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Critiques de Hélène Le Bris (61)
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L'étrange pouvoir des calamités

Juin 2029 - Thomas vient d'être titularisé comme guide officiel du musée du Louvre, ce qui n'arrange en rien ses relations avec Lucile, sa mère, qui vit dans un petit bourg près de Chalon-sur-Saône. Entre ces deux là, absence de communication et sentiment d'indifférence dominent.

Septembre 2029 - un virus inconnu touche la France. Par commodité, on l'appellera la "Peste". Confinement, interdictions de déplacement, Thomas se retrouve bloqué à Paris avec Ari, son ami d'enfance et Camille, la compagne d'Ari, comme seule compagnie...

Cet éloignement imposé provoque un rapprochement inattendu entre Lucile et Thomas...



L'environnement du roman ne manque pas de rappeler la crise COVID de 2020-2021, même si l'auteur affirme en avoir eu l'idée bien avant. L'auteur a su pousser à l'extrême la notion de confinement et le rôle des autorités pour le faire respecter.

Je dois avouer que ni l'histoire, ni les personnages principaux, Lucile et Thomas, ne m'ont convaincu : la première, l'intrigue, me semble un peu trop "cousue de fil blanc" ; seule la fin étonne un peu. S'il me semble avoir saisi les ressorts de la relation entre Thomas, Ari et Camille (souvenirs, amitié, admiration, jalousie...), j'avoue ne pas avoir bien compris ce qui fait basculer la relation mère-fils...

L'écriture est simple et facile à lire. le découpage des chapitres et l'alternance des narrations entre la mère et le fils donnent du rythme à la lecture. C'est donc un livre qui se lit bien, assez facilement.

Au final, j'ai le sentiment d'un roman inachevé, où l'intrigue aurait sans doute pu être enrichie, mais surtout où les ressorts de la relation entre Thomas et Lucile auraient pu être plus approfondis...



Merci à Babelio et aux éditions Eyrolles de m'avoir fait découvrir ce roman.

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Si je me souviens bien

Tout d'abord je trouve que la couverture est magnifique. On dirait un album de coloriage très partiellement colorié. Ça donne vraiment envie de l'ouvrir. C'est grâce à cette couverture que j'ai acheté le livre. Avant cet achat, j'ai juste vérifié s'il était bien noté sur Babelio. Ensuite on ouvre le livre et on s'aperçoit qu'il y a d'autres illustrations à colorier ou non.

C'est un livre sur la maladie d'Alzheimer et que notre héroïne, Marthe, l'appelle par un diminutif "Al" pour mieux la maîtriser. Elle a à peine 60 ans, et la maladie commence doucement mais sûrement. Elle a le projet d'aller à Roscoff voir son amant et compagnon qu'elle n'a pas vu depuis cinq ans, date à laquelle sa voiture à été broyée dans un accident. Mais ou est-il? Pourquoi ne lui donne t-il pas de nouvelles ? Qu'à cela ne tienne, elle ira le retrouver en Bretagne...

Malgré un sujet difficile, ce roman paraît léger, aérien. C'est peut-être que l'auteure, Hélène Le Bris, se met à la place de Marthe. Son regard est flou face à cette réalité implacable. C'est peut-être aussi que l'histoire se passe au printemps puis en été. Tout au long de ce récit, une douce brise souffle dans l'esprit de notre héroïne ou bien une pluie d'été qui lui rappelle la ville de Brest où elle n'est jamais allée mais se rappelle du poème de Prevert "Rappelle-toi Barbara, il pleuvait sans cesse sur Brest".

C'est un roman d'une fraîcheur et d'une sensibilité. Il se lit très rapidement. J'ai beaucoup aimé le style de la narration, très originale assez joyeuse et non triste comme on pourrait s'y attendre vu le sujet.

je vous le conseille.
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Si je me souviens bien

Abandonnée par son compagnon, Adrien, Marthe, la soixantaine juste passée, vit avec un jeune Al(zheimer), sous la protection de son neveu Vincent et de sa voisine Annie. Une photo dans un magazine feuilleté chez sa coiffeuse, celle de la voiture détruite d'Adrien, lui laisse penser qu'il a sans doute été victime d'un accident en revenant chez elle. Aidée d'un chauffeur de taxi, Marthe mène l'enquête et retrouve la trace d'Adrien. Elle décide de partir le retrouver pour se reconstruire avec lui. Mais son univers bascule !



