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3,79

sur 5912 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
(premières impressions d'une lecture en cours)
Le roman de Zola idéal pour, peut-être, se réconcilier avec l'univers, quoique très sombre, de l'écrivain naturaliste (s'il en était besoin bien-sûr !) : roman relativement bref, chapitres courts (contrairement à la plupart de ceux, à rallonge, des pavés des Rougon-Macquart, dont ce roman ne fait pas partie d'ailleurs), rythme nerveux donc, un brin polar...Mais peu de suspens. En effet, dès que Laurent (personnage qui a dû servir de modèle à celui, tout aussi veule, de François Rougon) et Thérèse décident de se débarrasser du mari gênant, on sait que le crime aura lieu (même si le comment reste, lui, à découvrir), on devine que ça risque de mal se terminer pour les amants criminels ! le charme réside ailleurs, dans la noirceur d'ensemble peut-être, dans ce portrait de l'amour frustré, celui de petites âmes inasouvies, monstrueuses, comme sait si bien les peindre Zola, dans ce beau tableau noir qu'on sait que c'est pas la réalité parce que c'est un livre, mais quand même, que ça y ressemble un peu drôlement...
Mais je peux me tromper. Lecture en cours. J'y retourne.

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Je redécouvre Emile Zola depuis l'année dernière, et après avoir été émerveillée par "La fortune des Rougon" (oui je vous assure à ce point), je me suis lancée cette fois dans un de ses romans hors saga familiale. Et quel régal!
L'écriture est toujours aussi fluide, poétique, vive et réaliste. La vie de Thérèse, son destin, la mort et la folie qui parsèment ce roman m'ont complètement happée. Certaines scènes m'ont étonnée, moi qui suis une amatrice d'horreur, je ne m'attendais pas à retrouver du macabre voire du gore (comme les scènes de la morgue), des apparitions, des hallucinations...tout un florilège qui ferait croire que l'on a affaire à un Stephen King en haut de forme et queue de pie.
Pour ceux qui ont des réticences vis-à-vis des lectures classiques, celui-ci me semble tout prêt pour nos amateurs de sensations modernes. Et je donne rendez-vous à Mr Zola pour une lecture qui égayera mon année 2022, j'en suis sûre.
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Roman de Zola qui n'appartient pas à la série des Rougon Macquart.

On suit ici l'histoire de Thérèse Raquin, fille adoptée qui a été élevée avec un enfant, Camille, malade, et qui a passé son enfance à son chevet.
Soumise à l'ennui et aux frustrations, elle n'a pas non plus eu le choix de son mariage avec Camille, dont elle doit s'occuper.
Elle rencontre Laurent, qui a été renié par son père car il ne voulait pas travailler sur ses terres agricoles, et qui doit donc travailler à un poste qui l'ennuie et vivre dans une assez grande précarité.

Ces deux êtres, rongés par l'ennui et la frustration, se rencontreront, et cette rencontre tournera forcément au drame.
Après l'ennui et la frustration, le couple devra apprendre à vivre avec le remord.

Une histoire magnifiquement écrite, qui m'a fait fortement penser à Macbeth, surtout dans la seconde partie.

