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4,27

sur 4108 notes
Un titre qui semble anodin, mais un contenu extrêmement intense que cette nouvelle de Stefan Zweig, auteur d'une humanité qui ne laisse pas indifférent.
En fait, cette lettre, cette longue missive, est plus le testament qu'une femme adresse à l'homme qu'elle a admiré dès l'âge de treize ans, puis aimé, en tant que jeune fille et la très belle jeune femme qu'elle est devenue.
La nouvelle est courte, mais très dense et profonde. Stefan Zweig à l'art de toujours trouver les mots qui nous donnent le sourire, mais aussi qui nous font pleurer.
Il y a une telle sensibilité exprimée dans cette nouvelle qu'il a laissé la lectrice que je suis dans une profonde émotion.
N'hésitez pas à lire cette merveilleuse et bouleversante confession que nous adresse cette jeune femme, tout en l'écrivant à l'homme de sa vie.
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Comment réaliser une critique qui rende hommage à cette nouvelle qui me bouleverse toujours autant, après maintes lecture? Je l'emmènerai sur mon île déserte sans hésitation! Roméo et Juliette peuvent se rhabiller face à cet amour inconditionnel, passionné, obsessionnel et surtout à sens unique d'une femme, une inconnue, vis-à-vis de son grand amour qui jamais ne le sut. Un amour destructeur qu'on craint et admire à la fois en parcourant ces mots. Des mots qui s'imbriquent tellement bien ensemble qu'il n'y a aucun réel moment de creux dans cette nouvelle de 75 pages. Il faut voir le nombre de citations que j'aie mises, n'arrivant pas à me décider laquelle serait la plus parlante, la plus poignante...Merci à Zweig et merci au traducteur ( Alzir Hella ou Olivier Bournac).
Chaque paragraphe commence par la référence à son enfant mort, comme une litanie qui justifie ce testament qu'elle fait avant même de mourir. Toute la lettre est en soit une jolie mélodie, triste et merveilleuse à la fois. Bref je suis et resterai sous le charme!
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A chaque fois que je lis du Stefan Zweig, cela me bouleverse. Cet auteur est magique. Comment avec aussi peu de mots, avec si peu de texte on arrive à nous plonger au plus profond des sentiments, des vraies réflexions.

Découvert avec « le joueur d'échec », je me demandais comment un auteur pouvait apporter autant de puissance à des romans aussi courts. Bien sur la qualité n'est pas liée à la taille du livre. Mais cela me surprend toujours lorsque je lis du Stefan Zweig, qui parvient en cinquante pages à nous donner ces bijoux de la littérature, alors que d'autres en cinq cent pages ne nous laisses qu'un vide cosmique.

Je conseillerais ce petit roman à n'importe qui, il est court, il est beau, il est Zweig !
C'est une lettre envoyée par une femme à l'homme qu'elle aime depuis toujours. C'est un roman sur l'amour, le vrai celui qui est absolu et total. Celui qui englobe tout. Celui d'une femme qui a aimé bien plus que n'importe qui et qui n'a jamais reçu l'amour qu'elle méritait en retour.

Mais on retrouve aussi dans cette lettre, de l'espoir, puis de l'abandon. Une histoire qui doit finir mal, mais qui a eu tellement de moments où elle aurait pu mieux finir. Et au-delà de l'amour qui ressort de cette lettre, on découvre également un homme incapable de voir le bonheur en face de lui. le bonheur à portée de main. Celui qu'il n'a jamais su reconnaitre. Et pourtant il l'a croisé de nombreuses fois.

La force de Stefan Zweig, c'est qu'on ne s'embarrasse pas de fioritures. On va droit au but, et en chemin on peut blesser, frapper, peu m'importe, l'objectif est la destination. Moi je me laisse complètement emporter par ce style d'écriture. Je ne demande que cela, qu'on m'emporte peu importe le sujet, peu importe la manière, je veux qu'on m'embarque et qu'on m'abandonne sur une île déserte livrée à ma lecture, à mon imagination et à ce qu'il en ressortira !
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Avec Un Mariage à Lyon, cette nouvelle est ma préférée de Stefan Zweig. Elle me bouleverse, elle me déstabilise et Dieu seul sait combien cela est difficile.

Le ressenti est étrange, je vis à travers l'un des deux personnages principal, l'écrivain, le dandy. Je me reconnais instantanément en lui. L'impression est étrange. Il est moi. Je suis lui. le même, à quelques exceptions près. Dans le même temps, je me mets à la place de la jeune femme qui depuis enfant, fantasme, vénère cet homme qui ignore son existence, qui ignore sa présence, qui ignore son souvenir.

