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Critiques de Antonio Da Silva (69)
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Sortie 32.b

Ce roman accumule pléthore de mystères, qui nous pousse aux interrogations: « que se passe-t-il, qu'est-ce que c'est, pourquoi et surtout le comment vont-ils se sortir de cet Enfer ? » Car c'est un véritable Enfer que vivent ses adolescents sur cette autoroute. Cela débute avec des oiseaux figés en position de vol, comme si les personnages roulaient à l'intérieur d'une photographie… Puis des cadavres de vaches. On assiste ensuite à une frénésie meurtrière des adultes envers les enfants, pire encore lorsqu'ils s'acharnent sur leurs progénitures (rappelant au passage le film Mom and Dad de Brian Taylor avec un Nicolas Cage qui fait du Nicolas Cage – d'ailleurs double parenthèse, à quand le prix Nicolas Cage ? Sérieux sa façon de jouer mérite sa propre statuette -), lorsque les survivants parviennent à échapper à la folie des adultes à bord d'un minibus, s'en suivent différentes « phases » représentant un cauchemar où perdre un camarade devient presque inévitable… Et tout cela sans pouvoir fuir cette autoroute de l'horreur, mystérieusement barricadée de l'extérieur.



Mais ce n'est pas tout, on y croise des stations essence d'une autre époque pourtant flambant neuf, comme si on assistait à une coupure de l'espace-temps, sans compter certains personnages qui ne semblent pas toujours venir du présent, et d'autres qui sont vêtus comme en hiver alors que certains sont habillés en tenue d'été, des poulpes qui volent, des protagonistes qui changent d'identités et de langues après un black-out, des drones qui tirent sur des véhicules arrêtés, des objets qui se désintègrent, des poissons qui se dévorent, des types en combinaison Biohasard, des murs de plantes, et du sable, beaucoup de sable, du sable bizarre, du sable, du sable… Sur une autoroute sans sortie.



Bien que la cible de lecture soit les adolescents, il y a une effervescence de scènes gores et tragiques, qui me permet de conseiller ce roman à partir de 15/16 ans. D'autre part, faudra ouvrir à fond les chakras métaphysiques et biologique car ce ne sera pas du goût de tout le monde lorsque nous obtenons les réponses à tous ses mystères….





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ABC...

Bamako-Lyon, c'est une sacrée page que tourne Jomo, seize ans et 1m92 de volonté, de courage et d'énergie. Et un talent inné pour le basket. Fera-t-il le poids, loin de ses proches et de son quartier, dans ce monde ultra-compétitif du sport professionnel ? Cette histoire d'exil et de sport de haut-niveau découverte sur les conseils de sylviedoc nous a très vite happés. Mais bientôt, nous avons découvert que le principal défi n'était pas là : il est aussi (et surtout) temps pour Jomo d'apprivoiser enfin cet alphabet face auquel il est si vulnérable. Un apprentissage ponctué de ces rencontres extraordinaires qui vous ouvrent des mondes…



Convaincus de nous plonger dans une histoire « de basket », nous avons été pris de court – même si le titre aurait pu nous mettre la puce à l'oreille ! Nous n'en avons pas moins été sensibles à la gentillesse qui fleurit dans le microcosme de la MJC, à la fragilité terrible de celui qui n'a pas appris à lire (une forte prise de conscience pour mon fils de 10 ans), à la rencontre magnifique que l'amour des mots cimente sous nos yeux. Tout cela est porté par la plume imagée d'Antonio Da Silva qui insuffle à ce texte une mélancolie particulière, une sensibilité à fleur de peau caractéristique des séquences de vie décisives.



La vie est parfois terrible, nos rêves plus grands que nous (même quand on mesure 1,92m), le roman n'en euphémise rien. J'ai trouvé qu'il montrait délicatement comment, même face à une épreuve terrassante, l'entraide et les projets qui donnent du sens à la vie permettent d'avancer. Mon fils a été très (trop) touché par cette lecture et en a conclu qu'il aurait préféré que « ça parle plus de basket ». Sans doute était-il jeune pour un roman qui s'adresse aux ados.



Attachant, Bouleversant, Captivant.



PS : Et je ne vous ai même pas expliqué le rôle de premier plan du Portugal dans cette affaire… Et tant que j'y suis, j'aurais pu parler de Tony Parker, de la famille d'un républicain espagnol, d'une militante syndicaliste tunisienne, et de bien d'autres encore. Mais vous verrez !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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ABC...

Amour, Basket et Chance, c'est l'explication de ce titre en trois lettres qui résume l'essence de ce très beau roman jeunesse. Mais l'histoire de Jomo ne peut être réduite à ces trois mots, elle est bien plus riche et va nous emmener de son Bamako natal à l'Academy , le centre de formation des jeunes espoirs du basketball, situé à Lyon.

Jomo est repéré à 17 ans par Face de fesses (qui s'appelle en réalité Richard), un recruteur qui va l'envoyer se former dans le centre créé par Tony Parker afin de donner leur chance à des jeunes issus de tous milieux et de tous pays. En l'espace de quelques jours, sa vie va changer du tout au tout. Il découvre le luxe d'une chambre à soi (avec une salle de bains !), les autres jeunes hébergés à l'Academy (plus ou moins sympathiques...), la singularité que peut impliquer le fait d'être "très grand" et "très noir", mais aussi l'entraînement intensif et les douleurs qui l'accompagnent. Il va aussi rapidement se heurter à une difficulté inattendue qui ne lui avait pas vraiment posé problème par le passé : pour lui , l'écrit se résume à des "pattes de mouches" indéchiffrables. Son entraîneur décide de remédier à cette lacune en l'envoyant suivre un cours d'alphabétisation donnée par une bénévole, Gloria, dans une MJC, ce qui constitue une autre chance pour Jomo de s'intégrer dans sa nouvelle existence.

