Tout d'abord, un grand merci à l'opération Masse critique de Babelio ainsi qu'aux éditions Faton pour ce livre d'art.
Il a été écrit par des spécialistes dans le domaine de l'art mais il reste accessible aux amateurs d'art, comme moi par exemple.
J'ai redécouvert, voire découvert, beaucoup d'informations concernant l'Eglise de la Trinité des Monts et surtout sur le couvent, notamment sur leur histoire, malgré mes nombreux séjours à Rome. Les différentes thématiques abordées reflètent bien les liens, pas toujours cordiaux, entre la France politique et l'Italie religieuse : «[…] le bras de fer entre volonté d'affirmation politique de la Couronne de France et la revendication d'autonomie de l'action religieuse de la communauté des Minimes ».
Les photographies sont magnifiques et j'ai apprécié les comparaisons avant/après restauration, ainsi que les plans de l'Eglise et du couvent, qui permettent de bien situer les différents lieux des bâtiments. Toutefois, j'aurais préféré plus d'illustrations sur les oeuvres d'art en tant que telles.
Pour conclure, ce livre permet de mettre au jour la vérité sur les oeuvres : certaines étaient très éloignées de leur projet initial en raison des techniques de restaurations qui n'étaient pas toujours très fidèles à l'original ou des destructions (par exemple le maître autel détruit par les troupes de Napoléon). Un retour au plus proche de la réalité grâce à l'immense travail de recherches effectué même s'il reste encore quelques zones d'ombre.
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Les décors de l’église comme du couvent, semés à profusion de fleurs de lys explicites, présentant même en plusieurs endroits les grandes armes de Louis XIV, participent de cette valeur de manifeste « français » que le couvent de la Trinité-des-Monts revendique haut et fort, entre le XVIe et le XIXe siècle. Dans tous les décors, excepté ceux de l’église, apparaissent même les rois de France, en action, en faveur de saint François et de son ordre, avant la fin du XVIe siècle dans les lunettes du cloître, ou sous une représentation plus codée dans les décors du XVIIe siècle. De surcroît, depuis le début du XVIIe siècle, le décor des voûtes du cloître présente une galerie de portraits en buste, de tous les rois de France depuis le légendaire Pharamond jusqu’à Henri IV, série qui sera complétée sous Charles X.
Sur la colline du Pincio, la Trinité-des-Monts est le résultat d’une identification religieuse, nationale et culturelle, associée aux différents moments historiques, fastes ou tragiques, dont le couvent et l’église ont été les témoins. Les différentes époques ont produit, notamment dans la décoration des lieux, un étonnant patrimoine où la peinture domine, conférant à l’ensemble constitué par le couvent et l’église un caractère bien particulier, dont la dominante est certainement l’admirable synthèse unissant la foi, la connaissance scientifique, et l’expression artistique.
La Trinité-des-Monts ? Une longue et riche histoire d’amour, qui, depuis plus de cinq siècles, incarne les liens étroits entre la France et la Rome pontificale.