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Citations sur Madeleine Férat (159)

Leur cœur se serra, ils comprirent que ce sentiment de dégoût et d’ennui qui traînait autour d’eux, ne venait pas seulement du ciel morne, mais aussi de leur propre misère, de l’écroulement brusque de leur bonheur. L’avenir sombre rendait amer le présent et gâtait les douceurs du passé. Ils pensèrent : « Nous avons eu tort de venir ici ; nous aurions dû nous réfugier dans quelque chambre inconnue où nous n’aurions pas trouvé, vivant et cruel, le souvenir de nos anciennes amours. Si cette couche où nous avons dormi, si ces fauteuils où nous nous sommes assis, ne nous paraissent plus avoir les tiédeurs de jadis, c’est que nos corps eux-mêmes les glacent. Tout est mort en nous. »

Chapitre VIII
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Il semblait qu’une main furieuse eût pétri l’horizon entier, en eût fait un immonde mélange d’eau pourrie et d’argile brune. Le jour terne qui agonisait sur cette immensité boueuse avait une clarté louche, sans reflet, dont la teinte sale faisait monter le dégoût à la gorge.

Chapitre VIII
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Un sentiment d’immense abandon rendait écrasante d’ennui la solitude qu’ils étaient venus chercher. Malgré le feu qui leur brûlait les jambes, ils sentaient des souffles glacés leur courir sur les épaules. Au-dehors, l’ouragan s’apaisait avec des lamentations adoucies et prolongées, pareilles à des hurlements plaintifs de bête souffrante. Ce fut une nuit sans fin, une de ces nuits de mauvais rêves où l’on souhaite âprement une aube qui semble ne jamais devoir se lever.

Chapitre VIII
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L’ancienne liaison de sa femme avec celui qu’il avait regardé comme un dieu dans sa jeunesse, lui semblait une de ces grandes ignominies dont l’horreur confond la raison humaine.

Chapitre VIII
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« Je ne suis pas le seul à connaître ces fossettes qui se creusent au bas de son cou quand elle avance les mains. » L’idée d’avoir partagé cette femme avec un autre et de n’être venu que le second, lui était insupportable. Comme tous les tempéraments délicats et nerveux, il avait une jalousie raffinée qu’un rien blessait. Il exigeait une possession complète. Le passé l’épouvantait parce qu’il redoutait de trouver des rivaux dans les souvenirs, des rivaux secrets, insaisissables, contre lesquels il ne pouvait lutter. Son imagination l’emportait, rêvait alors des choses horribles.

Chapitre VIII
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Ce masque froid, ce front de morte, ces yeux gris et ces lèvres rouges que le sourire n’éclairait pas, causaient au jeune homme un étonnement plein de malaise. Il ne reconnaissait plus cette face qu’il avait vue si riante et si puérile. C’était comme un nouvel être qui se montrait à lui, et il interrogeait chaque trait pour y lire les pensées qui transformaient ainsi la jeune femme.

Chapitre VIII
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« Si quelque malheur nous frappe un jour nous irons oublier dans cette solitude. Nous y serons forts contre la souffrance. » Et aujourd’hui, qu’un coup terrible les écrasait et qu’ils accouraient s’y réfugier, ils n’y trouvaient que le spectre lamentable de leurs amours, ils y restaient accablés sous le poids des heures présentes et sous le regret cuisant des années mortes.

Chapitre VIII
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« Si quelque malheur nous frappe un jour nous irons oublier dans cette solitude. Nous y serons forts contre la souffrance. »

Chapitre VIII
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L’hiver habitait cette chambre dans laquelle il pénétrait librement depuis la veille ; les murs, les meubles, les objets qui traînaient suaient l’humidité. Guillaume descendit chercher du bois. Lorsqu’un grand feu brûla sur les chenets, les époux espérèrent qu’ils allaient se réchauffer et s’apaiser dans l’air chaud et silencieux de leur solitude.

Chapitre VIII
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La nuit était d’un noir d’encre. Il faisait un froid humide, sale. Le vent, qui s’était élevé, poussait par ondées des flots de pluie ; au loin, dans l’obscurité sinistre, il se plaignait lugubrement en secouant les arbres du parc, et ces plaintes ressemblaient à des lamentations de voix humaines, aux râles d’une foule agonisante. La terre détrempée, couverte de flaques d’eau, mollissait sous les pas comme un tapis d’immonde pourriture.

Chapitre VIII
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