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Critiques de Gauz (200)
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Debout-payé

C'est l'histoire d'un étudiant ivoirien, Ossiri, qui arrive en France dans les années 90 sans papier et qui devient vigile. Gauz questionne le parcours de ce personnage, celui de sa famille et des potes qu'il se fait, mais aussi la condition derrière le métier de vigile. Dans une langue unique et avec un regard aiguisé, il décrit la vie des vigiles, des grands magasins parisiens aux petites boutiques. Il décrypte les comportements des clients et des clientes avec un temps d'avance sur leurs actions, sur leurs petites habitudes. C'est drôle, très bien vu et en même c'est un reflet réaliste de la société de consommation. Gauz s'attarde aussi sur les regards portés sur les vigiles, avec en toile de fond le parcours des immigrés en France. "Debout-payé" est un court roman à découvrir, qui dégage une poésie singulière et qui avait eu un petit écho à sortie en 2014.
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Debout-payé

En apparence et au début surtout, c’est typiquement le genre d'ouvrage à ouvrir, nonchalamment vautré sur son transat en plastique, au bord de la piscine bleu-azur, quand la sono JBL distordue du club cinq étoiles crache à toute volée la kilométrique musique syncopée de la chorégraphie simplissime adoptée pour la chaude saison en cours.



Un encas à consommer sur place si on l'a emporté.



Comme cette musique formatée, ça s'oublie encore plus vite que ça ne se lit : un florilège sous forme de collier factice de courts billets qui s'enfilent sur le lent fil du quotidien relevé au cours des vigilantes journées des vigiles des grands magasins, attentifs et curieux à la diversité de la clientèle qu'ils côtoient stoïquement immobiles.



Tranches de vie.



C’est amusant souvent, carrément  drôle parfois, léger et intelligent toujours mais volatile tout le temps!



Et puis le récit évolue du tout au tout, virage à 180 degrés, comme si on avait brutalement troqué le livre initial contre un ouvrage plus classique dans sa forme ou sa construction.

Au bout d'une trentaine de pages seulement, du futile flori-léger, on passe à l'histoire de Ferdinand, un immigré qui a quitté son petit village de côte d'ivoire pour sous-louer une chambre d’étudiant dans un immeuble parisien sensé appartenir à son pays d'origine.

Nous sommes dans les premières années 70, juste au moment où l'on commence à parler de choc pétrolier.

Ferdinand est portier/vigile aux moulins de Paris. Dans son bel uniforme, il filtre les allées et venues dans la grande fabrique de farine de la capitale.



Portier vigile.



Il voit Giscard arriver à la barre et Ponia barrer la route aux candidats émigrants parce qu’il est fini le bon temps où on ‘invitait' les africains à venir aider les français à absorber la masse considérable de travail lié à la reconstruction post seconde guerre mondiale.

L’hexagone avait besoin de bras, mais…

Une autre époque, un autre monde.



De nouveau quelques bulles ethnographiques scannées au regard pénétrant des vigiles qui sondent les visiteurs pénétrants les temples modernes de la consommation dont ils sont les cerbères et dont les dieux ont pour noms Chanel ou Dior.



Un regard vif et aiguisé qui sait mieux que tout autre étudier la cosmologie humaine environnante.



Une parenthèse avant que ne reprenne le récit de Ferdinand qui a depuis créé sa propre boîte de sécurité où il emploie des gars du pays pour faire vigiles, comme lui, même si, là-bas, ils pouvaient espérer être enseignants et vivre plus dignement que chez des marchands de sommeil.



Désormais, en France, on parle de sans papiers indésirables que l'on est pourtant bien content de trouver pour assurer les missions que ne tiendraient pas des ‘blancs' au cœur même de leur propre capitale et qui, sans cesse, risquent une reconduite à la frontière.



Une autre sphère dans notre propre monde !



Et puis, le World-Trade-Center, la paranoïa galopante généralisée, les conditions pour assurer les postes de sécurité qui se durcissent, le personnel qui doit montrer ‘pattes blanches’ pour espérer conserver son emploi.



Le monde du contrôle est révolutionné.



Au fur et à mesure que s’égrènent les années retracées par l'auteur, le métier de ‘debout-payé' est passé au crible de son observation pointue, critique et désabusée qui ne nous épargne volontairement ni les clichés ni les hypocrisies prêtées aussi bien aux immigrés eux-mêmes qu'aux associations qui militent à préserver leurs droits.

Plus une étude ethnologique qu'un véritable roman à proprement parler, ce récit se sera laissé lire sans pour autant provoquer une émotion enveloppante chez moi, peut-être désarçonné par sa forme que j’aurais sûrement préféré plus classique.



Bien sans être inoubliable en fait…
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Debout-payé

Debout-payé : désigne l'ensemble des métiers où il faut rester debout pour gagner sa pitance.