Très peu de personnages dans ce roman : Marthe, Al l'ennemi, Vincent le protecteur, et bien sûr Adrien le grand absent et quelques seconds rôles comme Annie ou le frère de Marthe, Paul.



L'histoire est racontée par Marthe, et le lecteur se met facilement à sa place, face à ses troubles de mémoire, aux stratagèmes imaginés pour y palier, à ses certitudes et ses doutes dans la mise en oeuvre de son grand projet, retrouver Adrien. On s'imagine avec effroi vivre sa vie, particulièrement quand elle se retrouve, déshumanisée, dans un EHPAD; d'où son neveu peinera à la faire sortir.



Ce roman se lit facilement, écrit simplement, dans le style un peu haché qui convient à l'état de santé de l'héroïne. Il suggère, plus que décrit, l'enchaînement glaçant de la maladie alors que la victime lutte pour conserver sa mémoire et refuse la perte de son identité. On ne peut pas en sortir totalement indemne.



Merci à Eyrolles et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce roman, et son auteure.
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Si je me souviens bien

Voilà un roman très singulier qui se lit très vite (il est assez court) et que l’on garde longtemps en tête.



Singulier parce qu’il mêle une histoire policière (certes un peu bancale, mais c’est là un ressort essentiel et drôle du récit), racontée sous forme de journal intime, à un portrait très touchant d’une femme victime de l’implacable « Al » (c’est à dire sujette à la maladie d’Alzheimer, en fait presque jamais citée) – curieuse voire improbable combinaison qui fonctionne toutefois à plein et m’a laissé à la fois ravi et bouleversé.



Le récit est vif, plein de tendresse et de drôlerie (mais jamais de moquerie), parfois terrible aussi quand il faut bien constater les atteintes de la maladie, mais sans jamais sombrer dans le pathos. Le style est très maîtrisé, avec un emploi du « je » qui provoque une empathie immédiate – et ce n’est pas la moindre réussite de ce livre de nous donner à ressentir, peut-être, un peu, le vécu de ces malades – en même temps qu’il crée un suspens bienvenu s’agissant d’une enquête pleine de rebondissements.



Je referme ce beau premier roman à la fois enchanté et ému, heureux d’avoir découvert une romancière de talent qui doit certainement être une belle personne.

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Si je me souviens bien

Je remercie Babelio, les Editions Eyrolles et un grand merci à Hélène Le Bris pour ce moment passé avec Marthe.

Une lecture bouleversante, qui nous mène au cœur de cette terrible maladie qu’est l’Alzheimer ; maladie qui fait peur, mais Hélène Le Bris a choisi de nous dévoiler la vie Marthe avec de l’humour, de la tendresse, la dignité et surtout beaucoup d’amour.

Je ne vais pas vous résumer l’histoire et vous laisser le soin d’apprécier le style précis, léger et surtout sans pathos. J’ai adoré aussi que ce texte écrit à la première personne du singulier nous rapproche de Marthe encore plus.

Une pensée aussi pour les personnages de cette histoire, je pense à Vincent le neveu, Arthur, son frère Paul, le père d’Arthur, Suzanne sa belle-sœur, et Annie sa charmante voisine et bien sûr Noémie la gentille coiffeuse.

A la fermeture de « Si je me souviens bien « j’ai beaucoup repensé à ma chère maman…...

P. S. :

Questions :

A-t-elle été confronté cette maladie ?

A-t-elle fait le choix de la couverture ? qui pour moi colle parfaitement avec l’histoire.



