quelles limites à donner à cette action ? La pensée socialiste, qui privilégie les négociations et en fin de compte n'arrive à rien ; la pensée anarchiste violente qui pense à laisser exprimer la colère quitte à tout détruire… Lantier navigue entre ces pôles découvrant que chaque position a des conséquences cruelles. La première d'entre elles est de faire du Maheu un martyr et de lui-même un objet de détestation par ses collègues. L'action politique est destruction de soi, ou bien se transforme en machiavélisme détestable. Par l'exemple de son personnage, Zola propose cette réflexion au lecteur.
À côté des sources de théories politiques, le roman est traversé, alimenté, par une véritable enquête documentaire, et de terrain : visites de mines et des corons, croquis, entrevues avec les habitants, les syndicalistes, les patrons, suivi des mouvements dans les journaux, des événements… de plus, Zola y applique ses techniques naturalistes : patrimoines génétiques (alcoolisme, dérèglement du désir charnel, violence…) déterminant les personnages et leurs actions, tempérées par leur éducation, plus que par leurs sentiments qui tendent à renforcer leurs instincts ; fiches personnages développant la complexité et l'épaisseur des personnages et leur créant une vie en dehors des pages ; ébauches, plans et premiers jets… le tout pouvant être retrouvé dans les dossiers préparatoires, scannés par la BNF (Gallica), parfois édités mais souvent incomplets.
Ce travail sur la matière du réel ne fait pas de Zola un écrivain-journaliste, car il fictionnalise ce qu'il trouve. le but est bien autre que documentaire : les croquis sont déjà orientés fiction. le but pour Zola est de faire un roman qui porte un reflet de la vie des hommes, ici des ouvriers, mais surtout qui laisse transparaître leurs croyances, leurs émotions, leurs espoirs… L'action politique, les convictions, ne sont pas décidées par un raisonnement raisonnable mais par le sensuel, le rapport aux sens. On éprouve par le corps, la souffrance et l'envie de révolte.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Germinal, est un livre qui a marqué son temps, la société du moment et il en est de même pour son auteur, Emile Zola, ardent défenseur de la justice sociale et des hommes! C'est une oeuvre crue et brûlante, qui va au-delà du réalisme et de la condition humaine et qui, d'une certaine manière, aura contribué à faire évoluer certains aspects de la société de la fin du XIX°s, à savoir, le monde ouvrier.
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L'exploitation du monde ouvrier, les "petits" que le pouvoir étouffe, l'argent ou plutôt le manque d'argent qui écrase tous ces hommes et femmes, même ces enfants. Leur douleur, la médiocrité de leur vie ou de leur survie. Ne serait-ce pas un tantinet ce vers quoi nous nous dirigeons aujourd'hui ? Zola a traité dans ses romans beaucoup de sujets qui malheureusement ne se sont pas arrangé malgré les progrès que l'Homme a fait. Visionnaire ?
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38 ans et je ne lis Germinal que maintenant... Une très belle découverte. le style de Zola est incisif, tout en étant relativement facile à lire et comprendre. C'est surtout le contenu de l'histoire qui marque: une critique des dérives du capitalisme, mais aussi du socialisme, ainsi que de l'hypocrisie des personnes avides de pouvoir et de la bêtise des foules et de leurs mouvements. Une critique toujours d'actualité (Mélenchon, les Indignés, Sarkozy, etc). A lire et relire, même si cela déprime un peu parce que cela signifie que l'humanité revit toujours les mêmes histoires, avec quelques petites variations.
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L'ecrivain de l'injustice c'est clairement Zola. Ici il s'attaque à une communauté redoutée , en l'occurence : les mineurs . L'univers de ces esclaves du 19 éme siécle est magnifiquement retranscrit içi. Les détails sont d'une qualité rare . Les conditions de vie de ces familles qui se sacrifient au nom de l'argent roi ne peut que susciter une colére chez le lecteur. Voir ces gens se détruirent pour que les riches propriétaires s'enrichissent encore plus , cela ne peut que heurter la conscience du lecteur . Zola prend clairement parti pour les travailleurs qui de tout temps sont spoliés et doivent accepter que les régles du rachat du charbon évoluent chaque jour. L'on voit ici la naissance de la révolte ouvriére , et la récupération par les tenants du socialisme , du communisme et des anarchistes. Ces familles sont des objets pour le commercant qui n'hésite pas à se payer en "nature " , pour les propriétaires nantis qui se repaissent de bonne chair pendant que les ouvriers voient leurs corps détruits par le grisou , et par les éboulements. Ici c'est la lutte des classes par excellence , qui broient l'humain et le laisse agonisant pendant que le reste du monde siffle en regardant en l'air. Ce livre ne peut qu'étre lu et relu ,pour que jamais l'on oublie que ces ames se sont sacrifiéespendant de longues années pour que la France garde son train de vie. Immense roman , oeuvre essentielle....
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Licencié après un bagarre avec son contremaître, Etienne Lantier erre sur les routes à la recherche d'un emploi. Ses pas l'amène à une mine dans le Nord de la France. Par chance il va obtenir un poste au fond. Mais les conditions de vie des mineurs vont vite le révolter et il va lancer l'idée d'une grève afin d'obtenir des conditions de vie plus acceptable et un salaire plus élevé. Mais la Compagnie, propriétaire du puit, n'est pas prête à faire des concessions. Alors un bras de fer va commencer.
 