Gauz nous parle de ces hommes venus d'Afrique, qui rêvent d'une Europe accueillante, loin de la pauvreté connue, pourtant, en arrivant, ils se regroupent dans des immeubles decrépis, sous-loués, dans lesquels ils ne savent pas combien de temps encore ils pourront rester. Ils cherchent du travail mais la voie ne semble ouverte que pour le métier de vigile. Un métier pour lequel on se dit que, ce sera temporaire, juste en attendant de trouver mieux mais dans lequel on s'enlise. 





Le narrateur nous raconte sa vie à Paris, son quotidien de vigile, à travers de courtes anecdotes aussi drôles (on rit parfois jaune) qu'ahurissantes. 



C'est un roman social puissant. Qui nous montre des hommes invisibilisés par notre société, englués dans la précarité et le besoin de gagner de l'argent pour eux vivre mais aussi, pour en envoyer à leur famille restée en Afrique.



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Debout-payé

Ossiri débarque à Paris pour faire ses études avec un visa de trois mois. Venu d’Abidjan, il rejoint la cité des étudiants ivoiriens qui n’abrite pas que des étudiants… à quel prix s’insérer dans la société française pour un africain quel que soit son diplôme ? Toutes les portes se ferment sauf une : vigile de sécurité est la seule carrière qui s’ouvre à lui comme à tous les africains de la capitale.



Avec une plume caustique qui fait mouche à tous les coups, Gauz croque les vigiles, les employés, les employeurs, les clients, les voleurs, et les habitants de la Maison des étudiants. De Camaïeu au Sephora des Champs Élysées, les profils sont différents et l’auteur ne manque pas une occasion de déployer une sociologie de physionomiste avisé !



On rit, parfois jaune quand il aborde le sort des vigiles qui perdent leur temps dans cet emploi sans avenir, et c’est très réussi…
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Black Manoo

Cet ouvrage retrace l'arrivée de Black Manoo en France, de sa vie passée en Côte d'Ivoire, de sa quête pour retrouver Gun Morgan, de son adaptation en France. Dans un style incisif, Gauz écrit par punchline, un roman plein de tendresse incarné par la mosaïque de personnages qui croise la vie de Manoo.
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Debout-payé

L'un des meilleurs livre de la rentrée littéraire 2014. Un premier roman vraiment abouti.

Ce livre raconte des épisodes de la vie d'Ossiri, Ivoirien sans papiers installé en France ayant vécu l'évolution du métier de la sécurité, alternent avec les observations de l'auteur, vigile de grands magasins à Paris, sur le fonctionnement des grandes enseignes et le comportement de leur clientèle.

A découvrir absolument, c'est écrit avec beaucoup de subtilité, d'humour mais aussi beaucoup d emotion.

Un livre vraiment a part.
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Debout-payé

Voilà un premier roman surprenant de par sa forme, amusant de par son humour mais invitant également à la réflexion de par l'authenticité du récit.



Gauz est le nom de plume d'Armand Patrick Gbaka-Brédé, né à Abidjan, Côte d'Ivoire, le 22 mars 1971. Il a publié quatre romans, avec en toile de fond les thèmes de l’émigration et de la colonisation.(source internet)



Debout-payé c'est le surnom des vigiles qui travaillent dans les grands magasins. L'auteur raconte les conditions de vie, de travail, il décrit les stéréotypes, les préjugés mais il explore également ce métier du côté des vigiles, de ce qu'ils entendent, de ce qu'ils vivent et ce n'est pas sans humour même s'il est parfois grinçant.



Une satire à lire pour mieux comprendre. J'ai hâte de découvrir les autres opus de cet auteur.
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Debout-payé

Tu es africian et tu voudrais travailler en France ? La filière des vigiles et agents de sécurité t’est toute ouverte ! Debout-payé c’est justement le surnom de ce boulot pénible. Gauz s’est largement inspiré de sa propre expérience pour écrire ce livre qui alterne des chapitres plutôt historiques ou sociologiques sur les mouvements d’immigration vers la France et les conditions d’intégration et de travail et une autre, bien plus prosaïque où nous découvrons sous la forme d’un lexique, le monde à travers les yeux d’un vigile.

Ce livre devient alors un témoignage documenté d’une époque qui nous concerne nécessairement. Léger bémol, ce livre m’a semblé un peu poussiéreux. Pas encore assez daté pour être vraiment un témoignage historique et incomplet pour être totalement d’actualité. Ce n’est pas vraiment de sa faute, certes.. mais c’est ce qui a pu rendre fade ma lecture, sinon réjouissante !
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Debout-payé

Debout-payé, c'est un des métiers réservés à la communauté africaine à Paris. Parfois sans papier, ce sont ces grands hommes noirs, athlétiques, les vigiles. Gauz ou Armand Patrick Gbaka-Brédé, né à Abidjan, Côte d'Ivoire, en 1971 a été l'un d'eux. Plus qu'une expérience partagée, son roman est une véritable immersion dans l'univers silencieux de ces drôles de surveillants des boutiques et autres supermarchés.