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Si je me souviens bien

J'ai lu ce roman en un après-midi, tellement j'ai été happée par son histoire, par son personnage et par la plume efficace de Helene Le Bris. J'ai pu apprécier son style léger, sans lourdeurs, précis, tout en délicatesse et en pudeur. J'ai vécu dans l’ombre de Marthe le temps d’une lecture, j'ai ressenti tout ce qu'elle pouvait vivre de positif ou de négatif. Une histoire touchante, poignante par le sujet mais qui ne tire jamais vers le pathos, l'auteure a eu raison de ne pas employer de style larmoyant pour parler de cette terrible maladie. Elle raconte sans fards, sans pudibonderie. Elle a su parfaitement se mettre à la place de son héroïne et ce n'est pas chose aisée puisque personne, pour l’instant, n'a été guérie de ce fléau et a pu nous raconter ce qu’elle vivait. Ce sont donc des suppositions que nous nous faisons quand on côtoie un malade. J'ai trouvé le ton très juste.



Je ne vais pas trop parler de l’histoire, le résumé le fait déjà bien assez. En plus le livre est assez court, à peu près cent cinquante pages dans sa version brochée, ce serait donc dommage de tout dévoiler.

J'ai beaucoup aimé Marthe. Elle sait qu'elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer qu'elle nomme Al. Le livre est en fait le récit de son journal qu'elle tient pour se souvenir. En effet, elle note dedans tout ce qu'elle fait, pour se rappeler ainsi mieux ensuite lorsqu'elle se relit ce qu'elle voulait faire. Une chose très importante qu'elle note aussi, c’est la date exacte. On ne peut pas s’imaginer à quel point c’est important, et de ne pas s'en souvenir créé un gros trouble de manque. Elle a plein de petites astuces pour se rappeler des choses, et je l'ai trouvée vraiment très débrouillarde et astucieuse. Pour la date, par exemple, elle a un réveil sur lequel le jour est inscrit. Quand elle pense à quelque chose, elle le note tout de suite sur un post-it et le colle sur son frigo, ainsi, elle arrive à se rappeler de ce qu'elle voulait faire. Elle s'est aussi soumise à des règles bien strictes comme aller chez le coiffeur tous les premiers mardis du mois ou au cinéma le mercredi. Tout cela fait qu'elle arrive à vivre seule correctement et sans gros danger. Mais quand un grain de sable vient se loger dans cette routine, tout part en cacahuète. Les souvenirs de sa vie passée restent tenaces, mais où est donc passé son compagnon, Adrien ? Pourquoi n'est-il pas rentré ? Et pourquoi sa voiture est en photo dans un magazine rapportant des accidents de voiture ? Elle va vouloir le retrouver, seule, sans aide, mais c'est sans compter sur Al. C’est le début des ennuis…



Il y a peu de personnages dans l’histoire. Marthe, bien sûr, le neveu dont elle s'est occupé pendant sa jeunesse, Arthur, son frère Paul, le père d'Arthur, sa belle-sœur Suzanne et sa voisine avec qui elle va au cinéma, Annie. Certaines choses qu'elle raconte m'ont tellement fait penser à une dame atteinte de la même maladie dont je m'occupais. Elle pouvait me parler d'une publicité reçue dans les journaux pendant des heures, et me racontait avec beaucoup de détails sa jeunesse. Difficile de ne pas être attendrie devant Marthe, de ne pas vouloir l'aider.

Le texte, en plus, est écrit à la première personne du singulier. J'aime beaucoup ce « je » qui permet d’être très intime avec le personnage qui parle. Nous lecteurs, sommes au plus près de ce que ressent l’héroïne, nous rentrons dans son intimité. Ce procédé m'a permis de vivre des moments intenses avec Marthe. Elle m'a fait sourire, ses pertes de mémoire lui font faire ou dire des choses amusantes et en même temps tristes quand on se rend compte de ce que cela représente. Je pense notamment à ce chauffeur de taxi que Marthe appelle Edgar parce qu'il lui fait penser au majordome dans Les Aristochats, le dessin animé préféré de son neveu, et lorsqu’elle le voit le lendemain, elle se demande pourquoi il a le même prénom que le célèbre dessin animé…ça fait sourire, et pourtant…Ce qu'elle va vivre en voulant aller chercher son compagnon est tellement désolant…la froideur des médecins et de certaines infirmières face à des gens qui perdent petit à petit leur essence est tellement révoltant et pourtant si réel, pour l'avoir vécu lorsque je m'occupais des personnes âgées….on a encore beaucoup de progrès à faire…



