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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Afin de tromper son ennui, un jeune baron en villégiature dans un hôtel isolé des Alpes autrichiennes décide de séduire par jeu une femme accompagnée de son fils convalescent de douze ans, Edgar. Pour parvenir habilement et rapidement à ses fins, il se lie hypocritement d'amitié avec Edgar, flatté d'attirer l'intérêt d'un adulte.

Passée la phase d'approche, de l'amitié naissante, le séducteur tente d'éloigner l'enfant, qui trompé par son nouvel " ami ", va tout faire pour perturber les sorties du couple et leurs tentatives de rapprochement. Sa mère, progressivement charmée, hésite entre l'aventure amoureuse et la raison, périlleux dilemme.
Tout se joue donc - il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit au départ d'un jeu - entre un séducteur manipulateur, une mère indécise et un jeune garçon encore très innocent mais clairvoyant. le tout dans un milieu bourgeois d'une époque révolue...en apparence.

Les désirs de chacun s'entremêlent d'abord délicieusement, puis s'entrechoquent brutalement pour finir en feu d'artifice incontrôlable ! de la tension, du suspens, un rythme agréable de courts chapitres font de cette nouvelle un très bon moment de lecture.
Stefan Zweig excelle comme toujours à analyser avec finesse et précision la psychologie humaine et plus particulièrement ici celle d'un jeune adolescent imprévisible dont les sentiments exacerbés oscillent entre amour et haine. Car c'est bien Edgar le héros du récit, le détenteur du brûlant secret, que je vous laisse le plaisir de découvrir.
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Une centaine de pages, c'est le format du succès pour Zweig: "Le joueur d'échecs", " La confusion des sentiments", "La lettre d'une inconnue", "La peur", "24heures...

Effectivement, c'est aussi le cas avec les 100 pages de "Brûlant secret", pas de déception, le récit demeure toujours aussi prenant et rythmé. Ici, en de courts chapitres.

Au début, le personnage principal semble être un jeune baron célibataire, en vacances dans un hôtel de montagne autrichienne au Semmering; un séducteur à la recherche d'aventures féminines sans lendemain. Il jette son dévolu sur une femme d'une bonne trentaine d'années. Une femme distinguée accompagnée de son fils Edgar, 12 ans. Mais pour approcher la jolie dame, il use de perfides moyens en donnant l'illusion au garçon qu'il est son ami. Edgar pressent en effet que l'on abuse de sa naïveté et c'est ce garçon qui devient le personnage central intrigué par ce qu'on lui cache: un brûlant secret.

Quel brûlant secret peut-on lui cacher à ce garçon de 12 ans au point de lui mentir et de l'éloigner quand sa mère et ce baron veulent discuter ensemble?

Implicitement, Zweig dénonce l'hypocrisie des adultes, de l'école, de la famille et de la morale officielle quant à l'enseignement de la sexualité à la jeunesse.

L'auteur met en place un suspense magistral à la mesure des changements qui s'opèrent dans la tête de ce garçon trahi par les adultes. L'imprévisibilité de ses réactions est le moteur de cette intrigue.
Encore un bijou d'orfèvre.
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Stefan Zweig n'a pas son pareil pour l'analyse des sentiments humains. Avec lui, la culpabilité est souvent au centre de la palette. Et la psychologie enfantine au coeur de Brûlant secret. J'ai toutefois bien peur que l'exercice n'ait été périlleux pour lui. Il a eu du mal à placer son personnage entre innocence et maturité.

Mais je me ravise à cette réflexion, en replaçant cette nouvelle dans le contexte de la première moitié du XXème siècle. Les enfants n'étaient pas en ce temps nourris dès le plus jeune âge des choses de la sexualité tel qu'ils le sont de nos jours avec tous les supports à portée de main. Leur raisonnement avait en revanche plus de consistance. Pour ceux en tout cas qui avaient les moyens de recevoir une éducation digne de ce nom, comme c'est le cas du jeune Edgard dans cet ouvrage. C'est un contexte que connaît bien Stefan Zweig. Il n'a pas été lésé par une naissance indigente de ce point de vue.

Il n'en reste pas moins que c'est du Stefan Zweig, avec son analyse méticuleuse du mécanisme mental de la personne, traduite dans une construction tout aussi perfectionniste de son ouvrage. Surtout lorsque celle-ci est articulée en chapitres titrés qui séquencent la démarche. Cela tient du diagnostic clinique.