Le roman de Gauz est celui d'un observateur – miroir d'une société à deux vitesses. Elle se clive entre consommateurs acharnés et l'autre partie de la population qui, faute de moyens, ne peut qu'observer. Sans aucun misérabilisme, Gauz livre l'examen assidu très pertinent, plein d'ironie et de moqueries auquel s'emploie Ossiri, son protagoniste. La clientèle est passée au crible – c'est presque un travail d'ethnologue. Gauz s'amuse et avec lui son lecteur. Debout-payé est une lecture drôle. Le roman pourrait s'inscrire dans un genre de littérature joyeuse aux côtés de classiques comme Rabelais, Queneau, ou de contemporains comme Iain Levison et Pierre Lemaitre.



Il est assez difficile de définir le roman de Gauz car il n'appartient à aucun genre. Il flirte avec la docu fiction. Sa construction est très spéciale. Elle évoque le journal. Le récit se divise en dix parties qui alternent entre réflexions et observations dans les boutiques, histoire d'Ossiri ( double de Gauz ) et de sa famille, et histoire de la colonisation puis de l'immigration en France.



Gauz propose une relecture des évènements du point de vue de l'africain. L'image qu'il renvoie est abrupte. Elle laisse apparaître toute la violence de la rencontre des cultures occidentales et africaines. Toutefois, la parole de Gauz ne bascule jamais dans la révolte. Grâce à la distance de l'auteur et à son humour, son écriture dénonce sans juger. Elle désigne, identifie, et met le doigt sur une réalité choquante et insupportable sans jamais accuser. Le texte de Gauz est très digne.
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Black Manoo

D'Abidjan à Belleville, captures d'instants d'un invisible …



En Afrique francophone, c’est une vérité de La Palice, la Côte d’Ivoire est une terre de vibrations musicales, comme le sont à n’en point douter la plupart des pays de cette région d’Afrique. La Côte d’Ivoire a ceci de particulier qu’elle a su au fil du temps s’imposer comme un laboratoire de sonorités qui ont si bien su s’exporter depuis plusieurs décennies.



Des noms comme Pierre Amédée, Ernesto Djédjé pour les plus anciens et Bailly Spinto pour de fringants quinquagénaires ou sexagénaires sont évocateurs d’une époque qui vit éclore des chansons d’une pureté rare dans un contexte de relative aisance économique d’un pays attractif pour toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. La prépondérance de la musique dans le narratif de ce pays n’ira pas s’amenuisant au fil du temps, et ce même au plus fort des périodes troubles de crise économique et d’instabilité politique.



A contrario, les ivoiriens ont toujours retrouvé dans la musique une sorte d’exutoire, de défouloir ou une forme de réceptacle de toutes leurs revendications : dans les années 90 le refrain Agnangnan scandé par le groupe de musique urbaine R.A.S., le Zouglou de paroliers comme Didier Bilé, à la fin de la décennie 90 ou au début des années 2000 avec le pied-de-nez que firent à la bien-pensance musicale les contorsions lascives des rythmes originellement traditionnelles connues dans leur évolution sous le vocable de Mapouka qui mirent en transe les jeunesses africaines à cette époque. Puis vint le célèbre mouvement coupé décalé qui faisait le panégyrique du dandy abidjanais et de la petite débrouille fort ostentatoire. La musique a toujours fait écho à l’histoire très mouvementée du pays.



Au milieu des années 80, un chanteur , Gun Morgan, défraie la chronique par son jeu de scène, l’introduction des sons Funky dans ses chansons et la mise en scène de sa famille, sa femme, son fils et sa fille, qui tourneront le clip de sa chanson phare « Kôkôti Kouadio » parés aux effigies des couleurs nationales Orange, Blanc, vert.



Le héros du roman de Gauz, Black Manoo, de son vrai nom, Emmanuel Pan, puisque l’auteur s’inspire de la vie d’un personnage réel, est un nostalgisant perpétuel qui d’ailleurs fera commerce de la nostalgie dans un des chapitres du texte. Il décide de partir pour retrouver son idole, Gun Morgan, en France, à Belleville. C’est un peu comme un camerounais qui, rongé par la nostalgie de la flamboyance des titres comme things like this de Gilly Ndoumbe ou Eyaye du groupe Esa, interprété par l’inimitable voix de Stéphane Dayas, déciderait de partir, de faire un saut dans le temps pour revivre le chatoiement sublime des mélodies d’antan.



