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Citations sur Seuls les vivants créent le monde (23)

19 septembre 1914.
Adieu, mes chers amis, compagnons de tant d'heures fraternelles en France, en Belgique, et jusqu'en Angleterre, il nous faut prendre congé pour longtemps. Aucune des paroles, des lettres, des salutations que je pourrais à présent vous adresser dans vos villes désormais ennemies ne vous parviendrait ; et si elles vous trouvaient, aucune ne pourrait atteindre votre cœur.
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C'est fini. les deux derniers hommes de cette escouade qui en comptait dix-sept rôdent sur le champ de bataille que les obus ont pilonné à mort. Ils cherchent les camarades qui, une heure auparavant, jouaient aux cartes avec eux, et trouvent des corps en lambeaux à la place des seuls frères qu'ils ont aimés, avec lesquels, deux années durant, comme les muscles et la peau, ils n'ont fait qu'un.

NDL : pendant plusieurs pages, Stefan Zweig fait ainsi l'éloge du livre d'Henri Barbusse.
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De l'esclavage, la violence a lentement gagné le capitalisme et lorsque le capitalisme sera détruit elle se sauvera sous une autre forme: on ne détruit que les formes et non les états de fait, seules les lois se réalisent et non les idées. Aucune idée n'est une vérité absolue, chaque individu, en revanche, est une vérité toute entière. C'est cela, et rien que cela, qu'il me semble important d'enfoncer dans la conscience de notre humanité troublée, afin de promouvoir une réévaluation du sentiment de notre humanité : la dévaluation des idées, la valorisation de l'individu.
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La pure technique littéraire, est déjà en elle-même, dans "Le Feu", d'Henri Barbusse, tout-à-fait inédite et personnelle.
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Cette transformation des nations et des peuples nous transforme en même temps, peu importe que notre volonté l’approuve ou la nie, chacun est empêtré dans l’événement, nul ne reste froid dans un monde enfiévré.

(Le monde sans sommeil)
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L'Amérique a perdu tout son sang dans la lutte pour l'abolition de l'esclavage : mais les fonderie de Pittsburgh, où le souffle du feu gigantesque des forges dévore presque des hommes à demi-nus, les quartiers pauvres de New-York ne me semblent guère différents de ces plantations dont on parlait au siècle dernier.

NDL : Stefan, tu me fais douter, là !
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Mais la vie parle: il n'y a qu'à travers la joie que tu peux te délivrer de ce temps, et vaincre la guerre.
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« Guerre à la guerre ! », tel est le cri qui retentit depuis les rangs français sur le champ de cadavres, comme les trombones du Jugement dernier.
Et c’est pour eux une consolation, une infinie consolation, que tous, sauveurs anonymes, puissent préserver l’avenir tout entier de la guerre, que cet exemple refroidisse définitivement toutes les générations futures. Mais elle ne calme cette idole que pour une seconde. Car qui, se demandent-ils, décrira à l’humanité cette souffrance incommensurable qu’a été la nôtre, qui donc le pourra ? Nul poète ne peut l’imaginer de chez lui, et les correspondants de guerre, les touristes des tranchées, eux aussi n’ont vu qu’une partie seulement de leur souffrance sans éprouver le plus effrayant : la contrainte, la durée, l’infinitude. Qui sait, qui connaît le destin du poilu ? « Nous ! Nous seuls ! répondent les voix. Nous ! Nous seuls qui l’avons vécu ! » Mais les réserves d’un autre leur tombent sur le cœur comme un coup de marteau : « Nous non plus, nous non plus ! s’écrie-t-il. Nous oublierons, nous. Nous en avons trop vu. On n’est pas fabriqué pour contenir ça. Nous aussi, nous aussi nous oublierons notre propre misère. »
Cette pensée, la plus terrible de ce terrible livre, court à travers lui comme un incendie. « Oui, nous oublierons ! crie l’un. Quand j’sui’ été en permission, j’ai vu qu’j’avais oublié bien des choses de ma vie d’avant. Y a des lettres de moi que j’ai relues comme si c’était un livre que j’ouvrais. Et pourtant, malgré ça j’ai oublié aussi ma souffrance de la guerre. » Et un autre : « Et chaque chose qu’on a vue était trop. On n’est pas fabriqué pour contenir ça. On oublie les veilles sans bornes, le supplice de la privation, il ne reste plus que les lieux et les noms, comme dans un communiqué. » Ô porosité du sentiment, ô versatilité du souvenir, ô lassitude de la pensée ! Comme ceux qui doutent peuvent se blâmer eux-mêmes. « On est des machines à oublier. Les hommes, c’est des choses qui pensent un peu, et qui, surtout, oublient. »

(Le feu)
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L'opinion, c'est la masse ;
la conviction, c'est l'homme.
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Il y a moins de sommeil dans le monde aujourd’hui, plus longs les jours et plus longues les nuits.

(Le monde sans sommeil)
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