Je pense que vous l’aurez compris, j'ai beaucoup aimé cette histoire, qui restera gravée en moi. Au départ, j’étais tombée sous le charme de sa couverture qu'on a presque envie de dessiner, et du titre. Je me doutais de ce que cela allait parler, et j'ai été charmée par la façon dont Helene Le Bris a traité le sujet. C’est un joli livre à lire, à apprécier. Je vous le recommande vivement. Partez vous aussi à la rencontre de Marthe, faites connaissance avec elle et vivez un moment rempli d’humanité en sa compagnie. C’est un sujet qui me touche de près, c’est une maladie dont j'ai peur, la peur n’évite pas le danger comme on dit…je m’applique déjà quelques astuces comme Marthe, j’espère n'avoir jamais à ne pas me souvenir des êtres qui me sont chers....l’histoire de Marthe est pleine d’espoir.

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Si je me souviens bien

Je vous présente aujourd’hui un beau roman qui parle d’amour, mais pas que.

Le personnage principal c’est Marthe, une femme de 60 ans. Son mari l’a quitté soudainement un jour, peut être pour une autre femme.. Marthe n’en n’est pas sûre. Elle ne se rappelle même pas quand.. C’est lors d’une séance chez le coiffeur, qu’elle va lire un article dans le journal qui parle d’un accident de voiture dans la région. Son mari est pourtant parti il y a longtemps – elle pense – mais elle espère toujours son retour.. et si son absence était expliquée par cet accident ?

Elle va alors démarrer des recherches et enquêter sur cette affaire : mais comment s’y prendre quand on oublie tout et que l’on est seule ? Un personnage un peu particulier s’invite alors : Al, c’est l’ami peu fréquentable de Marthe. Car oui, Al est son ami cruel : elle est atteinte d’Alzheimer.. Au début, elle rencontrera des personnes peu compréhensibles, mais va aussi croiser un chauffeur de taxi très gentil et serviable. Son enquête trébuche, ne va pas loin au début, mais elle ne lâchera rien et ira jusqu’au bout pour connaitre la raison du départ de son mari. Jusqu’à ce qu’elle le retrouve, coute que coute.

Pas de mélodrame, ce roman se veut assez léger et prend même le ton de l’humour afin de dédramatiser le sujet – qui reste grave. Non pas pour ne pas voir Al, mais comme pour retarder le moment ou il sera là, pour toujours.

Marthe est une personne extrêmement touchante, elle se sait malade mais fait son possible pour rester digne et garder ses souvenirs qui l’a rendent valide. Elle consigne tout ce qu’elle peut sur des fiches, et encore des fiches pour les fiches.. elle est piètre détective mais sais s’entourer de personnes honnêtes qui vont l’aider dans son parcours. C’est l’amour quelle porte à son mari qui va la guider tout au long du roman, les sentiments qui la raccrochent à lui. Elle oublie beaucoup mais l’amour est acquis.

La plume de l’auteure est belle et simple mais le rythme est en adéquation avec la progression de la maladie et les apparitions de Al. Marthe se perd, retrouve ses notes, oublie, mais continue et puis petit à petit.. De belles illustrations comme celles de la couverture parsèment le roman, comme pour rappeler à Marthe qui elle est, quels sont ses souvenirs.

Bien que la fin soit une évidence en soit, elle n’en n’est pas mois brutale, j’ai été aussi perdue et impuissante qu’elle face à cette injustice. Les moments de lucidité deviennent moins présents mais laissent des traces. L’issue de cette maladie ne fait pas de place au bonheur, les proches sont désœuvrés eux aussi.