L’histoire du roman commence un peu après la Coupe du Monde de 1998 en France au moment où Black Manoo débarquera en France. Enfin, après sept tentatives soldées par de cuisants échecs, sous une fausse identité, « François-Joseph Clozel, entrepreneur en visite au Salon du BTP, Porte de Versailles » muni d’un visa un court séjour qui sera vite réexpédié au pays pour un recyclage. « Comme convenu avec le canonnier, Black Manoo rend le passeport. Le faux document s’en retournera à Abidjan habiller quelqu’un d’autre en rouge, autant de fois que nécessaire pendant ses trois mois de validité. » Il faut dire qu’ici l’économie circulatoire des visas d’entrées sur le territoire européen connaît son heure de gloire.



A son arrivée à l’aeroport Charles de Gaulles, « l’aéroport du grand blanc de Brazzaville », Black Manoo embarque dans un taxi conduit par un Haïtien, direction Belleville, le quartier Parisien qui a été le terreau de belles intrigues de Céline ou Romain Gary (détail qui a son importance). Il déchantera très vite et devra se faire une raison. Pas de trace de son idole.



Bonjour, tu connais Gun Morgan, roi de l’afro-funk, soul man de France … s’il te plaît ?

Il appuie sa demande d’un hochement de tête synchronisé sur un glissement de jambes en fredonnant « Ayééé, kokoti kouadjo, blonin ! », le refrain du premier tube de Gun Morgan. Ce 15 août caniculaire, Black Manoo danse et chante, avec sa valise à roulettes en pied de micro, devant tout ce qui a une paire d’yeux et d’oreilles. Rien sur Gun Morgan. La fatigue et la chaleur finissent par s’inviter au découragement la « bête » se reveille à ce moment-là.



Le contraste est saisissant. Black Manoo avait auparavant séjourné en Russie, espérant y obtenir une bourse, l’expérience russe s’avèrera désastreuse. De retour au pays, c’est dans la drogue qu’il retrouvera une forme de « salut ».



A Belleville, il est accueilli par un ancien junkie, redoutable dealers des fumoirs d’Abidjan, « Lass Kader, dit Lass-six-six, spécialiste du couteau à six vitesses pour le recouvrement de dettes. » reconverti en assistant social qui vient maintenant en aide aux personnes dépendantes pour leur permettre de décrocher. C’est lui qui l’hébergera au Squat du Danger, rue David d’Angers. Dans le squat Le Danger, Black Manoo y promènera le lecteur avec une envoutante subtilité, lui faisant sentir les odeurs, lui permettant d’entrer en osmose avec une atmosphère chaleureuse amicale découvrant au passage de personnages fort attachants. On fera la connaissance des « dangereux noirs » :



Babou est installé dans le plus grand appartement du palier noir avec Sana et ses trois enfants. Le jour où il s’est présenté à Black Manoo, il s’est lui-même défini comme un spécialiste de la réconciliation post-partum … Chaque fois qu’ils se sont séparés à cris et à corps, Sana était enceinte … de quelqu’un d’autre. Mais Babou se remettait avec elle dès l’accouchement.



Mais il y’ a aussi dans le squat Danger, les dangereux blancs, « Dominique est sur le palier blanc dans un appartement aussi grand que celui de Babou. Il vit seul », un gauchiste obsédé par l’écriture d’articles.



Au Danger, Dominique méprise ses voisins du bas qui ne participent jamais aux manifs, « ces immigrés noirs qui vont finir fachos comme les immigrés du sud, les bâtards !



Le temps de sa désintoxication, c’est au foyer SONACOTRA qu’il prendra régulièrement ses repas, le célèbre Mafé, qui lui aussi a une histoire :



Estampillé plat africain par excellence, le mafé a une histoire française. A la fin de la guerre, un Strasbourgeois s’imagine faire fortune avec la pâte d’arachides. Il se fournit au Sénégal et la baptise Dakatine en contractant Dakar et tartine. Il la rêvait reine des goûters d’enfants sévèrement marqués par la malnutrition des années de guerre et les tickets de rationnement. Un fiasco ! les têtes blondes la dédaignent. Une femme oubliée de l’histoire la prépare en sauce et le mafé est né. Les palais noirs apprécient. Il devient plat national d’au moins trois pays d’Afrique où l’on croit que Dakatine est un mot Wolof.



