On meurt par la fin, on meurt par la soif, on meurt par la douleur, on meurt par amour.
Je vais écrire des choses sales et je voudrais que vous me pardonniez même si lire c’est moins pire que subir on voudrait tous être épargnés.
Un psychologue est arrivé je me souviens il avait fait des tests je devais ranger des dessins pour faire des histoires et raconter ce que m’inspiraient des taches d’encre je ne comprenais pas son charabia. Il m’avait dit l’important n’est pas que vous compreniez mais que moi je puisse en retirer quelque chose et j’avais dit bon courage. J’aurais dû me méfier il disait des choses pénibles sur ma construction de personnalité et que je serai psychopathique et que mon niveau de langage était faible je l’ai interrompu mais on ne m’a pas laissé dire. Quand j’ai pu avoir mon tour j’ai dit que j’avais un parlement qui n’était pas celui des gens et que je sentais bien que mes idées allaient plus loin que mes mots j’avais l’impression d’un type qui a la tête infatigable alors que ses jambes supportent pas le voyage.
La Colline aux Loups c'était déjà une prison bien pire que tout imaginez-vous sous l'eau depuis le jour de votre naissance à retenir votre respiration en attendant une bouffée d'air qui ne vient pas ma vie c'est ça.
Est-ce que tout le monde ne fait pas ça, tout le temps ? Au magasin, dans la rue, quand on se croise le dimanche ? On embellit ou on salit. On exagère d'un côté ou de l'autre. Sinon, comment parler pour finir ? La vie est si morne...
J'ai repensé à Mitch et ses paroles sur le fait qu'on mène une vie qui ne sert à rien et c'est très vrai mais y songer peut rendre fou d'une folie qui serait la fin de tout. J'ai parlé de ça au prêtre il m'a dit parce que vous croyez que la vie des autres a un sens au prétexte qu'ils sont dehors ils auront moins le loisir que vous de se confronter aux vraies questions.
(p.233)
Je suis comme un arbre pourri avec ses racines pour toujours dans le marais de l'enfance.
Je me dis qu’il faudrait que je demande au prêtre si la Colline aux Loups était une punition de Dieu dans ce cas ce serait terrible d’avoir commencé sa vie par la punition pour des choses que je n’avais pas encore faites.
Après [le match de foot] on est rentrés et Pete ne parlait pas et il a dit est-ce que ça t'a plu j'ai dit c'était super car tout le monde était heureux l'équipe avait gagné je ne sais plus laquelle. Je crois que Pete percevait bien les choses car son regard avait changé il savait qu'on peut faire tout ce qu'on peut on ne sauve pas les gens comme ça.
Il l'agrippe dans les yeux et laisse dire par les pupilles ce que la langue irait tremper de maladresse.