Il y fera connaissance avec des femmes de tous âges et d'origines variées, venues comme lui apprendre à lire. Sauf une, Rosa-Rose, la fille de Gloria, en terminale littéraire. Très rapidement les deux jeunes gens vont se plaire et Rosa va faire découvrir Lyon à Jomo casé tant bien que mal à l'arrière de son scooter. Elle va également l'initier à la poésie portugaise et ..à l'amour (le fameux A qui nous manquait encore !) Une belle histoire va naître entre eux, sans mièvrerie mais tout en douceur, nous prouvant que deux cultures totalement différentes peuvent se rencontrer et s'apprécier. Cela nous change agréablement du climat d'intolérance et de xénophobie dans lequel nous baignons trop souvent.

Bien sûr le racisme et la défiance sont également présents dans ce récit, l'histoire ne se passe pas au pays des Bisounours. Jomo sera également confronté à la violence, et à de petits dealers qui ne lui veulent pas que du bien. Mais sa personnalité fondamentalement honnête et droite ne peut que nous faire fondre, on a vraiment envie que les choses se passent bien pour lui. Rosa-Rose est également un personnage touchant, l'hommage qu'elle souhaite rendre à son père décédé m'a beaucoup émue. Les femmes du groupe d'alphabétisation m'ont elles aussi emportées avec leur enthousiasme, leur sens du partage et leur gentillesse à l'égard du jeune Malien.

L'écriture est simple, conforme aux personnages, elle traduit très bien les ressentis de Jomo, narrateur du récit. On découvre la naissance de ses sentiments pour Rosa-Rose, et comme le souligne @Saiwhisper, c'est plutôt rare qu'une romance soit vue du côté du garçon. On constate aussi que ce n'est pas facile d'être une graine de champion, cela nécessite bien des efforts et des sacrifices, notamment celui d'être coupé de ses racines et de sa famille.

Je pense qu'à ce stade, vous aurez tous compris que j'ai été sous le charme de ce récit, même s'il m'a manqué un tout petit quelque chose pour lui attribuer les cinq étoiles. La demi-étoile manquante est due à une petite frustration, quelques développements supplémentaires m'auraient comblée. Cependant il fait déjà partie de ma prochaine commande professionnelle.

Petite précision : le centre de formation évoqué dans le roman existe bel et bien, il s'agit de la Tony Parker Adéquat Academy ( si vous souhaitez en savoir plus : https://tpadequatacademy.com/)

Merci encore à Emilie qui m'a vivement encouragée à cocher ce titre dans la Masse Critique Jeunesse, et bien sûr merci à Babelio et aux éditions du Rouergue qui m'ont permis de le découvrir.



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ABC...

A comme agréable

En prenant cet ouvrage, je ne m’attendais pas à être aussi agréablement surprise. Je ne vous cache pas que ce texte ne m’attirait pas et que je ne l’aurais jamais lu s’il n’avait pas fait partie du concours MoseL’Lire, car le basket ou les romans mettant en avant le monde du sport ne sont pas ma tasse de thé. De plus, les récits mettant en avant l’illettrisme ou le parcours d’une personne apprenant à lire et à écrire, j’avais un peu l’impression d’en avoir fait le tour. Je me trompais. Antoine Da Silva a réussi à me toucher, me faire rire et à me donner un coup dans le ventre. C’était une lecture incroyable ! Une belle leçon de vie… Mais qui m’a laissé un goût amer… Cet apprentissage est dur, réaliste et poignant. Il a été difficile de refouler mes larmes…



B comme bienvenue

Bienvenue dans l’univers de Jomo, un ado de 17 ans venu du Mali, qui va intégrer le club de basket Tony Parker. Un bel avenir l’attend ! Jomo va faire une pluie de découvertes : la vie « de luxe » par rapport à celle qu’il avait avant (ex : taille de la chambre, propreté, douche, salaire, etc.), les entraînements difficiles, les camarades de chambrée par toujours sympathiques, l’apprentissage de la lecture, l’écriture… Et l’amour. Très vite et sous les conseils du coach, le jeune homme va intégrer un groupe chargé d’apprendre la langue française aux personnes étrangères ou à celles en difficulté. Là, il va faire la rencontre de Rosa-Rose, la fille de la professeure animatrice. Montrer qu’il existe ce type de structure dans un roman ado m’a beaucoup plu. J’espère que cela aura le mérite de sensibiliser un jeune lectorat… Quoi qu’il en soit, grâce à cet enseignement, le basketteur va apprendre à avoir confiance en lui et va découvrir que ces pattesdemouche peuvent apporter beaucoup d’émotions, en particulier lorsqu’elles sont lues à voix haute ou qu’elles sont chantées. Rosa-Rose a une passion : elle adore slamer et chanter de la poésie portugaise (un beau rappel aux origines de l’écrivain !). Alors, elle embarque Jomo à ses répétitions. Peu à peu, une relation s’installe entre les deux adolescents. C’est beau, sincère, parfois piquant et maladroit, mais cela reste doux à suivre. Ce duo m’a énormément plu. J’ai d’autant plus aimé que la narration se fait uniquement d’un point de vue masculin. C’est tellement rare une romance vue par un garçon en littérature pour adolescents… Alors si, en plus, les émotions sont bien retranscrites et crédibles comme ici, je ne peux que vous conseiller ce livre !



