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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Les pickpockets les moins inoccupés sont précisément ceux qui ont toujours les mains dans les poches".
(A. Allais)

Certes... mais croyez-vous que c'est facile de fourrer impunément la main dans une poche qui n'est pas la vôtre ?

Imaginez que vous êtes attablé sur la terrasse d'un café parisien en compagnie d'un ami. Vous parlez de tout et de rien, en regardant les gens passer. Votre ami est un grand observateur et l'analyste de l'âme humaine devant l'Eternel, et il vous étonne souvent par la justesse de ses propos. Vous éprouvez parfois une confusion de sentiments ? Il trouve toujours les mots qu'il faut pour expliquer ce que vous ressentez. Parfois ça fait presque peur...
Mais votre ami Stefan a l'habitude de réfléchir sur les états d'âme, car dans ses heures perdues, il est aussi un peu écrivain.

Et aujourd'hui, Stefan est de si bonne humeur que vous avez du mal à le reconnaître. Peut-être parce que l'orage est fini, et Paris devient resplendissant dans le soleil du printemps.
Il se penche vers vous, la moustache frétillante, et partage sotto voce ses observations sur un gus étrange au milieu de la foule. Avec tant d'ironie débonnaire et de pince-sans-rire que vous manquez vous étrangler avec votre café.
Il avance toutes sortes de possibilités quant à l'occupation de cet énergumène, mais après une analyse jouissive il arrive à la conclusion que le gars ne doit être rien d'autre qu'un pickpocket.
Et vos cafés respectifs se mettent à refroidir, tellement vous vous concentrez pour voir s'il va enfin réussir à chaparder quelque chose et comment il va s'y prendre.
Vous devez rentrer, mais Stefan est tellement intrigué qu'il décide de suivre le bonhomme pour en savoir en peu plus. Ce qu'il vous racontera le lendemain sera troublant...
Vous retrouvez votre ami Stefan tel qu'il est d'habitude : fin analyste avec une pointe de tristesse envers les aléas du destin, qui font parfois de nous ce que nous sommes.

Un Zweig un peu atypique, donc, dans cette histoire à la fois drôle et tragique, comme la vie elle-même.

Et pour votre deuxième euro dans cette édition "à deux balles", vous avez une deuxième histoire : "La vieille dette", que je vous laisse découvrir.
Sachez seulement qu'une leçon de vie que vous avez peut-être donnée autrefois à quelqu'un peut se répercuter dans le futur d'une façon tout à fait providentielle.
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Comme nos goûts changent avec le temps ! Dire qu'il y a trente ans j'avais dévoré tous les romans parus en poche de Stefan Zweig, qui d'ailleurs, aux côtés De Maupassant, était mon auteur préféré. Dès lors c'est avec beaucoup de joie que j'avais saisi ce petit folio sur le présentoir de mon libraire, un peu comme on est heureux de revoir une amie perdue de vue avec qui on a partagé de bons moments.

Mais j'ai dû déchanter. Ce n'est pas que ces deux nouvelles soient mauvaises, non, mais je n'y ai pas retrouvé le plaisir de ma jeunesse…. Certes l'analyse psychologique est toujours très pertinente et très détaillée et la plume de Zweig précise et délicate. Sa description – gentiment politiquement incorrecte - d'un vrai métier est émaillée d'humour, et j'ai souri de la confusion entre le policier en civil et le pickpocket, de la considération de Zweig pour le métier difficile de voleur à la tire, et de son regard empreint d'auto-dérision en évoquant « l'un de ces curieux qui peuplent les rues et dont le nombre est écoeurant ». Quant à la deuxième nouvelle, où une dame rend un peu de panache, de fierté, et même de dignité, à un comédien vieillissant et déchu, réfugié dans un asile de province, c'est une très belle histoire riche d'humanité et d'intelligence émotionnelle, comme on dirait aujourd'hui.

Mais j'ai trouvé ce texte tellement verbeux et encombré de détails, avec ses phrases longues comme un jour sans pain et ses paragraphes qui s'enchainent sans répit.

