Tu es comme le matin. Je suis la lampe qui brille,
Seule, à l’aube. Souris-moi, et je donnerai ma vie.
Tu es le deuil de mon cœur, pour les boucles de ta tête
Que ma tombe fleurira d’un tapis de violettes.
Je me tiens, les yeux ouverts, sur le seuil de ton désir.
Dans l’attente de ton regard, …mais, de moi, tu te retires.
Merci. Que Dieu te protège, ô cohorte de douleurs,
Car, lorsque je serai seul, tu resteras dans mon cœur !
De mes yeux je suis l’esclave, lorsque, malgré leur noirceur,
Le compte de mes chagrins leur fait verser mille pleurs.
Mon idole se dévoile aux regards de tout le monde,
Mais personne ne surprend tant de grâce, que moi seul.
Mon amour, comme le vent, quand tu passes sur ma tombe,
Dans ma fosse, de désir, je déchire mon linceul…
Hâfez de Shiraz
Qui doit n'avoir un jour pour couche
qu'une pauvre poignée de terre
Qu'a-t-il à faire d'édifices
bâtis pour atteindre le ciel ?
Hâfez, puisque peines et joies du monde sont de passage,
Le mieux est que je tienne paisible mon esprit.
J'espérais atteindre Ta rive, je me suis noyé, mais j'espère
Que la vague de mes larmes me poussera contre Toi.
Même si l’abri de ta nuit est peu sûr et ton but encore lointain sache qu’il n’existe pas de chemin sans terme. Ne sois pas triste.
Assieds-toi sur les bords d’un ruisseau, et vois le passage de la vie,
Que cet indice d’un monde passager nous suffit.
Par Dieu, gardien, ce soir ferme un instant les yeux,
Car j'ai cent mots à dire en cachette à Ses lèvres rubis silencieuses!
Hume le parfum de la violette et saisis les cheveux de la Beauté!
Regarde la couleur de la tulipe et dirige-toi vers la boisson!
En la secrète demeure de ma belle vie, j'ai une douce Idole,
Dont les cheveux et le visage me font brûler de La voir.
La nuit dernière je fis le serment par Ta chevelure
Que je ne lèverai pas la tête de Tes pieds.
Si tu me tiens pour un errant,
Je dérangerai tes cheveux avec mon soupir de l'aube!