C comme chagrin

Pour plusieurs raisons, j’ai été chagrinée en refermant cet ouvrage. Je ne souhaitais pas quitter les personnages, la jolie plume de l’auteur et l’ambiance de ce roman. On en voudrait plus… Et on désirerait que certaines choses ne s’arrêtent pas là… Quel final « coup de poing » ! Antoine Da Silva a réussi un véritable tour de force : il a su proposer un récit qui plaira aussi bien aux lecteurs et aux lectrices (4ème/3ème ) ainsi qu’aux plus grands. Il faut dire qu’entre ces deux cent pages, une multitude de thématiques seront abordées : la migration, le changement de vie, le basket, la différence, le racisme, l’amitié, l’amour, la musique, la drogue, le deuil, la lecture, l’écriture, l’entraide, … Le tout se mélange à merveille sans être indigeste. J’ai passé un excellent moment avec « ABC… » et vous recommande chaudement de le découvrir. Nul doute que vous serez bouleversés à votre tour par ce joli coup de cœur.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Sortie 32.b

*** Dans le sable doré ... coquillages et crustacés ♫♪♫♪***





Tout d'abord, c'est la première de couverture du roman qui a guidé mon choix lors de la Masse Critique de novembre 2019.

Je remercie donc Les Editions Rouergue ainsi que Babelio.



J'avoue être un peu dans la panade pour faire cette critique, car cette lecture est complètement déjantée, rapide, puissante, destructrice et on s'enlise rapidement dans ... les sables mouvants de l'histoire !



On se retrouve sur l'autoroute qui part de Paris vers l'A7, l'autoroute du soleil, puis l'A9 vers l'Espagne. Un car de joueuses de basket, au caractère bien trempé, puis une Camaro avec des garçons au caractère fragile. Ils ne se connaissent pas et se retrouvent tous sur cette autoroute où des phénomènes étranges vont commencer : des oiseaux figés dans leur vol, un compte à rebours sur les panneaux d'informations, toutes les sorties fermées et gardées par des militaires, des gens sur les aires de repos qui deviennent de fous assassins sans compter les poulpes, les poissons, les fourmis, les fourchettes, les os qui craquent, les morts .... Vous comprenez rien ? C'est normal !



Tout le monde est prisonnier de l'autoroute, qui est devenue l'actrice principale de leur cauchemar.

Une autoroute démoniaque qui oblige filles et garçons à s'unir pour faire face ... mais à quoi ? A qui ?



A ce niveau l'addiction de la lecture est à son comble ! Déjà j' imagine les scénarios, tentant de court-circuiter l'auteur Antonio Da Silva qui me parait complètement halluciné. S'agit-il d'un rêve ? S'agit-il d'une quatrième dimension ? S'agit-il d'une épidémie ? ....



Puis à la page 230, le roman bascule et c'est là que je perd le fil conducteur de l'histoire ... où mon addiction tombe car un autre scénario se profile et où je n'ai pas totalement saisie le fin mot du drame cauchemardesque. Les explications sont embrouillées et nous mettent dans une situation confuse.

En finalité, je n'ai pas vraiment de théorie sur l'histoire et surtout pas sur la fin ... Mais est-ce vraiment la fin ? ... où y a-t-il une suite ? Ce qui me parait logique puisque Aaron - Antoine et Lucille sont censés rencontrer un scientifique à New-York sur les conseils d'Eicher ... Sinon pourquoi avoir fait allusion à ceci ?

Bref, j'ai beaucoup de questions restées sans réponse et en tournant la dernière page je me suis sentie quelque peu frustrée avec du "sable plein les yeux".



Si le roman devait se terminer comme ça, il se terminerait en queue de poulpe ... euh pardon, poisson ...



Quoi qu'il en soit, Antonio Da Silva est un auteur à suivre, pour son premier roman dans le genre fantastique, c'est bien parti ... mais juste sur la première partie.
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Sortie 32.b

Comme son titre le laisse supposer, « Sortie 32.b » emmène son lecteur dans un long voyage autoroutier, un road trip aussi pêchu et survitaminé que la Camaro qui figure sur sa couverture. Toute l’histoire se déroule en effet le long d’une autoroute avec tout juste quelques haltes dans les stations essences ou sur les aires de repos. Impossible de quitter le long ruban d’asphalte. Les sorties sont bloquées par la police ou des barrages d’une nature inconnue et les automobilistes sont contraint de tracer leur route. Lucille et son équipe de basket, Aaron et ses frères se retrouvent lancés dans ce qui ressemble à un jeu vidéo grandeur nature où il faut triompher d’obstacles qu’on dirait inventés par un geek morbide, pour passer au « next level » et conserver une chance de survie.

On sent tout de suite les emprunts à la littérature de genre et notamment à l’univers de Stephen King auquel il fait d’ailleurs un petit clin d’œil. L'atmosphère inquiétante de son roman m’a un peu rappelé celle des Langoliers puisqu'il est là aussi question d'un groupe d’individus d’origines diverses confrontés à un évènement incompréhensible et contre lequel ils n’ont aucune prise. Une grosse différence toutefois : le roman de Da Silva est bourré d'action. Passés quelques chapitres introductifs qui servent à nous présenter les différents protagonistes de l'histoire et les premières manifestations du phénomène contre lequel ils devront lutter, le récit prend un rythme redoutablement vif. En un crescendo presque exténuant, les personnages sont soumis à une succession d’épreuves aussi folles que dangereusement mortelles et doivent faire preuve d’imagination et de volonté pour rester en vie. Il leur faudra tour à tour affronter des adultes transformés en meurtriers psychopathes, des poulpes volants, des drones canardeurs et bien d’autres mauvaises surprises. C’est intriguant et haletant. On ne sait rien de ce qui se passe, on a quelques idées, on formule des hypothèses mais l’enchainement des évènements les rend vite obsolètes. On finit alors par se laisser porter par le rythme étourdissant du récit en se contentant de frémir et d’espérer pour nos jeunes héros.

