La
médecine et ses problèmes
Jean PRASTEAU consacre ce magazine aux problèmes de la
médecine.Il s'entretient avec Didier HOUZED qui publie "Procès de la
médecine", et qui conteste l'impérialisme parisien, le mandarinat et le rôle des cliniques privées dans les
finances de la Sécurité Sociale.
Herbert LE PORRIER résume son livre "PARADOXE SUR LA MEDECINE" : reprochant à la
médecine son manque de recherche et...
Il n'y eut pas de vacance dans la lutherie crémonaise. Maître Nicolas achevait une tradition et un style destinés à rester désormais sans suite. sa mort laissa des regrets, mais n'ouvrit aucun vide. Un nouveau violon, si semblable à l'ancien et fondamentalement différent, s'élaborait dans la tête et les mains du bonhomme Antoine.
Mon seul honneur aura été de m’écarter du chemin des sots, et aujourd’hui, que je suis investi par la vieillesse et que la mort m’encercle, je me vois plus proche des ténèbres que de la lumière, égaré parmi les égarés, ignorant parmi les ignorants, sot parmi les sots, et plus que jamais solitaire.
Donne à manger à celui qui a faim ; à boire à celui qui a soif ; à connaître à celui qui a faim et soif de connaître.
Parmi les synonymes du mot cœur : pensée, intelligence, volonté, force, puissance, lequel convient-il de préférer, et pourquoi ? Qu’est-ce qu’un instinct, et par quel signe peut-on reconnaître qu’il est bas ? Refuser ses bas instincts, n’est-ce pas frustrer Dieu d’une part d’amour qui lui est due ?
Je puis témoigner que si on ne les dérange pas dans leurs occupations essentielles : dormir, manger, boire et forniquer, les Français ne sont pas mauvais bougres. Ils sont même capables de bien se conduire quand on a pris soin de ne pas les exciter.
Tu m'as demandé un jour de te donner la définition succincte du judaisme et je n'ai pas su. Ce soir je peux: le judaisme est cette culture spirituelle où le même verbe désigne connaître et aimer. Où il suffit d'un autre verbe unique pour signifier manger et apprendre. Ce ne sont pas là des ambiguités fortuites ou des hésitations de langage: ce sont des actions confondues. Apprendre, connaître, ce sont absorptions physiques, des étreintes, des relations charnelles comme l'être et la matière
La cuisson des idées requiert plus de subtilité que celle du pain. Il ne s'agit pas de rassasier, mais de donner faim
L’âge venant, il m’apparaît clairement que sans elles ma réflexion ne serait pas entière, il est dit dans le saint livre qu’il nous faut servir la vérité avec ce que nous avons de meilleur et de pire, et je n’ai obéi qu’à moitié. De quelle valeur serait une certitude si elle n’était assortie d’un doute ?
J’ai cru amasser et distribuer de l’or, et c’était du sable. J’ai voulu mater mon orgueil, et je l’ai laissé courir. J’ai visé à refaire la vie, et la mienne s’en va.
Il ne trouva rien à redire au fait qu'il y ait quelques riches et beaucoup de pauvres, le monde étant ainsi partagé, à n'en pas douter selon la volonté de Dieu. A considérer ce que le monde voulait bien montrer, l'intelligence et le talent ne prospéraient pas au hasard, et se glissaient par nature plutôt dans la soie que dans le chanvre. Le banquier était plus cher à Dieu que le mendiant, l'évêque que le curé ou le moine, le prince que le bourgeois ou le paysan, et c'est pourquoi ils étaient banquer, évêque, prince. La science, les arts ne pouvaient trouver meilleur appui que la fortune. Ce qu'il fallait de temps et d'argent pour s'instruire ! Ce qu'il fallait de richesse pour s'approcher des oeuvres d'exception ! Que chacun eut un accès égal aux biens de ce monde, cela ne se pouvait, faut de biens à suffisance; et que personne n'y eut droit, faute d'élus de la fortune, cela mutilait la vie. Tel que s'ordonnait le partage, pensait Antoine, le contentement et les convoitises s'équilibraient en bonne justice.