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4,12

sur 8523 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je réclame la 6eme étoile sur Babelio !
Chef d'oeuvre qui prend immédiatement la pole position dans mon coeur parmi les 13 premiers romans des Rougon Macquart que j'ai lu à ce jour.
Je n'en ferais pas une chronique, cela me semble totalement inutile et puis face à ce monument les mots me manquent forcément.
Un texte qui malheureusement résonne toujours autant en 2022.
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C'est fou comme ce grand classique n'a pas pris une ride.


«««« Mais, à présent, le mineur s'éveillait au fond, germait dans la terre ainsi qu'une vraie graine ; et l'on verrait un matin ce qu'il pousserait au beau milieu des champs : oui, il pousserait des hommes, une armée d'hommes qui rétabliraient la justice. Est-ce que tous les citoyens n'étaient pas égaux depuis la Révolution ? Puisqu'on votait ensemble, est-ce que l'ouvrier devait rester l'esclave du patron qui le payait ? »


Il s'agit d'un contexte qui a marqué son époque : le travail dans les mines de charbon et les grèves du fait des conditions de travail mais surtout de survie inacceptables des familles de mineurs comparées à celles de leurs patrons et bourgeois peu après la révolution. Cependant, la situation des Lantier, Maheu et compagnie peut tout à fait être transposée aux situations de grèves, manifestations et blocages en tout genre que l'on rencontre actuellement.


«««« — L'embêtant, voyez-vous, c'est lorsqu'on se dit que ça ne peut pas changer… Quand on est jeune, on s'imagine que le bonheur viendra, on espère des choses ; et puis, la misère recommence toujours, on reste enfermé là-dedans… Moi, je ne veux du mal à personne, mais il y a des fois où cette injustice me révolte. »


La plume d'Emile Zola est intemporelle et précise. Il a un véritable don pour nous plonger, tout au long des Rougons-Macquart et sans aucune difficulté, dans n'importe quel contexte qui nous est inconnu. Pour nous faire connaître les milieux les plus divers et nous faire rencontrer les personnes les plus différentes dans des ambiances délicieusement variées. Avec Germinal, nous pénétrons donc immédiatement au coeur du milieu minier sans difficulté, parmi ces hommes et ces femmes encore une fois si bien dépeints et présentés, racontés, que l'on se régale du début à la fin.


Je me suis retrouvée projetée en plein coeur des mines et de la vie de famille de ses salariés, je me suis levée avec les travailleurs de nuit, j'ai crevé de faim avec leurs familles qui se partageaient une tartine, j'ai réfléchi à l'opportunité de la grève avec eux et j'ai vainement tenté de contrôler la foule en colère avec Lantier. Je me suis désespérée de l'aveuglement des plus riches et j'ai attendu les secours avec découragement pour Catherine lors de l'accident. Mais j'ai aussi réalisé des pauses hors du temps et de l'éreintement, bien à l'abri du besoin sous le toit et le regard blasé des bourgeois, qui ne veulent pas voir la réalité de cette vie. Or il n'y a pires aveugles que ceux qui ne veulent voir.


«««« — Ah ! ils sont en grève, dit-elle tranquillement, lorsqu'il l'eut consultée. Eh bien, qu'est-ce que cela nous fait ?… Nous n'allons point cesser de manger, n'est-ce pas ? »


*****


Emile Zola nous raconte, avec son talent de conteur, comment des travailleurs sérieux et acharnés en viennent à envisager la grève comme nécessaire alors même qu'elle les privera du salaire de misère qui, jusqu'alors au moins au moins, les fait survivre difficilement. Lorsque les détenteurs du pouvoir de décision et d'achat ont les moyens de ne pas céder, la grève est-elle utile ? Est-elle un devoir ? A-t-elle vraiment le pouvoir de changer les choses ou ce moyen de pression est-il dérisoire et illusoire ? Faut-il la commencer, mais faut-il aussi la maintenir en cas d'échec ? Faut-il savoir s'arrêter ou ne pas céder ? Faut-il tout bloquer et empêcher de travailler ceux qui pourtant le désirent au nom d'une bonne cause ? Comment contrôler une foule que l'on a initiée pour une cause juste et que l'injustice enrage au point de faire enfler sa colère jusqu'à l'incontrôlable propre aux mouvement de foule et aux phénomènes de regroupement ?