J’ai beaucoup aimé la couverture : elle reflète un peu l’esprit de Marthe en présence d’Al, confus, brouillon, chargé, un espace où tous les souvenirs sont emmêlés mais quelques détails surgissent de temps à autre. Je n’ai pas pu m’empêcher de la colorier, j’y vois comme une touche d’espoir pour Marthe qui doit garder ces souvenirs heureux, pour ne pas s’y perdre complètement.
Lien : https://felicielitaussi.word..
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Si je me souviens bien

Marthe est désemparée : son mari l’a abandonnée. Il est parti un matin et n’est jamais revenu. Pour ajouter à sa douleur, la pauvre dame, âgée de 60 ans, souffre de pertes de mémoires. Plus les jours passent et plus ses souvenirs s’effacent. Pour éviter de perdre totalement la mémoire, elle va s’appliquer à noter consciencieusement dans un petit carnet tout ce qui fait son quotidien.



Marthe est une vieille dame adorable et touchante. Sa « maladie », que l’on pourrait aussi qualifier de handicap, l’Azheimer, est très courant chez les personnes âgées, mais beaucoup moins chez une dame de 60 ans à peine. On assiste, impuissants, à son triste quotidien. Souvent seule, plongée dans ses pensées, essayant de rattraper ses souvenirs, le quotidien de Marthe est seulement ponctuée des visites d’Agnès, sa voisine du dessus qui l’emmène une fois par semaine au cinéma, ainsi que de son neveu Arthur, qui fait preuve d’une grande attention pour la vieille dame.



C’est une histoire poignante que nous livre Hélène Le Bris, qui malheureusement fait partie du quotidien de grand nombre de personnes âgées. En raison de sa perte de mémoire, Marthe se voit internée dans une maison de retraite. Privée de ses derniers repères, elle dépérit à vue d’oeil. C’était sans compter sur l’aide incontestable de son gentil neveu, qui va tout mettre en oeuvre pour la sortir de là et lui donner la fin de vie qu’elle mérite.



On ne peut qu’être touché par cette histoire. Personnellement, je porte maintenant un regard différent sur les choses qui nous entourent. Les petits détails du quotidien, que ce soit le vent, la nature, les oiseaux qui chantent… sont autant d’éléments pérennes, qui malgré tous nos problèmes, restent présents et nous apportent le réconfort et la joie que nous pouvons avoir besoin. C’est une belle leçon de vie que nous offre Marthe et son neveu Arthur, une bonne manière de réfléchir sur notre quotidien et sur tout ce qui nous entoure.



Une histoire poignante sur la perte de mémoire précoce d'une vieille dame attachante. Une belle lecture, dont on ne ressort pas indemne.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Si je me souviens bien

Al, est le nouveau compagnon de Tatama. Un compagnon qui s'est installé de façon très discrète au début de leur relation, mais qui petit à petit l'a étouffé.



Al c'est Alzheimer, cette terrible maladie qui conduit l'un de vos proches à vous appeler madame !



Alors Tatama, pour lutter écrit tout, suit des rituels. Mais, même avec une discipline stricte les rouages de la mémoire s'enrayent et peu à peu tout devient confus. C'est ainsi que Tatama part à la recherche d'Adrien, le grand Amour de sa vie. Pour le retrouver elle tente de recoller entre eux les morceaux de souvenirs comme on fait un puzzle.



Mais si la mémoire fuit, il reste la joie qu'offre la nature, le vent, la pluie, le soleil... Ces éléments auxquels on ne prête pas attention.



Dans la lutte la famille et les proches tiennent une place importante, malgré l'impuissance, le chagrin et la colère que l'on ressent.



Un très beau récit qui ne vous laissera pas indifférent.
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L'étrange pouvoir des calamités

Dans ce roman, Hélène le Bris aborde avec une prose fine et délicate les drames révélés ou engendrés par une peste qui frappe la France.



Un foyer somme toute banal où l'on s'éloigne les uns des autres, où l'on garde des secrets, où l'on ne peut plus communiquer. Lorsque la peste paraît, elle drague avec elle son lot de morts, de souffrances pré-existantes, de séparations, de visions effrayantes des autorités.