La plume d’Antonio Da Silva est idéale pour le public « young adult » auquel son roman est a priori destiné. D’une lecture aisée, sans termes ou concepts trop compliqués (exception faite de certaines explications sur la nature du phénomène dont je ne dirai rien pour ne pas déflorer l’intrigue), son écriture coule facilement et permet d’enquiller les chapitres sans s’en rendre compte. Pour autant l’auteur ne se censure nullement et ses descriptions sonnent justes avec des images parfois dures mais jamais choquantes. En fait, le côté « littérature jeunesse » est surtout palpable au niveau des personnages. Nous suivons en effet des ados de 15-17 ans, un groupe de filles et un autre de garçons, avec toutes les histoires de cœur, les petites rivalités et les clashs auxquels on peut s’attendre de la part de jeunes de cet âge. Les individualités sont bien marquées et les personnalités fouillées. L’auteur parvient à nous les rendre proches grâce à un important travail sur les caractères, nous dévoilant peu à peu leurs qualités et leurs faiblesses, leurs fêlures et leurs espoirs et toute leur histoire intime. Un joli travail sur la psychologie de chacun qui constitue sans conteste l’une des réussites de ce roman.

On est donc d’autant plus surpris du changement radical (dont je ne dirai rien pour ne pas déflorer l’intrigue) qui s’opère chez eux en cours de route. Un bouleversement déstabilisant pour le lecteur, dangereux pour la cohésion du roman et qui, tout compte fait – n’apporte pas de réelle plus-value à l’intrigue. L’auteur s’en sort heureusement bien en conservant l’essentiel, c’est-à-dire l’esprit de corps qui nait des épreuves, l’amitié forgée dans l’adversité et l’amour triomphant des difficultés ! La conclusion m’a en revanche laissé un peu sceptique par son côté un peu trop ouvert. A moins qu’une suite ne soit prévue ?


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Azul

Le résumé d’Azul m’a tout de suite intriguée, mais Antonio Da Silva m’a bluffée ! Quand on lit pas mal de littérature jeunesse/YA, on peut parfois avoir l’impression d’une certaine redondance d’un roman à l’autre ou, du moins, d’une absence de réelle prise de risque. Avec Azul, vous ne risquez pas de rencontrer ce problème, Antonio Da Silva signant une œuvre totalement atypique.



D’une plume oscillant avec maestria du je au il, l’auteur nous plonge dans un roman construit autour d’un concept incroyable qui a de quoi faire rêver plus d’un amateur d’art : la possibilité de littéralement entrer dans un tableau ! D’emblée, on saisit la portée d’un tel pouvoir, d’autant que Miguel, loin de se contenter de jouer les touristes, peut améliorer les minimes défauts que l’oeil du néophyte ne perçoit pas, mais que lui repère sans peine. Si l’on pourrait s’offusquer qu’une personne puisse interférer, même pour l’améliorer, avec le travail d’un artiste, le don de Miguel n’en demeure pas moins extraordinaire et fascinant.



Mais ce que j’ai préféré dans Azul, c’est découvrir de l’intérieur les hors-champs, tous ces détails cachés d’un tableau qu’un observateur extérieur ne peut ni voir ni saisir. Ceux-ci offrent une porte d’entrée dans la psyché et les obsessions parfois mortifères et/ou à la limite de la folie des artistes. Des obsessions, à moins que ce ne soit des échappatoires à leur propre noirceur ou à une réalité qui n’est pas à la hauteur de leurs rêves et fantasmes, qui apportent une profondeur et une richesse incroyable aux tableaux visités par Miguel, mais aussi au roman. Avec ce roman, on réalise qu’un tableau peut en cacher un autre et que ce que l’on voit n’est pas forcément tout ce qu’il y a à voir…



N’ayant jamais pris le temps de m’intéresser réellement à l’art et à la peinture, j’ai adoré me plonger dans des œuvres célèbres que l’on connaît tous, pour la plupart, au moins de nom. D’un tableau à l’autre, l’ambiance est différente et les personnes y vivant à l’image de notre réalité, diverses et variées ! Néanmoins, dans cette profusion de couleurs et de scènes bucoliques ou bien plus sombres, des principes restent immuables, l’entrée dans un tableau et la vie à l’intérieur étant régies par des règles que l’on découvre avec une fascination certaine. Je vous laisserai le plaisir de les découvrir, parce que c’est un réel plaisir, mais à titre d’exemple, j’ai aimé cette idée que les habits d’une personne et les objets qu’elle emmène dans un tableau s’adaptent automatiquement à celui-ci. N’espérez donc pas amener avec vous le dernier iPhone dans un van Gogh.



Aussi agréable soit-elle, la possibilité d’entrer dans les tableaux s’accompagne de dangers, parfois mortels, a fortiori quand un individu ne semble guère apprécier que Miguel et son ami, April, s’amusent à interférer avec des œuvres d’art. Le premier améliore, la seconde inspire, mais les deux sont en danger… Alternant entre passé et présent, l’auteur nous narre la rencontre entre ces deux adolescents qui semblent s’être entichés l’un de l’autre. Cela explique d’ailleurs avec quelle frénésie, teintée d’espoir et de peur, Miguel tente de retrouver cette petite amie disparue, sautant d’un tableau à l’autre. Pas facile quand on ne sait pas grand-chose d’une adolescente à la beauté envoûtante et à la soif de liberté attirante, mais qui reste finalement assez secrète. Tout le mystère entourant April ajoute à son aura étincelante, mais il compliquera singulièrement les recherches de Miguel.