J'avais commencé à lire chronologiquement les Rougon-Macquart et de tous c'est sûrement le meilleur roman de Zola que j'ai lu.
Le roman est construit sur une tension qui est toujours croissante : la grève est localisée avant d'être générale, et celle-ci s'achève dans un bain de sang après un affrontement avec les soldats présents pour garder les puits.
C'est le récit de deux mondes qui s'opposent, l'un profitant du travail de l'autre. Les bourgeois propriétaires sont enfermés dans leurs certitudes, de quoi se plaignent les mineurs ?, ils ont du charbon à un prix avantageux. Maigre avantage quand ils peinent à nourrir leur famille parce que leur paie n'est pas assez élevée. Les mineurs en foule monstrueuse sont irraisonnables, ils ne cherchent pas à comprendre que certains patrons ne peuvent accepter leurs réclamations sous peine de mettre la clé sous la porte.
Le roman se finit sur les graines d'une révolution du prolétariat qui sont en train de germer et quand cela sera à maturité, ça ira mal. Une telle annonce prophétise les mouvement communistes, dont soviétiques, mouvements qui ont eu les effets que l'on connaît.
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Un très grand livre que l'on croit connaître parce qu'il a été adapté au cinéma. Etienne Lantier aura toujours le visage de Renaud et Maheude celui de Miou-Miou pour toute une génération. Vu et revu, visionné avec les élèves dans le car pour la visite à la Lewarde.

Treizième dans la Série des Rougon-Macquart, j'ai oublié le film, et j'ai retrouvé Etienne, le fils de Gervaise. Etienne Lantier arrive à la mine après avoir perdu son emploi de machineur parce qu'il a giflé son chef après boire. L'alcool, cette malédiction familiale, avec la folie....

Un grand livre : un reportage sur la vie des mineurs, au fond et dans les corons. Un reportage d'une grand richesse : les conditions de travail sont racontées avec un luxe de détail. le vocabulaire de la mine est très précis. Chaque occupation dans la mine est désignée par un mot précis, haveur, herscheuse, machineur, porion, ....Chaque outil.  C'est un plaisir de découvrir ces expressions inconnues, désuètes maintenant que les mines ont fermé, poésie.

C'est l'histoire d'une grève. Avec ses causes, ses meneurs, ses traitres, ses violences, et les conséquences dramatiques. Avant de lancer l'action Etienne étudie les théories croise un mystérieux Russe, cherche à joindre l'Internationale qui vient de naître:


Prise de conscience des luttes sociales, socialisme, marxisme, anarchisme, nous apprenons en même temps qu'Etienne comment les luttes de classe se déroulent. La force de la lutte collective qui dépasse la volonté. Déchaînement de violence non contenue.