Pourtant, comme le dit le proverbe : "À toute chose, malheur est bon". L'histoire nous prouve que le drame peut être un germe qui saura faire croître l'unité, la réconciliation.



Hélène le Bris sait exprimer de ce terreau mortifère une espérance et sans nier les drames, ceux-ci versent dans la retenue, la pudeur et non dans la théâtralité.

Il eût été facile d'enclencher l'artillerie lourde pour traiter des malheurs inhérents à toute pandémie mais fort heureusement, ce ne fut pas le parti pris choisi.



Non seulement j'ai bien aimé l'histoire mais plus encore le traitement qui en a été fait.

Une très belle lecture.
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Si je me souviens bien

Marthe, sexagénaire, est atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis 2 ans ou peut être plus, elle ne se rappelle plus...

Il s'est d'abord immiscé à la maison, puis au travail et ne l'a plus jamais quitté. Désormais cette maladie incurable et dégénérative vit en elle matin, midi et soir...

Marthe trouve des astuces pour contrer la maladie : calendrier, carnet de notes, listes affichées sur le frigo... Marthe est méthodique et pense pouvoir gagner le combat, sauf que ça ne dure pas dans le temps. Les souvenirs anciens semblent ancrés dans sa mémoire mais le présent est flou, incertain et oublié. Où est son amoureux ? Marthe part à sa recherche comme une enquêtrice...
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Si je me souviens bien





Marthe a 60 ans, et l’esprit confus. Elle le sait, se défend, s’organise pour mieux résister à Al - c’est ainsi qu’elle nomme le fauteur de ses troubles : son Alzheimer précoce. Pour retenir ses souvenirs récents, elle les note dans un cahier. Son passé lui échappe : elle ne sait plus pourquoi elle a déménagé, ni ce qu’est devenu le compagnon de sa vie. Le cahier restitue ses efforts pour comprendre, ses doutes, ses émotions qui mêlent frustration, culpabilité et désir de rattraper le temps perdu. Un indice découvert au hasard dans une revue bouscule son quotidien : elle croit retrouver la piste de son mari disparu… Elle s’improvise alors détective et mène l’enquête à l’insu de ses proches, sa voisine cinéphile et son neveu adoré.





Un roman doux à la plume attentionnée pour parler de la terrible maladie d'Alzheimer... Pour avoir côtoyé cette terrible maladie au travers de ma grand mère, je connais les ravages de ce AL. Marthe est attendrissante avec ses souvenirs, ses efforts pour rester debout avec ses parcelles de mémoire. Sa quête est belle , et son entourage est magnifique.



L'écriture est en phase avec l'évolution de la maladie:qui provoquent des arrêts dans la vie parce que l'on ne sait plus ce qu'on fait, où on est...



Un livre aimant, une lecture marquante, un roman qui nous cheville et dont je ne suis pas sortie indemne.



Une lecture belle et nécessaire





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L'étrange pouvoir des calamités

L'histoire se déroule durant une pandémie appelée peste. On est en 2029-2030, le livre a été écrit en 2019 et donc toute ressemblance avec la situation actuelle est fortuite. Cela paraît assez incroyable d'ailleurs et l'auteur s'en explique dans la postface.

La pandémie de 2030 fait passer celle de 2020 pour une aimable plaisanterie.

Sa description et les mesures prises pour la cantonner sont édifiantes.

Mais la pandémie n'est qu'un élément de contexte dans la vie de Thomas.

Il s'est éloigné de sa mère sur une incompréhension qui s'est épaissie avec le temps. Qu'a encore en commun un jeune historien d'art qui parle japonais avec les gérants d'un garage de province ?

La communication est difficile, presqu'impossible.

Et pourtant s'il suffirait d'essayer... Avec la pandémie la mère de Thomas va éprouver des sentiments nouveaux et se rapprocher de son fils.

Celui-ci s'était trouvé une autre famille autour de son ami d'enfance Ari.

La pandémie va mettre cette amitié à l'épreuve et se renforcer avec la rencontre de Camille par Ari.

Les personnages particulièrement attachants et leur vie qui se construit dans un nouveau monde entraînent le lecteur.