Est-il finalement vraiment certain de connaître cette adolescente dont le vernis se craquelle à mesure que l’on tourne les pages ? Miguel, en plus de la perte de la fille qu’il aime, doit affronter une situation préoccupante : autour de lui, dans cette Lisbonne que l’on découvre à travers ses yeux, les meurtres semblent étrangement se multiplier et les éléments se déchaîner ! Il pourra heureusement compter sur le soutien d’une amie qui ne croit pas en son histoire de saut dans les tableaux, mais qui semble prendre à cœur de veiller sur lui, un peu comme la femme au grand cœur qui l’a accueilli, aux côtés d’orphelins, mais aussi d’adolescents à la dérive…



En partie thriller/policier avec une enquête pour retrouver une disparue et comprendre le déchaînement de violence qui s’abat dans la vie de Miguel, fantastique avec des sauts dans des tableaux qui existent vraiment, et horreur avec des événements et un être éthéré cauchemardesque, Azul est à la croisée des genres. Une sorte de tableau atypique qui offre un moment d’évasion aussi intense que divertissant, tout en soulevant un certain nombre de questions autour de l’art, de sa fonction cathartique, du processus créatif, et de la relation de l’artiste avec ses créations…



Antonio Da Silva sort donc des sentiers battus pour nous proposer un roman dont on aspire à raviver toutes les couleurs et à élucider tous les mystères, certains d’une saisissante emprise sur l’imagination sans cesse stimulée des lecteurs. À cet égard, si j’ai deviné avant la fin la grande révélation, j’ai adoré la subtilité avec laquelle l’auteur l’amène, jouant sur le vocabulaire et l’atmosphère comme un peintre jouerait avec les couleurs de sa palette. Quant à son style, il se révèle à l’image du roman : fluide et efficace pour nous prendre au piège d’un monde où l’art se pare de ses plus beaux atouts, avant de nous piéger dans ses déstabilisants faux semblants, et une réalité qui n’est peut-être pas celle que l’on pense…



En résumé, Azul est un roman original qui permet de lier art et mystère, suspense et secrets, amour et noirceur, le tout dans une ambiance oscillant entre émerveillement à l’idée d’explorer des tableaux de l’intérieur, et horreur à mesure que les dangers rattrapent un héros guidé par l’amour, qu’il soit de l’art ou pour une jeune fille devenue muse. Aventure au rythme effréné qu’il est bien difficile de lâcher, Azul brille par son originalité et sa capacité à transporter ses lecteurs dans un monde où l’art se débarrasse de ses carcans pour nous offrir sa propre réalité. Audacieux, captivant et intelligemment construit, un roman que je recommande aux personnes en quête d’une histoire qui sort des sentiers battus et qui, sous couvert de fiction, soulève d’intéressantes questions autour de l’art, des artistes et de leurs rapports à leurs créations.
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ABC...

Bamako, capitale du Mali, Jomo a une passion dévorante pour le basket. Son rêve ? Passer pro. Grâce à Richard, un recruteur pour des clubs européens, il va intégrer l'Academy, un centre de formation français où des jeunes du monde entier viennent se former. Mais Jomo a aussi un secret, il ne sait ni lire ni écrire. Quand son coach l'apprend, il convainc Jomo d'intégrer un cours d'alphabétisation. Là-bas, le jeune homme est le seul garçon, entouré de femmes venant du monde entier et aux histoires bien différentes. À leur contact, il va changer, s'épanouir et rencontrer Rosa-Rose, la fille de la prof.

L'auteur Antonio Da Silva glisse du panier de basket, aux côtés de Tony Parker, au cours de français avec des femmes migrantes, avec élégance, confrontant deux réalités différentes. L'alphabétisation va humaniser Jomo, lui offrir la liberté, une famille d'accueil et une place dans la société.

Jomo va-t-il réussir à réaliser son rêve ?

Dans ce livre, on va parler basket, sport, jeunesse, apprentissage, différence et amour, émois amoureux, poésie, handicap. Ce livre est très bien écrit, avec des personnages attachants et que l'on n'oubliera pas.

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Sortie 32.b

Et bien ... chouette lecture ! Je l’ai dévoré



J’ai une préférence pour la première partie où le côté anxiogène avait une grande place mais le tout est une lecture très sympa



Dès les premières pages nous sommes immergés dans un univers assez flippant où l’on subi l’aventure, tout comme les personnages qui ne savent pas ce qui leur arrive



Peu à peu on essaie de s’imaginer une raison à ce qu’il se passe, mais on est loin d’imaginer la suite que va donner l’auteur.



Dans la 2ème partie, l’histoire prend une autre tournure qui m’a un peu déstabilisée mais qui au final m’a énormément plu



Quant à la fin ..... espoir ou désespoir ? Je vous laisse le découvrir
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Sortie 32.b

Un livre plein de meurtres et de surprises étonnantes et farfelues. Ne pas lire avant de dormir sauf pour les intrépides...

Tres bonne lecture
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Sortie 32.b

Une lecture totalement hors normes, complètement folle. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre d’histoire en découvrant ce livre. J’ai d’abord été attirée par cette couverture, proche de «Christine » de Stephen King et par ce genre de résumé mystérieux dont je suis friande. Par contre, ce roman est classé jeunesse mais certains scènes sont vraiment horrifiques même si les personnages sont principalement des ados.