Il rencontrera l’amour, ou du moins ce qui en fait office auprès de Karoll, mère célibataire de 5 enfants, dont les deux premiers qui lui donneront sa première carte de séjour sont issus d’une relation avec un dealer zaïrois, « l’homme purge sa peine quand elle obtient sa première carte de séjour, renouvelable chaque année. Trois gosses et une deuxième carte plus tard on lui trouve un logement décent dans une cité rue des Couronnes. Il lui faut sept ans et cinq accouchements pour obtenir un titre de dix ans, soit 730 jours par enfant né français. ». Avec le pactole d’une prime d’assurance, Karoll décide d’investir dans un restaurant africain : « En France, les cuisines du continent se résument à ce groupe nominal. Le Cameroun est à 4000 kilomètres du Sénégal sur les cartes géographiques, mais le Ndolè de Douala et le Tchèp de Dakar sont voisins sur les cartes de menus ». Finalement Black Manoo persuadera Karoll de se lancer dans le commerce des produits exotiques, magasin à l’avant elle vend les bananes, les piments et les tilapias, et lui derrière, au fond, il fera « danser les gens sur le zouglou du pays : une guinguette ». C’est la naissance d’ Ivoir exotic devant, avec une porte qui donne au fond sur le « Sans issue »



La parenthèse ivoir exotic est également le prétexte pour faire connaissance avec de nombreux autres personnages parmi lesquels, Bernard Bressac alias Solo-des-grands-B, « le vieux blanc », le dernier des bougnats comme autrefois étaient appelés les Auvergnats qui posaient leurs valises à Paris. Il leur loue Ivoir exotic 321 € par mois, charges comprises. Une réelle complicité naîtra entre les deux. Pendant la grande canicule de 2003, Black Manoo lui montera des bouteilles d’eau, ce qui lui rappellera ses ancêtres qui faisaient exactement la même tâche dans tout paris et vivaient en communauté :



Mes grands-parents comprenaient à peine le français. Ils n’étaient même pas fichus de prononcer « charbonnier » correctement. Ils disaient « charbougnat » ! c’est pour ça qu’on nous surnomme les « bougnats » ! On était des immigrés comme vous, mais en pire. On ne venait pas de loin, mais on était plus étrangers que vous, on avait beaucoup moins d’instruction que n’importe lequel d’entre vous.



Avec Solo-des-grands-B, il revisite l’évolution de leur quartier qui a vu arriver les « Tlenteulos », les prostituées chinoises qui ont en commun la posture droite et impassible. Leurs surnoms, elles le doivent au prix de la passe, 30€. L’ambiance qui règne à Ivoir Exotic où « on ne vend ni à manger ni à boire », mais de la nostalgie, est la plus illustrative de l’univers du Squat Le Danger : on y croise « Mamadou le dormeur » qui tous les matins fait l’ouverture et prend une Heineken en guise de café, « Désirée la banqueteuse » qui n’a rien à voir avec la banque mais qui est toujours assise sur la banquette, Moussa « le brouteur perpétue une escroquerie héritée des Zaïrois », Achillone la camère, « une camerounaise à carrure de boxeur et voix de stentor » …



Tout le long du récit, Black Manoo plantera le décor dans chaque chapitre avec un personnage dont le profil révèle un des pans qui participe de la diversité de ce lieu. De chapitres, il y’en a, en tout cinquante-deux. Chaque chapitre tenant sur deux pages et pouvant être lu séparément même si les chapitre se tiennent tous par le fil rouge que représente Black Manoo. Le texte nous dévoile toute l’importance que Gauz attache à la structure, au rythme et au style dans la construction de son récit. Pas étonnant chez un auteur qui prit la décision de devenir écrivain après avoir lu la même semaine Le Soleil des Indépendances d’Ahmadou Kourouma et Voyage au bout de la nuit de Céline. Les phrases sont courtes, la formule est corrosive, percutante et en même temps pertinemment dicible. Comme dans ses précédents romans, Debout-payé et Camarade Papa Gauz fait encore montre d’une créativité linguistique bouleversante. La langue de Gauz est une sorte d’intralingua intercédant entre le registre courant et les codes linguistiques urbains pratiqués dans les rues abidjanaises, Doualaises ou parisiennes. C’est une langue pleine d’ironies qui aborde des sujets autrement plus graves avec sarcasme. C’est une langue colorée dotée d’une puissance olfactive qui nous rappelle la truculence, l’exubérance et la verbosité forte imagée de Verre cassée missionné par l’Escargot entêté propriétaire du bar le crédit a voyagé dans Verre cassé d’Alain Mabanckou de rédiger les chroniques sur les faits et gestes de sa clientèle.



Le texte de Gauz est une ode à l’amitié, à la solidarité et à l’espoir. Toujours avec humour et une fascinante ironie l’auteur aborde avec subtilité, dans une posture non militante et peu vindicative la question du racisme et du communautarisme, ramant à contrecourant de l’anti-communautarisme pour faire un plaidoyer pro domo du communautarisme qui n’a pas que des aspects négatifs et a toujours été le mode de vie des primo arrivants à Paris comme les auvergnats qu’on appelait bougnats. Le texte s’inscrit dans un métissage culturel subi mais assumé, nous offrant là la description réelle des combats somme toute naturels des personnes qui se côtoient dans les routes des cités urbaines sans se mélanger. Dans ce texte accueillants et accueillis se croisent, se mélangent se côtoient.



