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4,12

sur 8528 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Grande adepte de lectures en tout genre, et de classiques en particulier, j'ai découvert Zola à travers Germinal au lycée.
J'ai très vite était converti à l'écriture très descriptive et très belle d'Émile Zola, ainsi qu'aux propos de ses romans.
Germinal marque surtout parce qu'il nous fait découvrir l'univers de la mine, la condition des ouvriers du XIXe, les grèves et leurs conséquences à travers la vie d'Étienne. On y découvre la misère de la classe ouvrière et le début de la lutte des classes. Car c'est bien là toute la signification du titre de Germinal : le renouveau, le début, le commencement d'une nouvelle conscience sociale.
Et c'est bien parce que l'on ressent leur peines, leur souffrances, leur revendications, qu'on peut presque les "voir" et les "toucher" que ce roman est aussi captivant.
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Un roman qui me fait vibrer depuis plus de 15 ans.

Je suis du Nord de la France et croyez moi, Germinal est quelque part dans mes gênes. Je peux même vous dire que le film était le premier que j'ai été voir en avant-première et en famille. Et c'est bien entendu un des premiers gros classiques que j'ai lu. Et parfois, avoir dans sa famille des descendants de mineurs, cela a du bon quand on étudie Germinal pour le BAC Français. Donc, autant vous le dire de suite, vous n'aurez pas là une critique négative car j'ai ce livre gravé dans le sang, je connais même certains passages par coeur. Non, ne me regardez pas avec ces yeux ronds, il faut que vous compreniez que ce roman a exprimé une époque de toute une région. Il a été notre cri pendant des années. Emile Zola, en écrivant ce livre, a tout simplement montré notre image au monde.

Emile Zola a décrit avec précision le milieu des mineurs à la fin du XIX° Siècle. Comment sont ces hommes qui s'acharnent à se tuer sous la terre? Qui sont ils ? Comment vivent ils ? Que ressentent-ils ? Nous avons sans cesse l'impression que ces hommes bravent le danger à chaque instant. Et pourtant, ils aiment leur métier car ils le font pour une misère. Cette foule docile a pourtant effectué une grève. Ce peuple a grondé, mugit, s'est révolté pour avoir une revalorisation de sa force de travail. Cette foule anonyme s'est sublimée à travers Emile Zola.


Grâce à Germinal, j'ai appris que les Princes Charmants ne vivaient pas forcément dans des châteaux....

Mais en dehors de cette histoire sociale, il y a des hommes dont mes préférés, mes héros resteront le Maheu et Etienne Lantier. Tout d'abord, le Maheu, car pour moi, il reste le chevalier de la mine. C'est un bon gars qui aime encore passionnément sa femme et sa famille. C'est un couple solide, affectueux , qui se sert les coudes. Les Maheu montrent que la vie normale existe et surtout cassent l'image d'Épinal du mineur qui se soûle le soir en rentrant du boulot, bat sa femme et couche avec tout ce qui bouge. Emile Zola nous a montré à travers le Maheu que de belles personnes existent même fans le noir le plus profond des mines.

Et enfin nous avons LE prince charmant des mines incarné par Etienne Lantier, un des enfants de Gervaise, issu d'une famille d'ivrognes. Et pourtant, de ces assommoirs familiaux, un bourgeon de noblesse a germé et va s'épanouir dans le Nord de la France. Il va, tel un chevalier, insuffler la révolte chez le sminuers et petit à petit conquérir la belle, la virginale Catherine. Et cette jeune fille ne deviendra femme qu'avec lui, au fond de la fosse, juste avant de mourir. Alors, je ne suis pas guimauve, mais c'est bien l'un des drames amoureux les plus bouleversants que j'ai lu.

Il y a encore bien des choses à vous dire sur ce livre. Mais c'était les deux points que j'avais envie de relever cette fois ci avec vous. Peut être qu'une autre lecture vous donnera d'autres pistes, auquel cas, je vous referai une chronique, comme de bien entendu.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Le livre qui a eu le plus d'influence dans ma vie c'est Germinal. Il faisait partie de mes lectures obligatoires lors d'un de mes cours de littérature au cégep. Lorsque j'ai vu la brique, j'étais découragé. de plus, l'écriture était minuscule.