Tout commence sur l’autoroute, à bord d’une Camaro rouge en compagnie de 4 garçons. Des événements étranges vont avoir lieu tout au long du chemin. D’abord des oiseaux figés sur place, les sorties fermées, les militaires armés et des événements complètement invraisemblables à chaque arrêt. L’idée de départ est bonne mais je dois dire que certains événements sont un peu trop farfelus et embrouillés, du moins de mon point de vue. Cependant, j’ai trouvé ce roman très surprenant, bourré d’action et de rebondissements. Les personnages doivent faire preuve d’imagination pour rester en vie. Quant à la fin, un peu trop ouverte à mon goût. On ne sait pas quoi en penser. A moins qu’une suite se profile..

Merci de m’avoir sélectionnée pour cette masse critique.
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Sortie 32.b

Sortie 32b: un grand roman.

Sortie 32.b, c'est d'abord un roman dense, car l'histoire fait penser à ces labyrinthes où l'on se perd, où l'on court essoufflé pour trouver une sortie, entravé par des pièges cruels nés d'une imagination sans limites, entraîné à toute allure vers une issue inattendue. L'ambiance est surprenante, d'abord ancrée dans un univers horrifique et fantastique puis dans celui de la SF. L'intrigue est savamment menée, construite et aboutie. le rythme est vif et rapide: les chapitres s'enchaînent à toute volée, ne laissant pas de répit à un lecteur captivé, embarqué avec les personnages dans une incroyable aventure.

C'est aussi un roman d'une incroyable fluidité, écrit dans un style efficace, presque cinématographique, comme si le film se déroulait devant nos yeux, mais aussi très poétique, même (et surtout) dans les passages les plus sombres... et c'est pour cela qu'on en redemande.

C'est un roman qui fait sens, parce que les personnages, face à la douleur, la violence et la mort, se battent inlassablement, s'unissent et s'aiment. Et on les aime!

Sortie 32.b, c'est donc un texte qui ne nous laisse pas indemne, jouant avec le registre de nos émotions jusqu'à la catharsis.
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Sol

Déjà, est-ce qu'on en parle, de cette couverture magnifique et de ce contraste noir/doré qui représente à la fois les ténèbres et la lumière ? Elle est si représentative de l'histoire, quel travail graphique impressionnant ! Car au centre de la couverture, on découvre un personnage, d'une jolie peau dorée, sous le Soleil. Et cette silhouette, c'est Aqua, une jeune Solarienne qui vit sur une île paradisiaque.



Une île aux premiers abords mystérieuse, atypique et si différente de notre monde ! Car le peuple solarien a une particularité : il se nourrit du Soleil. (Les pauvres, ils n'ont jamais goûté le chocolat, les sushis et les hamburgers !). Mais pas très loin, sur des terres dévastées et recouvertes de poussière, un autre peuple cherche à se venger : les Karnis. Lequel des deux peuples a envahi l'autre en premier ? Une guerre éclate entre ces deux mondes que tout oppose et qui ont, pourtant, toutes les raisons de se rapprocher.



J'ai vraiment adoré ce roman de science-fiction, du début à la fin. On accroche de suite aux personnages, à l'intrigue. Le récit est fluide, captivant, fort. On est là dans un réel univers post-apocalyptique, et c'est franchement assez flippant (parce que réaliste) ! Bref, j'ai lu ce roman d'un seul coup, totalement addicte à l'histoire, et je vous le recommande à 100 % !



Alors, tenté(e) ? Rendez-vous le 23 août pour sa sortie en librairie !
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Azul

J'ai un peu trainé à découvrir ce récit un peu fou mais totalement captivant. A Lisbonne, Miguel est capable d'entrer dans les tableaux des grands maitres et de les modifier. Il y vit et y interagit, il y a même rencontré la belle et mystérieuse April. Évidemment, à la pension, personne ne croit à son don. Jusqu'au jour où une menace sort d'une toile de Van Gogh.

Antonio Da Silva propose un récit mené tambour battant, plein de bons rebondissements et au final surprenant. Le gros défaut du livre, c'est l'absence de reproductions des tableaux... C'est dommage car à 15 ans, on n'est pas toujours familier du Douanier Rousseau ou de Chagall (moi perso, je l'ai découvert à 20 ans) et ça peut sauvagement couper la lecture.
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Azul

Je m'attendais à un récit un peu plus léger que celui auquel j'ai finalement été confrontée.

L'idée de départ me plaisait bien, car j'ai parfois rêvée de pouvoir me plonger littéralement dans un tableau, un peu comme dans le film "Mary Poppins" de Disney, où ils sautent dans un dessin sur le trottoir.



La couverture du roman avec cette belle vague si connue de Hokusai avait aussi de quoi attirer l'oeil. Le voilà donc dans mon sac pour les vacances.



Je n'en ai fait qu'une bouchée, puisque je l'ai lu en quelques heures seulement, mais je n'y ai pas trouvé la légèreté que j'espérais, au contraire, c'est un roman relativement sombre dans lequel on perd tout ses repères, c'est assez déstabilisant.



Je ne peux donc pas vraiment dire si j'ai aimé ou pas. L'écriture m'a un peu déroutée aussi, au début, j'ai trouvé un manque de fluidité, mais j'ai fini par m'y faire.

Heureusement, je connaissais presque tous les tableaux mentionnés dans le roman.

L'histoire de la Joconde m'a bien fait rire !



Il y a un compte instagram qui liste les différentes tableaux mentionnés https://www.instagram.com/roman_azul_art/

C'est pratique.