Pour terminer cet article, je voudrais vous inviter à un voyage musical en Côte d’ivoire qui assurément facilitera la rencontre avec l’univers de Gauz par-delà les canaux des mots et du texte. Outre Kôkôti Kouadio de Gun Morgan repris dans le livre, je vous recommande surtout Sokokpeu de Amédée Pierre.



Bonne lecture



Kah' Tchou

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Debout-payé



La vie de vigile, c'est d'être "debout-payé". C'est voir passer des centaines de clients par jour, ceux qui viennent acheter, ceux qui se contentent de regarder et ceux qui voudraient partir sans payer. S'inspirant de sa propre expérience comme vigile dans des parfumeries, Gauz nous confie Ossiri, Kassoum, Ferdinand et les autres; une chronique sociale douce-amère teintée d'ironie.



Parce qu'ils attendent toute la journée, parce qu'ils sont ceux sur qui le regard glisse... ils ont du temps pour penser. Le roman s'inscrit dans cette vie intérieure en mêlant des parties centrées sur l'observation des clients et des moments où c'est le passé qui refait surface, détaillant le destin qui les a amenés d'Abidjan à Paris.



Bien que l'humour soit omniprésent, il se fait bien souvent ironie pour masquer la dureté de la vie de ceux qui ont quitté leur pays, leur famille, leurs amis, espérant une vie meilleure à Paris où ils se retrouvent au mieux, vigile chez Séphora ou Camaïeu et logeant dans un taudis, menacés d'expulsion.

L'observation fine des clients qui fréquentent les boutiques de fringues ou les parfumeries sur les Champs Elysées est franchement drôle. Tout sonne juste, sans caricature; on en a tous rencontrés un jour ou l'autre, on est peut-être l'un d'eux.



Ce roman, c'est presque un témoignage, celui d'une époque, celui d'une société qui ferme les yeux sur le sort d'une partie de ses concitoyens, celui d'un système où, comme on dit chez nous, "c'est toudi le p'tit qu'on spotche".
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Black Manoo

Aujourd’hui, embarquement pour le Paris des années 90 et plus particulièrement le quartier de Belleville, même si c’est à Abidjan que l’histoire de notre personnage débute. Black Manoo, Emmanuel à sa naissance, est en effet Ivoirien, et c’est à son arrivée à l’aéroport que nous faisons sa connaissance. Parti en France tout de rouge vêtu avec un faux passeport qui prend aussitôt le chemin du retour pour servir à un autre, il intègre très vite le monde et les usages de ces sans-papiers débrouillards, qui se moquent et se taquinent les uns les autres, mais font front lorsqu’il s’agit de poser l’Afrique en entité à part entière, en opposition aux Français ou aux occidentaux.



Avec lui nous côtoyons, au fil des squats et des places et boulevards, dealers, prostituées, mères célibataires aux nombreux enfants, mais aussi un traducteur hindi – urdu – tamoul originaire d’Inde, un bougnat auvergnat et un paysagiste. Autant de figures colorées qui animent notre lecture. Au fil des pages, cela sent les épices, le poulet bouilli, la friture, et cela sur un fond joyeusement bruyant. Les difficultés quotidiennes ne sont pas masquées, puisqu’il s’agit de survivre dans cette ville, dans des conditions souvent misérables, et la fatalité et le manque de perspectives se font souvent ressentir. Mais elles sont enrobées dans l’humour et l’autodérision, et finalement, d’un jour à l’autre, tout continue d’avancer.



A certains moments, nous repartons également en arrière, à la recherche de sa vie ivoirienne et les divers événements qui l’ont amené à se retrouver à devoir choisir entre arriver à Belleville par la porte de Bagnolet ou la porte de la Chapelle. C’est donc un personnage fort bien construit que nous côtoyons au fur et à mesure que nous tournons les pages.



En plus d’une écriture d’une grande efficacité qui déroule l’histoire de manière toujours prenante, en la découpant en de petits chapitres, j’ai trouvé Gauz, son auteur, plein d’humour et de tendresse envers ses personnages, et j’ai été contaminée par cette tendresse. Black Manoo est attachant, donne envie d’être rencontré, tout comme les personnes qui l’entourent. Cette histoire emplie d’une profonde humanité, jusqu’aux dernières pages du livre, m’a véritablement enchantée, captivée, et remuée.



En résumé, je ne connaissais pas Gauz, mais c’est une rencontre que je suis heureuse d’avoir faite, et une chose est certaine, je lirai ses autres romans.