Autant de questions que vous reconnaîtrez certainement d'actualité, entre les blocages étudiants, les gilets jaunes et les hommes en noirs qui caillassent tout, les systèmes de retraite, ceux qui se demandent si l'on doit continuer la grève malgré les épidémies… Encore une fois, tout est dans ce récit. S'il peut sembler fataliste, il n'en reflète pas moins les mouvements de va et vient de conscience d'une société qui tend vers une plus grande justice, une plus grande humanité.
C'est malgré tout un récit d'espoir, l'initiation d'un mouvement de revendication de justice social qui continuera de germer, à présent qu'il a été semé. L'idée que tout combat social porte en lui les réformes et les victoires de demain, comme le laissent espérer les derniers mots de ce grand roman :


«««« Maintenant, en plein ciel,le soleil d’avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, des champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s’allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d’un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des herbes s’épandait en un grand baiser. Encore, encore de plus en plus distinctement, comme s’ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l’astre, par cette matinée de jeunesse, c’était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissait pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. »


J'avais adoré l'Assommoir, Au bonheur des dames, ou encore la bête humaine, je suis encore une fois admirative du travail de Zola. Je l'ai même trouvé encore plus facile d'accès que les autres, moins de longueurs (où c'est moi qui évolue). Je vais donc poursuive la lecture de son oeuvre avec avidité, autant pour découvrir des milieux et ambiances différentes que pour rencontrer des personnalités variées, et profiter de la vue d'ensemble de la société, peinture ou fresque sociale que cet auteur nous a légué.
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La misère crasse des mineurs est dévoilée ici sans aucune retenue par Emile Zola, qui nous plonge dans le quotidien sordide de ces familles dont tous les membres risquent leur vie au moindre coup de "grisou", et s'emplissent chaque jour un peu plus les poumons de poussière noire. J'avais à de nombreuses reprises entendu parler des longues descriptions d'Emile Zola, mais je n'en ai pas du tout été gêné, au contraire, et je me permets même de dire que passer à côté de ses romans pour cela serait à mon sens une erreur.
Un monument de la littérature française, à juste titre pour moi.
On assiste également au début des luttes ouvrières, où on comprend bien vite que le Monde à besoin de beaucoup de temps, et de non moins de sang pour évoluer...
A lire
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Germinal mérite son statut de classique incontournable de la littérature française. J'avais lu d'autres livres d'Emile Zola comme le ventre de Paris ou Au bonheur des dames. S'il faut reconnaître que ce n'est pas un auteur facile d'accès, la justesse de ces descriptions et la puissance dramatique de ses personnages en font un écrivain d'une grande résonance sociale.

Zola nous emmène dans les mines du nord, où des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants s'enfoncent dans la terre éventrée, creusée de sillons ardents, pour une paie de misère. L'auteur manie à merveille les descriptions réalistes de la pauvreté et de la faim des ouvriers décharnés te de leurs femmes. Il y a quelque chose d'horrible et de saisissant dans cette écriture crue que l'écrivain utilise, ce qui crée des scènes marquantes, comme lorsque Jeanlin est retiré de l'éboulement.

Le livre décrit avec sensibilité le désespoir puissant qui règne dans le coeur de ces gens dont même le travail ne parvient pas à nourrir les familles. A peine la progéniture en a-t'elle l'âge qu'elle est envoyée dans les mines pour rapporter quelques sous, comme la jeune Catherine, 15 ans, dans les mines depuis qu'elle en a 10. La violence est très présente dans les familles ouvrières. Zola créée en sus un parallèle contrasté avec les familles bourgeoises qui possèdent la mine, qui vivent dans une relative insouciance.

Il est difficile d'entrer dans le livre, qui commence par des descriptions de la vie minière, avec une gradation dans la misère. C'est lorsqu'un coup de trop, un changement dans les méthodes de paiement, qu'éclate la grève. Alors, le livre plonge dans la violence primale, une violence bestiale digne des animaux qui meurent de faim, accouchant de scènes sanglantes et brutales.

