Nous sommes en 1931.
Assis à la terrasse d'un café à Paris, un écrivain observe le comportement intrigant d'un étrange individu qui se mèle, se frotte à la foule.
L'imaginant dans un premier temps être un détective déguisé en vagabond, il comprend ensuite qu'il s'agit d'un
pickpocket.
Le narrateur écrivain passe par différents sentiments à l'égard de ce curieux personnage ;
D'abord enthousiasmé par sa découverte, il fut subjugué par son talent de professionnel qui exerce "un vrai métier", louant son courage, son art.
Suivant tous ses mouvements, il va souhaiter du regard lui venir en aide, l'encourageant, s'impatientant et s'exaspérant de ses hésitations et reculades...
Commence alors pour l'écrivain, une complicité et une relation affective avec le
pickpocket.
Mais quand la victime du larcin est une pauvre et innocente femme, le voyeur s'indigne ;
Il se lance à la poursuite du malfrat dans les rues de Paris...
Découvrant alors la misère de ce pauvre hère, sa colère laisse place à la compassion.
Dans cette nouvelle réaliste et humaniste,
Stefan Zweig peint avec la précision d'un peintre pointilliste un Paris du début des années 30, avec ses passants, ses rues, ses boutiques, ses attractions, jusqu'à l'hôtel Drouot, haut lieu des enchères...
L'art de Zweig réside, comme toujours, dans la finesse de la psychologie des sentiments de ses personnages, décrits avec passion et parfois avec compassion.
La scène de la place dépeinte avec le regard de l'écrivain totalement absorbé dans l'observation du
pickpocket, semble prendre vie à travers ses pensées : le narrateur n'est plus un simple spectateur mais acteur.
Un livre drôle, loufoque et poignant.