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Debout-payé

Comment vivre dignement dans la Babylone avec son bagage culturel d'anciennes colonies emporté par le mouvement migratoire inévitable et universel... quand cette Babylone n'est plus qu'amas de bouteilles de parfum et obnubilation des marques pour ainsi dits voyageurs du monde entier n'ayant de point de repère qu'un magasins franchisé par ailleurs omniprésent sur sur la totalité du globe. Il se pose la question du retour vers la terre des ancêtres... en affrontant l'immense dilemme: partir ou rester.
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Cocoaïans

A travers un bref récit, Gauz nous raconte l'histoire de Cocoa, pays africain imaginaire qui n'a, lorsque l'on y regarde de plus près, d'imaginaire que le nom, ou presque : l'auteur s'inspire en effet fortement de son propre pays, la Côte d'Ivoire, et nous décrit les étapes ayant mené des premières importations du cacao à l'indépendance, en passant par la colonisation expliquant bien sûr cette indépendance.



Une brève fresque dont j'ai trouvé le propos très intéressant, mais dont la forme m'a quelque peu refroidie, ce qui avait déjà été le cas à ma première lecture de l'auteur avec Black Manoo : l'aspect très fragmenté de la narration, qui mêle voix de la résistance cocoaïenne, passages pseudo historiques, considérations politiques, évènements du quotidien, dans lequel Gauz apparaît lui-même, m'a gênée, pour me laisser pleinement embarquer.



Preuve en est, j'ai bien du mal à exprimer mon ressenti à son sujet !
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Black Manoo

Black Manoo, junkie abidjanais débarque à Orly et découvre Paris avec des yeux émerveillés.

Il se rend à Belleville pour retrouver un ami devenu chanteur, mais nulle trace de l'ami.

Sans papiers, il vivra de squat en squat , de débrouilles en magouilles dans la communauté africaine de Paris.

Un style vivant et parlé.

L'auteur décrit bien le milieu des immigrés africains.

C'est un peu fouillis et confus et pas facile de se retrouver dans tous les personnages.

Un roman sociétal réaliste, coloré et chaleureux.
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Cocoaïans

Jubilatoire par son style proche du slam et de l'oralité, Cocoaïans est une plaidoirie passionnée et passionnelle pour une révolution des mentalités et des esprits. Dans cette révolution à venir, il y a place pour l'imagination, le dialogue et l'utopie que dessine la vision « afrofuturiste » d'un monde assagi, équilibré et apaisé sur laquelle se clôt le récit de Gauz'.
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Cocoaïans

Colonialisme du chocolat, exploitation du cacao ; histoire d’un pays à travers cette matière première mondialisée dont il ne tire qu’un profit minimal ; réflexion sur la parole et ce qu’elle rend visible. Cocoaïans (naissance d’une nation chocolat) reprend à différentes époques la façon dont la Côte d’Ivoire s’est vue contrainte de cultiver le cacao, s’est trouvée prisonnière de ce commerce colonial avant que d’être victime de ses spéculations, avant — par une belle projection dans l’avenir — la possibilité d’une révolte. Gauz’ met subtilement en dialogue, avec sa fille, entre les chefs de tribus, entre les propriétaires qui luttent pour créer un syndicat, entre la lune et le soleil, cette naissance d’une nation, cette possible appropriation du chocolat.
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Cocoaïans

Pour nous faire réfléchir, il a misé cette fois sur une approche littéraire protéiforme, avec un texte mêlant la narration à la poésie et la nouvelle au théâtre. « Ecrit pour la parole », selon le nom de la collection auquel il se rattache aux éditions de L’Arche, Cocoaïnans peut se lire, se dire, s’écouter, se découvrir dans un ordre chronologique ou s’apprécier au hasard de chapitres choisis.
Lien : https://www.lemonde.fr/afriq..
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Cocoaïans

À propos d’asservissement durable, colonial et post-colonial, par la monoculture d’exportation – en l’espèce le cacao ivoirien -, une magistrale leçon d’économie politique, pourtant toute de poésie et de verve.





Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/09/08/note-de-lecture-cocoaians-gauz/



On savait depuis « Debout-Payé » (2014) à quel point Gauz est capable, par sa gouaille étagée sur plusieurs niveaux et sa finesse analytique, d’entrechoquer l’apparemment très prosaïque et le hautement politique. Capacité démontrée initialement en confrontant la position du vigile et de l’agent de sécurité d’origines africaines à la société parisienne de consommation et de luxe d’une part, et à l’assise toujours solide de la Françafrique, d’autre part, elle était également éclatante dans « Black Manoo » (2020), quoique d’une manière devenant extrêmement poignante lorsque le rire du maquis clandestin parisien s’y ralentissait et effaçait.