Les personnages de Germinal manquent parfois un peu de contraste à mon goût. Chaval, par exemple, cumule tous les défauts possibles : lâche, violent, moqueur, traître... D'autres personnages comme La Maheude, qui perdra beaucoup eu fil du roman, sont très touchants. Quant à Etienne Lantier, le héros du roman, c'est un personnage nuancé et intéressant, notamment par son côté idéaliste mais aussi son incapacité à faire des concessions pour le bien commun.

Pour conclure, Germinal est le roman puissant du changement de siècle, de l'entrée dans une nouvelle ère qui broie les hommes dans son engrenage. C'est un roman social d'un grand réalisme et nous fait comprendre comment les droits acquis sont issus de souffrances indicibles. Un grand livre, bien documenté.




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Inspiré par la grande grève des mineurs d'Anzin, cette fiction s'accorde tout à fait au projet de présenter la société du Second Empire.
Héros issu de la famille : Etienne Lantier, fils de Gervaise et de son premier compagnon. Ses deux frères, Claude et Jacques seront au centre de deux volumes, L'oeuvre et La bête humaine comme Nana l'a été dans le titre éponyme. Il a été apprenti de Goulet, l'amoureux malheureux de Gervaise sa mère. Puis il est parti à Lille où il est devenu mécanicien. le livre commence en 1867, Étienne a 21 ans.
Au début du roman, il erre sans travail dans le Nord après une altercation avec son chef. Un concours de circonstance le fait embaucher à la mine. Il pense d'abord ne pas y rester, mais l'injustice des conditions de vie des mineurs le pousse à rester pour lutter. C'est un ouvrier qui a cherché par ses lectures à s'élever. Malheureusement il n'a pas bien assimilé selon Zola ces lectures faites sans méthodes et seul. Il se lie plus ou moins avec Souvarine un émigré russe pour lequel il n'y a pas de moyen terme, il faut tout détruire pour tout reconstruire. Il correspond aussi avec Pluchart son contremaitre quand il était mécanicien qui dirige la section du Nord de l'Internationale.
Parallèlement il s'est lié avec Maheu et sa famille. Les mineurs travaillent en équipe, plusieurs hommes qui attaquent la veine et des femmes et enfants qui acheminent par des wagonnets le charbon jusqu'aux cages qui le remontent. Dans l'équipe auquel il appartient se trouve le père Maheu sa fille Catherine et son fils Jeanlin. Mais aussi Chaval qui s'est vite aperçu de l'intérêt mutuel que se portent Etienne et Catherine et décide de faire de cette dernière sa bonne amie. Car les femmes n'ont pas grand-chose à dire en la matière bien que cela décide de toute leur vie. le premier qui les possède dès l'adolescence a un droit de propriété sur elles. Elles ne se révoltent pas, c'est la vie. Celui-là ou un autre, elles savent que de toute façon leur vie sera dure et que n'être pas battues sera déjà un grand bonheur. C'est pourtant le cas de la Maheude qui est bien tombée et qui n'a pour seul problème si l'on peut dire, de faire vivre sa famille avec un revenu limité. Revenu qui diminuera encore car son fils ainé ayant fait deux enfants à la fille d'une voisine doit enfin l'épouser, puis c'est Catherine qui doit aller vivre avec son amant, défection que la Maheude ne lui pardonnera pas bien qu'elle n'ait guère eu le choix. Il reste encore 5 enfants qui avant de rapporter coûtent à nourrir.
Étienne encouragera les mineurs à la grève, leur suggérera la création d'une caisse de solidarité, qui d'ailleurs inquiète les propriétaires de la mine, et les fera adhérer à l'internationale socialiste qui vient d'être créée.
Autres personnages le directeur de la mine monsieur Hennebeau qui rejeté et trompé par sa femme en vient à envier les mineurs qui s'aiment librement, les Grégoire qui vivent de leurs rentes placées dans la mine et s'estiment les bienfaiteurs des mineurs dont ils ne comprendront pas la grève.
Comme Son excellence Eugène Rougon, Germinal se termine ainsi qu'il a commencé, Etienne marche sur la route cette fois pour quitter la mine et rejoindre à Paris Pluchart. Mais arrivé de nuit il repart dans le soleil.
C'est fort, c'est prenant. Je ne sais si tout est conforme à la réalité, n'étant pas du tout familière de cet univers. Et de toute façon je ne me permettrais pas d'émettre des réticences puisque les mineurs eux-mêmes ont jugé bon de venir scander Germinal, Germinal à l'enterrement de Zola. Nul doute qu'ils se sont sentis représentés, eux qui passaient tant de temps dans l'affreuse obscurité de la terre.
Quant au caractère d'Étienne, je l'ai trouvé très travaillé, écartelé qu'il est entre sa solidarité avec les mineurs, lui qui vient d'un autre univers et aurait pu tenter sa chance ailleurs et son envie d'y échapper par l'engagement politique, dont ses lectures lui fait ont entrevoir la possibilité.