Reste la profondeur de l'analyse de l'observateur indiscret de la nature humaine qu'il est. Et puis le style onctueux comme toujours.


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Toujours aussi subtil, l'auteur analyse avec une incroyable lucidité et justesse dans la première nouvelle qui a donné son titre au recueil ( c'est ma préférée) le changement de comportement d'un enfant face à des adultes cruels et calculateurs. Il mûrit brusquement à travers cet épisode . Un jeune baron remarque dans un hôtel une belle femme, accompagnée d'un enfant. Il n'a qu'une idée: la conquérir... Et pourquoi pas utiliser l'enfant pour arriver à ses fins? Mais les choses ne se passeront pas vraiment comme prévu...

J'ai aimé les pensées à la fois puériles et pleines de perspicacité du jeune garçon, s'approchant d'un secret brûlant, sans vraiment le comprendre. La symbolique de la forêt où l'on se perd, entre extase et peur ,est superbement exprimée. Et tous les sentiments qui l'assaillent , haine, jalousie, provocation,incompréhension, sont rendus avec finesse.

La deuxième nouvelle" Conte crépusculaire ", m'a plu aussi, même si elle a moins de puissance. Un adolescent découvre l'amour de façon mystérieuse, dans l'obscurité voluptueuse de la nuit, et se trompe sur la personne aimée... Très troublante histoire!

Les deux autres nouvelles ont un côté un peu plus moraliste mais sont également intéressantes, elles versent dans le fantastique.

Je ne le dirai jamais assez: quelle profondeur chez Stefan Zweig dans l'observation du coeur humain, de ses sentiments complexes! En voici un exemple de plus!
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Quatre nouvelles passionnantes ou le charme désuet du Prater officie encore. Stephan Zweig dépeint à merveille les sentiments humains surtout lorsqu'il est question d'analyser les perceptions amoureuses d'un jeune garçon, les fantasmes d'un adolescent ou les élucubrations d'un notable. Même si l'époque est différente, même si les fantasmes de l'époque ferait sourire le premier innocent d'aujourd'hui, la nature humaine est ainsi faite que l'amour et la passion restent le moteur de la vie.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Petit livre de quatre nouvelles. J'ai lu les trois suivantes : Brûlant secret ; Conte crépusculaire ; La nuit fantastique. Ces nouvelles sont très différentes en intérêt. La meilleure selon moi est Brûlant secret. Je manque de temps pour décrire ce que j'en ai retiré, en conséquence, je me limiterai à chroniquer Brûlant secret.

Un enfant malade se refait une santé en montagne autrichienne. Il est avec sa mère à l'hôtel. Un jeune homme, baron se trouve à l'hôtel profitant d'un congé. Cet un homme chasseur de femmes, cherchant une aventure passagère. La mère du petit Egard, douze ans, fera l'affaire. L'homme met l'enfant en confiance. Il lui parle, crée aux yeux de l'enfant une relation amicale. La mère traite Edgar comme un enfant. Ce sont des ordres, de la colère, des réprimandes. Avec le baron il se sent mis sur pied d'égalité, sur un niveau d'adulte. le baron sait ce qu'il a à faire pour accéder à la mère. le baron vient à une table discuter avec la maman d'Edgar en présence du gamin. Il raconta une chasse aux tigres en Inde. L'enfant n'avait jamais espérer voir un homme qui avait vécu ses choses formidables qu'il lisait dans les livres. Sa mère, avec l'idée de rester seule avec le baron invita l'enfant à aller se coucher. Ce dernier fit promettre que la suite de l'histoire lui sera racontée, ce qui ne sera pas fait. L'enfant sera trompé.

Ensuite une promenade était prévue à trois. Au départ dans le hall la maman invite le petit Edgard à déposer à la poste des envois recommandés. Celui-ci se fait promettre que sera attendu, le retour de sa course. le baron et la dame monte dans un fiacre. La promesse ne sera pas tenue. L'enfant remarque qu'il n'intéresse plus le baron et que sa maman le réprimande. Elle est agacée par le fils qui les suit. Elle va jusqu'à l'enfermer dans sa chambre. L'enfant trouvera le moyen de s'échapper, de continuer à suivre sa mère en galante compagnie, d'écouter la conversation.

J'ai suivi avec intérêt ce petit garçon intelligeant, en manque d'affection, contrarié par les attitudes adultes en réponse à de ses gestes bienveillants.

