AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Madeleine Férat (159)

Dans l’hébétement de son être, elle n’entendait que les paroles atroces de Geneviève : « Dieu le Père n’aurait pas pardonné. » Dieu le Père, en effet, ne pardonnait pas. Elle avait bien senti que le malheur rôdait autour d’elle, près de l’étreindre à la gorge. Stupide, elle regardait les murs, comme si elle n’eût point connu la vaste salle ; la paix de cette pièce lui semblait terrible, maintenant que l’épouvante battait dans son cerveau avec un bruit assourdissant. Elle finit par fixer ses regards sur la protestante, elle se disait : « C’est cette femme qui est la fatalité, c’est elle qui est allée ressusciter Jacques pour le mettre entre mon mari et moi. »

Chapitre IX
Commenter  J’apprécie          00
La vaste salle dormait dans la lueur jaune de la lampe, le feu luisait sur les briques de la cheminée. Tout ce qui entourait la jeune femme, ce grand silence d’une nuit d’hiver, cette lumière voilée qui traînait autour d’elle, lui paraissait cacher un malheur insondable.

Chapitre IX
Commenter  J’apprécie          00
« Dieu le Père n’aurait pas pardonné. »

Cette parole terrible, pleine d’un fanatisme farouche, ce blasphème qui niait toute bonté, glaça Madeleine. Il lui sembla qu’un manteau de plomb lui retombait sur les épaules. Geneviève la repoussait brutalement dans l’abîme dont elle venait de sortir ; le Ciel n’avait pas de pardon, elle était une sotte d’avoir rêvé la douceur de Jésus.

Chapitre VII
Commenter  J’apprécie          00
Quand la protestante arriva à ce verset : « Puis, Jésus dit à la femme : “Tes péchés te sont pardonnés” », Madeleine eut un sourire de céleste joie. Elle sentait des larmes de remerciement lui monter aux yeux. Elle ne put s’empêcher de témoigner tout le bonheur qu’elle venait d’éprouver.

« C’est une belle histoire, dit-elle à Geneviève, je suis heureuse de l’avoir entendue... Vous me la lirez quelquefois. » La fanatique avait levé la tête ; elle regardait la jeune femme de son regard dur, sans répondre. Elle paraissait surprise et mécontente de son goût pour les poèmes tendres du Nouveau Testament.

Chapitre VII
Commenter  J’apprécie          00
La fanatique choisissait rarement un passage du Nouveau Testament ; ces récits de rédemption, ces paraboles d’une poésie tendre et exquise ne contentaient pas les ardeurs sombres de son esprit.

Chapitre VII
Commenter  J’apprécie          00
Pendant deux mois, jusqu’en janvier, ils menèrent leur existence close, égayée par le babil de leur fille qui grandissait. Une paix souveraine les endormait, et ils comptaient bien ne s’éveiller jamais.

Chapitre VI
Commenter  J’apprécie          00
« Crois-tu, demandait-elle, que le Ciel ne pardonne jamais ? »

Chapitre VI
Commenter  J’apprécie          00
Tout en ne pouvant croire à Dieu, elle croyait à des puissances à des nécessités fatales. Geneviève se dressait sèche et roide, impitoyable et cruelle, pour lui crier : « Tu portes en toi l’angoisse de ton existence passée ; un jour cette angoisse te remontera à la gorge et t’étranglera. » Il lui semblait que la fatalité habitait la Noiraude et marchait autour d’elle en récitant de lugubres versets de pénitence.

Chapitre VI
Commenter  J’apprécie          00
Jadis, au pensionnat, lors de sa première communion, on lui avait enseigné que le paradis était une délicieuse boutique de confiserie, pleine de gourmandises distribuées aux élus par des anges blonds et roses ; elle avait souri plus tard de sa foi de petite fille, et elle n’était plus jamais entrée dans une église. Aujourd’hui, elle voyait la boutique de confiserie se changer en cour d’assises ; elle ne pouvait pas plus croire aux éternels bonbons qu’aux éternels fers rouges des chérubins ; mais les lamentables tableaux qu’évoquait l’esprit détraqué de la fanatique, s’ils ne lui donnaient pas la peur de Dieu, la troublaient étrangement en lui faisant songer à sa vie d’autrefois.

Chapitre VI
Commenter  J’apprécie          00
Le Ciel que Geneviève lui ouvrait, ce tribunal sombre d’inquisiteurs, cette sorte de chambre de torture où il y avait des cris d’agonie et des odeurs de chair brûlée, lui apparaissait comme une vision sanglante.

Chapitre VI
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (225) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les personnages des Rougon Macquart

    Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

    Elle est alcoolique
    Elle boîte
    Elle est myope
    Elle est dépensière

    7 questions
    592 lecteurs ont répondu
    Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}