Les bourgeois ne sont pas oubliés : les Grégoire, rentiers presque malgré eux, qui ont hérité de la fortune sans efforts et qui en profitent tranquillement sans chercher autre chose que leur confort. Hennebeau, directeur général de la mine, aux ordres de la Compagnie, grands capitalistes anonyme. Négrel, l'ingénieur prometteur, gendre idéal. Deneulin,  capitaine d'industrie, à la tête de sa mine.

Les intermédiaires, les commerçants, cafetiers...

C'est une tragédie avec ses héros, ses traitres, ses jalousies. Les accidents qui estropient, tuent. La mine et ses pièges. Comme un organisme vivant.  Les  menaces du grisou et de l'eau qui suinte, pompée, contenue.

C'est l'histoire de la famille Maheu, le grand-père Bonnemort, la Maheude et tous ses enfants, des adultes au bébé au sein, toute cette famille qu'il faut nourrir. Des braves gens qui accueillent Etienne. Tout au long de ce gros roman, on s'attache à chaque personnalité et à celle des voisins. Histoire d'amour : dès les premières pages on devine qu'Etienne sera amoureux de Catherine. Finiront ils par s'aimer?

Un grand livre à lire et relire avec ces différents niveaux de lecture. Même si vous avez vu le film et que vous croyez connaître l'histoire.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Germinal, septième mois du calendrier républicain et révolutionnaire français est le titre qu'a choisi le grand Zola pour cet immense chef d'oeuvre qu'on ne présente plus.

Ce roman est une trace indélébile et éternelle de la lutte acharnée du Travail contre le Capital. D'un réalisme scrupuleux, Zola dépeint les conditions de travail des mineurs français, leurs moeurs, leurs joies, leurs souffrances, leurs haines, leurs amours et leurs espoirs dans cette deuxième moitié du 19ème siècle sous le Second Empire.

L'atmosphère est sombre, morose. le lecteur, comme le mineur, est dévoré par les ténèbres de cette immense fosse qui engloutit chaque jour une centaine de travailleurs. Enfants, femmes et hommes y respirent du noir, suent dans le noir, crachent noir et meurent dans le noir. Jusqu'au jour où le jeune Etienne Lantier, bercé par les idées socialistes révolutionnaires, travailleur acharné et leader charismatique débarqué dans cet enfer, décide de secouer la résignation de ses pairs et les pousser à la grève.

Une grève douloureuse qui verra sombrer une partie des travailleurs dans la misère totale et la famine et leur dignité réduite en lambeaux. Leur désespoir va les conduire à un déferlement de violence inouï. Face à la violence sourde des possédants, les mineurs, lâchés débridés, crient au pain et à la justice.

"Le siècle ne pouvait s'achever sans qu'il y eut une autre révolution, celle des ouvriers cette fois, un chambardement qui nettoierait la société de haut en bas, et qui la rebâtirait avec plus de propreté et de justice".

Au travers des évènements, Zola explore l'impact quasi religieux du socialisme sur les ouvriers, met en perspective les positions majeures de la lutte ouvrière à l'époque (réformisme pacifique, socialisme révolutionnaire et anarchisme nihiliste), la naissance de la "conscience de classe" chez l'ouvrier, fier, courageux et fraternel, aimant son outil de travail et se valorisant à travers lui. Il y décrit aussi la lutte entre capitalistes, les conséquences de la concurrence et ne néglige pas les douleurs des passions chez les nantis comme pour nous ramener tous à notre condition primaire, celle d'un être humain avant tout.

Un classique, un monument de la littérature française et mondiale à lire et à relire ne serait ce que pour ne pas oublier que nos droits ont été obtenus par le sang versé dans des luttes difficiles et que nos privilèges ne sont jamais acquis...










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