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Nationalité : France
Biographie :

Joëlle Zask est philosophe, spécialisée en philosophie politique. Elle est la traductrice du philosophe-pédagogue John Dewey.

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Présenté par Raphael Zagury-Orly Avec Guillaume le Blanc, philosophe Joëlle Zask, philosophe Que la sobriété est difficile à percevoir, et à maintenir! Etymologiquement, elle renvoie à «sine ebrietas», absence d'ébriété. On est sobre si on n'est pas ivre (ebrius), soûl, aviné, et, par extension, grisé, exalté, excessif, immodéré, sans frein (bien qu'on puisse être tout cela en étant abstinent). Assez sereine et posée, elle ressemble peu à l'austérité, obligée, sévère, grise et ennuyeuse. Son amie la plus proche serait la tempérance, louée depuis l'Antiquité: ni trop ni trop peu, et encore moins pas assez – car la sobriété n'est pas la pauvreté. Elle suppose avoirs et biens, mais les gère et en jouit en évitant qu'ils excèdent ou s'hypertrophient. Mettant en acte la «juste mesure», elle se pose comme le contraire de cette pseudo-autonomie radicale par quoi on se permet tout, foulant aux pieds les besoins, les désirs, les aspirations, les droits et les libertés des autres. Certes, dans une société ivre de biens matériels, de plaisirs et de pouvoirs, où l'arc des inégalités sans cesse s'écarte, où la vocifération se substitue à la parole, l'invective au dialogue, le mépris au respect, le rejet à l'accueil, où seuls le buzz, l'outrance et le clash s'entendent, la place de la sobriété, comme vertu, semble bien exiguë. Aussi ne peut-elle revivre que par nécessité, sous forme du soin qu'exige la planète – et de la conscience que les excès et les gâchis sont nocifs non seulement du point de vue économique et écologique mais aussi de celui de la sécurité, de la santé et de la stabilité sociale. Elle sera alors vertu sociale et civique, style de vie partagé, changement d'habitudes, de principes et de croyances, et signifiera, non plus accumuler, gâcher, polluer, mais prendre soin, protéger, réutiliser, recycler, récupérer, réparer.

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Les lieux aimés sont aussi des lieux retrouvés. Comme des oiseaux migrateurs, il peut arriver que nous y retournions.
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Habiter la terre n'est pas se l'approprier, s'en emparer, l'exploiter, mais y passer d'un pied léger et en prendre soin.
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Essayer de maîtriser un mégafeu est aussi vain que de tenter de placer un couvercle sur un volcan en éruption.
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Je vois les lieux qui m'importent comme des associés, non comme des possessions sur lesquelles s'exercerait tel ou tel de mes droits.
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L'homme n'est pas le souverain de la nature, mais son accompagnateur et son assistant. Il partage avec elle un même futur.
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D'une manière générale, des simulations informatiques laissent penser que les feux peuvent engendrer en quelques mois plus de CO2 que les voitures de la même région. Les forêts boréales en feu en produisent plus qu'elles ne parviennent à en absorber. En s'asséchant sous l'effet combiné de l'exploitation forestière, du réchauffement climatique et des périodes de sécheresse, les tourbières, qui brûlent à raison de milliers d'hectares en Russie ou dans les forêts de Sumatra ou de Bornéo, émettent des quantités considérables de gaz à effet de serre. Dans les zones froides comme l'Alaska ou la Sibérie, le carbone et le méthane qui étaient emprisonnés dans le permafrost sont massivement libérés dans l'atmosphère. Autre désastre, la suie emportée par la mer jusqu'au Groenland absorbe la chaleur du soleil et contribue ainsi à la fonte des glaces. À quoi s'ajoute, analyse Struzik, le fait que les feux brassent les restes des activités minières (arsenic, uranium, amiante), les font remonter à la surface et les dispersent, y compris bien sûr dans les villes éloignées où personne ne se rend compte du danger.

p.73
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Le fait de choisir la localisation des habitations de manière à les protéger des passages des feux existent pourtant depuis des temps immémoriaux. Par exemple, en Mésopotamie et dans les régions moyen-orientales, les villages antiques étaient construits de telle sorte que les habitants, leurs cultures et leurs maisons restaient à l'abri des flammes. Les constructions, groupées au milieu d'un espace aménagé selon un plan concentrique, étaient protégées des feux par plusieurs remparts. La première zone qui ceinturait le village était formée des jardins potagers et d'ornement, la deuxième des zones agricoles et la troisième des zones pâturées communes, qui étaient régulièrement débroussaillées grâce aux brûlis et aux bêtes qui y paissaient. Au-delà s'étendait la forêt que les villageois soumettaient à un aménagement perpétuel en s'y approvisionnant, par exemple, en bois de chauffe, en tourbe ou en glands pour l'alimentation des cochons. Puis arrivait enfin la forêt sauvage. Les risques étaient donc traditionnellement identifiées et la prévention, assurée.
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L'industrie forestière et les grands feux de forêts forment ainsi un couple inséparable : l'appauvrissement de la biodiversité que la première provoque prépare le terrain pour les seconds qui, en raison de leur intensité, perdent leur effet potentiellement bénéfique dans le maintien de la biodiversité.
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En outre se met en place un cercle vicieux : les grands feux détruisent des millions d'arbres, qui sont les poumons de la planète, tout en relâchant des tonnes de CO2 qu'ils ont stockées. Ils contribuent donc au réchauffement climatique, qui lui-même favorise leur déclenchement. Leur augmentation en fréquence et en intensité est donc une perspective réellement redoutable. Selon la NASA, ils seraient responsables de 30% des émissions de dioxyde de carbone mondiales. En septembre et octobre 2015, les mégafeux dans les forêts tropicales d'Indonésie, dont des dizaines de milliers ont été déclenchés volontairement par des producteurs d'huile de palme et de pâte à papier, ont généré chaque jour plus de gaz à effet de serre que l'ensemble de l'activité américaine annuelle et provoqué la mort prématurée d'environ 100 000 personnes.

p.72
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Bien que la plupart d'entre nous restent inconscients des dangers auxquels expose le phénomène planétaire des mégafeux, l'idée que ces derniers sont d'origine humaine a fait progressivement son chemin. En dépit des arguments contradictoires avancés respectivement par les climatosceptiques et certains écologistes intégristes, le lien entre l'altération du climat et le développement de feux hors normes est de mieux en mieux identifié.
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