L'épilogue photographique donne une fin en suspension dans le temps...

Un instant de bonheur et un beau plaisir de lecture.



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L'étrange pouvoir des calamités

L'auteure nous met bien en garde en nous disant qu'elle a écrit son roman avant la pandémie de Covid19 que nous vivons. Elle a fait preuve d'un esprit visionnaire, qui l'eut cru...



Le sujet était donc on ne peut plus d'actuailité et il était assez glaçant par moment de nous dire que nous avons vécu à peu près les mêmes choses. Certaines mesures dans le roman étaient poussées à leur paroxysme, mais néanmoins cela avait un petit goût de vécu.



J'ai beaucoup aimé les personnages, leur fragilité et leurs failles, leur amour qu'ils ne savent pas montrer ou qu'ils expriment maladroitement. Thomas, ce jeune homme un peu délaissé par sa famille quand il était plus jeune, son attachement à Ari et à sa grand-mère, sa générosité. Sa mère également, sa prise de conscience concernant la vision qu'on les autres d'elle mais aussi la façon dont on la traite, et surtout son rapprochement de son fils aîné, son manque, son besoin de lui exprimer bien des choses tues.

Les relations des personnages sont touchantes er j'aurais aimé les voir développées plus lentement même si je me doute que pour les besoins du roman cela ne pouvait pas se faire sur des centaines de pages. Je me doute également que ce genre de situations extrêmes font prendre conscience beaucoup plus rapidement de notre amour des autres, de notre manque, comme un déclic.



J'ai été très touchée par le tout premier paragraphe du roman concernant les distances, l'auteure a réussi à mettre des mots sur les raisons de ses distances qui apparaissent parfois.



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Si je me souviens bien

[ Al comme Alzheimer ]

Les mots qui manquent . Les pensées sombres . Un combat inégal et incertain .



[tout est embrouillé. Je vais faire une pause . Al prend toute la place dans mon cerveau ]

La peine qui s’alourdit . Tout en nostalgie . Et le vent qui souffle des mots doux .



[ retrouver Adrien ]

Des particules de bonheur . La joie qui prend de la place . L’esprit ailleurs et le cœur amoureux .



[ un souvenir est venu puis il est reparti ... c’était ... je ne sais plus ...]

Le vide qui étourdi . Un souffle d’air , parfois . Les relents de tristesse .



[ jour inconnu . Juin ou Juillet ...]

Privé de souvenirs . Tout en illusions .



[ ma pauvre Marthe comme vous avez souffert ]



Une fable sur la mémoire et l’oubli .

Une lecture bouleversante, touchante et attachante .

Tout en tendresse, amour et dignité .

Tant d’impuissance , de chagrin .

L’esprit confus avec les sourires et les espoirs .

Un joli premier roman , tout en justesse .

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L'étrange pouvoir des calamités

Franchement, lire un livre qui parle d'une pandémie en ce moment : quelle idée !

Bien m'en a pris finalement et je remercie les éditions Eyrolles et Babelio pour m'avoir permis de découvrir cette auteur (bretonne d'origine, donc géniale, non je n'ai pas d'a-priori), car ce livre parle fort peu de la maladie qui ressemble à une grosse grippe et qui débarque en 2029.

Non, bien plus intéressant que cela, le roman parle des rapports humains, car la France va être divisée en deux zones : "infectées" (l'Ile de France et les grandes métropoles du territoire) et "non infectées". Si lors de la première vague, le système est encore souple, tout se durcit lors de la seconde avec des lignes de démarcation militaires, des drones et des individus qui juste parce qu'ils toussent un peu, disparaissent du jour au lendemain.

Au milieu de cette pandémie, il y a une mère Lucile et son fils, Thomas, guide conférencier au Louvre, parlant japonais. Lucile a eu Thomas d'un premier amour pour un bel enseignant, alors qu'elle avait 18 ans. Elle avait cru que le fait d'être enceinte le retiendrait : mauvais calcul ... Lucile s'est retrouvé seule avec un enfant, hors mariage dans une petite ville de province. Elle a ensuite rencontré son époux, Sébastien, garagiste, qui a adopté Thomas. Lucile assure toute la partie administrative de l'entreprise familiale et tient la maison. Elle a eu deux enfants avec son époux : Rémi, fan de voiture et Amandine.