Quelle force ! Quelle impression laissée. A la fin de la lecture, une fatigue immense m'envahit, phénomène rare également s'il en est. Zweig écrit avec une finesse que je n'ai jamais rencontré chez quiconque. Littéralement exceptionnel.
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Stefan Zweig est l'écrivain de la passion amoureuse , et même de la passion amoureuse contrariée : par les institutions, par les conventions sociales, par la religion, par la morale, même. Mais dans ce court roman (ou cette longue nouvelle) il décrit une passion non payée de retour, un amour impossible parce qu'unilatéral, condamné à l'échec par l'égoïsme et l'indifférence.
L'histoire est simple : une jeune fille de 13 ans s'amourache d'un écrivain à bonnes fortunes, riche et plutôt imbu de sa personne, fier de son pouvoir de séduction, et en même temps réfléchi, lettré et conscient de ses propres défauts. Toute sa vie cet amour va perdurer, il va même se concrétiser à un moment et elle va avoir un enfant, mais lui s'en va s'en se retourner. Elle continue à l'aimer quand même, lui adresse anonymement des roses blanches à chaque anniversaire, fréquente d'autres hommes ; quand il revient, il ne la reconnaît pas et la traite comme une vulgaire prostituée. L'enfant meurt, elle se dépérit et adresse à l'écrivain cette lettre où elle raconte son histoire. L'écrivain, voyant le vase vide (sans les roses blanches) comprend qu'il est passé, par ignorance, indifférence, égoïsme, à côté d'un immense amour.
Bien sûr, à notre époque, ce genre de passion paraît désuet, et nous fait penser aux bons vieux mélos du début du XXème siècle, où les amours étaient forcément tragiques parce que non partagés, ou alors voués à une fin terrible. Mais Stefan Zweig n'est pas un auteur de mélos, c'est un analyste de l'âme humaine, il n'est pas pour rien l'ami de Freud, et connaît, et décrit avec une grande compassion les tourments de la passion. Car oui, on peut aimer aussi fort et aussi douloureusement dès les débuts de l'adolescence, et souvent on s'enferme dans cette passion qui devient une obsession. de plus cette jeune fille (dont on ne connaîtra jamais le nom) tombe sur un vrai-faux salaud qui n'est pas capable de voir, de sentir l'intensité de cet amour, qui ne se pose pas de questions sur les roses blanches qui arrivent chez lui à chaque anniversaire. Il vit dans une autre sphère, et ne se rend compte de rien, aveuglé par sa propre suffisance, son donjuanisme, ses obligations mondaines.
L'âme humaine n'est pas avare de ces mystères, et de telles situations existent toujours. On a vu des suicides causés par des cas similaires. Il est facile de dire : elle n'avait qu'à lui dire la vérité ! Encore faut-il être prêt à la dire, il est des gens qui sont secrets, qui enfouissent en eux-mêmes leurs tourments les plus intimes, pour justement par amour, ne pas en faire souffrir l'autre. Et inversement, il est des gens qui ne sont pas prêts à entendre cette même vérité, que pensez-vous qu'aurait fait l'écrivain s'il l'avait su, cette vérité ? Peut-être l'aurait-il comprise, mais sa position sociale lui interdisait d'y donner une suite officielle, au grand jour. C'est un peu une mécanique de l'absurde, et tout était joué dès le départ. Quand l'écrivain à la fin de l'histoire voit le vase vide, il mesure non seulement tout ce qu'il a perdu en passant à côté de cette femme, mais encore le mal que plus ou moins consciemment, il lui a fait.
Stefan Zweig, en maître de l'écriture, nous fait vivre cette passion avec une grande intensité. Nous partageons les tourments de cette jeune fille, et également les interrogations puis la surprise finale de l'écrivain. Et comme lui, nous sommes désemparés devant le tragique de cette histoire.
Un grand Stefan Zweig. Un des plus appréciés, comme « La Confusion des sentiments » et comme « Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ». Et avec juste raison.
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S'il ne fallait emporter qu'un seul livre sur une île déserte, mon coeur pencherait fortement pour la Lettre d'une inconnue... Comme tous les livres de Stefan Zweig, la description très fine des sentiments et surtout de leur ambivalence me transporte et me fascine. Mais pourquoi la Lettre d'une inconnue plutôt que La confusion des sentiments, Amok, 24 heures de la vie d'une femme, le joueur d'échecs, tous ces livres que j'ai tous lus plusieurs fois et que je n'arrêterai jamais de relire ? Eh bien pour l'histoire, pardi... Oui, je suis fascinée par cette idée qu'il est possible de vivre une grande passion amoureuse auprès de son objet mais à son insu, fascinée par l'idée que nous vivons les uns à côté des autres mais ne nous voyons pas.

