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3.68/5 (sur 20 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Argent-sur-Sauldre (Cher) , le 01/06/1943
Mort(e) à : Paris , le 3/12/2023
Biographie :

Jean Ristat, né à Argent-sur-Sauldre (Cher) en 1943, est un écrivain et un poète français.

Il a fondé en 1974 la revue et la collection Digraphe, avec un titre proposé par son professeur de philosophie, Jacques Derrida, dont il mettait alors en vers le récent essai sur La Pharmacie de Platon (cf. le supplément à la réédition de 1974).

Il est l'actuel directeur des Lettres françaises, le supplément littéraire du quotidien L'Humanité.

Compagnon et exécuteur testamentaire de l’œuvre de Louis Aragon, il avait créé la revue « Digraphe » puis dirigé « Les Lettres françaises » lors de leur reparution, au début des années 1990. Il est mort le 2 décembre 2023, à 80 ans.

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Jean Ristat met Aragon à la question sur le PCF .
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ce que le temps nous a donné il le reprend
Amant dérisoire au milieu de la nuit
Je ne me souviens que du jour et je pleure
Voilà des vers anciens comme un chapelet
Que j’égrène tandis qu’à la fenêtre je
Regarde passer la lune où dorment les morts.
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Comment en pleine course encore cet effréné
Désir de vivre rendu à la
Nuit immobile et lourde ah je n'accuserai
Ni les dieux ni les hommes je n'ai rien à dire
Que les larmes et sur la tête du dormeur l'ogre
A posé sa patte griffue comme un rêve d'éternité
Nul n'échappe à la froide nécessité
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Je suis né au pli du crime dans l'antre deux
Mort morsure de l'homme et de la femme à découdre
Dans le déni du temps les lèvres muettes dunes
Phrases où s'abîment les mots de l'amour sonnent
La mise à mort dans l'étranglure des peaux gicle
Le sang hors du lit les amants aux voiles
Déchirées Ô la prose du désir
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Il y a des livres muets. Oublions-les tranquillement. Il y a ceux dont la voix n'est pas encore placée, avec les hauts et les bas de la mue. Gardons un œil sur leur auteur en attendant les ouvrages qui vont suivre... Et puis un jour vous ouvrez un roman, un recueil de poèmes... et soudain vous entendez une voix qui ne ressemble à aucune autre. Vous tenterez plus tard de la caractériser, de la cerner. Peut-être même faudra-t-il résister à la séduction qu'elle exerce sur vous, pourquoi pas, il n'empêche qu'une histoire d'amour entre elle et vous est de l'ordre du possible.
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C’était la saison où fleurissent les tilleuls
Les jeunes filles couraient avec le soleil
Une baguette de coudrier à la main
Et sur les chemins terreux les garçons montés
Sur des chevaux de bois rêvaient de l’égypte et
De ses pyramides le soir ils portaient des
Bas rouges les genoux couronnés d’épines pré
Lats sans autre cathédrale que la ramée
Des grands arbres où veillent les tourterelles loin
Du ciel où les dieux s’ennuient et meurent oubliés
La comtesse de ségur comme une abeille aux
Tuileries de fleurs en fleurs tu parlais si bien
Le français
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Sonnent les sept heures au petit matin gris et
Bas de janvier lorsqu’endormi il repose dans
Une débauche de lumière sur la table
Déjà comme un gisant nu offert aux couteaux
Et aux ciseaux à découdre ce que nature
Soigneusement au fil des saisons avait cousu
À découper les chairs et scier la cage où
Le cœur se cache comme un oiseau affolé
Les bras grands ouverts le voici offert viande
De boucherie et dans l’écartement des membres
Disjoints
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Peut-être même faudra-t-il résister à la séduction qu'elle exerce sur vous, pourquoi pas, il n'empêche qu'une histoire d'amour entre elle et vous est de l'ordre du possible. C'est pourquoi la lecture à haute voix d'un texte par son auteur, pour médiocre qu'elle soit, le plus souvent, dit toujours quelque chose, même en la recouvrant, de l'autre voix qui ne se perçoit que dans le silence. J'ai peine à imaginer Rimbaud cependant lisant, par exemple Le Bateau ivre, d'une « voix, très accentuée en ardennais, presque patoisante...». Et pourtant... Celle de Claudel avait un accent rocailleux, rural, qu'on prête difficilement à Tête d'or et qui cependant renvoyait à tout ce qu'il y a de charnel, voire de séminal, dans son œuvre.
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Éloge funèbre de Monsieur Martinoty


I

Te voici donc monsieur emporté sous nos yeux
Par l'armée des ombres en un éclair qui s'enflamme
Et passe avant de rendre à la nuit sa guenille
Te voici théâtre Ô théâtre de la mort
Avec ton cortège de figurants sourds et
Muets l'orchestre des oiseaux soudain s'est tu
L'acteur a oublié son texte le souffleur
Quitté sa cave il n'y aura pas de reprise
D'où vient-il
Le vent enfourné dans ta bouche comme un poing
Et ton corps livré aux chiens masqués des ténèbres
Maintenant
Te voici empire du silence
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Il faut chercher la voix d'un écrivain dans ses textes : cela suppose sans aucun doute une attention extrême, voire un recueillement, qui nous rend alors disponibles, à l'écoute : un état de vacance en quelque sorte. Je veux parler ici de la liberté d'esprit sans laquelle il n'y a pas de lecture possible.
Il y a des livres muets. Oublions-les tranquillement. Il y a ceux dont la voix n'est pas encore placée, avec les hauts et les bas de la mue. Gardons un œil sur leur auteur en attendant les ouvrages qui vont suivre... Et puis un jour vous ouvrez un roman, un recueil de poèmes... et soudain vous entendez une voix qui ne ressemble à aucune autre. Vous tenterez plus tard de la caractériser, de la cerner.
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Éloge funèbre de Monsieur Martinoty


I

C'était dans les îles là-bas où l'on regarde
Le ciel obscur dans un miroir comme une lettre
Cryptée pour en déchiffrer l'énigme appelle
Ton cela une vie et sur le sable la
Mer efface le dessin d'un rêve aussi
Tôt que tracé c'était dans l'envers du monde et
La lune sous le bras tu marchais au milieu
Des dieux en exil à pâques il n’y aura pas
De résurrection

(…)

Ô vous qui dormez dans les étoiles enchaînés
Ombres ombres aimées que me voulez-vous
Je marche parmi les ruines et je cherche encore
Au ciel la lumière dans la nuit une poche
Vide
Pourtant

(…)

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