Les relations entre Lucile et Thomas sont tendues : Thomas a l'impression de n'avoir jamais existé pour sa mère et Lucile, Lucile se rend compte soudainement lorsque la pandémie arrive qu'elle a un grand fils et qu'il lui manque car dans la petite ville où elle réside, son fils semble ne pas avoir existé. On lui parle toujours de Rémi et Amandine, mais pas de Thomas. Thomas a toujours été différent : il n'aimait pas le garage, les voitures, il s'était lié et reste lié à Ari, son ami d'enfance qui l'a suivi à Paris. Ari dont les origines asiatiques et une grand-mère adorable, lui avait ouvert les yeux sur ce continent, cet ailleurs, loin de l'étroitesse de Bourg-lès-châlon.

La pandémie va servir de révélateur des liens existant entre tous les personnages : Thomas, Ari et sa compagne, Camille, soignants en première ligne, Lucile qui va envoyer valser son silence, ses peurs du qu'en-dira-t-on pour soutenir son fils et qui va découvrir que Sébastien et ses deux autres enfants, ont des ressources insoupçonnées. Grâce à leurs échanges téléphoniques, Thomas va grandir, comprendre mieux sa mère, lui faire découvrir la beauté de l'art, Lucile elle, va s'ouvrir au monde, un monde parfois dangereux, trouver un courage qu'elle ne pensait pas avoir.

L'univers décrit par l'auteur est bien plus inquiétant que celui que nous vivons car la pandémie permet d'ériger une loi sanitaire extrêmement stricte qui a plus à voir avec le régime nazi et les populations juives, homosexuelles, gitanes, handicapées qu'avec une protection bienveillante de la population. On bascule vite dans un monde Orwelien dans ce roman : il faut être vigilant pour que cela n'arrive pas. Politique : Politikos, désigne ce qui est relatif à l'organisation ou autogestion d'une cité ou d'un État et à l'exercice du pouvoir dans une société organisée. Les dérapages sont d'autant plus faciles quand ils ont lieu dans un contexte d'urgence.

Petite précision : le roman a été écrit avant la pandémie actuelle, mais on y trouve de drôles de résonances : c'est troublant ! L'écrivain est un augure : il guette les signes du temps et les interprète. Tirer des leçons (et pas du genre de celles du nouvel an, vite abandonnées) de ce que nous vivons, nous permettra, je l'espère, d'éviter que cela ne se reproduise.
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Si je me souviens bien

Marthe chantonne faux mais peu importe " They tried to make me go to EHPAD, but I say : no, no, no ! cette phrase m'a fait sourire, elle est à l'image de ce roman qui traite d'un sujet grave, la maladie d'Alzheimer., mais avec un ton si léger et doux que ne l'on bascule pas dans le pathos, chose que je craignais à la lecture de la quatrième de couverture.
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Si je me souviens bien

Un bon roman, une belle écriture, mais cela fait un peu froid dans le dos ...

On se demande un peu comment Hélène Le Bris a pu se mettre comme cela dans la peau d'une femme atteinte d'Alzheimer ... Un vécu proche ou une bonne documentation ?

En tout cas c'est prenant avec des variations de style et de rythme selon l'état de Marthe. Bien fait

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Si je me souviens bien

Un très beau livre, drôle, touchant, mordant. On se laisse entraîner par l'aventure avec Marthe, on la suit, on la découvre, on l'apprécie. Et, quelque part au-delà des mots, Al nous surprend et nous entraîne.
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Si je me souviens bien

Livre très touchant qui retrace l’histoire de Marthe, une femme d’une soixantaine d’années atteinte d´Alzheimer et qui va tout faire pour retrouver Adrien, l’homme qu’elle aime. Mais Al, c’est ainsi qu’elle a nommé sa maladie, va lui compliquer la tache...
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Terrienne

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