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Sol

Deux mois que ce titre d’Antonio Da Silva est paru, et pourtant si peu de retours pour un roman si bien construit et aux thématiques si actuelles…



Aqua est une Solarienne, créature humanoïde qui se nourrit du soleil. Sur Isla, elle est protégée du reste du monde dévasté par les poussières et les vieilles guerres. Elle vit sa vie entre interactions avec sa famille, ses amis, les animaux sauvés sur l’île et Sol, nouveau nom du soleil érigé au rang de véritable Dieu, tout comme Ella, la première Solarienne. Tout s’écroule quand elle rencontre pour la première fois un « Karnis », le gentil nom que son espèce donne à l’autre, celle qui a apparemment détruit le monde…



Quelle incroyable histoire et quel incroyable sens du récit. L’auteur nous promène au départ sur l’île, puis dans les poussières, et petit-à-petit, comme Aqua, nous ouvrons les yeux et découvrons la vérité sur l’état du monde. Triste descente aux Enfers que la rencontre avec des êtres avilis, malheureux, des animaux déshonorés au même titre que les gens, une Nature anéantie et de gigantesques villes anéanties. La plongée dans la réalité crue et cruelle est très progressive, si bien qu’on oublie vite Isla et ses problèmes de natalité au profit du monde mort ; les interactions joyeuses, quand elles arrivent, nous font nous questionner sur leur vacuité… Si bien que j’ai fini par donner le roman à mon compagnon pour lui demander si la fin était heureuse. Je ne le dirai pas ici, bien sûr, mais c’est dire à quel point l’espoir m’a paru éteint…



Je dois dire que je n’ai pas forcément eu un regard très critique sur les personnages, après coup je me demande s’ils étaient tous bien définis, au-delà de leurs relations entre eux. Maintenant, je me dis que ça n’a pas forcément eu une grande importance tant j’ai été captivée (et par là, je me dis que c’était donc sûrement le cas). J’admire énormément la construction de l’histoire et l’évolution des émotions tant du lecteur que des protagonistes, Antonio Da Silva semble maître, pendant 400 pages, de la santé mentale de tout le monde ; ce qui est à la fois terrifiant et impressionnant !



Le monde qu’il crée a une cohérence incroyable que je salue avec toute mon honnêteté. Ce qui, à la première évocation, peut sembler saugrenu, se retrouve toujours expliqué avec une logique imparable. Je me suis donc retrouvée à acquiescer à tout sans concessions. Même ce qui a pu me faire le plus bondir (et notamment la violence envers les animaux) se justifie dans la continuité de l’Histoire. Je ne crois pas pouvoir dire cela si souvent… Et cette fois, d’ailleurs, la fin offre une réponse très vaste, comblant tous les questionnements que l’on aurait pu formuler tout au long de la lecture.



Et puis, bien sûr, Sol est un texte résolument engagé, comme de nombreux récits post-apocalyptiques. Interrogeant notre rapport à l’Autre, à la Nature, à notre avenir en tant qu’espèce, à notre empathie. S’il s’agit d’une histoire passionnante que l’on peut ne lire que pour la distraction, elle titillera forcément aussi votre militantisme, avec intelligence et vigueur.



Pour moi, c’est un sans-faute, et j’aimerais vraiment donner plus de visibilité à ce roman. Je le conseillerai à mes lecteurs dès l’arrivée de ma prochaine commande et prêterai mon exemplaire en attendant !
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Azul

L’aventure commence dans un tableau de Van Gogh dans lequel Miguel s’est introduit pour y « réparer » l’œuvre du maître. L’aviez-vous remarqué, vous, cette cheminée un peu de travers ? Miguel, lui, l’a vue et depuis cela le démange de venir la modifier. Rien de bien grave, juste la démolir et la rebâtir. Au sein des tableaux, Miguel a tout été : médecin, charpentier, maçon, carreleur, réparateur de jouets. Dans la vraie vie il ne sait pas quoi faire de ses mains. Ce n’est qu’au sein des tableaux et de leurs personnages qu’il se sent bien, étrangement à sa place. Même s’il est un hors cadre. L’aventure commence donc à la troisième personne du singulier. Parce que quand il rentre dans un tableau, Miguel n’est plus qu’un de ses personnages.



Dans sa vraie vie, Miguel est plutôt seul. Orphelin de père et de mère, abandonné peut-être, il a été accueilli à la pensao, après avoir fugué à Lisbone. Là bas il est entouré de Nuno et son tee shirt Flash, Maria, la mama de la pensao, les jumelles Isabel et Béatriz deux blondinettes, Catarina et Salomé les deux adolescentes. Et puis il y a Amalia qui comme Miguel ne fait pas vraiment partie des enfants accueillis en famille d’accueil par Maria, qui ne sont là que par la générosité de cette femme au « coeur gros comme une montagne enfouie sous des couches de ride ». Mais tout commence à se détraquer.



D’abord dans le tableau un monsieur terrifiant, chargé de la « Protection des œuvres » dont il n’a jamais entendu parler, l’a poursuivi jusqu’à ce qu’il puisse ressortir du tableau. Ensuite, April, la jolie rousse avec laquelle il passait des rendez-vous galants (et moins), la seule hors cadre qu’il n’ait jamais croisée et de laquelle il était tombé amoureux, a disparu. Enfin, des événements complètement farfelus à base de folies passagères, d’hallucinations, de meurtres violents, surviennent dans les environs de la pensao. Et si tout était lié ? Comment ? Et pourquoi ?