Challenge pavés 2014-2015
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Oeuvre magistrale, lyrique et flamboyante, « Germinal » a ému et passionné des milliers des lecteurs dont je fais partie. Lu comme beaucoup pour la première fois dans un cadre scolaire, ce roman m'a tout simplement fait découvrir l'univers de Zola mais également un auteur du 19e siècle qui, plus d'un siècle après la parution de son titre, réussit toujours à bouleverser son lectorat.

Dans ce treizième opus de la série des Rougon-Macquart, nous suivons le fils de Gervaise Macquart, Etienne Lantier, ouvrier parisien au chômage, dans le Nord de la France. A la recherche d'un nouvel emploi, il se fait embaucher à la mine de Montsou et trouve pension chez les Maheu, une famille de mineurs. Là, auprès de ses compagnons de misère, il découvre le travail harassant et dangereux de la mine, la vie misérable au milieu des corons, la solidarité des gagne-petit et l'arrogance des bourgeois. Bientôt, sous son instigation, une grève éclate lorsque la Compagnie des Mines, arguant de la crise économique, décrète une baisse de salaire. le temps de la révolte est arrivé, qui sera marqué par des émeutes, de la bravoure et des morts.

C'est à la manière d'une véritable épopée que nous suivons le destin tragique des mineurs de Montsou. Dans ce récit où la noirceur est de mise, nous trouvons des personnages attachants, émouvants et durs à la fois. Leur personnalité est à l'image du milieu où ils vivent et ne laisse guère de place aux effusions sentimentales. Et pourtant, l'histoire d'amour d'Etienne et Catherine, belle, dure et tragique, est de celles qui vous transportent. le personnage de la Maheude est lui aussi inoubliable...
Roman social, « Germinal » dévoile de manière très réaliste les effroyables conditions de travail des mineurs, tandis que la « bonne conscience » des patrons-profiteurs est bien analysée. le tout sans faire de manichéisme avec les gentils ouvriers d'un côté et les méchants bourgeois de l'autre. La mauvaise graine prend partout chez Zola... Mais dans une société où les dés sont jetés dès la naissance, il ne reste aux hommes que leur volonté pour modifier un destin tout tracé. Etienne, l'étranger, est celui qui peut les mener à la révolte et leur redonner foi en un monde plus juste. Il fallait tout le lyrisme de Zola pour nous décrire ce combat éternel des miséreux contre les puissants, un combat qui semble souvent perdu mais qui a le mérite de montrer que l'espoir demeure. Et tant qu'il y a de l'espoir...

Une lecture inoubliable.
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C'est mon 3ème livre de la série Rougon-Macquart après « au bonheur des dames » et « l'assommoir»
C'est un récit toujours d'actualité, très noir mais tellement réaliste qui s'attaque à la condition ouvrière, à la lutte sociale et dresse un portrait psychosociologique de la famille minière et le parallèle avec la bourgeoisie de l'époque.
Zola nous impressionne encore une fois par sa précision incisive, son sens du détail et son obsession de la vérité terriblement journalistique. Les descriptions détaillées rendant l'histoire très réaliste et visuelle. On a l'impression de vivre les événements et on plonge sans difficultés dans une réalité sociale dure mais cruellement vraie de la vie des mineurs, univers qui pour de nombreux d'entre nous demeure méconnu.
Un vrai chef d'oeuvre que je conseille à tout le monde.
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Germinal est un livre que j'ai découvert grâce à ma soeur à qui on en avait imposé la lecture. Elle n'avait pas réussi à lire plus de cent pages et ne cessait de se plaindre. L'entendre gémir avait titillé ma curiosité, je me demandais ce qui clochait avec ce Germinal.