Lorsque j'ai fini le livre, j'étais un être changé. J'ai vu le monde autrement. J'ai vu le monde avec les lunettes de la gauche. J'ai découvert comment les ouvriers pouvaient être traités. J'ai découvert ce qu'était l'injustice. Avec le temps, j'ai modéré mes idéaux mais j'ai toujours un parti pris pour les ouvriers.

Merci à Jean Martel, mon prof de littérature pour m'avoir obligé à lire ce livre.
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Evidemment…Germinal !
On pourrait trouver cette misère des mines forcée, manichéenne, voire repoussante, si l'on se réfère à l'animalité souvent évoquée des mineurs : on aurait tort. Germinal, à lui seul, définit « l'exploitation de l'homme par l'homme » de Marx. Et pour cette raison, il ne met pas les formes.
Mais ce n'est pas là la puissance irrésistible de ce roman que de nous offrir une description éminemment juste – hélas, pour les ultralibéraux de tout poil, le travail ce n'est pas toujours la santé ! – des conditions de vie des mineurs du XIXe siècle. Ce qui fait de Germinal une oeuvre sublime c'est sa dimension épique, portant un chant d'espoir sous-jacent, sans occulter l'horreur effective de ces esclaves modernes qui peuvent à l'occasion s'entredévorer – le personnage de Souvarine, n'hésitant pas à ensevelir ses camarades d'infortune pour servir sa cause anarchiste, en est l'exemple le plus frappant.
Germinal c'est aussi le refus d'admettre l'évidence de la servitude. Servitude qui connaîtra son point d'orgue quelques décennies plus tard dans l'asservissement final des peuples : la Première Guerre mondiale, qui sonnera le glas de cette époque où l'humble devait baisser la tête au passage du puissant. Et déjà, ces mineurs étaient des gueules cassées.
Roman social par excellence, puisqu'ici c'est la multitude qui compte, non plus exclusivement une poignée de personnages dont on suit la destinée tragique, voire sordide – L'Assommoir, L'Oeuvre, pour ne citer que ces deux-là. La grève des mineurs, point central du récit, l'atteste.
L'intime n'est pourtant pas absent du livre – lire la si touchante et non moins déchirante scène d'amour, au fond de la mine, entre Catherine et Etienne –, mais il est dilué dans une vision collective, portée par ce personnage rêvant aux lendemains qui chantent : Etienne Lantier, ce témoin révolté de son temps qui appelle ses semblables à la révolte…trop tôt. le temps n'est pas encore à l'égalité des chances.
Ces germinations futures, que l'auteur appelle finalement de ses voeux, sont comme un écho à cette exhortation de l'Internationale : « Debout ! les damnés de la terre ! / Debout ! les forçats de la faim. » Sauf que les « récoltes du siècle futur » n'advinrent pas, comme si l'élan collectif n'était qu'un spasme, souvent violent et désordonné, et l'individualisme viscéral du genre humain, une fatalité. Zola, à travers ces destinées brisées, ne le pressentait-il pas au fond de lui-même ?
Jules Maître, à propos des Rougon-Macquart, écrivit ceci : « une épopée pessimiste de l'animalité humaine. » C'est vrai…

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Une oeuvre majeure, historique, dense, noire, violente, pleine de larmes et de sang, regard sans concession sur le monde ouvrier du XIXème, précisément celui de la mine, soumis au quasi esclavagisme par une poignée de nantis. La révolte sera cassée grâces aux syndicats jaunes mais l'anarchiste de l'histoire aura le dernier mot... Avant que tout ne recommence. Germinal... Une oeuvre moderne aussi, où l'on voit combien ont été payés les progrès dans le monde du travail. le style est un régal, les dialogues aussi... Un monument.
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Le machineur Étienne Lantier a quitté Lille pour avoir presque tué son patron. Il crève la faim et marche droit au milieu de la nuit noire dans le grand vent de la plaine flamande. Ah! s'il avait mieux écouté, posé son oreille sur la boue gelée des champs de betteraves, n'aurait-il pas entendu le bruit des rivelaines creusant pouce après pouce les veines charbonnières à trois cents mètres sous terre? N'aurait-il pas entendu la marche lente du peuple sous le joug d'un invisible dieu capitaliste cynique dans son lointain tabernacle? Peut-être même que, s'il avait posé la main sur le sol, peut-être aurait-il perçu la vibration, la tension surfacique qui précède les tremblements, la poussée de révolte, la force de ce peuple prenant conscience de sa force, prêt à germer comme un végétal capable de faire vaciller la société sur son socle. Mais non il est trop tôt pour qu'il se rende compte de tout cela, les seules choses qu'il voit sont deux feux rouge sang qui marquent l'entrée de la fosse où il va s'enfoncer sans vraiment le vouloir, pour la simple raison que deux yeux verts limpides et francs lui ont souri et qu'il a souri lui aussi en retour…