Si je devais croiser au coin de la rue mon amie d'adolescence (il y a peu de chance puisque j'ai déménagé dans une autre région et que j'habite dans une grande ville), peut-être éprouverais-je aussi ce sentiment d'étrangeté, de rupture avec moi-même et avec mes souvenirs. Qui peut le dire ?
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Découverte inopinée d'un vrai métier
Voilà ce que le narrateur aura tout le loisir de constater, à travers les agissements d'un pickpocket. En effet, subtiliser le portefeuille d'autrui, en plein jour et au milieu d'une foule animée demande "une dextérité manuelle et une rapidité de décision" hors du commun.
Sublime plume de Stefan Zweig qui en arrive presqu'à nous arracher de l'empathie pour ce voleur au détriment de ses victimes.

La vielle dette
Une mère de famille en cure de repos dans une auberge revoit son ancienne idole qui n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Récit empreint de nostalgie sur la déchéance et la place de ceux qui nous ont fait rêver au cours de nos vies. Sobre et touchant.
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Pour moi, Stefan Zweig est une valeur sure !!! J'aime son style d'écriture, ses mots, ses phrases, et je suis très souvent happé dès les premiers instants par ses histoires... Que ce soit au niveau de la fiction, des nouvelles, des biographies, pour moi, Zweig est un virtuose de l'écriture, et je ne me lasse jamais de le lire. Dans ce court recueil, il nous propose 2 nouvelles. Dans celle qui prête son nom a l'oeuvre, l'écrivain se met en scène. Assis a la terrasse d'un café parisien, Zweig est témoin d'un vol commis par une pickpocket. Fasciné, il suivra l'homme dans tout Paris. Pour l'amoureuse que je suis de cette, je fut comblée !!! Une nouvelle toute simple, mais qui contient tout de même une bonne dose d'humanité... et d'humour !
J'ai trouvé la seconde nouvelle tout aussi belle... et émouvante. La rencontre entre une vieille dame et son idole de jeunesse. Une nouvelle qui porte sur le retour du destin et qui nous fait mesure a quel point chaque mot dit peut avoir de grandes répercussions. Une très belle lecture également !
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Faits divers sublimés par le génie du grand écrivain.
Deux courtes nouvelles.
la première se situe dans le Paris des années 30, le héros , double de l'auteur, surpris par les manigances d'un pickpocket, le suit et l' épie à travers les rues de la capitale.
La seconde se déroule dans un village du Tyrol où triomphent gentillesse et sourires.
Il faut l'intelligence et l' élégance du célèbre romancier, pour réussir à partir d' historiettes
sans importance ou de situations banales, à écrire , dans une langue magnifique, un récit au charme suranné que j' ai quitté à regret. Quel talent, Monsieur Zweig.
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En flânant par une belle journée de printemps sur les grands-boulevards, le narrateur aperçoit dans la foule un individu au comportement étrange. Qui est-ce ? Que fait-il ? Il le suivra durant plus de deux heures et tentera de découvrir son secret.

Une femme prend quelques jours de repos quelque part dans le Tyrol. le soir à l'auberge elle rencontre un vieil homme misérable qui parle tout seul et que tout le monde ignore, il vient chaque soir boire sa chope de bière que la tavernière lui offre généreusement. La femme se rendra compte que cet homme est l'acteur de théâtre qu'elle idolâtrait durant son adolescence, elle l'abordera respectueusement devant toute l'assemblée pour lui redonner un peu de sa dignité perdue.

