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Citations sur Printemps au Prater (suivi de) La scarlatine (20)

En s'approchant de la fenêtre, il vit la pluie qui ruisselait sans trêve. Sur les carreaux embués les gouttes s'assemblaient, s'immobilisaient, jusqu'à ce qu'une autre les emporte, et alors elles tombaient rapidement, pareilles à des larmes sur les joues lisses d'un enfant. Il en venait toujours de nouvelles, et continuellement elles retombaient de tous côtés, comme si, dehors, le monde entier versait des millions de larmes pour exprimer son chagrin.
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Elle se reposa environ une heure, prise dans un sommeil léger et sans rêves, à fleur de conscience. Elle était très jolie, même si ses yeux espiègles, qui faisaient une grande part de son charme, étaient fermés maintenant. Seul le fin tracé de ses sourcils lui donnait l’allure d’une dame ; pour le reste, on aurait pu la prendre pour une enfant en train de dormir, tant ses traits étaient délicats et réguliers, dépris maintenant, dans le sommeil, du chagrin causé par la joie perdue.
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Et soudain il se mit à lui parler.
Il lui dit des mots enflammés, des mots brûlants, annonçant dans ses couleurs les plus ardentes toute l’envie de l’amour juvénile que seul inspire l’instant du désir indompté. Il y avait dans ses mots toute l’aspiration sauvage de la jeunesse au bonheur, au plaisir et à l’accomplissement de l’amour. Et ses paroles devenaient de plus en plus impétueuses, de plus en plus affamées, montant comme des flammes et portant à son paroxysme la nature virile de l’homme. Il quémandait son amour tel un mendiant…
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Elle prenait un peu au sérieux à présent la comédie qu'elle avait commencée avec lui ; en remettant sa robe d'autrefois elle avait retrouvé ses impressions d'alors, elle connaissait à nouveau la nostalgie du bonheur, de la félicité du premier amour...
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Dans un murmure quasi amoureux, les rameaux lourds de fleurs bruissaient quand ils les effleuraient de la main et une masse floconneuse tombait, comme de la neige, saupoudrant l'herbe sombre dans laquelle les fleurs multicolores avaient tissé de curieux motifs. Un parfum doux et entêtant émanait de la terre et se répandait en vagues délicates, il collait si étroitement et solidement à chacun que toute conscience de la volupté s'était dissipée et qu'on se laissait simplement bercer par une vague sensation de douceur et de simplicité.
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Elle continua gaiement son chemin et ne tarda pas à être entourée d'une foule en train d'accomplir, en bandes claires, son pèlerinage dominical au sanctuaire viennois, les allées du Prater qui, pareilles à des poutres blanches posées sur un gazon vert, traversent cette grande étendue boisée et impraticable. Son ravissement se fondit entièrement dans l'allégresse de la masse, car la joie du dimanche et l'amour débordant de la nature faisaient oublier à chacun la grisaille des six autres journées de la semaine consacrées au labeur.
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Elle ignorait pourquoi elle avait conservé cette robe. Mais elle s'en réjouit. Et quand elle se fut changée et qu'elle s'aperçut ses orteils dans le lourd miroir vénitien, elle ne put s'empêcher de rire d'elle-même: elle avait l'air si convenable, si ingénu, si bourgeois, une vraie Gretchen.
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Dans sa chambre, il eût l'impression que le plancher vacillait légèrement sous ses pieds nus. Le sang battait à son front et, sous l'effet de la fatigue, il ne tarda pas à s'écrouler sur son lit.
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« Et voici que tous les souvenirs, toutes les images resurgissaient, auréolés d’une lumière dorée par son humeur joyeuse, elle se remémora son premier amour, non pas par une volonté délibérée de morosité comme quelque chose qu’on n’aime pas évoquer, mais comme évènement qu’on voudrait tant revivre encore une fois, cet amour qu’on donne, qu’on ne vend pas… «
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Elle lui promit comme un présent précieux, incomparable, fabuleux, ce qu'elle avait déjà abandonné à une centaine d'autres.
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