Germinal est un roman phare de notre littérature, un cri poussé en 1885 par quelqu'un qui ne pouvait pas savoir que la plante dont il sentait la lente germination allait marquer à sang le siècle qui suivait. Un livre qui n'est pas qu'un monument, qui est aussi une intrigue, une romance, un roman que l'on ne peut plus poser une fois lue la première phrase.
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Je lis les Rougon-Macquart dans l'ordre et jusqu'ici c'est ce tome qui m'a le plus impressionné. Claustrophobe au cube, j'ai frémis à tous les épisodes qui se déroulaient dans la mine tellement Zola rend bien le sentiment d'oppression que l'on peut ressentir sous terre, la peur viscérale de l'enterrement, le manque d'air constant. Tout aussi habile est sa capacité de nous faire ressentir l'extrême misère des charbonniers, promiscuité et faim comme compagnons quotidiens. L'illustration des tiraillements au sein du mouvement ouvrier naissant est magistrale avec ses fluctuations entre colère et résignation, ponctuées de luttes internes et de doutes quant à la marche à suivre. La suffisance et l'arrogance des bourgeois, leur insensibilité profonde vis-à-vis les conditions misérables des travailleurs, font contrepoint éloquent avec la détresse des mineurs. J'ai trouvé ce livre très touchant, révoltant même par moments, d'une vérité crue qui heurte et d'une rare finesse dans l'observation de la nature humaine. Je ne me souviens pas d'avoir déjà utilisé le mot chef-d'oeuvre à propos d'un livre; mais ici, je crois que cela s'impose !
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L'hérédité est le seul dieu dont nous connaissons le nom
Oscar Wilde.

Une cité porteuse ou nauséabonde dont chaque élément toutes générations confondues propage sur elle-même et sa descendance les récompenses ou les pénalités de son opportunisme ou de sa dépendance.

C'est bien souvent grâce ou à cause de ceux qui nous ont précédés que nous sommes ou ne sommes pas.

La brioche ou le pain rassis. La liqueur ou le mauvais vin, le domaine ou le taudis, l'étendue ou la promiscuité pour toute une nomenclature préservée ou en bas de l'échelle avec comme seul relationnel de plus en plus précaire un outil de travail aussi dangereux que peu rémunérateur.

Chaque parti d'un ensemble incompatible protégé ou démuni entretient sa différence en devisant dans de beaux habits, devant une table bien garnie entouré de meubles rutilants ou bien se débarrasse sous le regard de tous dans l'unique pièce d'un logis surpeuplé d'une crasse tenace accumulée lors de longues heures de travail.

Selon certains extrémistes et dans l'impossibilité de changer quoi que ce soit, il ne reste plus qu'une chose à faire :

Déclencher un cataclysme laissant un site incapable de formater son équilibre relationnel respirer sa solitude pendant quelques siècles en "poubellisant" dans une unique déflagration, le patron manipulateur, l'épicier radin et pervers, la femme corvéable ou adultère et le bourgeois moralisateur accusant l'ouvrier relaps et analphabète d'être l'unique responsable de son triste sort, ne sachant que geindre, boire, se quereller et se reproduire tout en se satisfaisant de plaisirs simples.

Et c'est loin d'être gagné tout repousse toujours à l'identique.


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Un roman visionnaire encore tellement d'actualité. Un autre chef-d'oeuvre de Zola qui nous transporte ici dans le monde ouvrier des corons du Nord de la France. Une écriture parfaite, une intrigue extrêmement bien ficelée et les personnages sont tellement fouillés. J'ai été encore une fois envoûtée par Zola.
Un grand classique à lire et à relire !
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Une des grosses claques que j'ai prises adolescente lorsque j'ai découvert la littérature. Zola me faisait peur, mais j'ai osé, et je ne l'ai pas regretté. "Germinal" est un livre fort, puissant, qui vous emporte au fond de la mine et dans la misère des corons. Certains reprochent à Zola d'en faire trop, mais moi j'aime ce trop qui fait vibrer au fil des malheurs de la Maheude et de sa famille de mineurs. Bref, osez !
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