AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782864324713
1273 pages
Verdier (18/05/2006)
4.27/5   13 notes
Résumé :
Hâfez est le poète majeur de la poésie lyrique persane. Il vécut au quatorzième siècle à Chiraz. Les mots de ses poèmes sont ceux des spirituels de son temps, aussi ceux des fêtes à la cour, ceux des soldats ou de la chasse, du commerce, du jardin ou de la rue. Mais ses poèmes sont surtout habités du désir de voir le visage de l’Aimé, désir que ne font qu’aviver toutes les réalités du monde. Et si Hâfez jouit en Iran d’un prestige populaire qui ne s’est jamais déme... >Voir plus
Que lire après Le Divân : Oeuvre lyrique d'un spirituel en Perse au XIVe siècleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un poète, infiniment supérieur à l'ensemble des platitudes de la rentrée commerciale des pages imprimées...


Souveraineté de la pauvreté (1)
1
Hafiz, donne-moi la plume du ciel, donne-moi les mots des étoiles, donne-moi les rimes des astres, donne-moi le rythme des galaxies,
pour te dire,
toi,
Hafiz,
toi et tes beautés; ou prête-les moi, le temps suffisant en ce monde de l'illusoire,
prête- les à ma langue indolente,
à mes mots dérisoires...
2
Un contrat fut scellé dans le passé,
et mes larmes amères et tous mes pleurs -
débordant comme un déluge de Noé
ne purent laver la table de mon coeur(2);
puis-je avec certitude dire que c'est Lui,
alors que je ne sais, rien, rien de moi?
Mais puis-je affirmer que ce n'est pas Lui
maintenant, quand son regard est à moi?
le coeur est une lyre à mille cordes,
qui vibrent en harmonie avec l'amour;
les amants malhabiles les désaccordent,
sans espoir d'aucun fugitif retour.
Apprends-moi à transformer deux en un,
en dansant avec lui qui est au loin.

3
en forme de Ghazal (3)

Oubli de tous les désirs de vérité, nos consciences étaient toutes fermées, à la non-humanité,
Nous avons franchi les frontières du néant, ses torrents emportent tous les fondements, vers la non-humanité,
Quand les fêtes secouent les poussières du deuil, le chagrin du temps nous couvre de son linceul, de non-humanité, Les paroles dites deviennent notre maison quand les mots de haine se dressent à l'horizon, de la non-humanité, Mermed, emploie-toi à tisser la lumière dans la trame balbutiante de tes vers, nés dans la non-humanité,
puisque les mots de Hafiz se sont perdus, dans les balles de ceux qui ne les ont pas lus, du fond de leur non-humanité.

4
Hafez, le vin, la quête, l'amour; Non-humanité, sans vin, ignorance, mort.
Les mêmes langages...

5
Et tu danses toujours ainsi qu'en ma mémoire,(4) quand tous les amants vont à la maison du vin, retrouver la Sulamite, si belle femme noire - heureux fils du temps sans souci des purotins.
Puis nous nageons toujours dans la danse des sons, visages encore marqués des cicatrices de ceux qui ont sans cesse cherché l'amour dans la prison de ces coupes où l'on voit et le monde et les cieux.
Artistes sur la scène offerte à l'univers, nous avons dessiné sur le vin nos portraits, pour que s'effacent nos vies et leurs mystères.
Désormais étrangers sur les chemins abandonnés de l'amour, nous avons connu toutes les errances, celles de la peur et de toutes les ignorances .


Hafez, né à Chiraz (Iran) au 14° siècle; il serait né vers 1310 et mort vers 1380; son nom, Hafez, signifie gardien et par extension désigne celui qui connait l'intégralité du Coran par coeur. Je lis Hafez en Français, le Divân, Hâfez de Chiraz, notes et traduction de Charles-Henri de Fouchécour, 2006, Verdier poche, Paris. Je le lis également en Anglais, The Gift, Poems by Hafiz, the great Sufi Master, traduction de Daniel Landinsky, 1999, Penguin Compass.


1 'la souveraineté de la pauvreté' (ghazal 479, Tr. Charles-Henri de Fouchécour)

2 la Table du Coeur: la mémoire dans la Bible (entre autres, Proverbes 7,3) et aussi dans les sonnets de Shakespeare (Sonnet 24)

3 le ghazal est un poème composé de distiques de deux vers. le second vers se termine par un mot ou groupe de mots, identique dans chaque distique. En général, le ghazal cite le nom de son auteur dans l'un des derniers vers.

4 avec mes remerciements à Arthur R. (Les Veilleurs)
© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (254) Voir plus Ajouter une citation
Tu es pareil au matin, je suis la chandelle à l'aube en sa solitude.
Fais un sourire et vois comme je rends l'âme!
Commenter  J’apprécie          340
Comment te remercier armée des chagrins - que Dieu te pardonne
Car finalement au jour où je suis seul tu ne quittes pas ma tête!
Commenter  J’apprécie          00
Je suis esclave de la pupille de mon oeil qui, malgré sa dureté,
Verse mille pleurs quand je ressasse les souffrances du coeur.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai ouvert la porte de mes yeux au seuil de l'espoir en Toi,
Peut-être me jetteras-Tu un regard. Tu m'as exclu de Ta vue!
Commenter  J’apprécie          00
Puisque sur mon coeur est la noire brûlure de Ta chevelure rebelle,
Champ de violettes sera ma tombe lorsque je mourrai.
Commenter  J’apprécie          00

Dans la catégorie : Littérature iranienneVoir plus
>Littérature des autres langues>Littératures indo-européennes>Littérature iranienne (39)
autres livres classés : iranVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (83) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}