Les observations affutées de Stefan Zweig quant aux comportements intergénérationnels vont montrer que l'enfant donnera une magistrale leçon à sa mère qui avait mordu à « l'hameçon » tendu par le baron.

Livre pour les esprits centrés sur les comportements humains.
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Dans ces quatre nouvelles de stefan Zweig il est question du jeu de la séduction. Celui-ci aura des répercussions diverses selon les histoires. L'écriture de l'auteur est toujours aussi agréable à lire, elle se rapproche de celle De Maupassant. Tout comme les histoires d'ailleurs, seul le lieu de l'action change, l'on passe de la Normandie à Vienne. Voici deux auteurs que je placerai dans le panthéon de la littérature mondiale, l'on est jamais véritablement déçu en les lisant.
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« Brûlant secret » est la première nouvelle de ce recueil qui en compte quatre.
Quatre nouvelles dans la plus pure tradition de Stefan Zweig :
« Brûlant secret » où un jeune garçon, Edgar finit par servir d'entremetteur bien involontaire entre un baron entreprenant et sa mère, rétive à ses avances.

« Conte crépusculaire » : un groupe de jeunes gens passent leur temps, au plein coeur d'un été torride à monter à cheval et occupent leurs soirées à fumer et jouer aux cartes. Parmi eux, un jeune homme préfère les promenades nocturnes dans le parc. C'est là qu'une jeune femme « l'agressera » d'un baiser fougueux… pour disparaître immédiatement. Qui est-elle, qui lui permit d'entrevoir les délices insoupçonnés jusqu'alors de la sensualité ?

Dans « La nuit fantastique », un homme s'ennuie dans le confort d'une situation enviable où rien ne semble lui pouvoir être refusé. Un dimanche après-midi comparable à tant d'autres… Il décide brusquement de se rendre à la campagne, ignorant que toute la bonne société de Vienne s'y est donné rendez-vous pour un derby à l'hippodrome. Une rencontre et son existence en sera définitivement bouleversée…

Et pour finir, un conte, « Les deux jumelles » Hélène et Sophie, filles d'un chef de cavalerie de l'armée du Roi et d'une boutiquière. L'une entrera dans les ordres quand l'autre se vautrera dans la luxure.

Je le disais plus haut : quatre nouvelles dans la plus pure tradition de l'auteur : peinture sans concession d'une société et de ses moeurs, mais également analyse subtile des consciences dans leurs plus obscurs retranchements.
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Un jeune homme en vacances, chasseur de femmes, de crainte de s'ennuyer, repère une jolie femme qu'il veut s'employer à conquérir. Afin d'en faciliter l'approche, il décide de courtiser le fils de sa proie. L'enfant de douze ans, flatté par l'intérêt que lui porte cet adulte, lui voue immédiatement une amitié inconditionnelle.
Petit garçon maladif et esseulé, il est d'autant plus sensible aux marques d'attention de cet homme, auprès de qui il se sent pénétrer dans le monde mystérieux des adultes.
Mais cette amitié passionnée va vite se transformer en haine, lorsqu'il constate que son « ami » s'est simplement joué de lui afin de se rapprocher de sa mère !

Et Stefan Zweig de décortiquer avec sensibilité et précision les tourments éprouvés par le jeune Edgar.« En cette heure de rage sans frein, il pleura tout ce qu'il y avait en lui de confiance, d'amour, de foi et de respect ; il pleura toute son enfance. »
Confronté à la duplicité et les mensonges des adultes comment va réagir Edgar ?
Laissant les deux adultes à leur flirt, l'auteur va se couler à la place de cet enfant hypersensible et proposer un portrait saisissant de réalisme d'un jeune garçon qui tente de comprendre le « brûlant secret » qu'il lui semble percevoir, et d'analyser une situation dont le sens réel lui échappe. Comment réagir quand tout un monde rassurant s'écroule autour de vous ?
Comment se venger du traître qui vous a trahi et outrageusement menti ?
Et comment garder son âme d'enfant, lorsque l'on est confronté à la boue des misérables intrigues adultes ?

Et Stefan Zweig de proposer une réponse d'une vérité intemporelle, dans un de ces récits brillants dont il a le secret.
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Quatre nouvelles, quatre univers. Un séducteur auprès d'une mère de famille, une inconnue fougueuse qui rend fou notre héros, un oisif qui apprend l'altruisme et deux soeurs à l'orgueil démesuré. le tout, servi par la plume de Stéphan Zweig, donne un bon moment de lecture.
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