Bibliothèque nationale de France

Et le Rembrandt décrit en profondeur tous les tourments de l'âme d'un artiste qui se cherche sans cesse; le texte de Marcel Brion me semble ici un pur chef-d'oeuvre de psychologie de l'art L' "événement de l'âme", événement purement spirituel qui détermine pour l'âme son pèlerinage intérieur, autrement dit l'accomplissement de sa vocation en une destinée personnelle, tel est ce qui prend ici le dessus, dans une magnifique biographie spirituelle.

Les grands modèles : Léonard de Vinci, Michel-Ange, Rembrandt

Il semble que les procédés dont Corot se servit, loin d'avoir nui en rien à la liberté de son inspiration, aient, au contraire, donné à son trait plus de fermeté et plus de solidité. De même l'emploi de la pointe et surtout du crayon lithographique l'amenèrent, dans ses estampes, à simplifier plus encore que dans ses dessins à la mine de plomb ou au fusain. Certains encrages, enfin, et certains papiers, lui permirent d'obtenir une couleur plus vigoureuse et des valeurs que la mine de plomb n'aurait pas données.

Le catalogue de l’exposition comporte 166 pages et 180 illustrations. Il comprend :

- un historique de l’art de l’affiche en Alsace au XXe siècle (mouvements, ateliers, imprimeurs, etc.) avec une mise en perspective de la contribution féminine
- une présentation du rôle de ces artistes dans la presse quotidienne et une étude de l’oeuvre d’Hella Arno dans les Dernières Nouvelles d’Alsace
- un point sur la formation des affichistes, sur leurs sources d’information (fonds documentaires d’artistes), sur les techniques utilisées
- un point biographique pour les artistes retenues et une présentation de leur oeuvre graphique
- un cahier spécifique montrant les divers supports publicitaires utilisés.

Pardonnez le ton personnel de ce témoignage. Il nous a semblé prendre place ici, au nom de tous ceux qui , nombreux, hommes et femmes, ont retrouvé dans l'oeuvre de Marcel Brion une dimension supérieure, une autre échelle de valeurs, l'accès à une autre réalité, capable de transcender le quotidien. C'est peut-être à cette fraternité d'êtres, ouverts aux affinités électives, que pensait Marcel Brion, lorsqu'il a écrit, dans l'Avant-propos de son Schumann : "Aucun homme n'est seul, ne vit seul, ne crée seul, et ce qu'il y a de plus singulier et de plus unique, même, dans on individualité et dans son génie, reflète la fête splendide que se donne à lui-même, dans sa chatoyante diversité, tout l'art de son temps. "

Jean-Jacques Rapin

Schumann et l'âme romantique, de Marcel Brion, est sans doute le maître livre consacré au grand compositeur. Il en viendra d'autres, plus techniques, plus fouillés musicologique ment parlant, plus analytiques, mais aucun ne dépassera celui-ci, pour la qualité de l'ouverture, pour l'acuité de la perception, pour le respect, enfin, du mystère de la création et du créateur "

Jean-Jacques Rapin

L'enseignement des dominicains le marque profondément. Il restera convaincu, sa vie durant, que la vie intellectuelle ne trouve sa justification -et sa destinée- que si elle est inspirée par une haute vie spirituelle.

Biographie de Marcel Brion

Car le vie et la mort, le rêve et la réalité, le vide et l'incertain sont en vérité les héros de l'oeuvre de Marcel Brion. Une grande interrogation s'exprime à travers les personnages de ses contes et romans, celle de l'angoisse du passage, de l'abandon irrémédiable du souffle de vie, celle de l'après, enfin celle celle de l'identité et de la pérennité. Les héros de l'histoire, tout comme ceux des oeuvres de fiction, s'attachent à nous restituer les présences éphémères qui ont autrefois habités ces rivages, (...).

Méditerranée des dieux et des hommes

Il y a une superposition des strates du temps, une histoire s'élabore aux limites e l'incroyable, une voix fragile mais belle chante en coloratures, la musique transporte notre voyageur par " sa beauté d'une majesté presque religieuse ", écrit Marcel Brion. Le récit ne nous dira jamais, une fois le rêve achevé, si l'histoire était vraie. Nus restons comme interdits par la magie de cette poésie, à la limite du réel. Le dédoublement du moi ou du regard donne comme une distance qui nous restitue le raisonnable.

Méditerranée des dieux et des hommes

Une inquiétude existentielle est au coeur de l'oeuvre de Marcel brion, interrogation à laquelle, semble-t-il, il n'apporte pas de réponse. Mais il tente d'échapper par des subterfuges. ces subterfuges sont aussi des refuges : ce sont les plaisirs de l'esprit, la beauté, la perfection, l'harmonie. c'est par exemple la musique qui provoque la rencontre du voyageur (...).

Méditerranée des dieux et des hommes

Sainte Thérèse d'Avila dit : " Nous devons nous méfier de tout ce qui nous prive de l'usage de la raison, car ce n'est pas ainsi que nous gagnerons la liberté de l'esprit. Sans liberté, il n'y a pas de véritable amour de Dieu. " Elle était une grande référence pour Marcel Brion.

Le monde germanique, Goethe et l'Allemagne romantique

Pareil aux humanistes de la Renaissance, Marcel Brion cherchait le secret de l'univers. Et ce secret, il l'a trouvé dans le merveilleux et le fantastique.

Le monde germanique, Goethe et l'Allemagne romantique

Tous ces livres ont une histoire, tous ont leur place dans l'histoire déjà centenaire du livre illustré moderne. C'est cette histoire qui explique en grande partie le choix des livres exposés, le parti de cette exposition et finalement son titre.

Mais Goya, fuyant les persécutions politiques, est venu en 1824 se réfugier en France, et on sait qu'il est resté à Bordeaux jusqu'à sa mort en 1828. Il aurait été naturel que le vieux peintre, toujours actif, exerçât quelque influence sur les artistes bordelais, et on aurait pu croire que, pendant son séjour, allait se créer sous sa direction une école où serait née la peinture moderne. Il n'en fut rien. L'artiste avait beau être lié avec les peintres de la ville, il n'eut aucune aélion sur eux. Ils l'écoutaient avec respect, recueillaient ses mots et ses boutades, mais n'admiraient guère ses oeuvres auxquelles ils reprochaient sans doute un accent caravagesque.

Où trouve-t-on des lignes dans la nature, disait Goya. Moi, je n'y vois que des corps éclairés et des corps qui ne le sont pas, des plans qui avancent et des plans qui reculent, des reliefs et des enfoncements.

C'est que Goya appartient à la lignée des grands peintres qui ont parlé tout naturellement le langage de la gravure. Aussi et malgré tout ce qui les différencie, ne peut-on regarder les eaux-fortes de Goya sans penser à celles de Rembrandt.

Goya a écrit « le sommeil de la raison enfante parfois des monstres » mais une note manuscrite complète ainsi sa pensée : « la fantaisie sans la raison produit des monstruosités, unies, elles enfantent de vrais artistes ». Ce qui prouve bien que son imagination se complaisait à ces sujets, peut-être aussi par suite de l'isolement moral où le tenait sa surdité.

L'oeuvre gravé de Goya est un miroir où se reflète fidèlement le génie du grand peintre. Son tempérament ardent, la fougue de sa pensée, sa maîtrise de la couleur éclatent, en effet, dans ses eaux-fortes si chaudement lumineuses.

Car l'errance est la clé du monde de Marcel Brion, ses personnages sont toujours des voyageurs en partance dans des trains qui démarrent mais n'arrivent pas, des bâteaux sans destination connue, des marcheurs pris au piège des chemins.

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