C’est toutefois dans son « Camarade Papa » (2018), avec son extraordinaire humour grinçant, qu’il était jusqu’ici allé le plus loin dans la mise en abîme de la colonisation (de l’Afrique de l’Ouest en général et de la Côte d’Ivoire en particulier) face à une lecture marxiste (fût-elle conduite avec la ruse de l’outrance) de l’Histoire, la seule réellement pertinente en l’espèce. « Cocoaïans », publié chez L’Arche en août 2022, en se concentrant sur la transformation totale de l’économie ivoirienne par le cacao destiné à l’exportation, conduite à partir de 1930 par des sociétés françaises puis internationales de négoce agricole, spécialisées ou non, sous l’égide du colonisateur (« officiel » depuis 1893, une fois tombés les oripeaux du « protectorat »), et poursuivie par les gouvernements indépendants d’après 1960 (qui échouent toutefois à prendre le contrôle effectif des « termes de l’échange » selon l’expression consacrée par Prebisch et Singer en 1950, comme le rappelle Gauz avec sa verve cruelle), pousse cette leçon d’économie politique, inscrite dans la matérialité historique, à ses extrémités nécessaires, avec une incroyable grâce, efficace et corrosive.



Loin de se contenter de cette magistrale leçon d’économie politique (dont la précision technique est digne des meilleurs articles universitaires d’économie sur le sujet, même si le ton en est – heureusement – fort différent : je vous recommande celui-ci, par exemple, particulièrement édifiant), Gauz l’a magnifiée et rendue plus éclatante encore par son art du récit et sa poésie gouailleuse, notamment en mobilisant certains personnages historiques reconstitués, devenus semi-légendaires (la reine Pokou) ou fantomatiques (Jean-Baptiste Marchand, dont on oublie souvent qu’avant l’épisode de Fachoda en 1898 qui le vit être promu commandant, il s’était bien fait la main lors de la conquête de ce qu’on appelait alors déjà le « Soudan français », et que son expertise multiforme en matière de conquête, domination et manipulation pouvait se révéler bien précieuse, une fois mise au goût du jour, pour ses innombrables successeurs officiels et officieux jusqu’à aujourd’hui), certains pionniers des luttes syndicales, autonomistes et indépendantistes, face aux grands propriétaires blancs, aux troupes coloniales et plus tard aux diverses formes de corruption post-coloniale, ou encore certains leaders politiques, chanceux ou malchanceux, ayant encouru en leur temps les foudres de l’ex-puissance coloniale et de ses alliés locaux si prompts à suivre les recommandations des programmes de stabilisation.



Ce n’est sûrement pas par hasard que ce texte magnifique paraît dans la collection Des écrits pour la parole de L’Arche (où l’on trouve d’autres textes décisifs et politiquement tranchants, tels « Autobiographie du rouge » d’Anne Carson, « Les nouveaux anciens » de Kae Tempest ou les très collectives « Lettres aux jeunes poétesses ») : la théâtralité « naturelle », pourrait-on dire, de l’inventivité verbale, entre Abidjan et Paris, qu’est capable de manier Gauz, se prête à merveille à cette mise en scène tonique en quelques actes, qui, après avoir inscrit le propos entre l’omniprésent fantôme Marchand et le Treichville de nos jours, va de la forêt de Gbaka en 1908 à Cocody en 2011, en passant par Treichville en 1944, par la place de la République, à Abidjan, le 13 août 1960 et par Cocody en 1985, laissant même le mot de la fin, potentiellement science-fictif en diable, être prononcé à Afridoukou, complétant le trajet parmi les quartiers de la capitale économique ivoirienne, en 2031.


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Black Manoo

Emmanuel, surnommé Black Manoo, est un jeune Ivoirien junkie qui débarque à Paris dans les années 90 grâce à une combine de faux passeport. Son périple commence par une douloureuse phase de désintox. S’en suivra une exploration et des aventures dans les quartiers populaires de Paris, au milieu d’autres Africain•e•s, d’anars, de dealers. De squats en combines, d’un petit appartement à une boutique de produits exotiques et son restaurant clandestin, Gauz nous plonge au cœur d’un Paris méconnu et inattendu.



Avec une langue imagée et imaginative, Gauz créé une œuvre qui mélange la langue d’un Boris Vian dans L’écume des jours et celles de l’Afrique francophone. C’est le Paris dépeint à la fois par certains auteurs africains mais aussi par Virginie Despentes, un Paris très populaire, celui des sans-papiers, des junkies, des marginaux, des laissés pour compte.



Au travers de chapitres courts et avec une écriture très rythmée, Gauz nous fait suivre le parcours chaotique mais animée par une furieuse soif de vivre d’un personnage qui n’aura de cesse de se réinventer sans jamais se trahir. Les phrases de l’auteur, à mi-chemin entre l’aphorisme et la punchline, ramène la philosophie au cœur de la rue et du réel. Les références culturelles sont multiples, aussi surprenantes et variées que la langue de l’auteur.



« Dominique l’anarchiste blanc, Babou le dandy noir, Sana la sublime… tragique trio amoureux. Dans toutes les guerres, sommeille une Hélène. » (p.41)
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