Dans les recoins des tableaux se cachent des ombres, des ombres dangereuses, issues de l’imagination agonisante des artistes qui y ont apposé leurs pinceaux. Et qu’April soit leur Muse, que Miguel soit leur réparateur, il restera toujours ces sombres ténèbres et les dessous, les faces cachées de ces tableaux mélange de peintures, de secrets, de scènes invisibles, de souvenirs et de peurs.



J’adore la façon dont l’auteur arrive à nous entraîner dans son délire sans qu’on y comprenne grand chose. Pour moi c’est une vraie prouesse ! Et si j’ai commencé à entrevoir quelques clés au fur et à mesure du récit, moins obscur que Sorte 32.B dans sa compréhension, toute la toile ne vous apparaît pas en entier. Je n’avais jamais lu un roman comme celui-ci et j’aime vraiment qu’il se joue des genres pour nous embrouiller. Le réalisme, le fantastique, des pouvoirs étranges, le mélange de passé et présent, de la troisième personne et de la première, de sentiments adolescents et d’autres choses plus adultes. Si Azul peut s’avérer complexe, l’écriture, elle, est un fervent mélange de simplicité et de petite poésie, toute en légèreté.



En résumé



Azul est à la frontière des genres, mélangeant avec brio les palettes du réalisme adolescent, aux touches de fantastique d’un voyageur du temps et de l’art, entremêlé avec quelques aplats de violence et d’horreur. Après le très remarquable Sortie 32.B, ce roman est une seconde pépite d’originalité et de précision, où rien n’est laissé au hasard. Antonio Da Silva a, à mes yeux, un véritable talent pour conter des histoires hors du commun qui réveillent en nous des frissons d’angoisse et de fascination.
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Azul

Avec Azul, Antonio Da Silva signe un nouveau roman aussi original qu'ambitieux.

C'est en effet au cœur des toiles qu'il nous entraîne cette fois-ci, avec Miguel son héros, pour rêver sous le ciel de La nuit étoilée de Van Gogh, manger des pâtes avec la Joconde, explorer la jungle du Douanier Rousseau, ou trouver l'amour sur le pont des Nymphéas…

Mais ces incursions ne sont pas sans dangers, et Miguel va très vite être confronté à un homme mystérieux qui va le poursuivre jusque dans sa ville, Lisbonne, pour s'attaquer à son monde, à ses amis, et à la jeune fille dont il est tombé amoureux.

Je n'en dis pas plus, mais si vous voulez être étonné, épaté, ravi, happé par la lecture, allez-y, plongez dans la vague Azul pour vous confronter à l'imaginaire de cet auteur qui ne laisse pas de nous surprendre!
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Sol

La dorure de la couverture attire l'oeil, la lumière d'un beau soleil d'été. Celui dont profite Aqua sur son ile épargnée par les poussières qui assombrissent le continent. Celui qui nourrit la jeune fille et son peuple, contrairement aux terribles Karnis qui eux se nourrissent de chair. Sur cette ile, elle se sent protégée, en accord avec Sol, son dieu, et ses croyances. Mais toutes ces certitudes risquent de voler en éclat alors qu'elle est kidnappée par une bande de Karnis.

L'écriture fluide et intelligente d'Antonio Da Silva happe les lecteurices dans une aventure post-apocalyptique sans faille (à part un petit ventre mou de 50 pages au milieu). "Sol" est un récit de science-fiction (vous allez voir que Epik va définitivement me convertir au genre) sensible, écologique et terriblement efficace.
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Sortie 32.b

Le roman de Antonio Da Silva n’a absolument rien à envier à ceux des auteurs plus chevronnés. C’est une petite bombe, puissante, destructrice, qui m’a légèrement retourné le cerveau. Pourtant entre la page 1 et la page 230, tout se passe plutôt comme sur des roulettes, enfin…des roues quoi.



Oui parce que soyez certain.e.s, que tout va partir en c*****e. Vraiment. Du genre American Nightmare mélangé à Duel de Spielberg…Et ça n’est que le début. Il y a des morts au ciseau, des petites lapidations involontaires, des coups de fourchette bien placés, des désarticulations, des brisures d’os, des chutes malencontreuses, des suicides, des morts, des morts, des morts. Et au milieu de tout ça des gens qui n’ont absolument rien demandé, obligés de s’unir face à… à quoi au juste ? au monde ?



Mais arrive la page 235. Les cartes sont rebattues. Toute cette première partie existante et inexistante à la fois, comme nos personnages, nous nous réveillons totalement désorientés. Qu’est ce qui tient du rêve ? De la réalité ? Quel est ce monde de sable ? Qui tire les ficelles ? J’aurais pu avoir mal à la tête tellement les questions se bousculaient au portillon. Avec un grosse, en lettres capitales : qu’est ce que l’auteur est allé nous inventer ? Alors commencent les explications, à grands renforts de multidimension, d’altérité, de créature, de divinité, de peur, de solitude, de survivants. On comprend que se cache ici peut-être la clé de tout le roman sans que l’on arrive à la saisir vraiment.



EN RESUME



Sortie 32B est un roman qui, j’en suis sûre, n’a pas encore fini de m’étonner. Passionnant, haletant, explosif, il se lit d’une traite, une grande lancée à 120km/h sur l’autoroute de l’horreur, du gore, de la science fiction et du thriller. On aime ou on aime pas mais on ne peut pas manquer de saluer le tour de force d’avoir écrit un roman aussi surprenant et addictif dès les premières pages, jusqu’aux dernières.



Bon en résumé du résumé : ce roman, avouons le, c’était complètement what the fuck, mais franchement, j’ai bien kiffé.

Oui moi aussi ça m’étonne quand je parle comme ça.



Mon avis complet sur : (oui parce que là il n'est pas complet du tout)
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