Deux petites nouvelles rapides à lire, deux belles histoires de générosité et d'Humanité.
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DÉCOUVERTE INOPINÉE D'UN VRAI MÉTIER de STEFAN ZWEIG
Cette nouvelle époustouflante révèle à merveille le talent de Stefan Zweig. En quelques lignes il nous entraîne dans une description d'une finesse incroyable. Observant un homme dans la foule il pense déceler un policier qui s'avérera être un pickpocket. Il le suivra toute la journée en passant par tous les sentiments possibles. Magistral.
La seconde nouvelle intitulée "LA VIEILLE DETTE" est dans un tout autre registre. Une femme fatiguée prend quelques jours de repos dans une auberge. Par hasard elle y découvre un acteur déchu qu'elle admirait passionnément dans sa jeunesse. L'occasion de payer une dette. Superbe.
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Dans cette nouvelle, la narrateur observe les manoeuvres habiles d'un pickpocket au sein de la foule compacte et déambulante. L'auteur fait une nouvelle fois preuve d'un sens de la description aigu, donnant tout son charme à ce court récit. Pas de psychologie ni de tourbillon sentimental cette fois, ce qui est plutôt inhabituel pour une nouvelle du Maître.
La deuxième nouvelle de ce recueil, "la vieille dette", ressemble en revanche au reste de l'oeuvre de Zweig. La lettre d'une femme décrivant l'émoi ressenti en reconnaissant l'idole de sa jeunesse. Une nouvelle poignante de nostalgie, d'amour pur, de tristesse, qui n'est pas sans rappeler "Lettre d'une inconnue".
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Révélation inattendue d'un métier est une nouvelle dédiée à un métier méconnu du profane, et en particulier des touristes, que dis-je un métier! Un art, une science, qui nécessite l'adresse manuelle de l'artisan, la préparation d'esprit de l'athlète, la maîtrise de soi du joueur, la patience du chercheur, et le courage du soldat. Cette activité de péripatéticien aux revenus aléatoires est, vous l'avez deviné - ou pas-, le noble métier de Pickpocket.
Paris, avril 1931. L'averse a cessé et la vie reprend sur les grands boulevards parisiens. Un étranger, fraîchement débarqué de la Gare de l'Est, s'adonne à une bienheureuse flânerie, le cigare aux lèvres, à un café à l'angle de la rue Drouot et du Boulevard de Strasbourg. L'esprit vagabond et curieux, il observe le déferlement du fleuve humain. Fatigué bientôt de cette cohue, il s'apprête à partir quand il remarque le curieux manège d'un personnage efflanqué, au regard fuyant, à la mise calamiteuse, visiblement myope car se heurtant aux passants et dont l'agitation évoque vaguement celle d'un rongeur. Prenant l'attitude fureteuse du passant pour celle d'un détective ou d'un policier, il se rend compte de sa méprise; cet homme est un vide-gousset! Dès lors un curieux lien d'empathie, d'identification se tisse entre le spectateur-voyeur et l'acteur-voleur : peur de l'arrestation, prospect d'un oeil investigateur des victimes potentielles, envie de réussite pour l'inconnu, encouragements en un tutoiement fraternel, puis invective contre son manque d'audace, et finalement, pressentiment angoissant que l'homme va à sa perte : notre touriste vit par procuration la vie périlleuse et aventureuse du malfrat.
Il semble que dans cette nouvelle la passion que met en scène le conteur viennois soit plutôt que celle du lucre, la passion du voyeur, tant le narrateur semble être lié par le regard, tel le harpon du pêcheur, à l'objet de sa vive curiosité. Un bon Zweig, avec en toile de fond les 9ème et 10ème arrondissements de Paris et la scène finale ayant pour théâtre l'hôtel des ventes Drouot, avec sa faune particulière d'acheteurs, de brocanteurs, de commissionaires et la geste virevoltante de l'huissier priseur.
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La première nouvelle est bien qu'un peu prévisible très belle. Les rythmes et humeurs dansent et se croisent durant cette poursuite curieuse d'un homme au métier complexe.
La deuxième nouvelle est une lettre d'amie à amie. Une confidence qui fait appelle aux souvenirs des personnages. L'on y parle de l'adoration propre des adolescents qui laisse une trace importante dans l'histoire personnelle. Il y a une dette certes mais une des plus honorable et rendue à merveille.
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