Si tu veux être heureux, sois riche de ce qui ne se possède pas et pauvre de tout ce qui s'achète.
Son sablier de vie se vidait de ses grains de jeunesse à une vitesse vertigineuse, elle n'avait plus les moyens de se montrer trop exigeante si elle ne voulait pas devenir vieille fille.
La solitude, c'est comme le monoxyde de carbone. Elle est inodore, incolore et tue en silence.
Huit années s'étaient succédées depuis lors et elle avait préféré tirer une croix définitive sur la venue du prince charmant. Elle l'avait attendu toute sa vie, mais aujourd'hui avec le recul et l'expérience, elle était convaincue qu'il n'avait jamais mis le nez hors des jolis contes que l'on raconte aux petites filles sages pour les endormir le soir. C'est fou comme les adultes aiment faire rêver les enfants. Elle avait fini par comprendre qu'ils continuaient ainsi à entretenir leurs propres illusions.
« Nous ne sommes pas venus pour comprendre, mais pour aimer, et tout arrive à celui qui apprend à aimer. »
" La différence entre les psychiatre et les autres malades mentaux, c'est un peu le rapport entre la folie convexe et la folie concave"
"Nous vivons dans un monde d'apparence qui est l'ombre de la réalité"
Comme le disait si bien Carl Jung dont le mentor n'était autre que Sigmund Freud : "Même les psys ont leurs problèmes comme les autres humains. Faire des études n'empêche pas de souffrir comme tout le monde et d'avoir des peurs et des phobies."
L'homme ou la femme alcoolique qui consomme plus que de raison le fait pour une raison qu'il ne peut pas toujours nommer. Personne n'ingurgite autant d'alcool pour le plaisir. Se saouler n'est pas amusant, c'est une souffrance de chaque instant. Très vite, on boit pour oublier que l'on boit et l'on finit par ne plus savoir pourquoi. On se sent mal, car on culpabilise d'être devenu une larve, incapable de reprendre sa vie en main.
Chaque citoyen était devenu en partie responsable de son futur cancer de la peau. Toute affection non professionnelle qui trouvait sa source dans une forme de mise en danger de sa santé était punissable par les autorités. Une grande partie des frais médicaux était alors facturée au malade. Que ce soit pour le cancer du poumon, du pancréas ou du foie, il suffisait d'un seul facteur de risque prouvant que le patient était responsable de sa maladie pour que celui-ci soit automatiquement pénalisé. Celui qui fumait ou buvait devait payer.
Quand ces nouvelles mesures furent misent en place, beaucoup pensaient que ce ne serait pas vérifiable dans le temps. Ils étaient tombés de haut lorsque l'EUE avait supprimé l'argent liquide. Ils s'étaient alors vite aperçus qu'ils ne pouvaient plus rien acquérir sans présenter leur carte de débit ou passer par l'application sur leur portable. Dès lors, tout achat était répertorié, nominé et donc traçable.
Passé le cap de la quarantaine, beaucoup de langues de vipère se demandaient pourquoi une femme aussi belle et charmante demeurait célibataire. Certaines personnes bien-pensantes affirmaient même qu'elle avait viré de bord. Quand on lui posait la question, elle trouvait l'idée très dérangeante et déplaisante. Elle se fâchait et répondait : "C'est ridicule ! L'amour n'est pas question de sexe ou de bord. Non, le sexe n'est qu'une affaire d'attirance physique. Le cœur et les sentiments ne se commandent pas. J'aime les hommes, j'adore faire l'amour avec eux, mais j'aime aussi ma mère et ma sœur et je ne couche pas avec elles. Il y a toutes sortes d'amour. Celui pour ses parents n'est pas de même nature que celui que l'ont ressent pour son conjoint. Ses enfants, on ne les aime pas tous de la même façon. On s'adapte à l'amour et lui à nous."
Le jardinier du complexe hospitalier observait depuis quelques secondes la femme élégante qui avançait rapidement en sa direction. Il la connaissait bien et aurait pu reconnaître sa silhouette entre mille. Il la voyait souvent et la trouvait très belle. Pour dire vrai, elle n'arrivait jamais à la même heure et paraissait toujours très pressée. Il aimait la regarder passer et faisait en sorte de se trouver près de l'entrée du bâtiment. Depuis les années qu'ils se croisaient, jamais elle n'avait pris la peine ni le temps de lui rendre son sourire, mais il savait qu'à partir d'aujourd'hui, tout allait changer, elle serait obligée de le remarquer.