Non seulement j'ai réussi à le lire en entier mais en plus j'ai adoré ce roman que j'ai relu récemment.
Dire que c'est bien écrit est un euphémisme : Zola, c'est le Mozart de la littérature.

L'histoire est magnifique, cruelle, intense. C'est noir de chez noir. Aussi noir que le charbon qu'Etienne, Maheu et les autres doivent extraire des galleries au fond du puits.
Les conditions de travail sont épouvantables, les logis sont minables, les mineurs ne connaissent pas le mot « loisir »... C'est l'exploitation de l'homme par l'homme.

La grève conduite par Etienne n'apporte rien d'autre que la mort, le malheur et le dénuement. Les patrons sont inflexibles, l'État est de leur côté.
La fin du roman est d'une tristesse indicible. Les mineurs se sont battus en pure perte, certains ont perdu la vie et leurs conditions de travail n'ont pas évolué d'un iota. Seule la colère des ouvriers et le soleil qui baigne enfin la campagne du Nord laissent présager des jours meilleurs. Mais quand et à quel prix ?

Ma relecture m'a de nouveau émue aux larmes. C'est terrible l'effet que cette histoire me fait. Évidemment, il est impossible d'être indifférent à la misère humaine mais je pense que je suis touchée car mon grand-père était mineur. Être mineur en 1885 ou en 1960, c'est kif-kif. Le boulot était le même, seule les conditions de vie étaient un peu meilleures.

Aussi, ce roman me fout les boules. Je pense à mon grand-père, dont le job consistait à chercher le grisou, ce gaz invisible et inodore qui provoquait des explosions meurtrières. Trente ans de sa vie passée dans le noir, au fond du trou, à chercher du gaz et du charbon pour nourrir sa famille. Et au bout du compte, l'infarctus massif à cinquante piges à force de respirer de la poussière de charbon et à s'angoisser à l'idée d'un coup de grisou.
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Assurément l'une des oeuvres les plus connues et reconnues de Zola!

Magnifique evocation de la lutte des classes , du pot de terre contre le pot de fer , symbolisée par Etienne Lantier , mineur fraichement embauché et bien décidé , avec l'aide de ses camarades , a faire plier le patronnat sur les conditions de travail et les salaires ridiculement bas au regard des risques courus dans l'exercice de leur metier et du salaire indecent de ces patrons profiteurs ( pouce , je reprends ma respiration..)

Un sujet d'autant plus interessant qu'incroyablement dans l'air du temps!!Les Etienne Lantier d'aujourd'hui se nomment Bata , Molex , Philipps , les "Conti" de Continental , liste , hélas , non-exhaustive...
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Il y a peu de temps on m'a demandé ce qu'était un chef-d'oeuvre littéraire et je dois dire que la définition est personnelle, subjective parce qu'elle renvoie aux sentiments et à l'état dans lequel on se trouve à la lecture du livre en question.
Bref, pour moi c'est le roman qui aurait mérité une sixième étoile sur Babelio. le meilleur exemple est "Germinal" d'Émile Zola que je viens de lire et qui me laisse encore complètement bouleversée alors que je connais l'histoire depuis longtemps. Et si cette histoire est passionnante, chaque phrase est un délice de la langue française.

"Germinal" est le treizième roman sur vingt volumes de la série Les Rougon-Macquart sous-titré par l'auteur "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire" oeuvre élaborée à partir d'enquêtes très fouillées lui permettant de dresser un tableau de tous les milieux sociaux. Ici, il s'agit des ouvriers, les mineurs du Nord de la France. Etienne Lantier est le personnage principal, lié à la famille Maheu dont les membres exercent différents métiers de la mine. C'est Lentier qui mène la grève, la révolte des opprimés à l'époque où L'internationale ouvrière tente d'agir pour plus de justice sociale. On a faim, on a froid, on a chaud et on a envie de crier avec eux face aux injonctions des soldats armés.

Émile Zola montre l'opposition de deux mondes celui du travail et celui du capital et considère comme possible une révolution de la misère. D'ailleurs le titre même du roman "Germinal" indique qu'il y a une perspective d'avenir. C'est vraiment un excellent roman sur la lutte des classes mais aussi sur l'amour, la solidarité et les relations humaines.


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