Vous rappelez-vous ce délicieux film des années 90, "Chacun cherche son chat" ? Chloé y croise plusieurs fois un garçon, et à chaque fois, une petite étincelle jaillit dans leur échange de regards. Elle est frappée par la coïncidence qui les met régulièrement sur le chemin l'un de l'autre et qui fait à chaque fois resurgir ce petit coup de coeur : et le spectateur attend la suite, persuadé comme elle que c'est un coup de foudre qui trouvera son happy end. Et lorsqu'enfin leur rencontre se fait... pour elle, c'est la concrétisation évidente de tous ces signes, tandis que lui pense que c'est la première fois qu'il la voit.

La lettre d'une inconnue, c'est ce phénomène, à ceci près qu'en 1993, l'histoire s'arrête sur une légère déception et passe à la suite, tandis qu'en 1922, le jeu se poursuivait jusqu'à la mort. Est-ce démodé ? A l'heure de Tinder et des rencontres jetables, avons-nous basculé dans un monde où plus personne ne pourrait attendre la mort pour révéler à l'objet de son unique passion ce à côté de quoi il est passé ? Qui sait. Mais la passion et la folie amoureuses existent toujours, elles... Ainsi, ce n'est pas le caractère vraisemblable ou pas des faits qui importe pour qui lit La lettre d'une inconnue. Et même plus : si ce n'est pas vraisemblable, alors cela ne nous oblige que plus à plonger dans les abysses qui sont en nous, où la pression est aussi forte que dans les abysses océaniques, et où nous pouvons avoir la surprise de croiser les mêmes créatures luminescentes et incroyables dont nous ne soupçonnions pas l'existence.
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Tout petit texte, mais quelles envolées lyriques dans le sentiment amoureux ! Que cette femme a aimé cet homme égoïste qui ne la reconnaît même pas.
Et quelle prouesse de la part de Sweig d'écrire à la manière d'une femme...
C'est sublime.
M'a fait penser à certains moments à Belle du seigneur.
C'est dire !
Non, sérieusement, petit texte à découvrir. Ce serait dommage de passer à côté. Un tel amour se doit d'être lu...
Je m'en vais commencer Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.
A suivre...
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Je viens de me prendre une belle grosse claque par surprise avec ce livre.
N'ayant jamais lu Zweig avant, je ne connaissais pas le style, le résumé m'a branché et là, quelle surprise, cette lecture est tout simplement excellente, la plume de l'auteur est d'une douceur et d'une fluidité incroyable.
L'histoire en elle même est aussi belle que glauque, j'ai comme une boule au ventre depuis que je l'ai fini tout à l'heure et pourtant je ne suis pas spécialement un émotif.
Un bouquin à devorer !!
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Un homme vieillissant – le narrateur - reçoit un jour une lettre d'une jeune femme inconnue de lui. Celle-ci lui retrace l'amour fou qu'elle a éprouvé secrètement pour lui depuis son enfance, dans l'appartement contigu au sien, ses tentatives pour lui avouer sa passion, son exil hors de Vienne, puis les rares étreintes que ce volage amant voulut bien lui accorder d'où d'ailleurs naquit un enfant, mort depuis.
C'est sur son lit de mort qu'elle rédige cette terrible missive.

Encore une excellente nouvelle dans laquelle l'on retrouve Stephan Zweig en maître incontestable de la passion humaine. le style est fluide et agréable ; il ravit le lecteur par tant d'émotion, de force, de tristesse et d'originalité.
Un livre que je recommande vivement à tous les passionnés de lecture
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Cri de douleur, cri d'amour, message d'adieu et de désespoir.
C'est court, c'est fort et c'est beau même si j'ai eu moi aussi un regard un peu plus critique sur cet amour non partagé apparaissant si excessif , mais je pense qu'il faut se remettre dans le contexte de cette époque où le fossé social et culturel était plus prononcé et surtout plus infranchissable: on peut très bien imaginer une toute jeune fille éblouie par un homme célèbre qui ne la reconnait pas et qui passe sa vie dans son ombre et son souvenir.
Ah, l'amour , toujours !
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