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Citations sur Madeleine Férat (159)

Cet esprit dur accablait Madeleine. Elle devenait toute pâle, elle qui avait une année de son existence à se faire pardonner. Le pardon était venu, elle se croyait absoute par l’amour et l’estime de Guillaume, et voilà qu’elle entendait au milieu de sa paix des paroles inexorables de châtiment. Dieu n’oubliait-il donc jamais les fautes ? Devait-elle rester écrasée jusqu’à la mort sous le péché de sa jeunesse ?

Chapitre VI
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(...) ; son fanatisme sans miséricorde jetait voluptueusement les pécheurs à l’abîme. Frapper les coupables, les tuer, les brûler, lui semblait une besogne sainte, car elle regardait Dieu comme un bourreau qui s’était donné la mission de fouailler le monde impie.

Chapitre VI
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Quand elle arrivait à des versets de meurtre et d’incendie, elle ralentissait la voix, pour mieux goûter les terreurs de l’enfer, les éclats de la justice impitoyable du Ciel.

Chapitre VI
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Elle parlait avec une implacable joie de la colère et de la jalousie du Dieu terrible, de ce Dieu des Prophètes, le seul qu’elle connût ; elle le montrait écrasant la terre de ses volontés, châtiant de son bras cruel les êtres et les choses.

Chapitre VI
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Certains soirs, Madeleine éprouvait de secrètes épouvantes, en saisissant au passage quelques lambeaux des lectures de Geneviève. Celle-ci choisissait de préférence les pages les plus sombres de l’Ancien Testament, des récits de sang et d’horreur qui l’exaltaient et donnaient à ses accents une sorte de fureur contenue. Elle parlait avec une implacable joie de la colère et de la jalousie du Dieu terrible, de ce Dieu des Prophètes, le seul qu’elle connût ; elle le montrait écrasant la terre de ses volontés, châtiant de son bras cruel les êtres et les choses. Quand elle arrivait à des versets de meurtre et d’incendie, elle ralentissait la voix, pour mieux goûter les terreurs de l’enfer, les éclats de la justice impitoyable du Ciel. Sa grande bible lui montrait toujours Israël prosterné et frissonnant aux pieds de son juge, et elle sentait courir dans sa chair le frémissement sacré qui secouait les Juifs, elle s’oubliait à pousser des sanglots étouffés, croyant recevoir sur les épaules des gouttes ardentes de la pluie de Sodome. Parfois, elle résumait ses lectures dans une parole sinistre ; elle condamnait ainsi que Jéhovah ; son fanatisme sans miséricorde jetait voluptueusement les pécheurs à l’abîme. Frapper les coupables, les tuer, les brûler, lui semblait une besogne sainte, car elle regardait Dieu comme un bourreau qui s’était donné la mission de fouailler le monde impie.

Chapitre VI
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Dans le silence sa voix bourdonnante semblait réciter l’office des morts ; elle se traînait en lamentations sourdes, pareille à la plainte monotone d’un flot. La vaste pièce était toute frissonnante de ce murmure qui paraissait sortir de bouches invisibles, cachées au fond des ténèbres du plafond.

Chapitre VI
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Elle avait alors quatre-vingt-dix ans ; toujours droite, plus sèche et plus anguleuse, elle gardait toute l’ardeur sombre de son esprit ; son nez aminci, ses lèvres rentrées, les rides qui lui couturaient la face, donnaient à son visage les raideurs et les ombres profondes d’un masque sinistre.

Chapitre VI
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Quand les de Rieu étaient absents, surtout pendant les longues soirées d’hiver, Guillaume et Madeleine se trouvaient seuls en face de Geneviève. Elle vivait avec eux sur un pied d’égalité, s’asseyant à la même table, habitant les mêmes pièces. Elle avait alors quatre-vingt-dix ans ; toujours droite, plus sèche et plus anguleuse, elle gardait toute l’ardeur sombre de son esprit ; son nez aminci, ses lèvres rentrées, les rides qui lui couturaient la face, donnaient à son visage les raideurs et les ombres profondes d’un masque sinistre. Le soir, lorsque la besogne du jour était achevée, elle venait s’asseoir dans la salle où se trouvaient les jeunes époux ; elle apportait sa bible garnie de fer, l’ouvrait toute grande, et, sous les clartés jaunes de la lampe, psalmodiait à voix basse les versets. Elle lisait ainsi des heures entières, avec un murmure sourd et continu, coupé par le bruit sec des feuillets qu’elle tournait. Dans le silence sa voix bourdonnante semblait réciter l’office des morts ; elle se traînait en lamentations sourdes, pareille à la plainte monotone d’un flot. La vaste pièce était toute frissonnante de ce murmure qui paraissait sortir de bouches invisibles, cachées au fond des ténèbres du plafond.

Chapitre VI
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Il y avait encore, au fond de cette nature rusée, une sottise provinciale, un orgueil bête qui s’étalait et que Guillaume supportait difficilement.

Chapitre VI
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C’était en contemplant longuement sa femme, qu’il avait fini par se convaincre que l’humanité se trouvait composée de marionnettes stupides et méchantes.

Chapitre VI
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