Un roman qui a été jugé immoral, mais qui, je pense, illustre objectivement la perte de repères de deux jeunes individus dans une société en pleine transformation. Transformations que nous pourrons voir dans les romans qui suivront.
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Annonciateur du courant dont Zola est le chef de fil, le naturalisme, ce roman est, à mon humble avis, un pur chef d'oeuvre. Publié en 1867, alors que Zola n'a que 27 ans, ce récit, parfaitement construit, nous happe du début à la fin.
L'histoire est juste hallucinante. La dualité des personnage nous amène à une réflexion plus profonde sur la nature humaine. Et c'est, je pense, tout l'intérêt de ce roman.
Et même si la description des sentiments des deux protagonistes dans la deuxième partie du roman est un peu longue et répétitive, le style précis et incisif de l'auteur nous immerge dans un XIXème siècle sans filtre, loin des récits policés d'un Alexandre Dumas, par exemple.
Ce roman est annonciateur de la grande série des Rougon- Macquart.
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Zola, pour moi, c'était l'auteur inaccessible, l'ouvrage haut-de-gamme que ma modeste cervelle ne pouvait saisir. En deux livres, tout a changé: entre un bâtiment-personnage principal (Au bonheur des Dames, lisez-le) et les deux protagonistes traités ici comme des rats de labo, façon naturalisme, il m'épate Emile. le thème traité est le déséquilibre mental (inné et acquis), un rien shocking pour l'époque, mais malgré la trame de premier plan assez glauque, c'est surtout le pan psychologique qui est à découvrir.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Ce n'est pas un Rougon-Macquart et pourtant c'est du grand Zola.
Emile Zola nous emmène passage du Pont-Neuf à Paris, corridor étroit et sombre entre la rue Mazarine et la rue de Seine. Cet endroit semble ne plus exister et pourtant j'y vois La Mercerie de la famille Raquin. C'est là que vit "Thérèse Raquin", une jeune femme triste, soumise et mal mariée.
Orpheline elle a été recueillie par sa tante et élevée avec son cousin Camille à la santé fragile. Elle deviendra sa femme par la volonté de sa tante, Madame Raquin, la maitresse de maison.
Celle qui aurait pu être sa soeur se soumet avec une obéissance passive parce qu'elle ne connait pas l'amour. Alors, quand Camille invite son collègue Laurent elle est fascinée par la masculinité de cet homme, fils de fermier monté à la ville et peintre à l'occasion.
J'aime la façon dont Zola raconte la fascination de Thérèse pour le cou de taureau de Laurent quand elle le voit pour la première fois. On peut dire qu'il a le sens du détail.
Laurent, le rustre qui veut assouvir ses instincts avec Thérèse, va faire naître en elle la passion de la chair et sa fougue va le subjuguer. Les amants n'auront plus de limite pour combler leur passion débordante et irons jusqu'à provoquer la noyade de Camille pour pouvoir vivre librement leur amour.
Seulement voilà, les remords vont les éloigner, hantés tous les deux par le fantôme du noyés.
Ils vont tout essayer pour trouver un remède à la terreur qui les ronge. Ils iront jusqu'à se marier pour tenter de trouver un apaisement dans la complicité mais ils ont tué leur désir en tuant Camille. Alors ils chercheront à se détourner de leurs cauchemars, Laurent par la luxure et la violence, Thérèse par la repentance auprès de sa tante devenue infirme.
Zola développe avec beaucoup de précision l'idée de perpétuité dans la souffrance et n'épargne pas ses personnages.
Je suis surprise du scandale provoqué par ce roman jugé immoral. Au contraire, et sans raconter la fin, je le trouve très moral, mais nous ne sommes plus au 19ème siècle.
J'ai également été très impressionnée d'apprendre qu'il avait écrit ce roman à vingt-sept ans, tant l'analyse psychologique, la description des troubles des êtres humains, hommes ou femmes est la preuve d'une grande maturité.
Zola est bien un observateur hors-pair comme il le revendique.


Challenge Coeur d'artichaut 2021
Challenge XIXème siècle 2021
Challenge Multi-défis 2021

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Ne croyez pas lire ici une deuxième Gervaise. Zola dépeint ici la folie avec une puissance de feu.
La première partie paraît avec le recul si paisible et naïve en comparaison des tourments intérieurs qui nous stupéfient, nous lecteurs, par le déferlement de leurs angoisses, de leurs pensées abjectes et leur inéluctable cheminement vers la mort.
Le noyé est une image terrifiante. Il est partout. Dans le lit surtout. Tout aussi glaçante est la scène de la morgue. Quel écrivain a décrit avec tant d'horreur un tel endroit?
Laurent me fait penser à la couverture du Horla de Maupassant dans la collection j'ai lu des années 80. Cet homme totalement fou et halluciné.
Zola ne s'arrête pas à la folie d'ailleurs, il augmente toujours la déchéance des êtres. Les regards de la vieille. Quelle torture. Les coups comme une délivrance. Les nuits sans sommeil et la fin foudroyante. On est hypnotisé par le récit et on n'aurait pas pu imaginer une autre fin. Zola est un écrivain extraordinaire.
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Dès le début du roman l'on se rend compte que la vie que mène Thérèse est véritablement celle qu'elle n'a pas choisie ; en effet , sa tante la marie avec son cousin Camille comme une évidence.
Même le déménagement à la capitale ne change rien et la vie cloîtrée continue , mais l'arrivée de Laurent marque un tournant dans l'histoire.

Zola met en relief la renaissance , tous les sentiments enfouis réapparaissent , la sensualité refoulée resurgit , il éveille les sens de Thérèse jusqu'à lors endormis.

L'auteur fait un étalage de sentiments qui vont des plus primaires aux plus cruels allant jusqu'à la commission d'un meurtre…

Bien que publié en 1867, il s'agit d'un roman teinté de réalisme qui n'a rien à envier aux thrillers psychologiques ou aux romans noirs de nos jours.

C'est un récit à lire afin de découvrir encore plus l'oeuvre d'Emile Zola cantonné à son cycle naturaliste Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire.
Écrit bien avant les Rougon Maquart , tout le talent de Zola se laissait déjà entrevoir.
Lien : https://jessicabouquine.com
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inquiétantes évolutions de manigances et de ruses employées... pour arriver à ses fins
illustration magistrale des thématiques passionnelles qui de Paradis peuvent mener en Enfers
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« Thérèse Raquin » est un des romans les plus vicieux, durs et cruels de Zola.

Son intrigue est diabolique avec un couple de meurtriers éliminant un mari idiot mais pathétique et vivant ensuite rongé par ce lourd secret.

Brillant d'un point de vue stylistique, génial d'un point de vue psychologique, « Thérèse Raquin » met aussi continuellement mal à l'aise avec des personnages et un cadre parfaitement antipathiques.

Un grand roman noir ? Très certainement !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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